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    L'accès au quartier du Rouergue se fait via un pont suspendu.


L'accès au pont du Rouergue bientôt totalement interdit


Déjà interdit aux véhicules, l'ouvrage vital pour la commune mais fragilisé ne sera bientôt plus accessible du tout. La municipalité est vent debout contre la décision du Département

Jérôme Jamet

jamet@sudouest.fr


Le pont du Rouergue, qui re lie les deux rives de la Garonne à La Réole, en Gironde, va être totalement fermé à la circulation. Déjà interdit aux véhicules depuis août 2021 par mesure de sécurité, l'emblématique ouvrage suspendu ne pourra plus être emprunté non plus par les cyclos et les piétons, coupant la ville en deux.


Selon le maire de La Réole, Bruno Marty, la fermeture est imminente. Cette mesure provisoire sera prise par le Département de la Gironde qui a averti le maire mercredi. Le soir même, le conseil municipal a voté à l'unanimité une motion contre cette décision unilatérale Sollicité par Sud Ouest, le Département, propriétaire du pont, n'a pas expliqué la situation pour le moment. Mais selon Bruno Marty, le pont sera fermé dès que les températures passeront en dessous des 5 degrés. Le froid entraînerait des risques structurels pouvant remettre en cause la solidité de l'édifice de métal. Or de telles températures sont attendues sur le Réolais à partir de mercredi prochain.


Le pont sera dès lors fermé pour une durée indéterminée, m'a annoncé hier le Département, rapporte Bruno Marty. Cela pourrait durer jusqu'aux mois de mai ou juin. C'est une douche froide alors que le Département s'était engagé à réaliser des travaux importants de rénovation pour rouvrir le pont à la circulation des véhicules sur une voie. Aujourd'hui, il n'y a plus de travaux annoncés, tempête le maire.


  • Mesure radicale


En décembre dernier, 20 suspentes métalliques sur les 194 qui relient les câbles porteurs au tablier avaient été remplacées. Les anciens câbles et d'autres éléments ont été confiés au Centre d'études et d'expertise sur les risques, l'environnement, la mobilité et l'aménagement (Cerema), qui devait les expertiser afin de connaitre la réalité de l'état de l'ouvrage


Il semble que les conclusions de l'étude du Cerema ont conduit le Département à prendre cette mesure radicale de sécurité. Mais Bruno Marty reproche au Département de ne pas avoir été informé des résultats de cette étude, connus, selon lui, depuis plusieurs mois. Cela devait être fait en transparence avec nous. Mais j'ai été informé au dernier moment. Nous aurions dû être associés à cette décision grave qui va fracturer la ville en deux.

 Cordon vital entre les deux rives du fleuve, le pont permet de relier le centre-ville au quartier du Rouergue, sur la rive gauche. Les habitants qui l'utilisent quotidiennement à pied ou en cyclo devront faire une boucle de 5 km en voiture pour se rendre dans le centre-ville, via le pont de la D9 qui traverse la Garonne en amont.


Inauguré en 1935, le pont du Rouergue est en mauvais état, fragilisé par la corrosion. Il est depuis plusieurs années surveillé de près par les services du Département, propriétaire de l'ouvrage. De premières études avaient été engagées après l'effondrement en 2019 d'un ouvrage similaire à Mirepoix-sur Tarn (31) qui avait causé la mort de deux personnes. Elles ont conduit depuis l'été 2021 à interdire la circulation de tous les véhicules.


Sur les réseaux sociaux, où le maire a alerté ses concitoyens, de nombreux habitants s’inquiètent déjà des conséquences pour rejoindre les établissements scolaires, la gare, les administrations, les commerces, le marché... Si le pont ferme aux piétons, je fais comment pour amener mes enfants à l'école ? Je n'ai pas de permis, témoigne une habitante du Rouergue.

Sud Ouest




Le premier pont a été construit en 1835. 

Architecte(s) : Jules Seguin - Ferdinand Jean Bayard de la Vingtrie  
Compagnie(s) : Sté des 4 ponts de la Garonne - Bayard de la Vingtrie. 
Le pont fut à péage jusqu’en 1872 (un centime pour le passage d’un piéton).
Les piles étaient en pierre, la travée de 165 m de long et 4.45 m de large suspendue par des chaînes de fer.  

Cliquez sur les photos pour les agrandir
Pont "La Réole"
Ce pont était à péage


in : Tablettes – journal de l’arrondissement de La Réole - 1835-05-04- n°99
 [Archives départementales de la Gironde cote :SU 75(6) 1]

On voit à gauche du pont le local de péage et à droite la maison Aubagnan


    Le nouveau pont a été construit en 1934  

et inauguré le 21 mars 1935 (sans test de charge suite à l'accident de 1931 à Saint Denis de Pile : Reconstruit par Gaston Leinekugel Le Cocq en 1931,  il s'effondra lors des essais de mise en charge, faisant une vingtaine de victimes, l’un des lourds camions utilisés ayant causé l’arrachement ses tiges de suspension d’un tablier trop élargi par rapport aux culées d’origine. Gaston Leinekugel le Cocq fut une nouvelle fois blessé,  mais son fils, Jehan,  âgé de 25 ans, alors directeur de l’usine de Larche y laissa la vie…
    Le pont fut reconstruit en 1941 et reste en service de nos jours... 



