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  Après "Si La Réole m'était contée..." voici l' agenda de Jean retrouvé par son arrière petite fille, Brigitte Bulik. Il...

 

Après "Si La Réole m'était contée..." voici l'agenda de Jean retrouvé par son arrière petite fille, Brigitte Bulik. Il y raconte la vie quotidienne d'un jeune réolais (il a 22 ans en 1864)

Les textes en italique sont des explications actuelles pour la compréhension du texte de l'époque.

Agenda de Jean, réolais, né en 1842

Extraits (1864 à 1877) 

1864

Mai 1864
Le 14 mai, à 8 heures 1⁄2 du soir: consternation générale par l'apparition d'un météore lumineux (diamètre 0,60 mètre) traversant majestueusement les airs de l'ouest à l'est. Sa lumière efface celle de la lune: elle paraît s'éteindre et se rallumer avec un éclat, pareil à un soleil électrique; puis s'éteint en se divisant en plusieurs étincelles; environ une minute après, deux détonations se feront entendre. Nous aurons l'explication de ce phénomène plus tard. Cet aérolithe s'est divisé au zénith de Montauban; une grande quantité de fragments a été recueillie dans les communes environnantes. Bruit comparable à une fusillade mêlée de coups de canons. L'intervalle entre le dernier éclat et le bruit donne à ce météore une hauteur d'au moins de 18 km. Le thermomètre est monté d'un ou deux degrés pendant quelques minutes.  Le 22 : inauguration des bains à La Réole par une douzaine de baigneurs. 

[ Arrêté pris par le maire de La Réole, le 19 juillet 1845 :  Le maire de La Réole, considérant que dans la ville n'existe aucun établissement pour les baigneurs, que les bains publics en rivière sont les seuls dont la population fasse généralement usage; considérant que sous le rapport d'hygiène, les bains sont d'un intérêt général et que d'un autre côté, ils peuvent donner lieu à de fâcheux événements ou de devenir un sujet de scandale public; que dans ces circonstances, il est du devoir de l'autorité municipale de régler, par de sages et paternelles dispositions, les mesures qui doivent être observées pour éviter des accidents funestes et tous actes contraires à la décence et aux bonnes mœurs. 

Article 1er: aucun individu ne pourra, dans cette commune, se baigner publiquement dans les eaux de la Garonne, s'il n'est couvert d'un vêtement de la ceinture jusqu'aux genoux.  Article 2: il est interdit à toute personne de se baigner de 6 heures du matin jusqu'à 4 heures du soir.  Article 3: les graviers de la rive droite, en aval de l'embouchure du ruisseau de Charros eceux de la rive gauche, en amont du pont suspendu, sont affectés au bain des hommes.  Article 4: les graviers en amont de l'embouchure du Charros, vis à vis le foirail et les allées du port, sont expressément réservés et affectés aux dames. Article 5: il est défendu de se baigner dans tous les autres lieux que ceux qui viennent d'être désignés et hors des limites qui sont déterminées par des poteaux indicatifs. Il ne pourra être dérogé à cet article que pour les joutes et autres exercices nautiques à l'occasion des fêtes publiques.  Article 6: avant 6 heures du matin et après 4 heures du soir, les hommes ne pourront sous aucun prétexte se baigner dans les limites de l'emplacement réservé aux femmes. Ils ne pourront, non plus, conduire les chevaux à l'abreuvoir, ni stationner sur les bateaux, soit sur la rive, soit sur le chemin de halage, dans l'étendue de ces mêmes limites. Aucun garçon au- dessus de sept ans ne pourra être admis, lors même qu'il serait accompagné d'un membre de sa famille. 

Article 8: défenses sont faites aux individus en état de nudité de parcourir la plage, d'établir des luttes ou autres amusements, et en général de faire, en cet état, aucun exercice qui puisse attenter à la décence et à la morale publique. Article 9: sont expressément défendus, pendant les bains, toute espèce de cris ou de vociférations. Article 10: le présent arrêté sera publié et affiché partout où besoin sera et les contrevenants aux dispositions qu'il renferme seront poursuivis et punis conformément auxlois.] Tempo 


Le 29 mai, à 6 heures 1⁄2: sortie de la procession, beau coup d'œil. La Rue Neuve s'est distinguée par son reposoir. Entrée de la procession dans l'église un peu tard et à plus forte raison, la sortie. 

Juin 1864
Le 23 juin : Feu de Saint Jean 

[ Coutume lors de cette fête: les participants tournaient autour du feu, en récitant des prières. Puis des éclats de rire se faisaient entendre: c'étaient les voix des jeunes filles, qu'on saisissait et "passer par le feu" - les jeunes gens prenaient dans les bras les jeunes filles et sautaient au-dessus du feu. Quand la flamme s'était abaissée, les petits garçons sautaient au dessus des braises L'Illustration 1858 ]

Juillet 1864
Le 10 juillet : temps couvert toute la journée. L'après midi: chaleur étouffante; à 2 heures 1⁄2, un orage très intense nous arrose d'une pluie torrentielle accompagnée de grêle pendant une heure. Les terres sont ravinées, l'eau ne respecte ni les champs, ni les maisons. En un instant, les ruisseaux des vallons ont été des rivières. À 5 heures, un deuxième orage, non moins terrible que le premier: absence de grêle, mais pluie torrentielle; cet orage a continué l'ouvrage du premier.

Août 1864 (Jean a 22 ans)
Le 6 août : ce soir à 10 heures 1⁄2, un aérolithe a traversé l'air du sud au nord. On a vu la lumière de différentes couleurs.
Le 14 : ouverture de la chasse.
Le 20 : distribution des prix du collège dans la salle du théâtre.
Le 27 : à 8 heures, départ de l'orphéon et de la philharmonique pour la gare, escortés par une foule. Le lendemain matin, avant d'arriver à Bayonne, on aperçoit à l'horizon comme des nuages noirs: ce sont les Pyrénées. À 9 heures, revue du régiment; musique militaire. À 10 heures 30, défilé : on fait presque le tour de la ville. Au cirque, nous nous exécutons avec un aplomb et un entrain que nous avons rarement. Chaque morceau est suivi d'un tonnerre d'applaudissements: nous avons le premier prix et une mention particulière par le directeur. Après le concours, dîner à l'hôtel d'Espagne pour trois francs; ensuite, promenade jusqu'au soir. Enfin, campement sous les tentes. La paille n'abonde pas; à 3 heures du matin, le froid se déclare.
Le 29 : à 8 heures, réunion sur la place du théâtre pour jouer: on ne joue pas ! À 9 heures, départ pour Biarritz. Le casino en pierre est très vaste; le château de l'empereur a plutôt l'air d'une serre que d'un palais. Établissement de bains magnifique et vaste. À 11 heures, nous prenons un bain: eau très froide, vagues très fortes sur le bord seulement, mais qui pelotonnent très bien une personne. .
Enfin, le 30 août, retour à Bayonne; arrivée à Bordeaux à 10 heures du soir. 


Septembre 1864

Le 1er septembre : départ à 6 heures de Bordeaux pour arriver à La Réole à 8 heures 30. L'orphéon de La Réole a eu le deuxième prix médaille d'or, ainsi que la philharmonique.

Octobre 1864

Le 1er octobre : comice agricole : exposition d'assez beaux fruits ; les plus remarquables étaient les citrouilles, des betteraves et des navets, des cornichons en forme de serpent. À l'église, messe en musique pour le cardinal, des discours aux Tilleuls: grande affluence de crinolines. L'après midi : promenade; à 8 heures : bal sous les Tilleuls, fini à minuit et demi.

Novembre 1864
Le 1er novembre : promenade aux Tilleuls. Les saltimbanques ont attiré les gens sur le port, grandes toilettes. Le lendemain: à 11 heures, allé à la foire (une des plus belles que j'aie vues). Après souper, départ avec lanterne céphalique pour le théâtre: on joue une assez jolie pantomime; puis café chantant ; le chanteur est sifflé.
Le 3 : démolition du manège de bois et des baraques du port, sauf le cirque landais qui ne vaut pas Bazola. 

[ Vers 1860, la création du "Cirque des Fêtes de Paris" dirigé par Eugène Bazola de Nontron deviendra en une dizaine d'années le "Grand Cirque Bazola", se déplaçant de ville en ville. C'était un établissement capable de concurrencer, grâce à la qualité de son programme, les plus grands noms de l'époque, tels les Pinder. À son spectacle, figuraient essentiellement les membres de la famille, auxquels venaient s'ajouter des artistes de renom. Les cinq enfants d'Eugène, tous écuyers accomplis, en animaient la partie équestre. Rodolphe, un des fils, écuyer de vitesse, était surtout renommé pour son saut à cheval à travers de cerceaux garnis de pipes et de poignards. ] Internet 

Le 11 novembre: en revenant de Saint Aignan, à 6 heures du soir, au niveau du Martouret, un aérolithe, parti de l'est se dirigeant vers l'ouest, est apparu sur une longueur correspondant à environ 15 à 20 degrés. Il a traversé la lune à peu près au milieu de sa course. Il avait la forme d'une prune très allongée traînant une queue après lui, comme une comète, mais très étroite dans toute sa longueur. Cette ligne de fumée a persisté longtemps après l'extinction du phénomène d'environ cinq minutes.
Le 17 : crue du Lot: 4 mètres. La Garonne à Agen : 1,85 mètre au-dessus de l'étiage. Ce matin, elle augmentait à La Réole de 0,06 à l'heure, et cet après-midi, de 0,03 seulement.
Le dimanche 20 : célébration de la Sainte Cécile (patronne des musiciens); à 9 heures, réunion pour aller chercher le drapeau en présence de M. le sous-préfet (M. Grabias). Puis avant et pendant la messe: exécution de morceaux de musique ("Si j'étais roi; Giselle...; marche de Tannhauser"). Le soir : bal ; couché à minuit et demi.

Décembre 1864
Le 4 décembre : fête des pompiers.
Le 9 : imprimerie ambulante sur la place à La Réole. 


1865 

Janvier 1865
Le 14 janvier : cette nuit, tempête effroyable durant toute la nuit; pluie assez intense; vent d'ouest à tout déraciner ; grandes vagues sur la Garonne. Orage persistant le 15, dans la nuit.
Le 17 : l'eau de la Garonne touche les trottoirs des quais.
Le 18 : 7,15m  au-dessus de l'étiage. 


Février 1865

 Le 3 : grands coups de vent et orage le soir. Les journaux disent que les Anglais ont perdu quatre-vingts bâtiments; ils ne croient pas aux prédictions de M. Matthieu de la Drôme (éditant un almanach très célèbre dans toute la France). Le 4 : le marché s'est tenu aux Tilleuls, l'eau arrivait au bas de ses escaliers. La Garonne est montée à 7 m 08 au-dessus de l'étiage.

Mars 1865

 Le 4 mars : ce soir, concert pour les pauvres ; M. Koubi, régisseur au théâtre de Bordeaux, Mlle Olivier, première chanteuse, assez gentille. Couché à minuit.
Le 25: la foire a été attristée par un spectacle dramatique, très émouvant: une jeune fille de dix neuf ans, de Meilhan, est tombée à l'eau au milieu de la Garonne; à ses cris, son père, bon nageur, s'est précipité, mais il n'a pas pu la sauver. Quoiqu'ils soient restés cinq minutes à la surface en se débattant contre l'élément liquide, ils sont morts noyés en même temps, entrelacés. Les secours sont arrivés trop tard, on ne les a pas rattrapés; et il reste une veuve et trois enfants (on a retrouvé le corps du père cinq jours plus tard à Floudès et celui de sa fille le 5 mai à Arbanats).

Avril 1865

Le 16 avril, dimanche de Pâques : promenade à la Recluse. 

[ "La Recluse": lieu-dit au sud-ouest du Mirail, promenade traditionnelle du lundi de Pâques, d'où l'on contemplait le beau panorama de la plaine de la Garonne. Des gâteaux étaient vendus à cette occasion: les courgnolles, que les hommes emportaient, embrochées par leur canne, portée à l'épaule.
La légende de "La Recluse" se rapporte à Clotilde, fille de Clovis, roi des Francs. Elle avait épousé, vers les années 525, un roi Wisigoth, Almaric qui la maltraitait. Elle décida de s'enfuir, voulant préserver sa foi chrétienne et se serait installée dans un petit ermitage (Saint Martin), au Mirail, à La Réole. Waïffre, son beau-frère, vint la chercher en lui demandant de rejoindre son époux; comme elle refusait, il la tua. La nuit suivante, des anges descendirent du ciel et enlevèrent le corps de la sainte, parmi une multitude de cierges enflammés, en chantant des cantiques et l'ensevelirent dans le vallon de Laubessa. Waïffre entendit raconter tout cela et s'enquit des lieux où ces visions s'étaient passées. On retrouva le corps au milieu d'une odeur agréable et avec l'apparence d'un corps vivant... Il fut saisi d'une grande douleur et ordonna d'y construire une chapelle dédiée à Saint Michel.

Mai 1865
Le 2 mai est passé un poète de Castillonnès faisant des vers en patois et en français : il nous a débité quelques fragments. Je l'ai adressé au casino et au café de l'Europe.
Le 25 mai : fête de l'Ascension. Belle procession; jeux équestres peu sérieux ; concours de musique : treize ou quatorze Sociétés : les meilleures furent celles de Saint Macaire et de Saint André de Cubzac. En fin de soirée, un enfant de la philharmonique de Castillonnès s'est perdu. Couché à une heure du matin.
Le matin du 26, autre concours de musique à dix heures ; à 4 heures : concours hippique, puis le soir : café-concert. Entendu la première cigale.  Juin 1865 Le 10 juin : ce soir, les charpentiers sont venus poser la crèche  (coulanges).

[ L'étable, dont les mangeoires sont hautes, abrite le grenier à foin, débordant largement au-dessus des crèches. Celles-ci sont construites en bois de chêne, châtaignier et pin. Jusqu'au XVIIIème siècle, elles sont simples, à bardage droit et les mangeoires reposent sur un socle bâti en pierre. Puis vers 1840, elles prennent une forme d'amande, typique de la région, apparues avec les longères (maisons longues et basses, comportant d'un côté l'habitation et de l'autre la partie agricole). ] Patrimoine des communes de Gironde 


Le 18 juin vu passer la procession en haut de rue Sainte Colombe : reposoir remarquable. 

Juillet 1865
Le 9 juillet : ce matin, incendie à une cheminée de l'hôpital. Vu passer un régiment venant de Libourne.

Août 1865
Le 20 août : allé à la fête de Montagoudin. La haute aristocratie de Montagoudin (Famille Verduzan?) a fait sortie.

Septembre 1865  Le 2 septembre : allé à Foncaude ; le soir à 9 heures : quarante cinq à cinquante personnes aidaient à développer le maïs de sa feuille (on faisait des paillassons tressés avec des feuilles de maïs, les picots grattant la boue sous les souliers). Le 18 : on a commencé à vendanger dans les environs et cette chaleur fait piquer les vins dans les cuves. On attend la pluie pour le 20, promise par M. Matthieu (du célèbre almanach). Le 28 : cette nuit, terrible incendie au quartier du puits de la lune à La Réole (en haut de la rue Sainte Colombe) : cinq ou six maisons ont été la proie des flammes. Un autre incendie a également eu lieu à Saint Hilaire. 

1866 

Février 1866
Le 12 février : ce soir, grand bal aux fifres. 

