Polémique au sujet de la synagogue de La Réole : les avis de Michel Dupin en 1839, Octave Gauban en 1873...et la synthèse par Christian Bougoux en 2003
Michel Dupin 1839
Notice historique et Statistique page 122-126
La Synagogue.
- Dans la rue Blandin se trouve un bâtiment en carré-long de 23 mètres sur 11 mètres 40 centimètres, dont l'architecture nous semble appartenir aux douzième ou treizième siècle. Son entrée, située au midi sur la Grand-Rue, et en face celle des Juifs (1),
(1) Il est question de la carreïre dos Juziüs dans un titre de 1454.
se composait d'un parvis à piliers carrés avec des arcades en ogive, et d'un porche au fond duquel, et sur un perron, s'ouvrait la porte principale qui subsiste encore (1).
Son encadrement est formé de deux colonnes engagées dans le mur, et dont les chapiteaux offrent deux têtes hideuses grinçant des dents.
Dans l'intérieur du fronton qui les couronne, sont sculptées trois têtes humaines, dont l'une à longue barbe, emblème de la divinité et de la sagesse; deux autres colonnes plus petites supportent la plate-bande de cette porte, par laquelle on communique à une grande salle où se voit une antique cheminée en hotte renversée, avec figures, entre autres une chimère et une syrène à tête de femme et corps d'oiseau.
(1) Le parvis est d'une construction postérieure à celle du porche; il sert actuellement d'écurie à la maison Dulau. Le parvis et le porche présentent ensemble 15 mètres 45 centimètres de profondeur: ce qui donne à l'édifice entier une longueur totale de 38 mètres 45 centimètres.
Le temple occupait le deuxième étage, éclairé sur la rue Blandin par deux belles fenêtres gothiques, dont l'une s'est conservée : elle est formée de deux cintres en ogive peu aiguë et en retrait, dont les moulures sont une imitation des cintres en brique des Romains: ils reposent sur des colonnes. Sur l'appui sont quatre autre colonnes de moindre dimension, rangées en balustre et surmontées de trois petites arcades à jour.
A l'opposite de chaque fenêtre, et au milieu d'un cintre supporté également par deux colonnes, le mur latéral est percé d'une petite ouverture évasée en meurtrière avec colonille. Les divers chapiteaux sont décorés de figures grotesques d'un bon travail; la grande fenêtre surtout est d'une sculpture soignée. Quelle fut la destination spéciale de ce bâtiment? C'est en vain que nous avons consulté nos archives à cet égard; mais son architecture prou- vant un monument religieux, nous devons le regarder comme la synagogue des Juifs, qui, comme nous l'avons déjà dit, habitèrent cette ville dans des temps reculés. Son étendue et ses distributions intérieures annoncent qu'il servait à l'habitation du rabbin.
A l'est de la rue des Juifs, et au bout méridional de l'ancienne rue des Galants, sont les restes d'un autre bâtiment en briques sarasines, que la tradition locale, d'accord avec un manuscrit du dix-septième siècle, désigne sous le nom de la Synagogue, et au-devant duquel existait la place appelée Rodrigue ou du Carrot (1). On y voyait encore, à la même époque, la chaire en pierre avec le pupitre où le rabbin prêchait.
1) La place du Carrot dépend aujourd'hui de la maison Monier, et le prolongement de la rue des Galants, qui y aboutissait, transformé en jardin, est également une propriété particulière, ce prolongement ayant été usurpé vers 1774 et la place peu de temps après.
On connaît les persécutions que les juifs éprouvèrent sous Philippe-Auguste. En 1250 il en était rentré un grand nombre en Guyenne; la plupart s'étant fixés alors à La Réole, ou plutôt y étant revenus pour reprendre leur commerce, construisirent l'édifice qui fait le principal objet de cet article; et lorsqu'après les nouveaux bannissements prononcés contre eux, dans les premières années du siècle suivant, les portes du royaume leur furent rouvertes, ils choisirent, en remplacement de leur temple primitif qui avait été confisqué, la maison de la rue des Galants.
D'après une vieille chronique, les juifs avaient leur cimetière sur le coteau de Laubessa, à peu près au nord-est et non loin de Saint-Michel.
Synagogues
M. Dupin a donné ce nom à des restes de constructions romanes dans la rue Blandin et à l'Est de la rue des Juifs. L'édifice de la rue Blandin a trois fenêtres; la première s'ouvre dans un grand arc à plein cintre; elle est cintrée et divisée en deux baies par une colonnette; au-dessus sont disposés cinq segments de cercles renfermant trois têtes coupées et deux autres figures entièrement dégradées; les têtes sont sculptées en ronde bosse et celle du centre a les cheveux partagés sur le milieu du front; le grand cintre repose sur deux colonnes ayant des têtes de monstres pour chapiteaux.
Les deux autres fenêtres sont cintrées et encadrées de quatre colonnes à chapiteaux corinthiens, dont les roses sont remplacées par de petites figures.