Le pont du Rouergue de 1934
Les piles sont métalliques, la travée de 168 m, 
le tablier : entraxe des poutres : 6.80 m, largeur totale : 9.80 m et les suspensions par câble


Gaston Leinekugel le Cocq  qui a  créé en 1922 sa propre entreprise  à Larche  en Corrèze où il s'installe, partage néanmoins la direction de l'usine de ce dernier avec Georges Arnodin, 
(“ Ets. Ferdinand Arnodin, MM. G.Arnodin et G. Leinekugel Le Cocq, fils et gendre successeurs”).

La construction du pont 
1934 - Construction du Pont : Casquette blanche à gauche
Jean Poitevin grand père de Bernard Sanderre


Le pont peut servir de logo aux commerçants Réolais

En 1937 un hydravion anglais s'est posé sur la Garonne et est resté une semaine au niveau du camping actuel pour être dépanné. Il a redécollé sous le regard des réolais massés sur le pont. C'était un Vickers Supermarine Scapa

Hydravion amarré à la drague face à la Gare
Départ de l'hydravion : foule amassée sur le pont

L'hydravion raconté par Daudi Aubagnan ancien Réolais habitant le coin du pont
 


Les mécaniciens en action (Photo B Mangeot)

- Le pont de bateaux

    En 1938 un câble  ayant  rompu le pont a été fermé plusieurs mois et remplacé par un pont de bateaux installé par le Génie puis en 1940 par une navette fluviale lorsque l'armée a récupéré son matériel pour aller défendre les frontières. (le 29 décembre 1939)

































Un bus sur le pont de bateaux
(photo transmise par Michel Dader)

Michel Dader a aussi trouvé sur Rétro News des articles traitant du pont du Rouergue : ici
Voici cet article de "La France de Bordeaux" transcodé :

Le lancement d'un pont de bateaux à La Réole
Pour joindre les deux rives de la Garonne, momentanément séparées par l'accident survenu au pont métallique, les militaires, en cinq heures, ont réalisé une liaison nouvelle
______________
(DE NOTRE ENVOYE SPECIAL)

On sait que, le 28 mai dernier, un culot de retenue des câbles de soutènement du pont suspendu de La Réole ayant cédé, la circulation des véhicules fut suspendue, les piétons seuls gardant le droit de passage.
Huit jours plus tard, un autre culot s'ouvrait à son tour, provoquant le fléchissement d'un second cable ; et, dès lors, l'accès du pont fut interdit à tous, piétons, automobilistes, charretiers, la traversée en barque restant le seul moyen de liaison entre l'Entre-Deux Mers réolais et le Bazadais.
Emu de cette situation, extrêmement pénible pour les populations, tant réolaises que bazadaises, M. le député de La Réole, René Thorp, fit tant et tant avec obstination et volonté, qu'il parvint à obtenir la réalisation d'une liaison provisoire des deux rives par un pont de bateaux.
C'est ce pont-là qui a été jeté dimanche, en cinq heures, par le génie militaire, avec une activité, une célérité, une réussite complètes.
Grâces en soient rendues au dévoué député de La Réole qui, en la circonstance, a bien mérité de ses commettants.

L'installation du pont de bateaux
C'est un détachement de 196 hommes du 6e génie d'Angers qui a mené à bien l'établissement du pont.
Le matériel nécessaire à l'entreprise était arrivé dans la semaine par voie ferrée. 
Samedi 15 juillet, à 10 heures, 61 hommes, dont 1 officier, 9 sous-officiers et 51 soldats, arrivaient à leur tour.
Le même jour, à 15 heures, un nouveau contingent de 4 officiers et 135 hommes, sous-officiers et soldats, se trouvaient à pied d'œuvre, à côté de leurs camarades.
Dès samedi soir, les têtes de pont, rive droite et rive gauche, étaient solidement ancrées. Dimanche matin, dès le jour, les sapeurs du 6° génie se mettaient à l'ouvrage et, avec une déconcertante rapidité, les bateaux s'alignaient, les poutres de soutènement se jointaient, le plancher s'allongeait,
Les hommes en bourgeron* blanc, munis du plastron de kapok dit de sauvetage, s'affairèrent cinq heures durant sous la conduite immédiate du sous-lieutenant Trièze, cheville ouvrière de tout ce jeune monde en travail, en bel et bon travail,
Les embarcations, glissant sur le fleuve, se plaçaient si vite, si vite, qu'on en perdait le compte; le tablier de fers à U s'échaffaudait sur les barques; le plancher recouvrait les fers a U.
Vers midi, l'ouvrage était presque à point. 
Les coups de marteau ou de maillet assuraient la finission des jointures; les ancrages des barques se faisaient définitifs : 160 mètres de pont flottant étaient hardiment réalisés.
Travail prestigieux, accompli avec une sûreté méthodique qui remplit d'étonnement et d'aise les quelques quatre ou cinq mille curieux accourus, tant au bord de la digue rive droite que sur les terrains de rive gauche.
Et comme une expérience aussi instructive ne saurait assez être exploitée, M. le colonel du 6° génie, tandis que les bateaux s'ajoutaient aux bateaux, fit une conférence érudite à de nombreux officiers de réserves convoqués à cet effet. 
*Courte blouse de toile que portent les ouvriers, les soldats, pour certains travaux