Mars 1866
Le 1er mars : allé à La Réole pour faire ferrer la jument. Le cirque Bazola est arrivé. 

Le 3 : tirage au sort à La Réole. 

[Le recrutement est effectué par le tirage au sort : les mauvais numéros sont engagés dans l'active. Pour échapper à ce système, il existe la pratique de l'exonération depuis 1855: les personnes ne voulant pas incorporer l'armée versaient à l'État une somme ou entraient dans la réserve en nommant un remplaçant. ] Internet 

(Tirage des conscrits. Ce jour-là, les conscrits passaient dans les rues, précédés de joueurs de fifres et de tambour, embrassant les filles qu'ils croisaient. Les femmes rentraient leur balai (habituellement posé dehors, à côté de leur porte), de peur qu'il soit ramassé et déplacé dans la ville).. ]


Le 24 mars : vu un beau magnolia pour 5 francs, planté le 31. 

[ Au XIXème siècle, seuls les propriétaires aisés pouvaient s'offrir des arbres exotiques, comme les magnolias ou les séquoias - pépinières Issartier à Monségur.

Avril 1866
Le 19 avril : presque tous les jambons se gâtent cette année, sans doute par l'absence de froid, lorsqu'on a tué les cochons. Le Dropt en est presque couvert; dans certains ruisseaux, ils obstruent les vannes, empêchant les moulins de tourner; le gras devient bleu.

Mai 1866
Le 10 mai : jour de l'Ascension. Allé à la procession comme à l'habitude ; beaucoup de monde à 3 heures. Régates, courses aux hommes, jeux équestres. À 8 heures : défilé des Sociétés musicales, éclairé dans toute la grande rue, par des feux de Bengale. Concours musical en lanternes vénitiennes (lampions en papier) : chaque Société n'a joué qu'un seul air. Illuminations magnifiques de lustres, en forme de grappes de raisin en opale ou en verre dépoli. Couché à 11 heures. Le lendemain à 11 heures : concours d'orphéon assez beau. À 4 heures: courses de chevaux, grandement disputées dans la première et deuxième catégorie. À 7 heures: distribution des prix et médailles. Ce soir, bal. 

[ La Garonne servait de terrain de sport. On y fit des régates lorsque arriva la mode, venue d'Angleterre. Des manifestations nautiques à la voile ou à la rame furent aussi organisées. L'Aviron Réolais est la plus ancienne association de la ville: c'est en 1864 que la Société des fêtes de La Réole prend le nom de Société des fêtes et régates réolaises et se dote de nouveaux statuts qui mentionnaient pour la première fois des régates à l'aviron sur la Garonne. Ils précisaient: "encourager et développer le goût des exercices nautiques et propager ainsi le progrès dans la construction des embarcations... , venir en aide à la classe malheureuse à laquelle sont spécialement réservés les bénéfices de la Société et assurer la durée et le succès des fêtes, qui sont organisées depuis longtemps à l'occasion de l'Ascension...". Cette date correspond au souvenir d'une inondation catastrophique, qui avait emporté quatre vingt dix personnes à La Réole au XVIème siècle. Dès lors, après la messe de l'Ascension, une bénédiction avait lieu sur le fleuve avec un bateau, qui emmenait le prêtre et les communiants de l'année. Des joutes nautiques se déroulaient à partir de 13 heures, ainsi que des courses de chevaux sur les quais de la Garonne. En 1878, l'association se sépare de la Société des fêtes et prend le nom de Société des régates réolaises, puis en 1897 devient la Société d'émulation nautique et sauveteurs réolais. Elle assure alors la formation de sauveteurs parmi les meilleurs nageurs et organise les secours en Garonne avec les autorités locales... Son nom actuel: Aviron et Sauveteurs Réolais date du milieu du XXème siècle. Le 21 mai: allé à la fête de Saint Aignan: beaucoup de monde et de poussière.


Juin 1866

Le 7 juin: il y a plus de huit jours que la cigale a commencé de chanter. Le dimanche 10: procession, où l'on a massacré tous les morceaux de musique.
Le 12: orage avec pluie assez intense. On dit que la vallée du Dropt a été ravagée.
Le dimanche 17: allé entendre un poète de Castelmoron (Lot et Garonne). 


Juillet 1866
Le 13 juin: ce soir, baignade pour la première fois à la Garonne. Le 14: depuis environ une semaine, grande abondance de champignons. On en porte à La Réole à pleines charrettes à ânes.  Août 1866 Le dimanche 5 août: allé à Pujols, puis Ruch: assez belle assemblée. Le 6: suite de la fête de Ruch ; cette nuit, pas très bien dormi : la musique et le bal étaient sous nos pieds. Visite de l'église : il ne reste plus qu'une pierre à poser et les ravalements à faire. Le 30 août : ce matin, fait nos adieux à La Réole. Partis par le train de 8 heures 1⁄2 pour Bordeaux. 


Octobre 1866 Le 31 octobre 1866 : retour à La Réole pour la Toussaint. Ce soir, café chantant. 


Novembre 1866 Le 1er novembre : chasse ; passé le matin par le Mirail voir le moulin à vent. Allé à la foire: beaucoup de monde. 

1867 

Mai 1867  Le 29 mai : parti de Bordeaux par le train d'une heure 20, arrivé à La Réole à 4 heures. Le 30 : jour de l'Ascension, vu le défilé des Sociétés de musique. Le mauvais temps a empêché les illuminations. Le concours a eu lieu dans le cloître. Le 31 : allé aux exercices équestres de la troupe Farina Artizelli: bons danseurs de corde, courses au galop d'amazones et d'hommes de la troupe. Reparti pour Bordeaux le dimanche soir. 

1868 

Janvier 1868
Le 4 janvier : la Garonne charrie d'énormes glaçons. Ce soir, environ deux ou trois centimètres de neige. Il fait environ - 8 ou - 9 degrés. Le 5 : toujours des glaçons dans la Garonne, qui sera entièrement prise le lendemain. 

Mai 1868
Le 21 mai, jour de l'Ascension : course aux vélocipèdes : quatre concurrents et deux ou trois amateurs. Nombreuses régates. Ce soir, assisté au festival donné par les Sociétés de musique de La Réole, au collège; musique et fanfare, plus l'Orphéon de Saint Macaire.
Le 22 : courses de chevaux. 

Décembre 1868 Le 25 décembre, le Dropt a débordé, la Garonne commençait à sortir ce matin; mais dès le soir, elle rentrait dans son lit. 

1869 

Janvier 1869
Le 2 janvier : foire de Monségur. Le clocher est monté jusqu'à moitié de la hauteur de la flèche; la halle ne comporte encore que ses huit portes monumentales en pierre et ses murs devant soutenir les grilles. 

Mai 1869
Le 6 mai, jour de l'Ascension ; vu la procession, puis les courses de chevaux: elles ont été intéressantes.
Le 7 : courses de taureaux ou vaches: pas fameux; j'ai escaladé les barrières. Ce soir, casino.
Le 8 : allé à Neuffons pour voir l'emplacement d'un futur pont sur le Dropt . 

Août 1869
Le dimanche 8 : obsèques du maire de La Réole, M. Beynard. 

1870 

Mai 1870
Le 26 mai, jour de l'Ascension : ce matin, vu la procession et l'après-midi, les régates et concours de concert des Sociétés de musique. Le lendemain : courses de chevaux au nouvel hippodrome. Au retour, grand encombrement sur le pont.
Le 29 mai : parti de La Réole par le bateau de une heure 1⁄2 pour arrivé à Bordeaux à 6 heures 3⁄4. 

Juillet 1870
Le 3 : allé à Pujols, commencé à ressentir vers 10 heures un malaise, une lourdeur de tête et des frissons, qui ont été en empirant jusqu'au soir.
Le 4: j'ai bien souffert du mal de tête et de reins ; j'étais comme moulu. À midi 1⁄2, je me suis couché et on m'a fait suer. Le lendemain, je continue à souffrir. Le médecin dit que j'ai attrapé la picotte (variole).
Le 6 : pris un vomitif et un calmant à l'éther, qui m'a bien soulagé. Le lendemain, je commence à prendre des bouillons.
Le 8 : je commence à manger et même un peu à me lever. 

[ Lorsque la France déclare la guerre à la Prusse le 19 juillet 1870, elle est en proie à une épidémie de variole sur tout le territoire qui n’épargne pas l’armée; les vaccins n’étaient pas de bonne qualité. C’est dans ce contexte sanitaire, pour le moins défavorable, que la guerre a été improvisée. La stratégie impériale voulait que les forces terrestres pénètrent en Allemagne entre la Confédération protestante du nord et les États catholiques du sud pour contrecarrer l’unification allemande. Simultanément, les forces navales basées en Méditerranée devaient remonter jusqu’à la mer du Nord et forcer les défenses maritimes 

allemandes de la Baltique. Si l’épidémie de variole n’est que l’une des causes de la débâcle française, elle n’en est pas la moindre. ] Internet 

Le 15 juillet : tout le monde se plaint de la sécheresse. Beaucoup de bétails se meurent de soif; les prairies sont complètement sèches, les arbres se meurent, les raisins se grillent. Ce soir, la guerre a été déclarée contre la Prusse. On parle d'assembler la Garde mobile. Le 21 juillet : promenade à La Réole, allé me baigner. Il n'y a presque plus d'eau dans la Garonne: on la traverse en face de la ville avec de l'eau jusqu'aux aisselles. Le 22 : feu dans les bois de Saint Hilaire. Depuis trois mois, il ne se passe pas de semaine sans un incendie dans les Landes. Le 27 juillet : la Garde mobile est prête à recevoir les feuilles de route. 


Août 1870 Le 1er août : pluie bienvenue pour tout le monde! Le 7 : on propose des enrôlements volontaires pour aller au secours de l'armée. Le 30, allé me faire inscrire à midi pour la Garde nationale sédentaire.


Septembre 1870 Le 2 septembre : on m'a prié de me chercher une autre place. Presque tous les travaux sont arrêtés par suite de la mauvaise position où se trouve le pays. Le 9 : à La Réole, il a fortement grêlé, mardi dernier: la moitié et plus de la récolte a été enlevée ; tous les fruits sont tombés, les arbres brisés par le vent.

Deux amis sont instructeurs de la mobile de La Réole. Décembre 1870 Le 6 décembre : parti pour Pujols ; foire à Sauveterre. Le 7 : revenu vers 5 heures à La Réole avec les célibataires de Sauveterre. Tous les cantons se sont réunis pour former un bataillon. Le 13 : arrivée de cinquante blessés à la gare. Le 14 : à 10 heures du matin sont arrivés 550 lanciers, les officiers avec femmes et enfants et bagages et 250 chevaux ; c'est un dépôt pour réformer le régiment avec les célibataires de l'arrondissement de La Réole : 1300 hommes en tout. Le 15 : un cheval des lanciers a eu une cuisse écrasée d'un coup de pied; on l'a abattu ; rapporté un morceau à la maison. Le 18 : allé faire l'exercice sur le port. On a crié "À bas le sergent major", à cause d'une convocation de gardes aux Portes, que le capitaine adjudant avait ordonnée sans raison. Le 21, il gèle toute la journée. Le 23 : ce soir, on a élu le sergent major (c'est moi), trois sergents et dix caporaux. Il est encore arrivé des lanciers avec des chevaux blessés. Le 25 décembre : nouvelle de la mort à Bazas d'un ami à cause de la picotte. Le 28 : tout l'après-midi, le commandant des mobilisés a passé en revue les six compagnies formant le bataillon réolais. Le 29 : ce matin, la Garde nationale a été accompagner les mobilisés à la gare. La musique et quelques gardes nationaux les ont suivis jusqu'à Bordeaux. À 2 heures, allé aux Quinconces, puis sur la place d'Aquitaine, où nous leur disons adieu. Ils vont camper à Bègles. Il a neigé toute la nuit. Le 30 : quinze centimètres de neige. Rentré à La Réole le lendemain.  ------------------------------------------------------------------------------------------------- 

Cette année est une année de malheur: la variole a fait des ravages dans Bordeaux. On peut presque dire qu'elle a décimé la ville; il y a eu beaucoup de cas de picotte pourpreuse, quelques cas de choléra. L'été a été d'une sécheresse comme on n'en a peu vu; chaleur tropicale, jamais de pluie; toutes les sources, puits, fontaines sont taris; on ne trouve plus d'eau que dans les rivières et encore en très petite quantité (mon beau frère a traversé la Garonne avec sa voiture en face de La Réole et sans se mouiller les pieds). Dans les Landes, les bœufs et les vaches meurent de soif dans leur étable. Il n'y a eu ni foin, ni regain, ni légumes, ni pommes de terre. Pendant ce temps, l'Empereur ne sachant que faire, fait voter le plébiscite et déclare la guerre à la Prusse (qui a fait tout ce qu'il fallait pour se la faire déclarer). De notre côté, nous faisons trois corps d'armée avec 200 à 300.000 hommes contre les prussiens qui sont 1.200.000 avec une artillerie comme jamais on a vu. Aussi le résultat est que notre armée recule ; nos ennemis envahissent l'Alsace, puis la Lorraine, puis l’Île de France, la Picardie, la Bourgogne, la Normandie, la Touraine. Toutes nos places fortes sont cernées et prises. Au désastre de Sedan, 150.000 hommes sont vendus par Napoléon III. Puis vint la trahison de Bazaine, qui rend Metz et son armée de 120.000 hommes sans avoir tiré un seul coup de canon. Enfin à Paris, Trochu et le gouvernement provisoire résistent, armés d'une façon formidable. De nouvelles armées se forment comme par enchantement; on fait venir des armées des pays étrangers ; on fond des canons. Paris, cerné, communique avec la province par des ballons et la province avec des pigeons.
À l'été brûlant et un automne très sec, succède un hiver humide, pluvieux et froid, comme si nous étions transportés en Sibérie. Il a neigé deux fois et la neige est restée huit à dix jours. Les gelées ont été des plus rudes. Triste temps pour faire la guerre et camper nos gardes mobiles, nos soldats et nos mobilisés, qui n'ont jamais été aguerris, qui ont été si mal vêtus avec des draps de si mauvaise qualité et des vêtements insuffisants. Et tout le mal que font nos envahisseurs dans les pays qu'ils traversent: ils pillent, ils brûlent et n'ont de plaisir qu'à détruire, à anéantir. Ils violent et tuent des gens inoffensifs pour le plaisir de tuer. Ils ont même poussé la barbarie jusqu'à brûler vifs des femmes, des vieillards et des enfants; ils ont crucifié des journalistes. 

1871 

Janvier 1871
Le 3 janvier : il passe beaucoup de glaçons sur la rivière. On ne désespère pas de la voir entièrement glacée.
Le 5 : la rivière est prise. La moitié de la population de La Réole l'a traversée sur la glace (hommes, vieillards, femmes et enfants ont voulu se payer ce plaisir, qui ne s'était pas offert depuis 1829 et 1830).
Le 6 : on a encore passé un peu sur la glace, mais il y aurait bientôt danger, aussi le maire a fait battre la caisse (tambour) pour interdire ce passage. Le lendemain, la neige achève de fondre.
Le dimanche 8 : la glace a rompu cette nuit à la rivière: tous les glaçons se choquent et montent les uns sur les autres de façon à former des petites montagnes.
Le 14 : foire du mois à La Réole.
Le 15 : ce soir, la Garde nationale a fait une sortie: il manquait les deux tiers.
Le 17 : est parti un escadron de lanciers (cent cinquante hommes) nouvellement équipés.
Le 21 : la Garonne a monté jusqu'au champ de foire.
Le 22 : pas de promenade pour la Garde nationale. 