L'intérieur présente des embrasures surmontées d'un grand arc, qui en contient deux autres, quelques débris d'arcades romanes et une cheminée du XVIe siècle, c'est-à-dire, de construction bien postérieure au corps de logis.
Les restes de murs remarqués près de la rue des Juifs sont en briques sarrasines; ils ne présentent aucun caractère architectonique, ce qui permet de former des conjectures sur la destination de l'édifice auquel ils appartenaient.
M. Dupin propose de considérer le bâtiment de la rue Blandin comme le temple des juifs et l'habitation de leur Rabbin. Les juifs, expulsés de la Guyenne sous Philippe-Auguste, seraient revenus dans la ville vers 1250 et y auraient construit cette synagogue. Bannis de nouveau au XIVe siècle, puis rappelés au XVI, ils auraient relevé leur temple dans la rue des Galants, à l'Est de la rue des Juifs.
Nous ne pensons pas que la population juive ait jamais été assez nombreuse à La Réole pour élever l'édifice considérable que rappellent les débris de la rue Blandin.
La ville a eu sans doute des juifs au Moyen-âge; le nom donné à une rue ne laisse aucune incertitude à cet égard ; mais nous ferons observer que la charte de 977 ne parle (art. 57) que des juifs de passage et impose à l'entrée de leurs marchandises des droits d'octroi très lourds; que, dans la charte des franchises accordées au XIIIe siècle à Monségur, Éléonore de Provence s'interdit formellement le droit d'établir un juif dans cette ville, sans le consentement des habitants. En 1281, le roi d'Angleterre écrivait à son sénéchal de Gascogne qu'il y avait peu de juifs dans la Guyenne, parce qu'on les rançonnait sans mesure (1).
(1) Rymer, t. 1, 2me partie, p. 196. [XIII s.]
Ces malheureux n'étaient pas seulement en butte aux exactions des collecteurs d'impôts; toutes les villes et, notamment, les petits centres de population, les expulsaient comme des réprouvés, des ennemis du Christ et des usuriers, ou, selon l'expression d'un chroniqueur, comme des bêtes malfaisantes (1).
(1) Continuateur de Nanguis,ann 1321
L'ancienne synagogue de la Réole
Christian Bougoux 2003
Cette synagogue n'a jamais été située rue Blandin, comme on s'est évertué à le répéter, puisqu'elle n'y possédait ni porte, ni poterne, elle se trouvai très exactement à l'entrée et dans l'axe de la rue des Juifs, avec laquelle elle communiquait, directement par la longue avant-cour que nous aurons à décrire, et peut être indirectement par un souterrain refuge connecté au mikvé. Construite sur un point culminant de la ville (cote 40 m), elle constituait à la fois le sommet et le terme du quartier juif, défini par l'îlot historique compris entre la rue des Juifs et celle des Galants. Nous ignorons tout, sur les circonstances de la fondation de la colonie de La Réole.
L'histoire locale n'a pas retenu le mot dont usaient les juifs de La Réole pour désigner leur quartier. À l'instar de ce qui s'observe au Sud Ouest et au Nord Est de la France, il est probable qu'une expression dérivée de “ kahal ", la communauté des juifs, ait eu cours.
De même que les juifs d'Espagne faisaient usage du mot call pour indiquer leurs quartiers, les juifs alsaciens appelaient familièrement leur communauté : kelle (ou kaal).
Pour les communautés en question, chacun sait que la coutume était de s'implanter en priorité dans les grandes villes, ou alors dans celles de moindre importance, se trouvant de préférence sur un grand axe de communication terrestre ou fluvial, propice au négoce.
Si on s'en tient à la dernière ligne droite de la Garonne (130 km environ), est ainsi attesté le témoignage de colonies juives à : Bordeaux, Rions, La Réole, Marmande, Agen, par l'archéologie, la toponymie et les textes historiques, depuis la plus basse époque.
La contribution principale de l'immigration juive en France remonte à la période gallo-romaine (pax romana), qu'il se soit agi de citoyens libres (édit de Caracalla,) ou de rescapés des diasporas massives imposées par Rome, en 70 et 135. Toutefois, au niveau de l'histoire locale il est quasiment impossible de dater ou chiffrer ces mouvements de population, les informations étant aussi rares que flagrantes sont les divergences entre les historiens.
Malgré tout, il n'est pas chimérique de penser qu'un comptoir existait probablement à La Réole au VIe siècle, dans la mesure ou Bordeaux, en ce même siècle, la colonie d'orientaux, juifs dès lors en possession du commerce de qui justifierait en partie l'existence d'une certaine synagogue de La Réole semble avoir été mentionnée par l'écrit du VIIe s, que citait Octave Gauban.
Ce constat qui implique la présence quasi permanente d'un quorum de ??? dans la ville (un minyan) laisse entendre que pas moins de dix familles y avaient depuis longtemps fait souche.
Qu'en était-il de cet ancien quartier juif ? Mieux vaudrait confesser notre totale méconnaissance de son extension ou de son aspect, à peine savons-nous qu'il s'articulent autour de 2 rues.