La parade
A 1 heure de l'après-midi, la jonction était réalisée. Au coup de sifflet des chefs, les pontonniers s'étant placés à la pointe des embarcations, levèrent leurs avirons droit vers le ciel; et bor dés à babord et à tribord par ce garde à vous spécial, M. le colonel chef d'état. major de la région; M. le colonel commandant le 6° génie; M. le commandant Froissard, du génie de Bordeaux; M. le député René Thorp; M. Grillon, maire de La Réole, et ses adjoints, MM. Trey et Laporterie ; MM. Valentin Maurin, conseiller général de Pujols-sur Dordogne, et Cyprien Lacoste, maire et conseiller général de Saint-Symphorien; M. l'ingénieur en chef du service vicinal Ballan; M. Ingénieur Godichon, de La Réole; M. Vion, sous-préfet suivis de nombreuses notabilités locales, effectuaient, aller et retour, le premier passage.
Après quol, les chefs s'étant placés sur la promenade du Port, les sapeurs, soudain transformés, impeccables sous leur capote bleue, rapidement échangée contre les treillis de travail, jambières aux mollets, marchant alignés comme à la parade, défilèrent, fiers et dégagés, pour rejoindre leur réfectoire où un repas confortable, arrosé de bons vins vieux offerts par l'édilité réolaise. 

Un repas cordial
A l'hôtel Terminus, les officiers et officiels se retrouvèrent en un repas cordial, mais animé et de choix.
Les officiers de réserve avaient leur table ; aussi les sous-officiers du 6e génie.
Aux personnalités déjà citées, s'étaient jointes des notabilités locales ou régionales, parmi lesquelles M. Carrier, président du Syndicat des automobiles de place et de garage de la ville de Bordeaux; M. Monnusseins; les conseillers municipaux de La Réole, etc., etc.

Dîner soigné, vins excellents, ambiance parfaite.
Au dessert, M. le député René Thorp exprima avec chaleur sa reconnaissance au 6° génie, à son colonel éminent, à ses officiers, à ses sapeurs experts, et se félicita du moyen de communication, si nécessaire, entre les deux rives garonnaises heureusement et brillamment réalisé.
M. le colonel du 6° génie, en une allocution remarquable, marquée au coin de l'érudition la plus éclectique, répondit au député et rendit hommage à ses sapeurs, fiers de leur arme et de leur science, l'une et l'autre vouées au profit des autres armes, selon le mot du président Daladier. Il termina par un hommage délicat à la terre girondine, par un toast à la France, vigilante et sûre de sa force.
M. Grillon, maire de La Réole, en quelques paroles amicales, remercia M. le député Thorp de son action efficace pour la réalisation du pont de bateaux de La Réole, et eut des mots fort aimables pour le 6e génie, ses sapeurs et son chef éminent.

Pour finir
C'est sur ces aimables paroles que se termina une journée importante pour la région réolaise puisqu'elle a pratiquement supprimé son demi-isolement avec le Bazadais.
Le pont de bateau réalise, en effet, la jonction de La Réole, par Fontet, avec Aillas, Grignols et Bazas.
Ajoutons que la journée se déroula sous le signe du variable: les averses succédant au soleil, celui-ci cédant aux averses. Il paraît, au dire des augures, que c'est promesse de succès dans les entreprises.
Celle d'aujourd'hui a été conclue pour une durée de trois mois, et pour un passage de véhicules jusqu'à 11 tonnes de poids total.
D'ici là, le pont métallique doit être réparé, ce qui est possible, non pas certain. Mais comme 35 sapeurs du 6e vont rester à La Réole, pour veiller aux grains et aux barques, envisageons les jours qui viennent avec confiance !
Dans l'après-midi, le nombre de piétons qui traversa le nouveau pont, fut considérable.
On a beau faire le malin, une plateforme au ras de l'eau, bien que ce ne soit point dangereux, ça fait tout de même quelque chose, au moins les premiers jours.

Max G.-L.

- La Piscine flottante

Pendant la guerre une piscine flottante fut installée accrochée au pont


Le piscine racontée par Daudi Aubagnan ancien Réolais 

- Plonger ou sauter du haut du pont

Une tradition consiste à sauter voire plonger du pont du Rouergue. Beaucoup ont sauté du pont mais certains ont plongé : qui est ce courageux garçon ?



et plus récent : vidéo de 2008



Ninou du Rouergue Début janvier 2019 c'est une figure marquante du quartier du Rouergue qui disparaît. Ninou et son frère Marc...


Ninou du Rouergue

Début janvier 2019 c'est une figure marquante du quartier du Rouergue qui disparaît.

Ninou et son frère Marc Arrouays

Née Arrouays au Rouergue, elle avait tenue la boulangerie des quais sous le viaduc avec 
Jeannot Roques
son mari Jeannot Roquesavant de revenir profiter d'une retraite bien méritée dans la maison familiale du Rouergue en face de la Bastide.
Rive gauche - Rive droite - Rive gauche mais jamais à plus de 100 m de la Garonne !
Elle a été une animatrice très dynamique du comité des fêtes du Rouergue.