Février 1871
Le 8 février : vote pour l'élection d'un chef lieu de chaque canton. Il y a peut-être moins d'absents que si l'on avait voté dans chaque commune. Ils sont arrivés, tambour et drapeaux en tête; les vieillards en véhicule.
Le 9 : la Garonne croît beaucoup.
Le 25 : les exercices de la Garde nationale sont suspendus jusqu'à nouvel ordre.
Le 27 : on dit la paix signée, à quelles conditions? 

Mars 1871
Le 11 mars: allé à la foire ; rencontré plusieurs amis célibataires nouvellement arrivés de leur courte campagne. 

Avril 1871
Le 7 avril : le dernier escadron de lanciers du Cinquième régiment est parti.
Le 21 : à Bordeaux, la guerre civile avait commencé à éclater ces jours derniers, mais cela a vite été arrêté. Cependant, la troupe a fait feu sur le public. On parle d'un mort et quelques blessés. Les balles ont criblé les magasins en face des casernes des fossés. 

Mai 1871
Le 18 mai, jour de l'Ascension: simple procession sur l'eau; pas de fête. 

[ Dès 1611, une procession était organisée à grands frais le jour de l'Ascension. Elle se déroulait sur l'eau dans des bateaux décorés où prenaient place les jurats et le clergé local. Depuis la berge des salves de mousqueterie, tirées par des arquebusiers, dirigés par un capitaine, et spécialement recrutés pour la circonstance, accompagnaient la procession. On pouvait distribuer jusqu'à deux quintaux de poudre aux arquebusiers (1664), au frais des habitants. En 1628: apparition de violons pour soutenir les cantiques. Cette onéreuse procession n'était pas la seule du genre. Il y avait celle de la fête Dieu et surtout celle dite du Vœu de ville, qui commémorait, tous les ans, la catastrophes du 2 juin 1591, où le Pinpin, brusquement gonflé, avait emporté plus de cinquante maisons, abattu le mur d'enceinte de la ville et fait plusieurs dizaine de victimes. En 1819, un arrêté municipal, en en rappelant l'origine, ordonnait à tous les magistrats et officiers municipaux d'y participer conjointement avec le clergé. ] Institutions municipales de La Réole par Malherbe 

Le 29 mai: allé voir la fête de Saint Aignan: peu de monde, pas de musique, absence de rafraîchissements.

Juin 1871 

Le 1er juin : vers 7 heures du soir: orage violent avec pluie torrentielle.
Le 4 : assemblade à Gironde et à Saint Hilaire de la Noaille. 

[Assemblée - Assemblade: dans certaines régions, fête locale, réunion des jours de foire ou de marché].  Dictionnaire Bordas 

Le 8 juin : la guerre civile est momentanément terminée.
Le 10 : foire excellente pour la vente du bétail.
Le 11 : première procession de la Fête-Dieu (Si on voulait avoir un modèle de modestie et d'humilité, il ne faudrait certes pas prendre notre curé).
Le 17 juin : ce soir, parti pour Saint André du Bois. Revenu en passant par Caudrot. Les derniers orages ont fait des ravages dans ces contrées: les terres sont entraînées, la grêle a tout haché. Le dimanche
18 juin : deuxième procession de la Fête-Dieu. 


Juillet 1871 

Le 5 juillet : allé faire signer la liste des fusils de la Garde nationale.
Le 16 : ce matin, partis pour Saint Ferme; arrivés à Monségur à 8 heures: joué sur la place trois morceaux et deux pas redoublés; on nous a porté de la bière et du bon vin blanc. Arrivés à Saint Ferme à 10 heures: joués à la messe. À une heure, mis à table (quatre cents couverts); fête très bien arrangée. À 5 heures, bal jusqu'au lendemain matin. Enfin partis à 11 heures, arrivés à une heure 1⁄2 du matin à La Réole.

Août 1871 

Le 7 août : convocation pour faire de la musique à la distribution des prix de collège (salle du théâtre). Le 10 : foire à Monségur : peu de monde.

Le 18 : allé à la sous-préfecture chercher un permis de chasse.

Le 20 : ouverture de la chasse ; allé chasse à Roquebrune : tué un perdreau, deux cailles et trois oisillons.

Le 22 : assemblée à Blasimon.


Septembre 1871 

Les 2-3-5 septembre : allé me baigner dans la Garonne (sans doute pour les dernières fois).
Le 25, allé à Blasimon et reparti à une heure avec le courrier de La Réole ; après trois kilomètres, ses chevaux n'ont pas pu aller plus loin : il a fallu faire le reste de la route à pied. Arrivé à 3 heures 1⁄2, très fatigué.
Le 27 : parti au Mirail, cet après-midi pour chercher la liste de la Garde nationale.

Octobre 1871 

Le 5 octobre : ce soir, allé donner une sérénade à M. Arago, nous remerciant de l'honneur. Le 6 : ce soir, répétition avec la philharmonique.
Le 8 : élection au Conseil Général et au Conseil d'arrondissement.
Le 9 : donné une sérénade à trois personnes.
Le 13 : parti à pied pour Blasimon et Pujols. Il a gelé ce matin. Arrivé le lendemain à La Réole par le courrier de Sauveterre.
Le 16 : allé porter les bulletins de convocation aux gardes nationaux de la Sixième compagnie.

Novembre 1871 

Le 2 novembre : très belle foire, immensément de monde.
Le 6: parti pour la chasse à 6 heures: pas trouvé de lièvre.
Le dimanche 26: messe (Sainte Cécile). Dîner à 2 heures. Bal à 9 heures assez bien; toilette remarquable d'une demoiselle. Quête pour les pauvres.
Le 27: projet de restauration de l'église de Montagoudin et construction d'un clocher.

Décembre 1871
Le 4 décembre: on dit que le Dropt est complètement gelé. Le lendemain, il passe des glaçons à la Garonne.
Le 6 : la Garonne est gelée dans les eaux tranquilles. L'hiver s'annonce très rude.
Le 11 : porté à la mairie la liste des fusils délivrés à la Garde nationale.
Le 12 : ce matin, allé remettre mon fusil de Garde nationale à la mairie. C'est aujourd'hui ou cette semaine, que se fait le désarmement définitif de celle-ci. 


1872 

Février 1872
Le 4 février : ce soir, un phénomène s'est produit vers 6 heures 1⁄2 : le ciel était rouge à notre zénith, comme si un incendie eut atteint la maison; cela s'étendait du couchant au levant; au nord- est, la teinte était jaune clair, comme au lever de la lune.
Le dimanche 11 : messe; les orgues, le nouveau buffet, la nouvelle installation ont été étrennés. Ce soir : vêpres; un chanteur s'est exécuté à la tribune. 

Mars 1872 

Le 6 mars : on a chargé le pont suspendu de La Réole avec de la grave pour l'éprouver; je crois qu'il le sera grâce au vent. C'est la deuxième fois qu'on l'éprouve dans les mêmes conditions. Le 7 : on a déchargé le pont après 24 heures d'épreuve. 


[ Le Pont suspendu   Le premier pont du Rouergue a été ouvert au public le 21 mars 1835. Il avait des piles en maçonnerie et la chaussée était en madriers de bois. Jusqu'en 1872, un péage était perçu: une personne payait 5 centimes (un enfant en âge de marcher seul aussi), un cheval ou un mulet avec cavalier: 25 centimes, un âne chargé: 15 centimes, une paire d'oies ou de dindons: deux centimes, une voiture de ville à quatre roues tirée par un cheval, conducteur compris: 70 centimes.  Ce pont servit pendant un siècle et fut remplacé par le pont actuel en 1934. Ce pont est un passage essentiel, d'autant plus que La Réole est la seule commune de Gironde avec Bordeaux à posséder un quartier sur l'autre rive du fleuve: le Rouergue. (Tempo - juillet 2002)

Le 9 mars : grands vents de l'est ayant occasionné la fonte des neiges, la Garonne a augmenté depuis hier soir d'environ 2 mètres 33. Elle continue à croître, mais avec moins de rapidité.
Le 10 : la crue n'a augmenté que de dix centimètres aujourd'hui.
Le 19 : projet d'église de Montagoudin.
Le 21 : le pont suspendu de La Réole est livré gratuitement à la circulation depuis cette nuit, à minuit.

Avril 1872
Le 15 avril : allé à la mairie voir l'instruction pour le recensement des habitants de La Réole. Il faut commencer demain et finir le 21.

Mai 1872
Le 9 mai, jeudi de l'Ascension : ce matin, pas de procession, mais simple promenade nautique avec le gros bateau tout pavoisé. L'après-midi : promenade aux Tilleuls. Jamais La Réole n'avait eu une fête aussi simple, pas même de musique!
Le 10 mai : cet après midi, allé au tribunal de La Réole voir le jugement du curé de Cazaugitat pour avoir accusé injustement une femme d'avoir commis un crime d'infanticide. Il s'était assuré, disent les témoins, de la grossesse de cette femme en lui mettant le doigt sur le ventre et en disant: "Ça y est". Il a voulu aussi faire faire un faux témoignage par un vieillard pour se sortir du mauvais pas dans lequel il s'était engagé. Le jugement ne sera rendu que vendredi prochain. Beaucoup de monde; on étouffe, on sue.
Le 17 : le tribunal s'est déclaré incompétent pour cette affaire; les deux parties sont à moitié dépens. Grand étonnement dans l'auditoire, on aurait même sifflé (dit-on) les juges.
Le 26 : assemblée à Saint Hilaire.
Le 27 : la Garonne a cru depuis samedi; elle monte jusqu'à la croix sur le port. Barie et Casseuil ont été submergés: les foins sont en partie perdus.

Juin 1872
Le 17 juin : ce soir, allé voir partir le pèlerinage pour Lourdes; beaucoup de curieux, environ cent cinquante partants.
Le 30 : projet d'un café dans la maison du Turon (Gallaud, le propriétaire, a des difficultés pour obtenir le permis de cafetier). 

Juillet 1872
Le 20 juillet : ce soir, allé prendre un bain chaud.
Le 21 : aidé un gamin, qui se noyait dans la Garonne.

Août 1872
Le 7 août : distribution des prix au collège.
Le 20 : ce matin, on a commencé à démolir chez Gallaud (maison du Turon).
Le 24 : début des fouilles pour la maison du Turon.
Le 27 : pose de la première pierre. 

Septembre 1872
Le 1er septembre : assemblée à Saint Vivien ; reparti le lendemain en passant par Lorette, où il y a un pèlerinage de La Réole. 

[ L'église Notre-Dame de Lorette a été bâtie sur l'emplacement d'une chapelle que fit construire Aliénor d'Aquitaine en commémoration d'une apparition de la Vierge survenue en 1150

 Le 21 septembre: la maison du Turon est montée jusqu'à la naissance des cintres, côté de la route départementale. Le 26 : distribution des prix à l'école communale. 

Octobre 1872 Le 3 octobre : parti à Bordeaux à 7 heures 40 avec Gallaud. Vu une glacière à la Bastide. Quatre morts à La Réole à cause de la typhoïde.
Le 20 : élection d'un membre à l'Assemblée Nationale (Armand Caduc a été élu contre Forcade de la Roquette). Tous les affluents de la Garonne ont débordé: l'eau arrive à moitié quai. Le lendemain, l'eau touche les maisons des quais.
Le 22 : pose de la première pierre du balcon de la maison du Turon.
Le 30 : pose de la pierre d'angle du balcon. 

Novembre 1872 Le 14 novembre : quatre charretiers de Frontenac, qui avaient promis de porter de la pierre pour la maison Gallaud, ne veulent pas venir. Parti à une heure 1⁄2 pour Rauzan chercher des charretiers : pas pu en trouver un seul de disponible. Parti à 7 heures 1⁄4 de Rauzan, arrivé à 11 heures du soir à La Réole.
Le 27 : pluie d' aérolithes ou d'étoiles filantes, qui a duré toute la nuit. On en a compté environ deux cents par minute.

Décembre 1872
Le 2 décembre : toutes les rivières de France débordent ou sont arrivées à un niveau très élevé.
Le 17 : la Seine et la Loire ont débordé. La crue a atteint le niveau le plus élevé de ce siècle.
Le 23 : il ne reste plus que 0,66 mètre à monter à la maison Gallaud pour recevoir la charpente. 

1873 

Janvier 1873
Le 21 janvier : tempête effroyable, qui a continué toute la journée; pluie torrentielle, grêle abondante, tonnerre: tous les ruisseaux ont débordés.
Le 22 : la Garonne a débordé à Floudès, Gironde et Barie.
Le 23 : elle arrive au niveau du trottoir de Massies (quincaillier sur les quais).
Le 24 : l'eau déborde de partout. Les bourrasques de ces jours derniers ont fait casser trois tringles de suspension au pont suspendu (dans le milieu).
Le 25 : à plusieurs endroits, les talus des routes se sont éboulés. Le marché s'est tenu aux Tilleuls.
Le 26 : la Garonne a rompu les digues de la plaine de Bourdelles. Elle atteint le dessus de la route nationale dans ses parties les plus basses. Un bateau Hirondelle de Bordeaux est arrivé en cas de sauvetage à faire: il est allé à Bourdelles faire une visite avec les autorités de la ville.
Le 27 : la Garonne est allée toucher la base des piles (rive droite) du pont sur le chemin de halage. Aujourd'hui, elle décroît, mais lentement.
Le 29 : elle est à peu près rentrée dans son lit; elle a raviné la plus grande partie des quais.

Février 1873                                                                                                                               Le 12 février : neige abondante et gel.

Mars 1873
Le 1er mars : la Garonne est montée jusqu'aux quais. Les maçons de la maison de Gallaud ont enlevé leur échafaudage. La crue continue: elle va jusqu'à la croix des quais.
Le 8 : poursuite de la construction de la maison du Turon: escalier extérieur provisoire, menuiserie des fenêtres, cage d'escalier, cave, première marche du rez-de-chaussée.
Le 14 : installation du café au premier étage.
Le 20 mars : l'eau de la Garonne commence à envahir Barie et les environs.
Le 27 : la souscription en becs de gaz a dépassé le chiffre demandé par la compagnie pour l'établissement d'une usine. 

Avril 1873                                                                                                                                  Les 12 et 13 avril : café chantant chez Gallaud, le soir (foule immense jusqu'à minuit - 240 personnes); plusieurs querelles.
Le 18 : reçu une partie des ornements de la salle du café, ainsi que deux sièges en fonte pour lieux d'aisance.
Le 25 : la vigne a gelé pendant trois jours.
Le 29 : pose des portes de la salle du premier étage de la maison du Turon. Ce soir: opérette.
 

Mai 1873

Le 25 mai: théâtre (Lucrèce Borgia)

Juin 1873
Le 1er juin : assemblée à Gironde.
Le 29 : il a grêlé depuis Caudrot en suivant la vallée de Dropt : les Esseintes, Saint Sève, Roquebrune, Saint Hilaire et Saint Gemme ont eu bien à souffrir. La grêle y a fait de grands ravages. 

Juillet 1873 Le 6 juillet : assemblée à Coutures; rentré ce soir à 8 heures 1⁄2.
Le 7 : il a grêlé; grêlons gros comme des noix.
Le 12 : la foudre a tué deux cochons dans leur parc d'une métairie à Saint Sève.
Le 13 : assemblée à Labarthe. Ce soir: théâtre.
Le 28 : un violent orage a grondé. La foudre est tombée sur un peuplier de l'allée et de là sur un fil télégraphique, qu'elle a suivi jusqu'à La Réole: elle a broyé six ou sept poteaux.