- La Rue des Juifs, qui suit grosso modo la direction nord-sud, comme le cardo des villes romaines. Elle redescend vers le fleuve, par une série d'escarde destueux et pittoresques que verrouille la Porte de la Mer (ou du Saut). Ladite rue s'élargissait par son milieu, en une placette trapézoïdale qu'on peut imaginer jadis entourée d'échoppes et, sans doute, pas très éloignée d'un des puits de la communauté, le plus souvent appelé le "puits des juifs".
La charge symbolique de cette rue, bornée au septentrion par sa synagogue et ouverte au sud, sur l'océan et la terre promise (Eretz Israël), n'aura certainement pas échappé aux lecteurs.
- La Rue des Galants, dont l'appellation évoque une activité extra confessionnelle, est certainement plus récente. Issue de la placette évoquée plus haut, elle dessinait vers l'Est une boucle continue qui venait se raccorder au bas de la rue des Juifs.
Différentes usurpations de terrain à titre privatif avaient, déjà au XVIIIe s, réduit l'ancienne rue au statut d'impasse des Galants.
À lire Michel Dupin, que nous citerons in extenso, c'est justement dans le périmètre de ces appropriations abusives qu'agonisait la seconde synagogue de La Réole.
A l'est de la rue des Juifs, et au bout méridional de l'ancienne rue des Galants, sont les restes d'un autre bâtiment en briques sarrasines (sic) que la tradition locale, d'accord avec un manuscrit du septième siècle, désigne sous le nom de la Synagogue, et au devant duquel existait la place appelée Rodrigue ou du Carrot. On y voyait encore, à la même époque « la chaire en pierre avec le pupitre où le rabbin prêchait.
- Le quartier juif de La Réole au Moyen Age était la tradition locale étaient trop proches l'une de l'autre pour pût y avoir de distincts. D'autre part, pas sûr qu'elles aient été simultanément en fonction ce qui impliquerait la présence de 2 communautés s'excluant mutuellement. Il est plus prudent de penser qu'au cours du temps, une synagogue en aura supplanté une autre. Concrètement seules les grosses agglomérations possédaient plusieurs quartiers juifs : Marseille, Naples, Paris, Montpellier qui regroupa jusqu'à 4 juiverie et bien sûr Bordeaux.
Le cimetière judaïque
D'après une vieille chronique que Dupin avait exhumée, les juifs avaient leur cimetière sur le revers méridional du coteau, au lieu-dit Laubessa Lo Bessac), i.e. au nord de la crypte où, selon la légende, des anges auraient nuitamment enseveli la Recluse..
Il y avait là aussi, le grand cimetière paroissial, dont on peut supposer qu'une parcelle avait été détachée vendue à la communauté juive. Chaque année, ces juifs réolais acquièrent sans doute à l'évêque de Bazas le “droit de cimetière”, d'un montant qui n'est pas connu.
A titre indicatif, il en coûtait annuellement 2 livres de poivre aux juifs d'Aix-en-Provence (au XIIe s.) et, 2 livres de poivre à leurs coreligionnaires bordelais, en 1356.
Nous ne ferons plus parler, aucune des pierres de ces deux cimetières médiévaux que l'urbanisation a fini par réduire en poussière. Faute de mieux, nous ferons constater que l'ancien cimetière juif répondait exactement aux ordonnances de la communauté.
Situé hors de la ville, loin des demeures et sur une colline, nul canal ne le traversait et un mur protecteur était censé l'enclore. De surcroît, l'exposition méridionale du terrain avait permis d'orienter les tombes vers Jérusalem. En effet, la nostalgie de ces collines de la vallée du Cédron, littéralement hérissées de pierres tombales, car on identifiait le lieu à celui du “Jugement dernier”, semble bien avoir conditionné la fréquence de cette disposition du « cimetière juif à flanc de colline ». Au point que l'expression Mont des Juifs (ou Mont Judaïque) en était venue à désigner leurs cimetières, dans le langage médiéval courant, à Bordeaux, Narbonne, Marseille (St Charles), Rome, Porto, Rouen, Barcelone, Haguenau, etc.
Qu'ils fussent juifs ou chrétiens, les cimetières de l'époque obéissaient généralement la même ordonnance, dictée par une hiérarchie sommaire et, par conséquent, ils avaient le même aspect. L'absence de croix et l'usage, qui n'était pas systématique, d'une datation et d'une épigraphie hébraïques faisaient la différence. Selon l'origine des ressortissants, les tombes se signalaient soit par des dalles couchées sur le sol (usage séfarade), soit par des stèles verticales fichées en terre (usage ashkenaze). Les riches mausolées, comme le célèbre tombeau du juif Caïphas, au Mont Judaïque de Bordeaux, représentaient en ce temps-là une exception notable. Sur l'importance du cimetière réolais, nous ne disposons d'aucune indication. Aux tombeaux des dix familles fondatrices - quorum pré requis à son ouverture - il convient de rajouter peut-être plus d'une centaine d'inhumations, sachant aussi que les juifs d'autres villages voisins, qui ne disposaient pas de lieu de sépulture, ont pu “s'associer” à la communauté de La Réole. Il n'est pas improbable, compte tenu de l'antiquité du terrain et de l'exhaussement du sol, que quelques pierres tombales des XII ou XIIIe s. dorment toujours sous les jardins du coteau.