Volley-Ball

Après guerre elle a fait partie de l'équipe de Volley Ball féminine section de l'Aviron Sauveteurs Réolais. 

Volley-Ball  Féminin
L'équipe Féminine : Haut gauche : Ninou Roques-Juliette Tomas- Josette Loustaut- XXX- XXX-Juliette Thomas-Janine Bon  ----  Bas gauche : Roselyne Riffaud (ép. Coutareau) - Josette Cots (fille de Frédéric) - Mimi Stel (ép. Savariaud)- Pierre Tomas (entraineur)















Match sur le terrain de la Bastide au Rouergue

Ninou jouera au volley jusqu'à l'âge de quarante ans.


Ninou 2e assise avec les couettes

Jeannette et Ninou


Cliquez sur le titre pour voir les images


Bien avant Paris Plage tandis que la piscine n'existait pas (ouverte en 1963), la plage se trouvait au Rouergue dans le gravier face à...


Bien avant Paris Plage tandis que la piscine n'existait pas (ouverte en 1963), la plage se trouvait au Rouergue dans le gravier face à Mijéma.
On s'y retrouvait pour bronzer, se baigner, canoter...  
                                       
Album Photo  Clic pour ouvrir l'album

Daudi Aubagnan raconte la piscine sur la Garonne : cliquez sur le texte ci dessous

Cliquez sur les images pour les afficher en grand

Tableau Pierre Laville
La plage du Rouergue, tableau de Pierre Laville

 Paulot, Pierrot Causse, Jo et Jean Petiteau,, René Richard  1927
Garonne, Le rouergue, La réole, Plage
La plage avec des vaches sur l'actuel terrain de camping

Fernand Dupouy pion du Lycée, avec ? en 1922
Jeanne Petiteau et Henriette Bouilleau ép Causse

Le plongeoir pendant l'occupation (à gauche Jacques Baudaux)
Water-Polo
L'équipe de water-polo sur le ponton piscine amarré
au milieu de la Garonne
Les stars de la plage : Paulette Bouilleau, Ninou Roques,, Chardon, X  Haut : X, Jeannette Moliner
Garonne
Paulette Bouilleau, Jacky Causse 1946
En arrière plan la drague du Rouergue et au dessus la plage

Garonne
Marc Richard, Jeannot Roques


Garonne, "Buveur de Garonne"
Autre plage à Lillet  avec la pagaie Gambier l'oncle de Michèle Perrein
qui servit de modèle au "Buveur de Garonne "

Garonne
X, Guitou Flamand, Alain Lamaison, 1960 

Nous avons (presque) tous connu les dragues de la Garonne, La drague à poste fixe devant la plage du Rouergue et la drague flottante avec ...

Nous avons (presque) tous connu les dragues de la Garonne,
La drague à poste fixe devant la plage du Rouergue et la drague flottante avec les barges vidées au collecteur central à côté du stade.


Drague, la réole, Garonne
La drague derrière le stade des quais

Michel Serres était le fils d'un dragueur d'Agen (vidéo Thalassa ci-dessous)


Michel Serres : draguer la Garonne à Agen


Cliquez sur les photos pour les agrandir

Une inondation les grues les pieds dans l'eau, la drague presque sur la digue

Tableau Pierre Laville
La grue les pieds dans l'eau, vue par Pierre Laville
Une drague au milieu de la Garonne,

La drague avec le remorqueur en approche
1967 ? La drague postée devant l'aviron avec la barge presque pleine
  
Patrick Bouilleau en canoé, André Duffau, dans la barge Brigitte Lamaison (Bolzan) et sa nounou Denise Duffau

La drague sous le pont, il n'y a plus qu'une grue sur les quais

Décembre 1981, la drague quasiment dans les jardins du Rouergue





Garde Nationale à La Réole - 1870 d’après les notes de Jean Fauchez, réolais qui y relate les événements à travers son vécu, d’abord à Bor...



Garde Nationale à La Réole - 1870

d’après les notes de Jean Fauchez, réolais qui y relate les événements à travers son vécu, d’abord à Bordeaux, puis à La Réole.
[ Début juillet 1870, à Ems, se déroulent des négociations entre l'ambassadeur de France et le roi Guillaume Ier de Prusse concernant le conflit né de la candidature du prince de Hohenzollern au trône d'Espagne. N'obtenant pas satisfaction, ni de Guillaume, ni de Bismark, la France déclara la guerre, le 19 juillet 1870 à la Prusse. ]

JUILLET 1870
    Ce soir, 19 juillet 1870, la guerre a été déclarée contre la Prusse. On parle d’assembler la Garde mobile. Le 26, les préparatifs de la guerre se font avec beaucoup de vigueur et d'entrain.
Des trains entièrement chargés de munitions, de vivres et de soldats circulent continuellement.
    Les troupes d'Afrique débarquent à Toulon ; la flotte est prête à faire expédition dans la Baltique.
Le 27, la Garde mobile va recevoir les feuilles de route. Le 30, l'Empereur s'est rendu à Metz comme commandant général de l'armée du Rhin.