Août 1873 Le 15 août : allé à Pian, après Saint Macaire; belle assemblée, beaucoup de monde; belles illuminations, le soir. Revenu à La Réole par le train de 9 heures 1⁄2 , qu'il a fallu prendre à Langon.
Le 17 août : ouverture de la chasse.
Le 20 : distribution des prix à la Réunion (école privée).

Octobre 1873 Le 10 octobre : à 10 heures, le général inspecteur de la gendarmerie a passé en revue les brigades des deux arrondissements de La Réole et Bazas: soixante gendarmes.
Le 17 : on a posé la pompe devant chez Gallaud.
Le 21 : ce matin, sont passées deux compagnies de soldats de la ligne allant de Marmande à Sauveterre.
Le 25 : on a reçu une lettre de M. Caduc annonçant que le Parti Républicain (à la Chambre) compte trois cent soixante dix partisans s'opposant à l'avènement de H.V (Henri V, Comte de Chambord, petit fils en faveur duquel le roi Charles X a abdiqué en 1830).
Le 29 : grande cérémonie religieuse, bénédiction des cloches de La Réole. Le bourdon pèse 1736 kg, diamètre 1m35. Le lendemain, on a monté et installé les cloches.
Le 31 : ce soir, théâtre chez Gallaud. 

Novembre 1873
Le 1er novembre : ce soir, café concert.
Le 3 : belle foire, beaucoup de monde.
Le 13 : hier matin, la voûte de l'église de Meilhan s'est effondrée sur l'entrepreneur et ses fils au moment où ils enlevaient leur échafaudage: le père a été broyé et les fils gravement contusionnés.
Le 25 : cette nuit, à 4 heures 1⁄2 , un violent tremblement de terre s'est fait ressentir (intensité 7 ; épicentre : Bagnères de Bigorre). Nous avons tous été secoués dans nos lits; la maison, les portes et les fenêtres ont été vivement agitées durant environ quatre à cinq secondes. 

Décembre 1873
Le 1er décembre : on a démoli la pompe du Turon !
Le 8 : cet après midi, allé à Fontet un pèlerinage d'environ quatre mille personnes pour voir une folle, qui, de plus boit trop, aussi a-t-elle des visions (bachiques), mais le clergé crie miracle ; il le veut et cela réussira, malgré la moitié de la population de La Réole, qui est allée pour rire d'une pareille naïveté.
Le 24 : on est allé voir la Berguille de Fontet: la Sainte Vierge n'a pas voulu lui parler !!!
Le 26 : cet après midi, allé à Fontet; vu la Berguille l'extra-voyante (lire extravagante); il y avait environ quatre cents personnes qui étaient allées pour rire, sauf environ une vingtaine qui prennent au sérieux .

1874 

Janvier 1874
Le 11 janvier : cet après-midi, allé voir la Berguille de Fontet, qui nous a fait désopiler la rate.

Février 1874
Le 1er février : aujourd'hui, il arrive une foule de naïfs pour aller voir demain la Berguille.
Le 11 : M. Gallaud a pu prendre vingt quatre quintaux de glace à la Garonne.
Le 20 : on a commencé à démolir le clocher de l'église de Montagoudin. 

Mars 1874
Le 8 mars : ce soir, allé au concert: peu amusant; une belle fille, assez bonne voix.
Le 11 : cette nuit, il est tombé 0,5 cm de neige.
Le 14 : parti en bateau à vapeur à une heure 1⁄2 arrivé à 6 heures 1⁄2 à Bordeaux. 

[ En basses eaux, la durée pouvait doubler à cause des gravières. En 1843, plusieurs bateaux assurent un service journalier, avec une moyenne de 200 passagers, à Langon. En 1851, une nouvelle génération de bateaux, plus rapides (avec restaurant, bibliothèque...) apparaît avec des tarifs trois fois moins chers. Le déclin du trafic va débuter avec l'arrivée du chemin de fer en 1855.


Le 25 : cet après-midi, allé voir la Berguille. Un monsieur l'a passablement blaguée.
Le 29 : aujourd'hui, élection d'un député: trois candidats: Roudier, républicain, Larrieu (vice- amiral), légitimiste et le général Bertrand, bonapartiste. M. Roudier a eu la majorité. 


Avril 1874
Le 12 : ce soir, allé voir jouer les "Filles de Marbres" et "Edgard et sa bonne".
Le 16 : la Garonne a crû avec une grande rapidité (jusqu'à la croix).
Le 18 : ce soir, allé chez Gallaud pour voir jouer au billard par un professeur (jeune homme de 27 ans environ).
Le 20 : aujourd'hui à 11 heures, on est venu chercher les pompiers de La Réole en disant que la moitié du bourg de Gironde brûlait. Il n'y a eu qu'une maison de brûlée.

Mai 1874                                                                                                                                    Le 20 : allé à Montagoudin, le curé démolit le vieux clocher.
Le 23 : cet après-midi, entendu chez Gallaud trois instrumentistes excellents: une clarinette, un violoniste et un harpiste.

Juin 1874

Le 4 juin, ce soir: cirque Robba. Un excellent gymnasiarque faisant des équilibres de chaises et d'échelles sur son trapèze. 

Le 9 : violents coups de tonnerre, pluie intense, mais de peu de durée. La foudre est tombée sur deux poteaux télégraphiques. 

Le 14 : à 3 heures, course d'amazones, donnée par le cirque Robba: carrousel, course d'écuyers dans l'ancien hippodrome; un écuyer est tombé. Courses à ânes. Départ du ballon la Salamandre, gonflé au feu. Il a atterri à Puybarban. 

Le 15 : ce matin, il a gelé dans les vallons. Les blés ont beaucoup jauni pendant ces trois ou quatre derniers jours. 

Le dimanche 28 : à 4 heures 1⁄2 du soir, on a béni la première pierre du socle au clocher de 

Montagoudin. 

Juillet 1874                                                                                                                                Le 2 juillet : un maçon travaillant à Montagoudin est resté trois heures sans donner signe de vie : forte insolation.
Le 7 : depuis quelques jours, les plantes se rôtissent, les arbres se meurent, les sources tarissent. 

Août 1874
Le 8 août : toute la nuit, il a fait orage; pluie abondante. Ce matin vers 5 heures, la foudre a incendié une meule de paille à Floudès. On a sonné le tocsin sur le bourdon.
Le 13 : vu le cirque anglo-américain; de beaux chars, de belles femmes et de bons musiciens.
Le 30 : comice agricole à La Réole; les labours (pour le concours) se sont faits au pigeonnier de Saint Aignan. Exposition de fruits, légumes, abeilles pourpres et machines agricoles aux Tilleuls. Le cardinal, le préfet et les membres de la Société d'agriculture de la Gironde présidaient à la distribution des récompenses, qui a eu lieu à midi aux Tilleuls. Ce soir: mât de cocagne sur la place du Turon décorée d' illuminations.
Le 31 : courses de chevaux à Monségur. 

Septembre 1874
Le 19 septembre : ce soir, allé chez Gallaud; entendu un accordéoniste (assez bon).
Le 30 : cet après-midi, allé à Montagoudin ; il a fallu démolir un mètre carré de flèche (défaut de taille). 

Octobre 1874
Le 1er : vent d'ouest très violent. Les maçons n'ont pu rester sur l'échafaudage de l'église de Montagoudin, le vent enlevait les truelles et renversaient les pierres posées debout. Le 4 : élection d'un conseiller général.
Le 15 : cet après-midi, allé à Montagoudin, toutes les pierres des clochetons et des fenêtres de la flèche sont posées.
Le 21 : M. Deynaut ayant donné sa démission de maire à La Réole, M. Duprada, docteur médecin, déjà adjoint, est nommé maire.
Le 22 : la Garonne a énormément crû. L'eau vient aux pieds des maisons du quai. 

Novembre 1874
Le 7 : allé à Montagoudin à 9 heures 1⁄2, on a posé la croix sur la flèche. Ce soir, à 3 heures, les ouvriers sont venus me porter le bouquet. 

[ Le bouquet final, tradition dans le bâtiment, consiste à marquer l'achèvement du gros œuvre d'une construction par la pose d'un bouquet enrubanné, au faîte du toit, lors d'une cérémonie rituelle.] 

Le 8 novembre : ce soir, grande soirée de prestidigitation par un sujet grec en costume national; il est fort !
Le 12 : le froid a fait quitter le chantier de Montagoudin aux ouvriers.
Le 14 : cet après-midi, allé au café, tiré à une loterie et gagné un lièvre.
Le dimanche 15 : allé composer la liste du Conseil municipal.
Le 22 : la liste républicaine des élections municipales est passée. Fêté Sainte Cécile. Dîner dans la salle du théâtre, grand bal.
Le 27 : on a passé, à La Réole, le conseil de révision pour l'armée territoriale (jusqu'à 40 ans) ; demain, on doit continuer.
Le 28 : première foire des quatrièmes samedis du mois, assez de monde, le bétail s'est bien vendu. Le 30 : vingt quatre bouviers sont allés porter le vin à Gironde. 

Décembre 1874 Le 8 : affluence de monde à la Berguille de Fontet.
Le 17 : la nuit dernière, il a gelé et neigé. Ce soir, la neige a recommencé à tomber.
Le 26 : foire de quinzaine, beaucoup de monde, mais la crue de la Garonne a réduit la place du marché.
Le 27 : l'eau de la Garonne est entrée peu à peu dans toutes les maisons du quai. Le 29 : bénédiction du clocher de l'église de Montagoudin par Mgr de la Bouillerie. 

1875 

Janvier 1875
Le 9 janvier : M. Piot, professeur belge de billard, est arrivé chez Gallaud. Venu voir jouer ce professeur qui a fait quelques tours d'adresse et de talent.
Le 12 : allé à Montagoudin : l'échafaudage est démoli et le 14 : montage de la tourelle par les couvreurs.
Le 26 : cet après midi, la cloche est montée, on la sonne sans fatigue. 

Février 1875
Le 1er février : le charpentier fait les planchers à l'église de Montagoudin.
Le 6 : le vitrail est posé et fait belle effet. Les planchers seront finis ce soir; reste à faire l'escalier. 

Mars 1875
Le 11 mars : allé à la gare ; trouvé Vincent Rocque, serrurier à Blasimon. Il doit comparaître devant le tribunal (police correctionnelle) pour outrage au maire de sa commune.
Le 12 : malgré une bonne défense de son avocat, il a été condamné à quinze jours de prison (il se constituera prisonnier le soir du 21, jour des Rameaux); son ouvrier a été acquitté. 

Mai 1875 3 mai 1875 : allé à la commission chargée par le Conseil municipal de trouver des emplacements pour lieux publics. Je suis chargé d'étudier un petit projet.

Le 4 mai : le garçon-glacier de Gallaud prépare des glaces. On pose le châssis pour la tente du café.


Juin 1875

Le 18 juin : cet après-midi, examiné au microscope un insecte de phylloxera.
Le 23 : la Garonne croît assez rapidement.
Le 24 : ce matin, on a appris qu'à Toulouse, la Garonne a emporté deux ponts suspendus, démolis des casernes et une partie du faubourg Saint Cyprien. En un mot: de grands ravages sur son parcours; beaucoup de monde noyé ainsi que du bétail.
Le 25 : l'eau arrive à la Garonne avec une rapidité effrayante; dans la matinée, elle croît de 6 cm à l'heure; vers une heure de l'après midi elle fait 0,11; à 4 heures 1⁄2 , elle fait 0,40. Les digues rompent au Rouergue, à Bourdelles, à Jusix; l'eau se répand dans la plaine comme une immense vague de deux mètres de haut, emportant charrettes, bœufs, chevaux, hommes, femmes et enfants surpris au milieu des champs; plusieurs maisons effondrées. Le courant entraîne des meules de paille, de foin, de gerbes, des charrettes, cuves, barriques pleines, planches, toitures de maisons; désastre effroyable ! En deux heures: crue de 1m 20.
Le 26 : toute la nuit, on a entendu les gens de la plaine, réfugiés sur les toits des maisons, crier au secours et personne ne pouvait y aller. Que de monde et d'animaux, il a dû se noyer ! Dans la plaine de Floudès, un homme s'est réfugié dans un arbre et y a passé la nuit. À La Réole, la crue a dépassé d'un mètre celle de 1855. Les ravages sont plus grands à cause de la rapidité de la crue. Elle a commencé à diminuer ce matin à 5 heures. Ce soir, elle a baissé de 0,70.
Le dimanche 27 : l'eau diminue mais lentement. 

[ Les digues (Tempo juillet 2004

Il fallut près de 40 années de débats pour qu'enfin, un arrêté préfectoral de 1879 autorise la construction des digues sur les rives de la Garonne. Qui devait payer? Qui devait les entretenir ? Leur construction dura jusqu'au début du XXème siècle et il fut décidé que les propriétaires riverains devaient les entretenir, ce n'est plus le cas aujourd'hui (au vingtième siècle. Cependant, de violentes inondations eurent raison de ces remparts de terre en 1927, 1930, 1952 et le 19 décembre 1981 où, bien que cimentée, la digue céda à Tartifume. La Garonne s'engouffra alors dans la brèche inondant subitement le Rouergue, pris à revers! ]  


Le 29 juin : allé, cet après-midi, au Rouergue examiner les dégâts de l'inondation pour rémunérer chacun proportionnellement aux dégâts qu'il a subis.
Le 30 : le Conseil municipal doit se rendre à la sous-préfecture assister à la réception du Maréchal Mac-Mahon, président de la république (homme bien conservé pour ses 68 ans; barbe et cheveux blancs, bonne figure, mouvements assez vifs).

Juillet 1875 

Le 1er juillet : la Garonne est enfin rentrée dans son lit.
Le 17 : avec le mauvais temps, il se perdra beaucoup de blé: dans la plaine de la Garonne, il est tout germé, ayant été couché par l'inondation et couvert de vase et aussi par manque de beau temps pour le sécher.
Le 18 : l'inondation a laissé des odeurs infectes dans les granges. Il y a eu, ces jours derniers, plusieurs cas de charbon sévissant sur les bestiaux. Aussi, on blanchit à la chaux et on parfume les bâtiments pour en écarter les miasmes putrides.

Août 1875
Le 4 août : le sculpteur finira demain son travail sur l'église de Montagoudin.
Le 7 : le sculpteur a fini chez Gallaud; les maçons doivent finir mardi prochain.
Le 10 : ce soir, le Conseil municipal a voté 500 francs pour achever les travaux commencés du quai.
Le 17 : ce soir, répétition pour aller dimanche à Monségur aux courses.
Le 21 : des chevaux d'officiers sont arrivés pour faire demain la course.
Le 22 : parti à une heure 1⁄2 avec la Philharmonique de La Réole pour Monségur. Belles courses au galop avec obstacles; courses militaires au galop; plusieurs officiers ont très bien couru. 


Septembre 1875

 Le 13 septembre : la Garonne augmente. On dit que la ligne de chemin de fer est coupée vers Béziers par une inondation.
Le 15 : l'eau est à la croix sur le quai.
Le 19 : ce matin, un tuilier de Saint Sève a été emmené au parquet pour avoir insulté un brigadier de gendarmerie.
Le 25 : le Conseil municipal, voté 200 francs pour un secours aux familles des réservistes indigents. 