En l'état, ce cimetière, tout à fait virtuel, ainsi que les deux synagogues signalées, sont les uniques et derniers témoignages de cette antique colonie juive, dont nous ne savons strictement rien d'autre. Quid de ces structures communautaires qui encadraient le quotidien de toute juiverie où qu'elle se trouvait : l'école, l'hospice, les bains rituels, l'abattage (shekhita). le four à pains azymes et tous les espaces d'approvisionnement appliquant la Kashout ? Peut-être comprendra-t-on que la synagogue de La Réole avait pu, au moins partiellement, répondre à ces exigences identitaires.
Maison Seguin
- 1846 Plus d'escalier, la porte “à peu près bouchée est devenue fenêtre”,
- 1850 Un épais mur de ribots a définitivement obturé l'ancienne porte
- 1891 La Sté Archéologique de Bordeaux en excursion est logée au Grand Hôtel, une construction moderne qui a englobé l’ancienne annexe de la synagogue.
Les excursionnistes pouvaient encore observer, à l'arrière-plan de gouttières sauvages, le portail surplombant la cour de l'hôtel.
-Début XXe, J.-A. Brutails et Mareuse prennent les derniers clichés du portail in situ, conservés aux services des Monuments Historiques
- 1916 : On retrouve à Paris le portail démonté, où il sera vendu au Isabella Stewart Gardner Museum de Boston. Depuis lors il a été, sous le vocable plus commercial de « Bordeaux Portal », intégré comme l'entrée de la cour Centrale du musée américain, entre deux parois recouvertes de carrelage mexicain et sous la vigilance amusée de la chaste Artémis.
A première vue, l'ordonnance architecturale et la facture du décor participent du style roman, du reste, il ne s'est trouvé personne pour contester les datations jusqu'ici proposées, autour de la dernière décennie du XIIe siècle. Cette synagogue de La Réole, qui aurait ainsi vu le jour un peu après 1186, serait ainsi une des plus anciennes de France.
- Description du portail
Très différent des portails de la plupart des églises de la région, qui s'épanouissaient dans un avant-corps en saillie, celui-ci est complètement encastré dans le mur. La seule partie débordante concerne l'encadrement de l'arc cintré, à savoir les 2 impostes et l'archivolte en demi-cercle. C'est vraisemblablement le risque de porte-à-faux, au-dessus d'un perron fragilisé par son évidement intérieur, qui a commandé cette option insolite.
La conséquence indirecte en a été une meilleure conservation des sculptures, qui restèrent à l'abri des ruissellements. L'examen attentif de la coupe de ce portail révèle l'intrusion du portail dans la pièce elle-même et l'épaississement conséquent des maçonneries environnantes, dont la consolidation de l'angle sud-est par un épais contrefort extérieur. Preuve que l'installation à l'étage d'une semblable structure était quand même chose malaisée.
Deux paires de colonnes, logées chacune dans un ébrasement ni profond, ni très ouvert, encadrent la porte d'entrée. Les 2 colonnes extérieures sont sommées de têtes monstrueuses et grimaçantes, dites engoulants ou “gloutons”, qui supportent, par le biais des 2 tailloirs-impostes, le gracieux fronton polylobé du premier plan.
Les deux colonnettes intérieures portent un massif linteau monolithe, sur la face duquel, un méandre en bas-relief défile ses 8 boucles.
Conclusion
Parvenus au terme de cette quête, notre conviction que la Maison Seguin avait bien été une ancienne synagogue, s'est fondée sur maints éléments. a renforcé le faisceau des présomptions de départ. Nous persistons à considérer que son implantation topographique et symbolique, dont la convergence la conception fonctionnelle de l'ensemble, la disposition spécifique des espaces autour d'un patio central, cet étonnant portail dérobé et hissé au premier étage, l'affirmation orientaliste des décors (surtout la double baie patronnée et d'autres menues particularités par nous relevées, ne font que conforter l'idée que l'hypothèse d'une ancienne synagogue paraît être la meilleure.
Maintenant est venu le temps de de rendre justice à Michel Dupin qui essaya en vain de défendre, contre l'incrédulité générale, ce qui était pourtant une évidence première. Par paradoxe, c'est pourtant à certains adversaires de la thèse synagogale que nous restons les plus redevables. Sans les observations enregistrées avec minutie par le chercheur Léo Drouyn, bien des particularités signifiantes seraient passées inaperçues.