AOÛT 1870
Le 3, les Français ont pris la petite ville de Saarbruck aux Prussiens. Elle a été réduite en cendres.
Le 5, les Prussiens ont attaqué ; ils étaient soixante mille contre huit à dix mille français. Deux généraux français ont été tués et un grand nombre d'officiers a été pris. L’ennemi est entré en France avec des troupes considérables. Ils y ont perdu sept à huit mille hommes ; nous, cinq à six cents. 
    Toute la France est étonnée. On propose des enrôlements volontaires pour aller au secours de l'armée. Grande animation dans Bordeaux.

    Le 8, on a convoqué la Chambre des députés et le Sénat pour proposer la levée des 20 à 30 ans pour le service militaire et des 30 à 40 ans pour la Garde sédentaire.
    Le 9, début des enrôlements volontaires. Le bureau était en plein air, sur le péristyle du Grand Théâtre ; spectacle vraiment imposant : ces jeunes gens se bousculaient pour se faire inscrire. Le soir, sur la place de la Comédie et à la Préfecture, foule immense et compacte, assez impatiente de nouvelles.
    Le 10, poursuite des enrôlements presque toute la journée; grande agitation dans la ville. Ce soir, déferlement continu, du Cours de l'Intendance jusqu'aux quais, place de la Comédie, Allées de Tourny, Cours du 30 Juillet et rue Sainte-Catherine. Les engagés se sont emparés d'un drapeau arboré à un café sur l'Intendance. À 10 heures ½, la foule s'est portée à Tivoli, à l'établissement des Jésuites : ils ont ébranlé le portail de fer et le mur de clôture pendant ¾ d'heure, puis une charge d'agents de police et de mouchards les a dispersés à coup de casse-tête.
    Le lendemain, beaucoup de mouvements dans la ville.
    Le 16, combat entre les armées ennemies ; grandes pertes côté prussien. Deux jours plus tard, le maréchal Bazaine a refoulé une division prussienne dans les carrières de Jauvont. Les escadres de la Baltique et de la Méditerranée ont fait la capture de plusieurs navires prussiens.
    Le 25, la Garde sédentaire est montée à Bordeaux et fait déjà le service de la troupe absente.
    Le 30 août, je suis allé me faire inscrire pour la Garde nationale sédentaire.

SEPTEMBRE 1870
    Exercice de la Garde nationale, le 1er septembre (depuis le 30 août, on se bat avec des succès et des revers entre Metz et Sedan); le lendemain, le combat continue, jour et nuit. Mac-Mahon est forcé de se replier sous le nombre des ennemis jusque sous Sedan. Il est gravement blessé. Failly a été surpris par l'ennemi et a été tué ; les uns disent par ses soldats, les autres disent par les mitrailleuses ennemies.
    Le 3, on annonce l'arrivée dans la rade de deux batteries flottantes de douze canons chacune.
La ville de Sedan a dû se rendre. Le général Weinpffin a signé la reddition. L'empereur a été fait prisonnier avec le reste de l'armée de Mac-Mahon, qui au départ comptait quarante mille hommes.
    Il ne reste plus que Bazaine sous les murs de Metz. Il a perdu beaucoup de monde et il est cerné. Strasbourg est à moitié détruite par les bombardements.
    La levée des hommes de 25 à 35 ans se fait à la hâte, mais on manque d'armes.

Le dimanche 4 septembre, la statue de l'empereur sur les Allées de Tourny a été jetée à terre.
    Cette statue équestre était en zinc d’environ un centimètre et demi d'épaisseur. Il n'y a ni opposition ni désordre, chose extraordinaire pour une foule d'au moins dix mille personnes. On a traîné le socle de la statue (tout le reste ayant été réduit en petits morceaux, y compris les jambes du cheval) jusqu'au fleuve, où elle a été jetée depuis le milieu du pont. Au retour, on a escaladé tous les drapeaux pour en enlever les aigles.
Ce soir à Paris, on a proclamé la République.
On a commencé à démolir, le 5, le piédestal de la statue. Le préfet a été démis de ses fonctions et remplacé. Le lendemain, l'Impératrice a abandonné les Tuileries, ainsi que la régence. Tous les ministres ont été changés et pris parmi les députés de gauche ; le sénat a été dissous.
Une cousine de Jean, habitant Libourne, décrit ce qu’elle y voit pendant ces événements :
Les gardes nationaux sont 1.500 à faire l'exercice tous les jours (3 heures, trois fois par jour). Ils sont écrasés de fatigue ; pourtant lors des repas, ils chantent à tue-tête la Marseillaise ; les Girondins ajoutent le Chant du Départ.
    Mon époux a été nommé caporal, car au second jour de l'exercice, le lieutenant, remarquant que le sous-lieutenant était inapte à commander des hommes, s'écria: " R., vous sentez-vous la force de commander et connaissez-vous la théorie ? ". " Non, mon lieutenant, je ne suis pas très fort, mais je l'étudie tous les jours ". Il espère passer sergent. Pour l'instant, il reste à Libourne : les jeunes gens non mariés sont dirigés sur Paris. N'étant pas en nombre suffisant pour former un contingent, les hommes mariés sans enfants vont être tirés au sort.
    Le 4 septembre, la ville de Libourne fut assez calme jusqu'au soir ; mais à l'arrivée du train de 11 h, quand on apprit ce qui s'était passé à Bordeaux (statue de l'Empereur traînée dans les rues et jetée à l'eau), il n'en fallut pas davantage. Cette nuit-là, j'entendis une rixe entre deux individus, des bruits de tambours, puis une rumeur qui allait toujours croissant ; la Place de la Mairie était envahie par un attroupement. Peu après, une foule immense passait sous nos fenêtres, déambulant en rangs serrés, de la Place de la Mairie à la gare, en criant : " À bas l'Empereur, vive la République ". Cela faisait un tohu-bohu d'enfer ! Tout le monde (les gens calmes, en simple costume, restaient - bien entendu - chez eux) regardait, aux fenêtres, défiler les émeutiers. Ceux-ci réclamèrent un drapeau. Comme il n'y en avait pas, on les fit entrer dans la buvette de la gare, où il leur fut distribué du vin blanc à discrétion et du tabac. Ils repartirent comme ils étaient venus, vociférant et devancés par les roulements de tambour. 
    Ils ne cessèrent de brailler jusqu'à 4 heures du matin ! Une heure plus tard, les va-et-vient reprirent avec, cette fois-ci, des drapeaux. Ils réclamèrent le buste de l'Empereur qui se trouvait dans la mairie et le brisèrent. Ils promenèrent, jusqu'à la gare, celui de l'Impératrice, ainsi qu'un grand portrait de son époux la tête en bas. Ils obligèrent tous les conducteurs croisés à crier : " Vive la République ", sinon ils les bloquaient.