Octobre 1875                                                                                                                             Le 6 octobre : un officier et un capitaine du Cent-vingt-troisième venant de La Rochelle sont arrivés pour préparer le logement de l'état major. Ils sont ici pour deux jours, allant à Bazas à la rencontre de l'autre armée dans les Landes.
Le 7 : temps chaud. Ce matin, le Cent-vingt-troisième de ligne est arrivé à La Réole se dirigeant vers la lande par Fontet où il doit se rencontrer après-demain matin pour faire la petite guerre avec le Cinquante-troisième.
Le 9 : orage, pluie intense. À 7 heures: les ponts du canal sont défendus par le Cinquante-troisième et attaqués par le Cent-vingt-troisième: forte fusillade sur toute la ligne de Tartifume à Puybarban. Le Cent-vingt-troisième a eu une colonne coupée sur le pont de la route départementale; une partie de la colonne a été faite prisonnière. Le Cinquante-troisième a eu deux compagnies prises au pont de Puybarban. Une partie s'est dirigée sur Aillas, une autre sur Auros.

Novembre 1875                                                                                                                         Le 2 novembre : la Garonne couvre presque tout le quai; la foire et le marché sont tenus dans toutes les parties de la ville.
Le 4 : l'eau affleure les maisons du quai; elle couvre toute la plaine jusqu'au canal. Le 6 : persistance du mauvais temps. Il y a très peu de terres ensemencées et on ne voit guère le moyen de continuer. La terre est tant détrempée, qu'elle n'absorbe plus d'eau.
Le 8 : recrudescence de la crue.
Le 11 : la violence du vent a déraciné plusieurs peupliers sur le bord des routes.
Le 12 : retour de la Garonne dans son lit.
Le 15 : la Garonne a fait de nouveaux ravages au Rouergue: une construction toute neuve s'est lézardée. Un peu plus haut (route de l'ancien hippodrome), la digue a crevé et l'eau a creusé une immense fosse de 50 mètres de long sur 30 à 35 de large; l'eau, qui est dans cette fosse, empêche d'en voir la profondeur.
Le 28 : fête de Sainte Cécile; le bal a très bien réussi. Ce soir, il a commencé à neiger et fortement geler. 

Décembre 1875
Le 7 décembre : des glaçons passent à la Garonne.
Le 11 : il ne dégèle pas; la glace atteint 0,10 mètre d'épaisseur. 

1876 

Janvier 1876
Le 9 janvier : une maison de la rue Saint Martin a entièrement brûlé et les voisines sont légèrement atteintes.
Le 10 : il passe de forts glaçons à la Garonne. Les neiges empêchent les trains de circuler dans le voisinage des montagnes.
Le 12 et le 13 : la neige tombe, vent froid. Il gèle.
Le 18 : les glaçons ne passent plus à La Réole depuis hier, car la Garonne est prise à Meilhan.
Le 26 : depuis quelques jours, il meurt beaucoup de monde. Le temps est très malsain; le dégel est mauvais du point de vue hygiénique.
Le 30 : les délégués votent à la préfecture pour la nomination des sénateurs: 94 républicains, 16 constitutionnels, 81 monarchiques et 31 bonapartistes.

 

Février 1876

Le 4 février : tirage au sort des conscrits à La Réole. 

Avril 1876
Le 19 avril : cette nuit, orage violent venant de l'ouest; la foudre est tombée sur l'horloge de l'ancien Hôtel de Ville à La Réole. Les vitres des fenêtres ont été brisées par la violence de la détonation jusqu'à 100 mètres de distance. Le fluide a lézardé la façade dans toute sa hauteur (25 mètres environ et 30 centimètres d'épaisseur).
Le 23 : l'eau de la Garonne s'étend dans la plaine de Floudès et de Bourdelles : c'est le cinquième débordement depuis le mois de juin dernier. 

Mai 1876 Le 22 mai : allé à la réception du nouveau préfet M. Decrais

[ Avocat, diplomate et homme politique libéral. En 1902, il ordonne de ne pas évacuer Saint Pierre en Martinique pour que les élections se fassent. Il est donc responsable des 32000 morts dus à l'éruption de la Montagne Pelée.

Le 25 mai, jour de l'Ascension: la procession sur l'eau a eu lieu cet après-midi; beaucoup de monde aux Tilleuls : petites courses nautiques.

Juin 1876
Le 3 juin : ce soir, le Conseil municipal a procédé à l'installation du maire et des adjoints nommés par décret présidentiel.
Le 9 : ce soir, répétition de musique sous les Tilleuls.
Le 14 : allé rendre visite au sous-préfet (Jules Barreme) avec le Conseil municipal.
Le 22 : allé voir M. Barreme, sous-préfet. Il m'a proposé d'être secrétaire de la commission de recrutement des chevaux, en cas de guerre pour l'armée territoriale. 

[ M. Barreme, marié avec une jeune fille de Pellegrue était un fervent républicain, plein d'esprit d'initiative; son avancement fut rapide; préfet de l'Eure en 1886, il fut assassiné dans le train de nuit de la ligne Paris-Evreux. On n'a jamais découvert son assassin, ni le mobile du crime].

Juillet 1876 Le 5 juillet : incendie au bourg neuf de La Réole.
Le 27: M. le préfet est venu présider le Conseil municipal pour les questions de la route n°15, le collège et le quai.

Août 1876 Le 12 août : installation de l'estrade, les barrières, les mâts, etc... pour le concert de demain soir au profit des inondés d'Alsace et de Suisse.

Septembre 1876 Le 17 septembre : assisté à la mairie à l'adjudication des fournitures de pétrole pour l'éclairage de la ville.
Le 21 : distribution des prix aux élèves de l'école communale. M. le sous-préfet a fait un discours dans le sens républicain, qui a été bien applaudi.

Octobre 1876

 Le 15 octobre : ce soir, allé avec la Philharmonique donner une sérénade à M. le préfet et aux membres du Conseil Général venant d'un comice agricole d'Auros. Ces messieurs ont été charmés, aussi ont-ils manifesté leur reconnaissance en offrant à la Société cent francs et une médaille commémorative. Une dame nous a offert des rafraîchissements. 
Le 22 : des peintres sont arrivés chez Gallaud pour décorer la salle. M. Issartier de Monségur a fait une conférence sur le phylloxéra.
Le 28 : foire. Gallaud a transféré son café au premier étage. Les peintres et doreurs sont à la salle du rez-de-chaussée. 


Novembre 1876 Le 12 novembre : allé voir les travaux du quai; ils sont maintenant conduits avec vigueur. Le 22: la Garonne croît très rapidement. Ce soir, elle affleure le quai du marché au blé. 


1877 

Février 1877 Le 27 février : ce soir, a commencé, à 6 heures, l'éclipse totale de lune ; à 7 heures 1⁄2 : milieu de l'éclipse, la lune apparaissait comme un immense boulet à peine rouge. À partir de ce moment, la partie inférieure du disque éclairait de plus en plus et enfin à 8 heures, elle commençait à sortir de l'ombre. À 9 heures 10, elle était revenue à son état normal. 

Mars 1877 Le 16 mars : allé au tribunal entendre juger l'action en diffamation intentée par M. R. Mitchell à son ami M. Judde de la Rivière. 

Mai 1877 Le 10 mai, jour de l'Ascension: temps sombre toute la journée, pluie fine. Ce matin: allé jouer à la procession, les Sociétés (de musique) commencent à arriver. À 2 heures 1⁄2 : régates assez belles, malgré le mauvais temps. À 5 heures: distribution de médailles.

À 7 heures : défilé des Sociétés; le mauvais temps a empêché l'usage des flambeaux. Le concours a été installé au dernier instant dans le cloître de la sous-préfecture; joli concours, de bonnes Sociétés (Saint Émilion et les enfants de Marmande, entre autres).
Le 11 : journée plus clémente. À 11 heures : distribution des médailles aux Sociétés. À 3 heures, spectacle concert : foule immense aux Tilleuls, ce qui relève la recette d'hier. Nous espérons couvrir les frais. Ce soir à 9 heures, grand bal champêtre sous les Tilleuls, grandes illuminations, effet charmant.
Le 12 : début des démolitions des installations de la fête.
Le 13: réunion de la commission des fêtes. 

Juin 1877  Le 10 juin : allé jouer à la procession. La fanfare a joué également. Un conflit a eu lieu au reposoir du Martouret : les deux Sociétés rivales ont failli jouer en même temps ; grande animosité entre elles. Le 23 : ce soir, allé accompagner les orphéonistes en musique et avec lanternes vénitiennes à la gare ; ils vont concourir à Montauban. Le 25 : reçu une dépêche de Montauban : l'Orphéon a eu le premier prix, médaille grand modèle, félicitations du jury et du directeur. Ce soir, allé les chercher en musique à la gare: lanternes vénitiennes, feux de Bengale, arc de triomphe, Punch et bal champêtre aux Tilleuls.                                 



FIN de l’AGENDA

Deux anciens Réolais Philippe Girardeau et Francis Sanchez ont édité à partir des carnets de Jean une carte des lieux proches visités




Sommaire-tous-les-articles    Si La Réole m'était contée - 1544-1856      J'ai trouvé cette série d'articles de journaux tout dé...


Si La Réole m'était contée - 1544-1856

    J'ai trouvé cette série d'articles de journaux tout découpés, provenant de Sud Ouest en septembre 1977.

    Ces articles présentent l'histoire chronologique de La Réole, une histoire succincte mais qui donne une bonne idée des évènements marquants entre 1544 et 1860.

    Il manque la période 1821-1837. Si vous trouvez ces périodes, merci de me les faire parvenir afin de les transcoder et les insérer.


Une frise historique générale pour situer La Réole.
Cliquez ici ou l'image pour l'afficher

1544. - Enquête ordonnée par le roi sur la demande des Bordelais qui se plaignent qu'on viole leurs privilèges, notamment en imposant un quart de sel sur le sel passant sur la rivière. Comme cette enquête intéressait La Réole, il fut fait une collation du procès verbal, à la requête des jurats, par Jean Pichard, bachelier en droit, juge royal de ladite ville. 

1547. Obscurcissement pendant trois jours occasionné par des astéroïdes passant entre le Soleil et la Terre. 

1547. - Les droits sur le sel occasionnaient une nouvelle révolte sous Henri II. Elle fut réprimée par les armes et les États des provinces soulevées proposèrent de se racheter de la gabelle établie sous François Ier. Ces offres ayant été acceptées, il n'existe plus, dans ces provinces, que d'anciens droits de quart et de demi-quart, quint et demi-quint. Toutefois, les parties de la Guyenne furent comprises dans ce traité. 

1549. - Théodore de Bèze (Histoire ecclésiastique) cite parmi les hérétiques brûlés à Lyon pour fait de religion : B. Seguy, de La Réole. 

1552. - Henri II propose aux Jurats de La Réole de leur rendre les cens et rentes foncières qu'il lève à son profit sur les maisons, jardins, marais et places et, pour les décider à ce rachat, leur fait connaître les conditions qu'ont acceptées le prévôt et les échevins de Paris, conditions dont il fait ressortir les avantages pour cette ville. 

1554. Arnaud Fabricius, de La Réole, l'un des orateurs les plus célèbres de son temps, accompagne le savant Guven au Portugal. 

1556. Jehannot Gascq, bourgeois de La Réole, lègue à l'hôpital mille écus d'or 

1562. - Révolte de tout le pays du Bazadais, sauf La Réole. 

1562. - Blaise de Montluc, lieutenant - général de la Guyenne, arrive près de La Réole où il trouve M. de Coussi qui venait au-devant de lui. Par ordre de Montluc, M. Deymet, son cousin, s'était jeté dans la place avec deux compagnies. Les huguenots l’avaient assiégée, avant qu'il arrivât et battue de quelques pièces de campagne, mais ils n'avaient rien fait et avaient levé le siège. Par là, on pouvait juger qu'ils étaient maîtres de la campagne puisqu'ils osaient mener le canon et si Dieu ne m'eût inspiré à m'opposer à eux et faire pendre ceux qui tombaient entre mes mains, je crois que tout le pays était perdu... Je me campais aux maisons qui sont, vis-à-vis de La Réole et ceux de la ville nous apportèrent là des vivres et, à minuit, sans bonnes trompettes, ni tambour nous cheminâmes (Mémoires de Blaise de Montluc). 

1562. Montluc se rend de Bordeaux à La Réole. Les blés commencent à arriver à Bordeaux. Après la prise de Monségur, les trois canons amenés de Bordeaux furent embarqués à La Réole. 

1562. - Les huguenots assiègent La Réole. L'approche de Montluc leur fait prendre la fuite. Des travaux de défense considérables pour la ville sont faits, murs et portes de ville réparés; une fonderie de canons est établie par les jurats à la chapelle Saint-Nicolas de l'église Saint-Michel. 

1563. -- Le syndic des jurats expose à Blaise de Montluc que le nombre de vingt soldats, qu'il a fixé pour la défense de La Réole est insuffisant, ceux de la nouvelle religion se réunissant fréquemment avec des armes pour la prière et autres exercices religieux et demande que, conformément à l'avis des quarante du conseil, les bourgeois qui se sont offerts pour faire la garde de la ville, soient acceptés et aient le droit de s'armer. Cette demande est agréée. 

1565. - Grande disette, inondations, neige extraordinaire, grêle très forte au printemps. 

1565. - Les membres du Parlement désignés pour aller saluer le roi Charles IX rapportèrent à leur retour qu'ils avaient trouvé le roi à La Réole, qu'ils lui avaient été présentés par le Roi de Navarre, gouverneur de la province. Le roi coucha à La Réole le 29 mars 1565 et y séjourna le vendredi et le samedi. 

1570. - Gelées extraordinaires pendant trois mois. 

1572. - La Garonne est prise par les glaces aux fêtes de Noël. 

1573. - Montluc vient à La Réole où il est rejoint par MM. Nemond de Merville, de Montferrand et de Gourgues. 

1576. - Fabas, capitaine huguenot, prend sans aucune difficulté La Réole à la tête d'une troupe de cinquante soldats, par escalade. Il ruine le couvent des Bénédictins. son église et celle de Saint-Michel. Sully entre à La Réole le 6 janvier 

1577. La reine mère prit contact avec le roi de Navarre, qui se trouvait à La Réole. 

1577. - Lorsque Fabas prit La Réole le 6 janvier 1577, il escalada les murs au moyen d'échelles de 60 pieds de hauteur et accomplit cette entreprise de concert avec Sully accompagné seulement de soixante soldats. C'était là un immense service rendu à Henri de Navarre car la possession de La Réole qui lui permettait de se venger des Bordelais qui lui avaient refusé l'entrée de leur ville, Fahas fut nommé gouverneur de La Réole. 

1577, 20 janvier. - Henri de Navarre concède la commission de maître de postes à La Réole à Antoine Dupin, habitant de cette ville, avec obligation de tenir six à sept chevaux toujours prêts pour qu'il ne puisse advenir inconvénients des paquets de Sa Majesté durant les remuances et émotions. Les gages sont de 20 lires tournois par mois. 

1578. Une entrevue a lieu à La Réole entre la reine mère et Henri, roi de Navarre. Marguerite était venue avec la reine et resta avec elle. 

1578. - La Réole est reprise par surprise par le Seigneur de Duras pour le roi de France. 

