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Édouard Molinaro, une enfance Réolaise

 Édouard Molinaro est né à Bordeaux en 1928, fils de Georges Molinaro, prothésiste dentaire et de Renée Molinaro née Almayrac, chirurgien dentiste.
    Ses parents s'installent à La Réole au milieu des années 30,

Edouard Molinaro : Intérieur soir, page 17
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 17
Éditions Anne Carrière Paris 2009 
ISBN 978-2-8433-7558-3



Georges Molinaro
Renée Molinaro
Édouard, vite surnommé Doudou, commence sa scolarité dans les classes primaire du Collège de La Réole.
     Première rencontre avec E Molinaro  : Annie Grillon née Martranchard 
Les amis du Collège : Pierre Andrieux Laclavetine

C'est pendant cette enfance réolaise qu'il découvre tout ce qui fera le sel de sa vie :

- l'aviation 
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 14

- Le cinéma
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 25

Ayant de la suite dans les idées, Doudou Molinaro envisage de projeter lui même des films pour ses copains d'école !
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 26

Projecteur à manivelle Pathé Baby 9,5 mm
    
Les séances de projection chez Édouard Molinaro 

Puis au bout de quelques mois, sautant le pas, pourquoi ne pas créer directement  ses propres films !
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 28

Enfin elle arrive ! (merci les staphylocoques dorés)..
.
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 44

Caméra Pathé Nationale 9,5 mm
     vidéo 1 -                              vidéo 2 (suite)   
Les staphylocoques à l'origine de l'achat des la caméra :
Pierre Andrieu Laclavetine

Né en 1928, arrivé en 1934 à La Réole, Édouard Molinaro a 12 ans en 1940. 
La vie à La Réole (en zone libre jusqu'en novembre 1942) n'était pas trop dure pour le fils unique d'un couple de dentistes. 

Les activités, hors du lycée :
- L'aviation 
qu'il découvre à l'"Aéroclub de Guyenne et du Réolais" et qui ne le quittera pas.
  

- Le cinéma dont il fera son métier.

Conférence à l'ESRA

- Le vélo,
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 21
Pierre  Andrieu Laclavetine ; Vélo

 - La Garonne l'été,
Pierre (Pierrot) Andrieu Laclavetine ; Garonne

- Les amis d'enfance
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 19

                      Pierre  Andrieux Laclavetine ; les amis de La Réole                                         

 - La foire de la Toussaint  
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 43

- En famille :
    A Pau, ville de son grand père, il assiste au grand Prix avec Nuvolari (p 35), à Mont de Marsan, dans les arènes les corrida et aussi Charles Trenet, l'orchestre de Ray Ventura, au stade les joueurs du Stade Montois et même pendant la guerre les Messerschmitt 109 de l'école de pilotage (p 36).
Vacances au Cap Ferret (p 39), Joséphine Baker à Bordeaux (p 39) et pendant l'occupation un voyage à Paris chez un ami médecin : il voit Pierre Fresnay dans un théâtre des Champs Elysées (p 41) et même un voyage en Corse avec ses parents à vélo Ajaccio-Calvi (p 42).
Une éducation très moderne (les restes de 1936.?) 
La Primastella Renault familiale

    Une vie agréable pour le fils unique d'un couple de dentiste très modernes dans une région relativement épargnée par la guerre.

- Les premières amours
    Les deux réolais les plus célèbres de la deuxième moitié du XXe siècle se sont connus au lycée de La Réole et sont tombés en amour.
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 48

    Michèle Barbe devenue Michèle Perrein journaliste et écrivain à succès suivra une carrière parallèle à celle d'Édouard Molinaro.