    Le 10 septembre, Mac-Mahon n'est pas mort, comme on en avait fait courir le bruit. Les États-Unis d'Amérique nous envoie trois cent-mille fusils ; la Norvège et la Suède quatre vingt-dix-mille.
    Les Prussiens sont à 66 km de Paris. Le 11, il arrive, en masse, du monde de Paris, fuyant l'approche des Prussiens. Le général de Laon a fait sauter la citadelle, lorsqu'elle a été envahie par six-cents Prussiens. Il est mort avec eux. Le 24, on dit que Strasbourg a capitulé.
    Le 25 septembre, Jean Fauchez rentre définitivement à La Réole, n’ayant plus de travail, du fait de la guerre (arrêt de projets d’architecture).
Le 26, la garde nationale sédentaire de La Réole reçoit l’ordre de service n°1 :
« Le bataillon se réunira tous les dimanches à 3h de l’après-midi, sur la promenade des Tilleuls pour revues et exercices. Un poste de 24 hommes plus leurs chefs, fera le service de Sûreté et de Police et sera relevé toutes les 24h. Tous les gardes nationaux n’ayant pas accompli 35 ans seront réunis tous les jours de la semaine, dimanche excepté, de 8 à 10h du soir, pour être instruits et préparés au maniement des armes. Toutefois, ceux de la 6° Compagnie (hors ville) en sont dispensés les mardi, jeudi et samedi de chaque semaine ».

OCTOBRE 1870
Jean reçoit le 3 octobre, un courrier du Service obligatoire - Garde Nationale de Bordeaux : " Veuillez vous rendre le 5 courant à 6h ½ du matin très précise, en tenue et en armes à la Place des Armes ".
Le 4 octobre, ordre du jour des gardes nationaux réolais N°2 :
« Instruction et exercice des six Compagnies, tous les jours, sauf dimanche, par demi-section et à tour de rôle. Revue et exercice le dimanche à 2h, promenade des Tilleuls. Remise par le Maire de 26 fusils à chacun des chefs des six Compagnies... »
Le 24 octobre, l’ordre du jour N°3 modifie le précédent, « à la demande de tous les chefs de poste, en réduisant le nombre à 12 hommes. De plus, la 6° Compagnie étant de service 24h, ne pouvant travailler les champs, leur service sera allégé ; elle fournira chaque nuit un piquet de six hommes commandé par un caporal ou un sergent, pour faire une patrouille et devra se faire reconnaître par le poste de la Place du Turon, où le chef aura pris auparavant le mot de ralliement et ses instructions. Un tambour conduira la montée et descente de la garde ».

Le 28, la capitulation de Metz démoralisait toute la France et déshonorait le maréchal Bazaine. L'armée de Paris tente une sortie par l'Est et l'armée de la Loire avance également.

NOVEMBRE 1870
Le 7 novembre, l’ordre de jour N°5 précise que « chaque remplacement d’un garde national pour le service de poste, dûment autorisé par son chef, sera fait uniquement par un membre appartenant à sa Compagnie. M. les chefs de Corps sont priés de veiller à ce que le prix du remplacement ne dépasse pas le prix de la journée d’un ouvrier. Le 13, inspection des armes ».

Le 15, l’ordre du jour N°6 fait remarquer « qu’après la pause pendant les exercices du soir, beaucoup de gardes nationaux sont en retard ou déjà partis. Dorénavant le début et la fin du repos seront indiqués par un roulement de tambour ».