1578. Seconde entrevue entre la reine mère à Auch et Henri de Navarre. Elle échoue parce que La Réole a été reprise par les troupes royales. La nouvelle de la violation de cette trêve arrive au roi de Navarre pendant un bal chez la reine mère. Celle-ci fit l'étonnée et Biron affirma qu'il n'était nullement l'auteur de cette perfidie. Après de longues négociations il fut convenu que La Réole serait remise aux protestants mais que le sieur d'Ussac en aurait le commandement à l'exclusion de Fabas. Cela résolu on convint d'appeler les députés de toutes les provinces pour traiter de la paix à Nérac. Mais d'Ussac gagné quitta au bout de quelques mois les protestants et tint cette place contre ceux qu'il avait trahis. 

1580. 26 février. Dans un mémoire au roi, le maréchal de Biron raconte que les commissaires chargés d'imposer des deniers se sont saisis à La Réole des deniers communs de la ville, sous prétexte de fortification du prieuré et qu'en plus il font venir nombre d'hommes par force qu'ils ne paient pas avec toutes violences et indignités envers les petits officiers. 

1580, 15 octobre. - Fabas offre au maréchal de Biron de faire publier la trêve à Castets, La Réole. Meilhan et Marmande si le maréchal en fait autant de son côté à Bazas, 

1585. - Prise de La Réole par Fabas qui escalade les murs avec des échelles de soixante pieds. 

1585-1586. - Peste à La Réole. 

1586. - L'armée du duc de Mayenne arrive au commencement d'avril, à Pâques, pour soumettre Castets, Monségur et Sainte-Bazeille. Le camp est établi à La Réole et sur l'autre rive. 

1586, mai et juin. - Les malades et les blessés du siège de Monségur occupant l'hôtel de ville de La Réole. Les jurats tiennent leurs assemblées au parquet et au prieuré, place Saint-Pierre. En décembre, délibération des jurats : « La ville paiera 400 écus pour la rançon de M. Pierre Charretier, jurat et syndic, pris par les soldats de Fabas au lieu dit Barie, maison de Lafitte, qui se rendait à Bordeaux pour les affaires de la commune. 

1587. — Le blé monte à 61 F l'hectolitre. 

1591. --- Le 2 juin, jour de la Pentecôte, à 13 heures, une trombe inonde La Réole. Les eaux du Pinpin en sont tellement accrues que les murs du Cugey, la porte et le corps de garde de la rivière et cinquante-deux maisons s'écroulent. Cent vingt-trois personnes sont noyées, y compris trois soldats de la garnison. Par la suite est instituée une procession chaque année, connue sous le nom de voeux de ville. 

1591. - Délibération des jurats interdisant l'entrée de la ville au capitaine Vincens d'Auros qui se proposait de venir y habiter et ce à cause des grands maux qu'il avait faits lors de la prise de La Réole par M. de Fabas

1591. - Prix de l'hectolitre de blé : 52 F. 

1594. Disette de blé; le boisseau se vend 7 écus à La Réole. Vers la fin du XVIe siècle les premières maisons sont bâties sur le port. 

1597. - Arrêt du Parlement de Bordeaux défendant aux habitants de La Réole et de Bazas de transporter à Bordeaux par la Garonne leurs vins dans des barriques de la jauge de Bordeaux (90 pots) jusqu'après la fête de Noël et de les déposer en tout autre temps ailleurs qu'aux Chartreux. 

1598. - M. de La Force écrit à sa femme que M. de Duras est venu le voir à La Réole et lui a demandé de l'aider dans la poursuite de sa sœur. 

1600, 14 juin. - Le Parlement de Bordeaux maintient François de Gasoq dans la capitainerie du château et forteresse de La Réole et les Jurays dans la garde et le gouvernement de la ville. 

1602. Le couvent de l'Annonciade est fondé à La Réole par Anne de Bordenave et Antoinette de Jonquière de Bordeaux. 

1607. - Grand froid pendant deux mois et peste à La Réole. 

1613. - On travaille en mars à parachever les réparations de l'autel Saint-Michel. 

1615. - Hiver très rigoureux. Grand froid et neige. 

1616 (6 janvier). - Le marquis de Roquelaure, lieutenant des armées du roi, au gouvernement de Guyenne, accorde des lettres de sauvegarde pour la métairie de Desapas à Loupiac. Desapas était jurat à La Réole. 

1617-1618. - Les Jurats font bâtir le chœur de l'église Saint-Michel. Ils y contribuent pour 400 livres. Les chanoines avaient déjà commencé la construction du chœur. 

1618. - Grand débordement de la Garonne en Février. 

1619. - Le duc de Mayenne, gouverneur de Guyenne, accorde un permis de chasse à Desapas, jurat de La Réole, sur les terres de celui-ci et sur les étangs, marais et rivières du roi. Un Desapas était seigneur de Castets en 1515. 

1621. - La reine Anne d'Autriche et Gaston, duc d'Orléans, viennent à La Réole en juillet et logent au château. 

1621 (20 avril). Dans l'attaque dirigée par les troupes du roi contre le Béarn, M. de Vignoles, qui commandait La Réole, fut chargé d'y rester avec des troupes pour empêcher que l'on secoure cette province. 

1622 (25 mars). - Le duc d'Elbeuf, lieutenant général commandant l'armée du roi en Guyenne, ordonne aux consuls manants et habitants de La Réole de faire une levée de 60 pionniers, garnis de pelles et de pics et de les faire conduire au camp de Tonneins. 

1622. - Le picotin de sel se vend le 15 janvier au marché de La Réole 25 sols (le picotin équivaut à 3,368 litres). II coûtait ordinairement 3 ou 4 sols. 

1624. - La Garonne est prise par les glaces. On la traverse à pied et à cheval, le 19 février. En décembre 1623 et en janvier 1624, on pouvait la traverser en voiture. Les arbres et les vignes sont gelés. 

1627. - Le duc d'Epernon ordonne aux jurats de La Réole de fournir le bois et la chandelle pour la garde du château, au sieur de Valence, capitaine des gardes du roi et lieutenant au gouvernement de La Réole. 

1628 - La Garonne est prise à nouveau par les glaces et on la traverse en charrettes. 

1629 - Peste à La Réole. Le 2 juillet, procession et offrande de 4 chandelles de cire et de 7 écus à Notre-Dame de Verdelais pour obtenir l'arrêt de l'épidémie. Les morts sont enterrés au-delà du côté de Roquebause. 

1629. Le duc d'Epernon prescrit l'exécution des lettres patentes du roi Louis XIII ordonnant la démolition du donjon et des murailles, tours, défenses et comblement des fossés du château du côté de la ville sans toucher aux logements qui sont au-dehors ou au-dedans du château. Le 24 janvier 1629, les soldats gardant le château ayant refusé de se soumettre à cet ordre, le duc d'Epernon demande des échelles aux jurats pour les déloger. Le 31 janvier, les 6 soldats rebelles, à l'ordre de démolition ayant été pris, le duc ordonne au capitaine de La Réole de les remettre à Pagnon, vice-sénéchal de Guyenne. Les soldats sont pendus. Le 31 janvier, le duc avait prescrit aux jurats de fournir les vivres et le logement aux archers chargés d'exécuter les mutins.

1629 18 mars). - Le roi donne la démolition du château à François Saumon, archer des gardes de son corps, et à Joseph Jarry, garçon des apothicaires de Sa Majesté. 

1630.- En septembre, octobre et novembre, il périt, dit-on, plus de quatre cents habitants par suite de la disette dans toute la province. Le sac de blé se vendait 20 louis; ce prix était de 4 à 5 livres normalement. 

1636 (28 novembre). - D'après un règlement pour l'entretien de d'une compagnie du régiment de Guyenne, le duc de la Valette ordonne aux consuls, manants et habitants de La Réole de recevoir et loger la compagnie du sieur de Rouvelle, du régiment de Guyenne, et de lui fournir des vivres jusqu'à ce qu'il y soit autrement pourvu. 

1644 (1er décembre). - Autorisation des jurats aux bénédictins de faire un jardin des fossés de la ville depuis la tour de Brodaquin jusqu'à la poterne, entre le couvent et la rivière. 

1649 (27 mai). - Le duc d'Epernon écrit au cardinal Mazarin qu'il est parti de La Réole pour aller secourir Libourne, assiégé par les Bordelais. 

1649 (27 mai). - Dans un rapport au cardinal Mazarin, le chevalier Vivans raconte qu'il est arrivé avec son régiment le 23 à La Réole, environ à 4 heures du soir et que l'on n'avait pas vu en ce pays depuis longtemps autant de cavalerie traverser une rivière. 

1649 (16 juin). - Le duc d'Epernon ordonne de reconnaître M. de Comminge comme capitaine et gouverneur de la ville et du château de La Réole suivant les lettres patentes du roi du 12 mai 1648. M. de Comminge écrit à ce sujet aux jurats. 

1649 (27 juillet). Le duc d'Epernon fait part aux jurats de La Réole de son voyage à Bordeaux pour contraindre le Parlement à obéir au roi. 

1649 (10 décembre). - Le duc d'Epernon écrit de La Réole au cardinal Mazarin pour repousser l'accusation d'avoir dépassé les crédits ouverts pour la guerre. 

1649 (11 décembre). - Le duc d'Epernon publie à La Réole une ordonnance pour faire percevoir par un agent à lui le courtage sur les marchandises des courtiers de Bordeaux et de Libourne, en rébellion contre le roi. 

1649. — Lettre de l'évêque de Bazas au cardinal Mazarin par  laquelle il dément le bruit que les Bordelais avaient mis La Réole au pillage; quelques maisons maltraitées ont donné lieu à ce bruit.

1650.-- L'église Saint-Pierre réparée.1650 (21 mai). - Le duc d'Epernon invite les jurats de La Réole à faire bonne garde aux portes de la ville.

1651. - Grand débordement de la Garonne. Plus de la moitié des récoltes est emportée ou détruite.

1652. - Grand débordement le  6 juin. Perte de la récolte. Le blé monte à 24 livres, et le 6 août 28 livres.

1652 (6 avril). - Les jurats de La Réole avaient averti le prince de Conti qu'un certain Désaugiers avait tenté de les décider à prendre le parti de Mazarin. Le prince remercie les jurats de leur fidélité au roi, son frère. 

1652 (16 mai). - Le prince de Conti envoie le régiment de Galupian à La Réole.

1652, 20 mai: Des nouvelles de Bordeaux apprennent au roi que M. le comte d'Harcoint est aux environs de La Réole comme partisan des princes avec d'autres de leurs partisans et qu'il y fait des dégâts. 

1652, 23 mai: D'autres nouvelles accusent le comte d'Harcoint d'être inactif à Marmande et d'avoir divisé son armée en trois parties, dont l'une a investi La Réole, mauvaise place qu'on ne presse pas. 

1652, 16 juin: M. de Vivens écrit au cardinal de Mazarin : « Si l'on s'y fût attaché avec affection à servir le roi, Vinneneuve, Thournon, La Réole et Sainte Foy seraient à Sa Majesté et non à l'ennemi ! » 

1652, 27 juillet  Le prince de Conti ordonne aux milices de La Réole de se rendre au siège de Rions. 

1653, 10 mars : Dans un mémoire envoyé de Bordeaux à Mazarin et dans lequel on lui rend compte de ce qui se passe, on dit que les habitants de La Réole ont demandé qu'on leur laisse prendre toutes les semaines 500 boisseaux de blé. C'est à dessein de se remettre au service du roi qu'ils ont pris ce prétexte. 

1653, 16 mars : M. de Vivens écrit au cardinal Mazarin que c'est avec de l'argent et de belles paroles que M. de Conti entretient La Réole dans la révolte. 

1653, 29 mars : Le prince de Conti, tout en exprimant son étonnement que certains malintentionnés, excités par les lettres du sieur de Tracy aient cherché à les décider en faveur de Mazarin, remercie les jurats de leur fidélité au roi. 

1653, 16 avril : M. Marin écrit au cardinal Mazarin qu'il a remis diverses villes sous l'obéissance du roi entre autres La Réole. 

1653, 16 mai : Les jurats promettent de rester fidèles au roi. 

1653, 3 juin: L'évêque de Tulle écrit à Mazarin que l'on craint que La Réole ne se révolte. 

1653, 28 juin: Mazarin exprime aux Jurats de La Réole sa satisfaction de ce qu'ils ont reconnu leur erreur et sont rentrés dans leur devoir. 

1653, 8 septembre: L'évêque de Tulle écrit à Mazarin qu'il est venu à La Réole pour l'enregistrement de l'amnistie et qu'elle a été vérifiée dans sa forme et teneur. 

1653 : La grêle détruit les quatre cinquièmes de blé et des vignes. 

1653 : Le parlement de Bordeaux siège à La Réole, 

1654 : L'église Saint-Michel est réparée. 

1654, 25 juillet : M. de Pontac, chevalier, donne quittance notariée de la remise à lui faite de diverses pièces d'artillerie par les jurats de La Réole qui les avaient enlevées du château de Tartifume. 

1657 : Grêle considérable, le mardi 19 juin, à 1 heure de l'après-midi. 

1161 : Grêle très forte qui emporte toute la récolte. 

1661 : Le clocher de Saint-Michel est commencé. Sa construction, plusieurs fois suspendue, faute de fonds, est terminée vers 1686 (hauteur à partir du parvis de l'église : 31,834 m).

1665. - Rude hiver. Démolition en avril des portières des murs de ville intérieure. 

1668. - Bénédiction le 23 décembre d'une cloche achetée par les Jurats pour les petites messes de l'église Saint-Michel. 

1672. - Le cadastre de La Réole est fait : biens ruraux imposables : 1983 journaux, 12 lattes, 6 escats. Maisons de la ville : 997 journaux. Total : 2985 journaux, 18 lattes, 6 escats (Saint- Aignan ne dépendait pas alors de la commune). 

1675. - Les taxes de 1675 sur les tabacs, sur les corporations d'ouvriers, l'établissement du papier timbré excitèrent des troubles partout, surtout à Bordeaux et à La Réole. Le 10 juin 1675, le bureau du papier timbré de Monségur fut brûlé par le peuple et une insurrection éclate pour le même objet à La Réole, mais elle fut vigoureusement réprimée et l'on y fit onze prisonniers. Pendant que l'affaire de La Réole suivait son cours. l'intendant reçut d'un Bordelais du quartier Saint-Michel, une lettre  anonyme où on l'invitait, s'il ne voulait pas s'en repentir, à ne point fâcher le pauvre peuple de La Réole et à ne pas le traiter comme les misérables catholiques de Bergerac, pour de l'argent et pour favoriser les Huguenots ». 
La potence eut raison de cette révolte et vers le mois de septembre, le calme était rétabli partout. 

1677. - Hiver très rude. La Garonne est gelée. 

1678. - Le Parlement siège à La Réole. 

1684.- L'établissement d'un collège dans le couvent 26 janvier, est ratifié. Quatre classes à construire moyennant 500 livres et 700 livres pour le traitement des religieux professeurs, dans l'intérieur et la cour du couvent où était jadis, la chapelle de la Madeleine. 

1684.- La côte du chemin de Gironde est pavée. 

1683. - Le bas de la rue Sainte Colombe et celle de Pommière sont pavées. 

1683. - Gros orage de grêle en mai. Pas de vendange. 

1684. - Le maréchal de Créqui et son épouse passent en bateau devant La Réole, le 23 septembre. Les Jurats en robe vont le complimenter et lui offrent 12 bouteilles de vin et une corbeille de fruits. 