- Les premiers films 
    Ce furent bien sûr des courts métrages tournés avec la caméra Pathé Nationale 9,5 mm
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 53

     J'ai partagé avec ma maman Fernande Depert de Gironde sur Dropt 86 ans cette année, et voici ce qu'elle me demande de partager avec vous :

    "Dans son livre biographique Molinaro a cité Kiffel, ainé d'une famille juive vivant terrée à Gironde, chez eux, on n'allumait pas la lumière le soir pour se cacher des allemands, on étudiait à la bougie, on allait au collège de la réole (4 kms) et on en revenait à pied par tous les temps, pour étudier il fallait profiter de la disponibilité des copains qui prêtaient les livres et recevaient un soutien en maths en échange.

    Marcel Kiffel a fait une brillante carrière de médecin à Nancy, son frère Albert a aussi poursuivi ses études ainsi que leur jeune sœur Jacqueline ma camarade de classe à Gironde qui fut professeur".



Pierre  Andrieux Laclavetine ; les courts métrages   

    Après son Bac il monte à Paris préparer une licence de philosophie et le concours d'entrée à l'institut des hautes études cinématographiques (p 50).
    Néanmoins il continue ses tournages de courts métrages pendant les vacances scolaires avec ses copains du collège : Pierre Andrieux Laclavetine, Annie Grillon, et surtout Michèle Barbe.
1945 -Court Métrage La Rose et le réséda - de Édouard Molinaro 
1946 -CM Evasion – de Édouard Molinaro
    + scénario, directeur de la photographie & production
1946 -CM Un monsieur très chic – de Édouard Molinaro
    + scénario & production
1946 -CM Le cercle – de Édouard Molinaro
    + scénario & production
1948 -CM Le verbe en chair – de Édouard Molinaro
    + scénario & production
1950 - CM L’honneur est sauf – de Édouard Molinaro avec Michèle Barbe + scénario, montage & interprétation. Tourné pendant les vacances de Noël à La Réole.
1953 - CM Chemins d’avril – de Édouard Molinaro avec Michèle Perrein,  assistant Jacques Christobal

    En parallèle il continue son apprentissage comme assistant et comme réalisateur de courts métrages techniques
1947Un flic – de Maurice de Canonge avec Lucien Coëdel
    Seulement stagiaire assistant réalisateur
1948Le cœur sur la main – de André Berthomieu avec Bourvil
    Seulement stagiaire assistant réalisateur
Du Guesclin – de Bernard de La Tour avec Fernand Gravey
    Seulement troisième assistant réalisateur
1949CM Les eaux prisonnières – de Edouard Molinaro
    + scénario & montage
CM L’âme du vin – de Edouard Molinaro
    + scénario & montage
1950CM Le miracle de Sainte Anne / La langouste qui ne pense à rien 
de Orson Welles avec Suzanne Cloutier
  stagiaire assistant réalisateur & caméraman
CM L’honneur est sauf – de Édouard Molinaro avec Michèle Barbe
    + scénario, montage & interprétation
1953Le comte de Monte-Cristo, 1ère époque : La trahison 
de Robert Vernay avec Jean Marais
   second assistant réalisateur
Le comte de Monte-Cristo, 2ème époque : La vengeance 
de Robert Vernay avec Lia Amanda
   second assistant réalisateur
    En 1954 il réalise une version professionnelle de l'"honneur est sauf"
Geneviève Cluny La femme infidèle
Jean Marsan         Le mari cocu
Édouard Molinaro L'amant
Yves Robert
Prix : Oscar amateur du C. A. C. F. du meilleur interprète à Edouard Molinaro.

    Après cette date Édouard Molinaro se consacre à sa carrière parisienne, ses parents ayant quitté leur cabinet dentaire pour Clairac où son père décèdera en 1957.