DÉCEMBRE 1870
L'armée de Paris a traversé, le 2 décembre, la Marne ; deux jours plus tard, celle de la Loire recule sur Orléans, qu'elle avait déjà reprise aux Prussiens. Le 6, l’ennemi rentre dans Orléans. Le lendemain, je reviens, vers 5 heures, à La Réole avec les célibataires de Sauveterre. Tous les cantons se sont réunis pour former un bataillon.

Le 9, le gouvernement provisoire a quitté Tours pour Bordeaux. Ce déménagement a produit une mauvaise influence sur le pays. L'armée de la Loire a été coupée en deux par les Prussiens. Neige et gel depuis quelques jours.

Le 13, sont arrivés cinquante blessés à la gare de La Réole, et le lendemain, à 10 heures du matin, 550 lanciers, les officiers avec femmes, enfants et bagages, plus 250 chevaux ; la ville devient un dépôt pour réformer le régiment avec les célibataires de l'arrondissement de La Réole : 1.300 hommes en tout. Le 15, un cheval des lanciers a eu une cuisse écrasée d'un coup de pied ; on l'a abattu. J'en ai rapporté un morceau que tout le monde a trouvé excellent. Le 18, je suis allé faire l'exercice sur le port. On a crié : " À bas le sergent major " à cause d'une convocation de gardes aux Portes, que le capitaine adjudant avait ordonnée sans raison.

L’ordre du jour N°11 du 19 décembre est ainsi rédigé : « La Sédentaire et la Mobilisée, montent la garde à jour passé : ce soir, les mobilisés, demain la 1ère Compagnie et ainsi de suite alternativement ».

Ce soir, le 23, on a élu le sergent-major (c'est moi), trois sergents et dix caporaux. Il est encore arrivé des lanciers avec des chevaux blessés à La Réole. Le 25, j’ai reçu l’annonce de la mort, à Bazas, d'un ami à cause de la picotte. Le 28, tout l'après-midi, le commandant des mobilisés a passé en revue les six compagnies formant le bataillon réolais. Le matin du 29 décembre, la Garde nationale a été accompagner les mobilisés à la gare. La musique et quelques gardes nationaux les ont suivis jusqu'à Bordeaux. À 2 heures, je me suis rendu aux Quinconces, puis sur la place d'Aquitaine, où nous leur disons adieu. Ils vont camper à Bègle. Ce soir, vu des patineurs au Jardin Public. Il a neigé toute la nuit. Quinze centimètres de neige, le lendemain. Je suis retourné à La Réole.

Le 29 décembre, lettre du Maire au Commandant de la Garde nationale: « Le Conseil municipal a exprimé le vœu que la Garde nationale ne monte désormais qu’un poste de nuit de 12h ».

Voici les réflexions de Jean au sujet de l’année 1870 :

Cette année 1870 est une année de malheur : la variole a fait des ravages dans Bordeaux. On peut presque dire qu'elle a décimé la ville ; il y a eu beaucoup de cas de picotte pourpreuse, quelques cas de choléra. L'été a été d'une sécheresse comme on n'en a peu vue ; chaleur tropicale, jamais de pluie ; toutes les sources, puits, fontaines sont taris ; on ne trouve plus d'eau que dans les rivières et encore en très petite quantité (mon beau-frère a traversé la Garonne avec sa voiture en face de La Réole et sans se mouiller les pieds). Dans les Landes, les bœufs et les vaches meurent de soif dans leur étable. Il n'y a eu ni foin ni regain, ni légumes, ni pommes de terre.

Pendant ce temps, l'Empereur ne sachant que faire, fait voter le plébiscite et déclare la guerre à la Prusse (qui a fait tout ce qu'il fallait pour se la faire déclarer). De notre côté, nous faisons trois corps d'armée avec 200 à 300.000 hommes contre les Prussiens qui sont 1.200.000 avec une artillerie comme jamais on a vu. Aussi le résultat est que notre armée recule ; nos ennemis envahissent l'Alsace, puis la Lorraine, puis l’Île de France, la Picardie, la Bourgogne, la Normandie, la Touraine. Toutes nos places fortes sont cernées et prises. Au désastre de Sedan, 150.000 hommes sont vendus par Napoléon III, le maudit. Puis vint la trahison de Bazaine, qui rend Metz et son armée de 120.000 hommes sans avoir tiré un seul coup de canon. Enfin à Paris, Trochu et le gouvernement provisoire résistent, armés d'une façon formidable. De nouvelles armées se forment comme par enchantement ; on fait venir des armées des pays étrangers ; on fond des canons. Paris, cerné, communique avec la province par des ballons et la province avec des pigeons.

À l'été brûlant et un automne très sec, succède un hiver humide, pluvieux et froid, comme si nous étions transportés en Sibérie. Il a neigé deux fois et la neige est restée huit à dix jours. Les gelées ont été des plus rudes. Triste temps pour faire la guerre et camper. Nos gardes mobiles, nos soldats et nos mobilisés, qui n'ont jamais été aguerris et qui ont été si mal vêtus avec des draps de très mauvaise qualité et des vêtements insuffisants.

Et tout le mal que font nos envahisseurs dans les pays qu'ils traversent : ils pillent, ils brûlent et n'ont de plaisir qu'à détruire, à anéantir. Ils violent et tuent des gens inoffensifs pour le plaisir de tuer. Ils ont même poussé la barbarie jusqu'à brûler vifs des femmes, des vieillards et des enfants ; ils ont crucifié des journalistes.