1685. - La petite rue Traversière de la rue Ganiate à celle de la côte Saint-Michel est ouverte sur 9 pieds de roi de largeur ; elle a maintenant (1847) 4 mètres. 

1685 - 1687. - Construction de la voûte de l'église Saint-Pierre. Elle coûta 15 000 livres. Hauteur 20,14 m; longueur de l'église, 53,67 m; largeur de la net, 16,04 m dans son œuvre. 1686. - La fontaine de la vieille poste est votée. 

1686. - Construction du pont ou aqueduc du Pinpin et du quai sur la rivière. La plupart des rues sont pavées. L'aqueduc est endommagé par les eaux. 

1687. - L'hôpital est établi rue du Prat. 

1688. - Un maçon tombe le 7 juillet du haut de la voûte de Saint-Pierre et est tué sur le coup. On l'enterre dans l'église avec l'autorisation du curé de Saint-Michel. Il se nommait Jean Chabrot, du Bourg-de-Royère, en Poitou. 

1689. - La Grosse Cloche portant l'inscription “Chapitre Saint-Michel-de-La Réole Sanct. Michaele, ora pro nobis 1689”, est faite - Circonférence : 3,04 m Poids :1350 livres. Elle est bénie le 23 décembre. 

1690. - Le 9 novembre 1690, le Parlement quitte La Réole où il siégeait depuis 1678. 

1693. - Arnaud La Vaissière, avocat au Parlement, est nommé le 1er juin, conseiller du roi et maire perpétuel de La Réole. C'est le premier maire nommé en vertu de l'Édit d'août 1692. 

1694. - Une petite cloche est mise en place à l'église Saint Pierre avec l'inscription “Fac me in Signum bonum”   

1693 - 1694. La rivière est prise par les glaces pendant un mois. 

1701 (26 avril) -  Les prairies de Lilet (25 journaux) sont vendues par les Jurats. 

1703 - Les sœurs grises ou de Saint-Vincent-de-Paul sont établies à l'Hospice (le 10 mars). Elles y arrivent le 1er juin, au nombre de trois. 

1704  - Réédification du couvent de Saint-Pierre. Architecte : M. Maurice Mazey.
La première pierre est posée le 7 avril. Il est terminé en 1707. 

1705  - Le 6 août, chaleur excessive. Le thermomètre qui servait depuis 26 ans, éclate à 2 heures de l'après-midi. On fait cuire les œufs au soleil. Les vignes sont brûlées. 

1706. - Le 12 mai, à 10 heures du matin, le jour est tellement sombre que les chauves-souris se mettent à voler (Obscurité due sans doute à une éclipse)

1709  - Cruel hiver -13 degrés Réaumur au-dessous de 0. La Garonne se prend les 7 et 8 janvier devant La Réole. On la traverse depuis le 12 jusqu'au 25, à cheval et avec charrettes. Le 25 janvier, débâcle, les moulins et les bateaux sont emportés; les vins sont gelés dans les barriques, les vignes et les arbres gelés; on est obligé de chauffer le pain pour le couper. La terre est gelée à deux pieds de profondeur. Les blés sont perdus, le sac qui se vendait ordinairement à cette époque 3 ou 4 livres, se vend 24 livres. Le tonneau de vin 120 livres au lieu de 35 à 45 livres en juillet. Il grêle les 29, 30 et 31 janvier. Débordement de la Garonne le 22 juin. 

1710 (décembre). - Reconstruction de l'escalier de l'hôtel de ville. 

1710 1711. - Les habitants font construire les bâtiments et la chapelle de l'hôpital au nord de Saint-Michel. 

1712 (11 juin). - La Garonne sort de son lit et détruit toutes les récoltes. Les eaux montent à plus de 30 pieds au-dessus du lit naturel. En juillet, grêle et disette de grains dans toute la généralité de Bordeaux. L'intendant M. de Courson fait acheter du blé pour les semences et la subsistance des peuples. Des dépôts sont établis dans les principales villes : Bayonne, Dax, La Réole, etc. 

1725. - On construit la Mirande du couvent des Bénédictins. 

1726. - M. de Gourgue, évêque de Bazas, donne 3 000 livres à l'hôpital de La Réole.

1726. - Construction des arcs-boutants sur la terrasse du midi du couvent. 

1727 (13 septembre). - Grand messe chantée à l'église Saint Michel avec « Te Deum » et feux de joie et réjouissances publiques pour l'heureux accouchement qu'a fait la reine de deux princesses. 

1727  - Très gros orage de grêle; toits endommagés les 24 et 28 mai. 

1729 (25 septembre). + Grande messe chantée avec Te Deum » à l'église Saint-Michel, feu de joie sur la place Saint-Pierre, souper à l'hôtel de ville et fontaines de vin pour la population, procession en ville et décoration des maisons à l'occasion de la naissance du dauphin. 

1731  - Orage de grêle et de pluie extraordinaire le 1er septembre à 6 heures du soir. Vent impétueux, les arbres sont arrachés et les maisons submergées, le mobilier des maisons est endommagé et les habitants obligés de coucher sur des chaises. 

1736  - Construction de l'escalier en fer à cheval sur la terrasse du couvent au Midi. 

1740  - La Garonne est prise par les glaces. 

1743. - A Gironde, le 1er mai entre 5 et 6 heures du matin, des habitants de la rive droite traversaient le Dropt pour se rendre aux offices. Le batelier veut exiger le double du prix ordinaire pour la traversée. Les gens refusent et le batelier donne une secousse à la barque au moment où elle touchait le bord. 83 personnes sont projetées à l'eau. Un jeune homme, Serizier, en sauva 7. Le batelier prit la fuite; il fut condamné et pendu en effigie. 

1744 - Grand froid. 

1745  - Grandes pluies. 

1747 - 1748. - Disette et grand froid. Dégel en février 

1749 - Le 17 mars, messe à l'église Saint-Michel et « Te Deum » et réjouissances publiques; feux de joie; fontaines de vin publiques; illumination des rues et des maisons à l'occasion de la paix conclue avec l'Angleterre et l'Autriche. 

1750  - On refond la cloche de Saint-Michel. Poids de 830 livres. Mise en place le 4 juin, 

1753 . Très fortes chaleurs pendant l'été. 

1756   - Fondements des cloîtres du couvent de Saint-Pierre. 

1759  - La digue du port, vis-à-vis de la tour de Brodaquin est commencée. Achèvement de l'aqueduc du Pinpin. 

1758  - Décision de la Jurade d'agrandir la place Saint-Pierre. 

1760  - En décembre, cinq débordements de la Garonne. Les récoltes sont détruites. 

1760  - Le 8 avril, une ordonnance rendue par M. Boucher, intendant, ordonne que le bateau poste partira le dimanche et le mardi de chaque semaine. (Le dimanche après la messe de Saint-Roch et le mardi, à midi) et défend à Antoine Labarthe, fermier du bateau poste de charger des chevaux, bêtes de charge et bêtes à cornes ou des bois.

1765 Recensement de la population : 3540 habitants. 


1766 - La Garonne est prise par les glaces du 12 janvier au 2 février. Les charrettes la traversent pendant 15 jours. 

1767- L'orgue de Saint-Pierre est mis en place. Il coûte 15 000 livres. 

1768  - Le mur de clôture de la petite place Saint-Pierre s'écroule le 9 décembre à 10 heures du soir et entraîne dans sa chute la porte des Quatre-Sos.

1769 - Construction de la maison curiale de Saint-Michel. Prix d'adjudication 2400 livres.  Terminée en 1774. 

1772 - Le pavé de la nouvelle route royale traversant la ville jusqu'au Turon est terminé. 

1773 - Disette de grains. Taxe du blé à 12 livres le boisseau par le juge de police. 

1773 - 27 mai débordement de la Garonne 

1776 - Le 23 octobre, le roi nomme premier jurat M. Meilhan à la place de M. Gachet.

1770 - Le 7 avril, débordement de la Garonne. L'eau s'élève au-dessus du seuil d'une maison appartenant la famille Mouchez, aujourd'hui maison Burolleau. Il y a un véritable torrent de pluie. Les riverains réfugiés sur les toits sont sauvés par le dévouement des marins. L'eau monte rue Damar jusqu'au portail de la maison Faucher et rue Sainte - Colombe en face de la maison Richier aujourd'hui en 1870 maison Pardiac). L'eau s'éleva à cinq pieds au-dessus des plus fortes inondations antérieures. Tout le bétail fut noyé. Cinquante - deux maisons s'écroulent sur le port et au Rouergue. A  Gironde, le curé Boy, originaire de Cadillac et le patron Marc Barbe, secondés par cinq marins, Duverger, Bordenave. Bourgueil, et Laurent sauvent plus de cent habitants de Barie réfugiés sur les toits et les déposent sur l'escalier de l'église de Gironde. Neige du 3 au 10 mai.  

1771 - Le 21 mai débordement. de la Garonne. 


1773 (26 février). Le roi nomme premier jurat le sieur Duverglier, deuxième jurat le sieur Roch Ezemar, troisième jurat le sieur Soizeau Saint Martin, quatrième jurat le sieur Cazade. Procureur du roi le sieur Sangosse. 

1773 (7 avril)  - MM. Meilhan fils et Richon sont nommés jurats par le roi en remplacement de MM. Duvergier et Ezemar, démissionnaires à cause de leur âge avancé. 


1775 - Épizootie. Les foires sont interdites. Un détachement de la Légion Corse (dragons) est mis à cet effet à la disposition 

1775 - Le roi nomme MM. Gachet, Bayles, Ballias et Ferrand. jurats à la place de MM. Soizeau, Meilhan, Cazade et Richon.. 


1776 - La Garonne est glacée - 10 degrés Réaumur au-dessous de zéro. 


1777 - Passage à La Réole le 19 juin du comte de Provence (plus tard Louis XVIII) et de l'Empereur Joseph II

1777 - Le 31 mai et le 5 juin : débordement de la Garonne. 

1777 - Le 8 janvier : Te deum et réjouissances publiques à l'occasion de l'accouchement de la reine. Le roi, qui venait d'avoir une fille, demande des prières publiques pour avoir un dauphin. 


1779 -  M. Beaumont fait les belles peintures à fresques de l'église Saint-Pierre. Ornementation de l'église ; autel à la romaine en marbre; deux adorateurs en marbre faits à Rome et coûtant 6000 livres; belles boiseries du chœur, lutrin, porte du chœur et balustrade du sanctuaire par Blaise Charlut, Réolais. 


1780 - Le 4 août : le roi nomme M. Dufour, avocat, premier jurat ; M. Soubiroux, deuxième jurat; M. Richon, troisième jurat ; et M. Pouvereau, quatrième jurat,  en remplacement de MM. Pierre Meilhan, Jean Bayle, Marc Ballias et Jean-François Ferran, démissionnaires. Le roi explique son intervention par cette considération « que les contestations portées au Parlement de Bordeaux empêchent dans les circonstances actuelles la communauté d'élire ses conseillers municipaux ».


1781 - 23 juin : Ouragan et pluie torrentielle pendant vingt quatre heures; beaucoup de bestiaux sont noyés. Débordement les 24 et 29 juin.

1781 - M. Soizeau est nomjurat par le roi, en remplacement de M. Pouvereau, démissionnaire.

1781 - 9 novembre : Naissance du dauphin. Te deum et réjouissances publiques. 

1781 - Le 18 août : Orage de grêle. Les récoltes sont détruites. 

1782 - Le 23 janvier : Le roi nomme premier jurat M. Meilhan; deuxième jurat, M. Bayle; troisième jurat, M. Paul Gauban en remplacement de MM. Dufour, Soubiroux et Soizeau. 

1783 - Grand froid et débordement le 9 mars. 

1785 . - Le 15 septembre : Sur réquisition du procureur syndic, le corps nomme MM. Soubiroux, Durand de Lavison fils et Cassant, notaire, jurats en remplacement de MM. Seguin, Gergerès et Gauzan

1786 - Le 1er juillet : Orage épouvantable. 

1786  - Le 15 septembre : MM. Ezemar, avocat; Montaugé, bourgeois, et Cadis bourgeois, sont élus jurats en remplacement de MM. Daney, Lavaissière et Soizeau. M. Pouvereau est maintenu en fonction. 

1788 - 13 septembre : MM. Gergeres, médecin ; Ferrand, père et Rambaud sont élus jurats en remplacement de MM. Ezemar, Montaugé et Cadis. 

1788 - En décembre : Froid très rigoureux. On traverse la Garonne sur la glace. 


1789 - Le 5 mars, le corps municipal désigne comme députés du tiers état aux états généraux : MM. Ezemar, chevalier de Saint-Louis; Ezmar, avocat: Pouvereau, procureur syndic, et Signais, marchand. Un cahier de doléances sera rédigé et porté à l'Assemblée parles députés. 

1789 - Disette de grains. 

1789 - Le 30 juillet, à 4 heures du soir : épouvante à La Réole. Les habitants courent aux armes. A cause de fausses nouvelles qui se répandaient dans la région. 

1789 - 31 juillet : ordonnance des maires, jurats et conseillers formant le conseil civil et militaire de la ville de La Réole. Une compagnie de la garde nationale est formée dans chaque paroisse pour maintenir le bon ordre et la tranquillité. 
1789 - Le 9 août : le comité civil et militaire de La Réole ordonne des réjouissances et illuminations publiques pour fêter le retour de Necker,

1789 - Le 12 août, il souffle un vent du sud tellement brûlant qu'on rentre dans les maisons comme pour se mettre à l'abri du feu et que le bétail revient de lui-même dans les étables en mugissant. 
1789 Le 13 septembre le corps de ville suspend la nomination des trois nouveaux jurats, attendu le nouveau régime qu'on attend sur les municipalités sur lequel l'Assemblée nationale s'occupe actuellement. 
1789 - La loi martiale est décrétée par l'Assemblée nationale, le 21 octobre. 
1789 - 28 décembre: le comité permanent civil et militaire de La Réole craignant que des troupes ne se renouvellent pas à la faveur du carnaval, défend de se masquer ou de se déguiser, de continuer les bals publics après 11 heures du soir, de recevoir dans les cafés et cabarets après 10 heures. : 

1790 L'assemblée générale de la commune, conformément au décret de l'Assemblée nationale sur le serment civique, jure de tenir de tout son pouvoir la constitution du royaume, d'être fidèle. à la nation, à la loi et au roi et de bien remplir ses fonctions. La garde nationale prête également serment civique, le 2 mai. 
1790 - Le 14 juin : le Conseil municipal décide de conserver les églises des bénédictins et des jacobins pour l'exercice du culte et pour les établissements à fare lors de l'établissement du district 

1791 - 28 décembre : grand débordement. L'eau monte de 3,37 m à la maison Burolleau. 