Citons en vrac : la “pierre d'évier” au bas de l'escalier, les boulins* d'ancrage de balustrade sous la fenêtre, les sculptures figurées de la cheminée qui a disparu; au second étage, l'existence d'une tribune haute et l'absence d'un moyen de chauffage, la singularité des 2 caves basses où, espérons le, sommeillent toujours des témoignages de la présence des Juifs (ustensiles, graffiti, symboles juifs, hypothétique genizah* etc.).
Le plan architectural qu'il nous a été donné de redécouvrir s'était merveilleusement adapté, autant à l'étroitesse du terrain à bâtir qu'à la polyvalence du programme préétabli. Ni église, ni monastère, la synagogue médiévale avait, au-delà de sa destination strictement cultuelle, à jouer un rôle central plus exigeant, d'ordre éducatif, culturel, social, économique et politique. La formule choisie ici, d'un complexe monumental à plusieurs étages, répondait à l'ensemble de ces exigences. Cet édifice-ci avait manifestement été construit d'un seul jet et pour ce seul usage, à une date inconnue de nous, laquelle avait coutume d'être hermétiquement donnée, par une citation hébraïque gravée dans la pierre.
L'origine de cette conception architecturale, caractérisée par la superposition d'étages à usages distincts, procède d'une tradition propre à la France. À l'époque, la typologie médiévale des synagogues d'Occident, qui dépendait à la fois des ressources de la communauté et de l'architecture locale dominante, se concentrait sur trois schémas principaux.
* Boulin : trou pratiqué dans un mur de colombier et servant de nid aux pigeons; p. ext. vase de terre servant au même usage.
* Une gueniza ou guenizah est la pièce d’une synagogue servant d’entrepôt, principalement pour des ouvrages traitant de sujets religieux rédigés en hébreu, devenus inutilisables
Pour en revenir à La Réole, ce très curieux compromis que l'on a pu observer, entre un sévère plan originaire d'Ashkenaz et une ornementation de type romano-séfarade, servait peut-être de trait d'union entre les fidèles, les uns venus de la France du Nord (Tsarfat) et les autres des natifs, supposés autochtones, d'origine méridionale.
Se pose alors l'inévitable question : quels étaient donc ces Juifs de La Réole qui occupaient tout un quartier et possédaient cimetière et synagogue ? Il n'y eut jamais l'ombre d'une réponse et, l'objet de ce livre étant autre, il suffira de proposer quelques pistes de réflexion.
Sachant que dans la littérature usuelle, la cartographie du Judaïsme médiéval en Aquitaine ressemble trop souvent à ces "Terra Incognita", de géographes ayant superbement ignoré ces bourgades aux senteurs rustiques, telles que Rions, Marmande ou La Réole. Cela dit, il paraît normal que l'Histoire ne retienne en priorité que les bourgs qui, comme Ramerupt, Bagnols, Mende (Lozère), Lunel, Milhaud, Sauve, Girona ou Lucena, ont joué un premier rôle dans l'élaboration de la pensée et de la mystique juive. D'un autre côté, force est d'admettre que la contribution des Juifs de Gironde semble totalement absente, dans l'enrichissement de cette Littérature juive, qui avait connu un fabuleux essor aux XI/XIIIe s., en Normandie, Île de France, Languedoc, voire la Champagne où Rabbi Gershom ne dénombrait pas moins de 72 éminents rabbanim.
Pourtant, rien que dans la métropole (Bordeaux) environ 2 à 300 familles, s'il faut en croire le roi Edouard Ier, quand il reproche à son connétable qu'en raison de sa fiscalité écrasante “à peine s'il reste 150 familles juives à Bordeaux” (en 1281).
Or les communautés si féconde de Narbonne ou Lunel n'avaient guère été plus peuplées, 300 juifs chacune en 1170, d'après le voyageur Benjamin de Tudèle. Cet irritant silence scripturaire des yeshivot de la Guyenne au Moyen Âge n'est qu'un mystère provisoire, que la recherche historique pourra sans aucun doute dissiper.
En bref, l'histoire des juiveries de Gironde, durant toute la période du moyen âge (476-1453), se résume comme une page blanche, avec cet avantage sans prix pour les vies humaines, qu'aucun pogrom sanglant ne l'a jamais entachée.
A pointer donc, même si ce n'est pas l'objet de l'ouvrage, que “du temps où la Guienne était anglaise”, les Juifs ont ignoré la persécution physique. En réalité, dans les usuels, tout se passe comme si l'histoire de ces “Juifs de Guienne” n'avait finalement commencé qu'au XVe s., par l'immigration à Bordeaux des Portugais, ces communautés que la trop funeste Inquisition Espagnole avait expulsées (Megorashim). L'importance socio-économique de ces nouveaux Chrétiens, souvent naturalisés, intégrés et devenus grands bourgeois, finira par occulter, dans l'esprit de l'historien, ces obscurs coreligionnaires du moyen âge dont on ne connaît plus rien. Passe encore pour la bourgade de La Réole, qui ne dépassait pas 40 familles, mais pour la ville de Bordeaux qui, du temps d'Aliénor et Henri II, comptait probablement une dizaine de synagogues, notre frustration est absolue.