JANVIER 1871
Ce soir, dimanche 15 janvier, la Garde nationale a fait une sortie : il manquait les deux tiers. Le surlendemain, est parti un escadron de lanciers (cent-cinquante hommes) nouvellement équipés. Le 21, la Garonne a monté jusqu'au champ de foire ; le dimanche 22 : pas de promenade pour la Garde nationale.

FÉVRIER 1871
Le 1er Février, on a reçu les conditions de l'armistice. Le lendemain, l'armée du successeur de Bourbaki a passé en Suisse poursuivie par l'ennemi. Aussitôt sur le territoire neutre, elle a été désarmée. On parle de dix-mille hommes qui se seraient évadés. Le 7, grande distribution de bulletins avant le vote de demain pour l'élection d'un chef-lieu de chaque canton. Il y a peut-être moins d'absents que si l'on avait voté dans chaque commune. Ils sont arrivés, tambour et drapeaux en tête ; les vieillards en véhicule. Le 9, la Garonne croît beaucoup.

Le 19, lettre du commandant : « Bataillon de la garde sédentaire de La Réole,

En me plaçant à la tête de votre bataillon, vous m’avez donné une preuve de confiance et d’estime, dont je suis fier. J’ai fait tous mes efforts pour maintenir la discipline et faire comprendre à chacun qu’il devait prendre au sérieux ses devoirs de garde national. Élu après la prononciation de la république, je suis obligé, quoique à regret, de décliner l’honneur de vous commander.. »

Le 23, les exercices de la Garde nationale sont suspendues, comme l’indique l’ordre du jour N°15: « Le service du Poste de la Place du Turon est suspendu jusqu’à nouvel ordre, signé Renou, maire de La Réole ».

Le 27, on dit la paix signée, à quelles conditions?

AVRIL 1871
Le 7 avril, le dernier escadron de lanciers du Cinquième régiment est parti.

Le 8, Jean note : « Après la guerre avec les Prussiens, les Parisiens se sont mis en guerre civile ; ils ont essayé d'aller à Versailles escamoter l'Assemblée nationale pour instituer le gouvernement par la Commune. Les armées sont obligées de cerner Paris et même, ce qu'il y a de plus pénible, de battre les Parisiens ».
Le 21, la guerre civile avait commencé à éclater à Bordeaux, mais cela a été vite arrêté. Cependant, la troupe a fait feu sur le public. On parle d'un mort et quelques blessés. Les balles ont criblé les magasins en face de la Caserne du Cours des Fossés.

MAI 1871
Le 13 mai, le gouvernement de Versailles a pris le fort d'Issy-les-Moulineaux et celui de Vanves va lui appartenir sous peu. Les communeux de Paris commencent à ne plus être d'accord. Leur ministre de la guerre a donné sa démission. Le 26, les communeux de Paris touchent à leur fin ; on dit plusieurs chefs pris et fusillés. Mais les vandales détruisent par le feu les principaux monuments de cette première ville du monde : les Tuileries, l'Hôtel de Ville, le Palais de Justice.

JUIN 1871
Enfin le 8 juin, les derniers communeux de Paris sont pris ; la guerre civile est momentanément terminée.

JUILLET 1871
Le 5 juillet, je suis allé faire signer la liste des fusils de la Garde nationale de La Réole.

OCTOBRE 1870
Le 16 octobre, je suis allé à La Réole, porter les bulletins de convocation aux gardes nationaux de la Sixième Compagnie.

DÉCEMBRE 1870
Le 11, j’ai apporté, à la mairie de La Réole, la liste des fusils délivrés à la Garde nationale. C'est aujourd'hui ou cette semaine, que se fait le désarmement définitif de celle-ci.


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Autre évocation, à La Réole, de la Garde Nationale d’après le Journal de Toulouse, le 20/9/1849

    Dimanche dernier, le 16 septembre 1849, la Société d'Agriculture de la Gironde a célébré sa fête annuelle et procédé à la distribution de ses prix. Elle a fait choix cette année, pour son champ d'épreuves, du domaine de M. Duran de Laubessa, situé dans l'arrondissement de La Réole.
    À cinq heures du matin, un bateau à vapeur, affrété à cet effet, partait du quai de la Grave emportant les membres de la Société d'Agriculture et de nombreux invités, parmi lesquels on remarquait Mgr l'archevêque, M. le maire de Bordeaux...
    À son arrivée à La Réole, le bateau fut salué par des salves d'artillerie. Les passagers mirent pied à terre au milieu d'une population considérable. Ils furent reçus à leur débarquement par MM le maire (Boué), le sous-préfet (Gravier), le curé et les membres du Comice agricole de la localité.
Le cortège, escorté par la garde nationale en armes, se rendit à la sous-préfecture, d'où, après une courte station, on se remit en marche pour se rendre sur la propriété de M. Duran de Laubessa.Là, un autel avait été dressé en plein air (sous les ormeaux bicentenaires). Avant de procéder aux opérations du concours, Mgr célébra la messe, en présence d'une foule compacte et recueillie... ]

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