1792 - Le 19 février : premier mariage civil constitutionnel à La Réole entre Jean Laffon et Anne Bouchardeau. Le mariage est fait par Constantin Faucher, maire. 
1792 - Le 14 juin : un arbre de la Liberté est planté sur la place du Turon (place de l'Egalité).
1792 - Le 29 août : très violent orage. Le Charros et le Pinpin envahissent les maisons riveraines. Les habitants se sauvent par les toits, Le Charros, qui suivait le chemin de Lilet et se jetait dans la Garonne, au-delà de la propriété Camgrand, se fit un passage à travers l'aubarède Montaugé Bougoint et le chemin de ronde, en face du château, Le Pinpin charria tant de bois que la voûte de l'aqueduc creva sous la maison Couthure, au bas du Saut. M. Laurent Mouchez, de l'Isle, riche propriétaire, qui se trouvait dans cette maison, tomba dans l'aqueduc. Il ne dut qu'à sa force herculéenne de se sauver en se tenant à un petit bateau dans lequel il était tombé et qu'il poussa et contint jusqu'à la bouche de l'aqueduc. 
1792.- Le 8 septembre : le Conseil municipal désigne des délégués pour faire des visites domiciliaires et désarmer les citoyens désignés comme suspects par le Conseil général et tous ceux qui ont fait de fausses déclarations d'armes ou qui n'en ont pas fait.
1792 - Le 28 septembre, le conseil général de la commune. proclame avec solennité les actes de la Convention nationale qui abolissent la royauté et commencent la République française. 
1792 (3 novembre). - La conseil général charge le bureau de faire placer sur le faîte de la maison commune à la place des girouettes féodales un bonnet rouge sur leurs piques, re placer à l'autre bout de cet édifice une girouette qui indique la direction des vents et qui soit surmontée du même bonnet rouge
1792. - Le 4 décembre, César Faucher est nommé maire en remplacement de son frère Constantin.

1793. - Le 6 janvier, le citoyen Jean-Baptiste Cadis est élu maire en remplacement de César Faucher, démissionnaire, et devenu président du Directoire du district.
1793 - Le 12 février, débordement de la Garonne dit de Carnaval, hauteur des eaux au-dessus du seuil de la maison Burolleau, 3 m 05.
1793. - Grande disette de grains dans la région de La Réole.
1793. - Le conseil général décrète de faire brûler les titres féodaux détenus par les notaires et de faire vendre aux enchères les robes des anciens jurats, ainsi que les Girouettes qui sont ornées de fleurs de lys. 

1794. - Le 18 février, le représentant Yzabeau décide de transformer l'église Saint - Pierre en temple de la Raison pour y célébrer la fête décadaire et pour l'instruction publique
Les autorités constituées se placeront dans le sanctuaire de la Raison où il sera établi un bureau et le peuple aura des chaises dans l'intérieur du temple, les hommes à droite et les femmes à gauche. Toute la société populaire sera invitée ainsi que tous les corps administratifs, judiciaires et autres. Les autorités y rendront compte au peuple des opérations intéressantes qu'elles auront faites pendant la décade
1794. - 21 février les sœurs Saint-Vincent-de-Paul de l'hôpital n'ayant pas prêté le serment exigé par la loi sont expulsées de l'hôpital et remplacées par quatre citoyennes connues pour leur attachement à la révolution.

1793 - 1794. - Habitants de La Réole et des environs, condamnés à mort par la commission militaire à Bordeaux et guillotinés :. 
Bayle (Jean), ex-militaire, Berthoneau (André), avocat Monségur; Brunet - Labarthe, militaire, La Réole; Breton (Nicolas), tanneur, Langon, Cazenave (Jean). cultivateur. Cadillac; Commarque (Mathias), noble, Bazas, Dolax (Antoine), notaire, Saint - Ferme; Dornal de Guy, prêtre, Saint-Ferme; Dupin (Joseph), gendarme, Monségur; Dusseaulx (Jean - Maurice), conseiller, Morizès; Dusseault, épouse du précédent, Morizès; Dussault (Jérôme), cultivateur, La Réole; 
Feuilhe (Jean), homme de loi, Monségur; Duval (Hugues), conseiller, La Réole; Duval, père, 80 ans, La Réole; Fisson - Moneveu, noble, Falleyras;  Gaudan (Pierre - Félix), avocat, La Réole; Gombault (Jean), noble, Fontet; Grenier (Pierre), prêtre, Taillecavat; D'Holax (Antoine), notaire, Saint -Ferme ; 
Lassabe (Toussain), médecin, Sauveterre; Lassime (Jean - Jacques), conseiller, Gironde; 
La vaissière (Jacques), prêtre,: Lavaissière (Louis), prêtre, La Réole; Lavaissière (Pierre), Gendarme, Saint-André-du Garn; Lavau-Gayon, officier marine, Caudrot ; 
De Marcellus (Suzanne, Gironde; Lescure (Jean), notaire, Saint-Macaire Piis(Charles - Antoine), noble  Gironde Petiteau (Jean-Pierre), notaire, Rauzan; Roullet (Jean), avocat, Monségur; 
Sauvé (Jeanne), religieuse, Saint-Macaire;Vacque (Bernard), officier, Langon ;Virac (J.-Baptiste), chirurgien, Langon

1794.- Famine. Le 23 avril, la ville n'a plus que trois jours de grains d'avance. Les rations de pain sont réduites d'un quart et disettes aussi d'huile, de savon et de riz. 

1794. - 22 octobre. Grandes réjouissances publiques pour célébrer les victoires remportées par les armées de la République sur l'étranger et pour fêter la chute de Robespierre. 

1794. -Novembre et décembre. Disette de grains et de famine. 

1795. - Grand froid. La Garonne est prise par les glaces. Le 23 janvier, épaisseur de la neige 9 pouces. La température n'avait pas été aussi basse depuis un siècle et demi. 

1795. - Le 26 mars, Guillaume Ezemar aîné est élu maire en remplacement de Cadis. 

1795. - César et Constantin Faucher sont nommés généraux de brigade à l'armée du Rhin. 

1795. - Le 7 juillet, le Conseil général décide de rendre l'église Saint-Pierre à l'exercice du culte. 

1796. - Le 6 août, gros orage de grêle, les vignes sont hachées. 

1798. - Hiver très rigoureux. On traverse la Garonne sur la glace. 

1799. - Tremblement de terre le 25 janvier à 4 heures du matin. 

1800.- Le 20 juin, Soizeau Saint-Martin est élu maire en remplacement d'Ezemar

1801. - Ouragan, toitures enlevées, murs renversés. La Garonne déborde le 31 décembre. 

1803. - Tout ce que l'église Saint-Pierre contient de précieux est transporté à la cathédrale Saint-André, à Bordeaux. 

1803 - Abel Seguin devient maire en remplacement de Soizeau Saint-Martin

1804 - Jean Montaugé de Saint-Arnaud devient maire le 24 avril, en remplacement de Soizeau Saint-Martin

1803 - 14 février, la Garonne est prise par les glaces. 

1807. - Le 9 février. Débordement. L'eau monte à 2,13 m au-dessus du seuil de la maison Burolleau. 

1807. - Le 5 juin Passage de la reine Hortense, en poste, qui se rend à Bagnère. 

1807. - Le 15 octobre. Ouverture du collège communal. 

1808. - Napoléon Ier, venant des frontières d'Espagne, passe à La Réole le 31 juillet, à 5 heures du matin, accompagné de l'impératrice Joséphine.

1809 : La croix en pierre est édifiée sur le port. 

1810 : La porte de Gironde est démolie. 

1811 : Débordement le 16 février. L'eau monte à 1,80 mètre au-dessus du seuil de la maison Burolleau. En décembre, le blé vaut 36,50 francs l'hectolitre. 

1812 : Les murs de ville de la troisième enceinte sont vendus. Le blé se vend 34 francs l'hectolitre, puis 55 francs et jusqu'à 68 francs au mois de mai. 

1813 : Le 21 février 1813, Thomas-Hubert Pirly devient maire à la place de Montaugé de Saint Arnaud. 

1813 : Le cimetière qui était au nord de l'église Saint-Michel, depuis un temps immémorial, est transféré hors de la porte des Menuts, au lieu-dit Lévite, dans un terrain acquis le 8 mars par M. Soubiroux

1814 : Entrée des troupes anglaises à La Réole le 28 mars.
Le gouvernement du roi Louis XVIII est reconnu le 3 avril. 

1814 : Arnaud de Peyrusse devient maire le 16 avril, en remplacement de Pirly

1814 : Le 24 juin, les troupes anglaises quittent La Réole. 

1815 : Le 14 mai, César Faucher est nommé représentant de l'arrondissement de La Réole. 

1815 : Le 20 juin, Constantin Faucher est nommé maire de La Réole. 

1815 : Le 20 juillet, Arnaud de Peyrusse redevient maire, en remplacement de Faucher, nommé commandant militaire de Bazas et La Réole. 

1815 : 24 juillet, le retour du roi en France est proclamé. 

1815 : Le 31 juillet, les frères Faucher sont arrêtés. 

1815 : Le 25 août, passage à La Réole du duc d'Angoulême venant de Toulouse 

1815 : Le 1er septembre, passage de la duchesse d'Angoulême allant rejoindre son mari. 

1815 : Le «4 septembre, le conseil de guerre siégeant à Bordeaux condamne les frères Faucher à la peine de mort (Art. 91 et 93 du Code pénal). 

1815 - Le 27 septembre, les frères Faucher sont fusillés à 11 heures du matin. Le conseil de révision ayant confirmé le jugement rendu. 

1816 - Le 9 février, Jean-Baptiste Delas-Coulomb devient maire, en remplacement de Peyrusse. 

1816 - En septembre, Pierre Joinville-Gauban devient maire, en remplacement de Delas-Coulomb. 1818 : M. Church, consul des Etats-Unis à Bordeaux, ayant obtenu en 1815, un brevet d'importation, fait construire par M. Chaigneau, de Lormont, le bateau à vapeur « La Garonne ». C'est le premier qui navigue sur la Garonne. Il vient pour la première fois à La Réole en octobre 1818. 

1820 - La Vierge aux anges, tableau de l'Albane (tiré de Saint Louis-des-Français de Rome) est donné par le roi à la ville de La Réole sur la demande du comte de Marcellus. 

1821 - Grand froid le 14 janvier (11 degrés et demi au-dessous de zéro). 

1821 - En août, Jean Soubiroux devient maire en remplacement de Joinville-Gauban.

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1837 - Hiver rigoureux et long.  Le 2 mai débordement.  juin et août chaleur très forte 

1838 - La cale du port de haut est installée 

1839 - La paroisse est transférée de Saint-Michel à Saint-Pierre le 11 mai. La première messe est célébrée le 12 mai  par Mgr Lévêque, nouveau curé, en remplacement de Mgr Micheylard, démissionnaire.  Le 25 mai refonte de la cloche de Saint-Michel de 1750 poids 745 livres. Parrain de la cloche Charles Duran de Laubessa, marraine Mme Dumazeaud, épouse de M Serafon. 

1839 - Le samedi 24 août à 4 heures de l'après-midi le duc d'Orléans et la princesse Hélène de Mecklembourg-Schwarin venant de Bordeaux s'arrêtent trois-quarts d'heure à La Réole 

1839 - Le 29 septembre, 558 réfugiés carlistes espagnol (dont 124 officiers ) viennent en dépôt à La Réole

1839 - On livre à la circulation le 5 octobre la route royale rectifiée longeant la propriété de M Octave Gauban, à la côte de Roquebouse 

1840 - Construction de l'escalier à la côte des Mulets. En août grandes chaleurs 

1840 - Le 9 septembre la nouvelle route par le viaduc du Charros, la Craberie et la rue Ganiate est livrée à la circulation et achèvement du viaduc 

1840 - Grand froid le 16 décembre, 8 degrés Réaumur au-dessous de Zéro. La Garonne est glacée 

1842 - Nivellement de la côte du Mirail 

1843 - En janvier débordement. Les eaux s'élevant à 9,325 m au-dessus de l'étiage. 

1843 - En février achèvement de la démolition de l'église Saint-Michel commencé en février 1839. Redressement de la côte de Frimont qui est livrée à la circulation le 1 janvier 

1844. Le 20 décembre 1843 le rocher sur lequel est bâtie la rue Salės s'écroule. 

1844 - Mise en place du maître autel de l'église Saint-Pierre. Il est réalisé en bois de chêne Ainday menuisier et Duburgh sculpteur. 

1844 - Construction du clocher de l'église Saint-Pierre. Il est terminé en août 1852. Dépenses :18 607,82 F 1845 - Achat pour l'église Saint-Pierre d'un orgue exécuté par Daublame-Collinet, de Paris. 1" clavier, 54 notes, 2 claviers 42 notees, 18 jeux et 211 registres. Prix: 13 200 F. Souscription 11 000 francs. 

1846 - Grandes chaleurs de mai à septembre. Dysenterie sur de nombreux enfants. Le 23 décembre tempête qui endommage le tablier du pont suspendu sur une longueur de 75 mètres 

1846 - Jean Soubiroux redevient maire en décembre à la place de Duran de Laubessa. 

1847 - Prolongement de la rue des Figuiers jusqu'au chemin des Jurats ou de l'llet. 

1848 - Le 18 mars, Pierre-Henri Bellot des Minières est élu maire en remplacement de Soubiroux. 

1848 - Bellot des Minières démissionne étant devenu Juge.

1849 - Juillet. La nouvelle maison curiale, place Saint-Pierre est terminée. 

1849 -Commencement des travaux de la prison cellulaire sur l'emplacement de l'église Saint-Michel. Travaux terminés en juillet 1851. Les prisonniers sont transférés le 24 juillet 1861. Dépense : 97093,40 F. | 

1849 - En mai, Duran de Laubessa redevient maire à la place de Broize. 

1851- En février, Bernard Dubory devient maire à la place.de Duran de Laubessa.

1851- En août, agrandissement du marché au bétail. 

1851- En décembre, Raymond de Seguin devient maire en remplacement de Dubory. 

1851-  En décembre, la Gironde est en état de siège. A La Réole, agitation mais pas de troubles. La sous-préfecture est gardée par les habitants et des gardes nationaux des communes voisines. 

1852 - Le 7 octobre, passage du président de la République (prince Napoléon, futur Napoléon III), en bateau à vapeur. Il s'arrête de 1 h 20 à 2 h 40. 

1853 - Le 7 mars, pose des fils télégraphiques qui traversent la ville

1853 - Recensement des chiens de la commune : chiens de chasse, 20; de luxe, 50; de garde, 14; dans les maisons isolées et métairies, 316. Total 400. Dans le canton entier 1 384. 

1852 - Pour la troisième fois, Duran de Laubessa devient maire de La Réole en remplacement de M. Seguin. 

1853 -  Le 15 octobre, adjudication des travaux du port. Dépense totale. 108 168,89 F. La ville contribue pour 35 000 francs. 

1853-1854 - Réparation et embellissement de la place de l'église Saint-Pierre. Promenade en ovale au centre, complantée de tilleuls, voie charretière à l'est, au sud et au nord, avec trottoirs, nivellement et pavage exécutés durant l'hiver 1853 

1854 - Vingt-deux tilleuls plantés le 15 avril 1854. 

1855 - En février 1855 les écluses de Castets étant terminées, le canal latéral de la Garonne est livré à la circulation. 

1855 -  5 décembre, tremblement de terre, légère secousse. 

1855 - Décembre, Hyppolite Deynaut devient maire, Duran de Laubessa étant décédé. 

1855 - Décembre, le chemin de fer, commencé le 3 avril 1854 dans la traversée de la ville, est terminé et la voie est mise en service le 4 décembre 1855. 

1856 - On construit les digues qui protègent la plaine de Tartifume, à Trempesoupe, et celle des quais de La Réole, du pont suspendu au foirail. Les platanes sont plantés sur la place du Foirail 

1866 - Fondation de la Caisse d'épargne de La Réole. 

1856 - En mai, débordement au-dessus de l'étiage 3,835 m. En juin, recensement de la population 4 134 habitants. 


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