Concrètement, pour revenir à la communauté fantôme de La Réole, sa configuration sociologique est donc laissée à l'arbitraire de l'imagination, aussi devons nous en rester aux réflexions générales.
En premier lieu, l'importance des populations sémitiques de la basse vallée de la Garonne ne doit pas être sous-estimée. Depuis la Paix carolingienne jusqu'aux Plantagenêt, la condition des Juifs du territoire avait été, de manière continue, assez favorable à l'épanouissement des communautés. Comme on retrouve toutes ces juiveries établies en bordure du fleuve, “ la route qui avance”, on devine qu'elles furent peu ou prou colonisées par ces marchands juifs surnommés Radanites.
Ces “marchands de luxe”, qui jouirent, jusqu'aux Croisades, du monopole de l'approvisionnement des marchés d'Occident, en métal précieux, tissus de luxe, denrées exotiques, épices etc., conjointement avec les Syriens et autres Sarrasins.
Population polyglotte et entreprenante, pratiquant un judaïsme originel, longtemps hermétique aux exégèses du Talmud. L'existence d'un premier peuplement de natifs (Tochavim) à La Réole est une quasi-certitude, surtout si on arrive à démontrer un jour qu'il y exista cette 2e synagogue évoquée par Dupin. En 1734, quand M. de Boucher rendit son rapport sur les 350 familles de Bordeaux, il en a bien retrouvé quelques-unes qui, ”de père en fils, y sont depuis un temps immémorial”. En se fixant en Gascogne, ceux des descendants de ces marchands qui sillonnaient le monde du Tafilalet jusqu'à Pékin, se sont essayés à tous les métiers autorisés, de sorte qu'il serait illusoire de vouloir réduire la communauté de La Réole à un rôle mercantile, le grand talmudiste Rashi n'était-il pas un propriétaire viticulteur de Champagne ?
Chronologiquement, ceux qui ont financé notre synagogue se situent dans le sillage de Richard Cœur-de-Lion. Il paraît légitime de les associer aux bonnes relations commerciales établies entre Londres et Bordeaux, ce qui sous-entendrait donc l'arrivée de sang nouveau et de capitaux issus des riches juiveries de Normandie. En retenant au passage que les juifs d'Angleterre étaient essentiellement des Français de rite ashkénaze (Tsarfatim). Ce Richard qui vint séjourner à La Réole en 1190, avant son départ en Palestine, n'était pas l'antisémite que certains ont dépeint, d'ailleurs il plaçait son honneur à protéger ”ses Juifs”.
Mais la malice voulut que la populace londonienne prit prétexte de son couronnement pour improviser un misérable pogrom, affront cuisant qui obligea le nouveau roi à faire pendre les principaux coupables. C'est de son côté qu'il faut chercher, davantage que dans les archives du sombre et retors Jean sans Terre, qui était, comme l'on sait, dépourvu de moralitas.
La synagogue, avons-nous constaté, comporte assez d'innovations pour suspecter les commanditaires d'avoir rompu avec les ultra conservateurs. En particulier, cette présence de sculptures figurées est commune aux seules synagogues de Rouen et La Réole. L'édifice était donc moderne pour l'époque, sans doute à l'image de ceux qui le financèrent, portés par une prospérité dont ils ont emporté le secret. Contrairement aux lieux communs pieusement entretenus, il ne manquait pas de courants libéraux et modernistes dans les communautés juives de l'époque, la bouillonnante communauté de Saragosse, trop avant-gardiste pour les censeurs des XII & XIIIe s., fut constamment fustigée et taxée d'immoralisme.
Bien que le début de la rue des Juifs soit la porte du Sault (Sel), nous ne devons pas penser que le sel fût le monopole du quartier juif comme il l'avait été jadis pour les Juifs du Maghreb. Ce marché du sel, que se disputaient manu militari Agen et La Réole, ne pouvait pas dégager, à proximité de 'océan, les mêmes marges qu'au Soudan ou au Ghana. En fait, le débouché principal du port de La Réole étant l'Angleterre et le produit à plus forte valeur ajoutée étant alors le bon vin, n’importe quel armateur réolais, protégé par les franchises que Jean sans Terres avait dû confirmer en 1206 .pouvait construire sa fortune en exportant les produits de la vigne.
Londres précisément des “Wine merchants of Reole”, tenaient des comptoirs, dans la vieille et cosmopolite City, au milieu des artisans du cuir (cordwaners) et des banquiers.
Ce quartier nord de College Hill (métro Mansion House), finit par porter le nom de “La Réole” et son édifice le plus remarquable était un traditionnel fondouk qui regroupait les appartements privés, les entrepôts et les salles de vente, en une unique et immodeste Tour, à l'échelle de la réussite du vin de la Réole.
Le peuple anglais, qui jamais ne put prononcer Reula autrement que Rayole ou Royall, l'appelait par corruption Tower Royal. C'est curieusement, après le décret d'expulsion des Juifs d'Angleterre par Edouard Ier (1290), que la Tour en question devint propriété de la Couronne sous le nom de Queen's Wardrobe, ce qui inclinerait à penser que ce sont peut être des Juifs de La Réole qui avaient été spoliés en ce jour mémorable (?)
1453 signe la fin de l'histoire anglaise en Gascogne, cette curieuse et atypique province où la condition de vie des juifs médiévaux semble avoir plus clémente que dans le reste de la France.
En fait, ce millésime ne devait en rien modifier le quotidien des Juifs de Bordeaux.
Ceux qui y demeuraient encore n'eurent pas le temps d'être inquiétés par “l'édit de bannissement des juifs de France”, vieux d'un demi-siècle (Charles VI, 17-9-1394).
Bien mieux, après 10 ans de pénitence, le roi Louis XI autorisa par ordonnances tous les étrangers, “sauf les Anglais”, à s'installer dans la ville; ce qui permit aux marchands portugais, en majorité séfarades, d'obtenir droit de cité à Bordeaux. Alors commença la séfaradisation des communautés. Elle fut lente - étalée sur 3 siècles -, discrète, car ces crypto-juifs étaient convenus de pratiquer ouvertement les rites catholiques, et définitive, en ce sens que le processus absorba les anciennes coutumes (minhaguim) et joua indirectement son rôle dans la volatilisation des archives juives du département.
Le destin des Juifs de la Réole, qui fut tantôt anglaise, tantôt française, a forcément été beaucoup plus aléatoire. De plus, l'installation des Jacobins dans la petite cité (1221), ces Chiens du Seigneur (Domini canes) à la solde de l'Inquisition, augurait peut-être des difficultés nouvelles pour les descendants du “peuple déicide”, comme l'on disait encore. Mais, par-delà l'Institution religieuse ou séculière, la considération que les Juifs avaient généralement acquise, par leur honnêteté et leur faculté d'enrichir toute la société civile, faisait alors l'unanimité. Et la société gasconne identifiait peut-être les négociants juifs avec ses intérêts. Or la solidarité gasconne n'était pas un vain mot. Ainsi, lorsque Simon de Montfort voulut faire le siège de la ville-sœur Marmande, en 1213. les marins réolais filèrent lui barrer le fleuve. Un an plus tard, avant que la ville ne tombât (1214) La Réole avait déjà recueilli en ses murs toute la population civile menacée par la fureur des croisés.
Cinq ans après, hélas, rien ne pouvait enrayer le ”Massacre de Marmande, plus effrayant encore que celui de Béziers car il n'eut même pas pour excuse la fureur d'un assaut”,
La garnison s'était rendue au prince royal Louis (père de saint Louis) et à Amaury de Montfort, qui discutaient sous la tente du sort des habitants. Un charitable évêque leur souffla qui alors “de tous les tuer comme hérétique", ce qui aussitôt fut fait par la soldatesque.
"On tua tous les bourgeois, avec les femmes et les petits enfants tous les habitants jusqu'au nombre de cinq mille", précisait l'historien Guillaume Armoricus ( 1165-1227). qui avait assisté à cette tuerie aussi horrible que gratuite. En réalité, ce fut un carnage indescriptible (lire la “Chanson de la Croisade”) et cette sordide victoire des princes du Nord, baignée du sang de milliers de civils innocents, consacrait le triomphe de l'infamie, au nom de la « Foi ».
On comprend que cinq ans plus tard (1224), quand le même Louis VIII, surnommé «le Lion», fit le siège de La Réole, il put entrer sans coup férir, dans cette ville hostile mais terrorisée.
Dieu seul sait à quoi rêvaient nos Juifs de la Réole, à observer sous les fenêtres de la Rue Blandin, le farouche exterminateur de Marmande qui paradait avec son armée. La roue de la Fortune avait bien tourné.
Les auteurs restent partagés sur le sort des juifs de La Réole entre le XIIIe et le XVe siècle. Tout ce qu'on réussit à lire, dans un bref passage de M. Dupin, c'est qu'en 1250 “un grand nombre de juifs s'étaient alors fixés à La Réole” Mais, passé ce millésime, leur histoire s'estompa dans le mystère le plus épais. Nous évoquions en introduction, le destin pendulaire de la ville, qui fut de façon répétée, tantôt anglaise et tantôt française, de telles circonstances ne facilitent pas vraiment la tâche des historiens.
Côté anglais -”The Edict of expulsion of the Jews”, de 1290, fut appliqué illico et drastiquement aux insulaires : 16000 juifs furent contraints de prendre le bateau avant la Toussaint.
La plupart des historiens considèrent alors “qu'Edouard Ier les expulsa tous d'Angleterre et de Guienne”. En Guyenne toutefois, l'application du décret demande à être nuancée.
Dans le corpus des “Rôles gascons”, réunis par Charles Bémont (1900), nous n'avons recensé qu'une dizaine de petits textes officiels faisant état d'expulsions de Juifs de Gascogne. Suivant la formule convenue, précisant qu'au nom du roi, les représentants de l'autorité se sont saisis des personnes et des biens, “deputati ac constituti ab eo ad capiendum Judeos Vasconie et bona eorum, bene et fideliter se habuerunt, etc”.
Il semble que l'expulsion n'aurait pas du tout eu ce même caractère massif qu'en Angleterre. Primo, le roi Edouard, obnubilé par l'unité territoriale et tenu en échec par les Gallois et les Ecossais, avait d'autres soucis que le règlement de la question juive en Gascogne. Secundo, la souveraineté anglaise en Guyenne fut brutalement confisquée en 1294, par les conquêtes de Philippe le Bel.
Dans ces conditions, on peut supposer que l'Édit resta lettre morte à La Réole, où par ailleurs Edouard Ier connaissait tous les notables par leur nom. En 1294, ne leur réclamait-il pas pressamment le secours des habitants pour l'aider à reconquérir la terre de Gascogne dont le roi de France l'avait dépouillé. Côté français, les troupes françaises ont occupé la ville pour de courtes périodes en 1224, 1294, 1324, 1373 et de façon définitive en 1442.
En parallèle, les édits du bannissement des juifs hors de France datent de 1182, 1306. et 1394.
Avec la reconnaissance et la complicité des habitants, la “communauté” a très bien pu passer entre les gouttes, sauf en 1442 où la législation du royaume de France s'inscrivit dans la durée. Le seul fait qu'en 1454, un titre de propriété mentionnât toujours la carreire dos Juziüs, donnerait à penser qu'ils n'étaient pas partis depuis longtemps.
En dépit de la violence et des vexations inhérentes à ces siècles de fer et même si le “pieux” roi saint Louis avait jeté l'opprobre sur les fils d'Israël, en faisant griller publiquement 24 charretées de manuscrits Juifs dans un burlesque auto-da-fé, l'âme juive a réussi à survivre. Parfois avec la complicité de la société civile, prompte à sauvegarder, ceux qui avaient condamné les excès de l'idéologie dominante, qu'elle soufflât de Rome ou de Paris.
L'histoire a ses ressorts que l'historien ne connaît pas, mais, à ce jour, faute de pouvoir retracer le chemin de ces hommes sans histoire, il nous reste des pans entiers de leur belle synagogue romane, ce qui n'est pas la moindre des consolations.
BIBLIOGRAPHIE
ETUDES LOCALES (GIRONDE-LA REOLE- AQUITAINE)
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- Martin Emile,"La Réole à travers les âges", Archives Historiques de la Gironde, t. XXXV, Bordeaux, 1900
NOTULES & APOSTILLES
1 Drouyn Léo, « La Guienne militaire », Didron, Paris, 1865, p. 165
2 Dupin Michel, “Notice Historique sur La Réole ». La Réole, 1839, pp. 122-25
3 “Compte Rendu de la Commission des Monuments Historiques de la Gironde tome V, Lavigne, Bordeaux, 1844, p. 12. Un sieur Conqueret possédait un «moulin à nef » à La Réole sur la Garonne, qui fut forcé de l'enlever en 1837
4 Drouyn L., “Voyage à pied sur les bords de la Garonne”, Auch, 1858, p. 8
5 Drouyn Léo in “Bulletin monumental», 1853, Paris, t. 19, F Note sur une ancienne maison de La Réole », p. 458
6 Drouyn L., in “La Guienne Militaire”, op. cit., 1865, р. 160
7 Gauban O, “Histoire de La Réole”, Vigouroux, La Réole, 1873, pp. 377-79
8 4134 habitants en 1872 (Dict. Bouillet, Hachette, 1872); 4271 Hts. en l (Dict. géographique de Paul Joanne) et 5016 Hts en 1985
9 Véritable ville frontière et verrou stratégique entre l'Agenais et le Bordelais la France et l'Angleterre
10 Principalement ceux souvent cités d'A. Ducourneau, M. Dupin et O.Gauban
11 Épisode évoqué par Maurice Druon dans « les Rois maudits », quand Charles Valois put reprendre la ville au Comte de Kent, qui en assurait la défense
12-2/11/1206, octroi de la «Charte de franchise " aux Bourgeois, logés à l'Hôtel de Ville. Ils étaient 6 à 12 jurats, 12 prud'hommes et quelque 40 conseillers
13 Ducourneau Alexandre, « La Guienne historique et monumentale »,
L'ancienne synagogue de la Réole
4e de couverture
Vue de La Réole aujourd'hui, l'ancienne fille du fleuve, jadis encombrée de gabarres et de moulins à eau, expose au soleil ses quais désertés. Après avoir beaucoup pâti de l'abandon général, son patrimoine médiéval devrait à moyen terme susciter les réhabilitations qu'il mérite.
La synagogue dont il est question dans cet ouvrage est d'époque romane, ceci expliquant sans doute l'abondant décor figuré, principalement des têtes humaines ou des gloutons avalant une colonne, que normalement on ne s'attendrait pas à rencontrer en pareil lieu.