Tournage sur le pont


Au Rouergue : Doudou au volant, Guy Ribéra (chapeau melon), Pierre Andrieux (passager)

Ci-dessous : "Chemins d'Avril" tourné en 1953 avec l'aide de Michèle Perrein et Jacques Christobal


Vidéo qui parlent de Édouard Molinaro :


Nous nous sommes tant aimé FR3 - 24'  Ici 
 
La carrière de Molinaro : il parle de La Réole de 3'38" à 4' '48"
 

Mon oncle Benjamin - 9'  Ici  Interview J Brel et E Molinaro

L'emmerdeur- extrait  3'  Ici   Edouard Molinaro joue le rôle du barman
 


E. Molinaro à propos de sa carrière -2000- Vidéo Ina.fr -2'34"  Ici

E. Molinaro  la musique de : Un témoin dans la ville-1960   Vidéo Ina.fr 3'30"  Ici

Des femmes disparaissent - 1959-Entretien avec E. Molinaro - Vidéo Ina.fr Ici

Audio :

Grand Entretien Edouard Molinaro _ François Busnuel - 51'- France Inter Ici

Interview d'Edouard Molinaro- 1969 - Audio- 11' - Ina.fr Ici

Photos  :




Biographie

Né le 13 mai 1928 à Bordeaux, Edouard Molinaro passe son enfance en Aquitaine avant de rejoindre Paris à La Libération. Dès 1947, il fait son entrée dans le monde du cinéma en devenant assistant réalisateur de Maurice de Canonge, André Berthomieu ou Robert Vernay et enchaîne des films industriels ainsi que des courts-métrages.

En 1957, Edouard Molinaro passe à la réalisation de son premier long-métrage «Le dos au mur» d’après Frédéric Dard avec Jeanne MoreauGérard Oury et Philippe Nicaud. Fort de ce succès, il se spécialise dans les films policiers avec Robert HosseinLino Ventura ou Roger Hanin comme interprètes. En marge de la «Nouvelle Vague», celui que l’on surnomme «Doudou» dirige Brigitte Bardot et Anthony Perkins dans «Une ravissante idiote» (1963). En 1967, il est sollicité par Louis de Funès pour l’adaptation de la pièce «Oscar» de Claude Magnier. En dépit des relations orageuses entre le comédien et le réalisateur, le duo se reconstitue pour «Hibernatus» (1969). Le succès de «Mon oncle Benjamin» (1969) avec Jacques Brel occulte les autres longs-métrages plus personnels du réalisateur.

Dans les années soixante-dix, Edouard Molinaro se spécialise dans des pièces de boulevard à succès. «L’emmerdeur» (1973) d’après Francis Veber scelle la rencontre de François Pignon et d’un tueur à gages incarnés par Jacques Brel et Lino Ventura. Les films «La cage aux folles» (1978) et «La cage aux folles II» (1980) d’après Jean Poiret avec Michel Serrault et Ugo Tognazzi sont couronnés de succès. «Pour cent briques, t’as plus rien» (1981) d’après Didier Kaminka révèle Daniel AuteuilGérard Jugnot et Anémone. Parallèlement à sa carrière cinématographique, il fait quelques incursions sur le petit écran où il dirige Simone Signoret ou Michèle Morgan, réalise une mini-série «Claudine» (1978) avec sa compagne Marie-Hélène Breillat et adapte «Au bon beurre» (1980) de Jean Dutourd avec Roger Hanin. Après l’échec de l’adaptation de la pièce «L’amuse-gueule» de Gérard Lauzier sous le titre «À gauche en sortant de l’ascenseur» (1987) avec Pierre Richard, il délaisse le cinéma pour la télévision. Il met en scène des téléfilms ou des séries de prestige dont la production est assurée par Christine Gouze-Rénal. Avec Michel Piccoli en interprète principal, il adapte «La ruelle au clair de lune» (1988) de Stefan Zweig, «Les grandes familles» (1989) de Maurice Druon ou «L’amour maudit de Leisenbohg» (1990) de Arthur Schnitzler.

Dans les années quatre-vingt dix, Edouard Molinaro fait un retour remarqué avec deux films historiques. Dans l’adaptation de la pièce «Le souper» (1992) de Jean-Claude Brisville, il dirige Claude Brasseur et Claude Rich qui composent respectivement Fouché et Talleyrand lors d’un duel verbal dont l’enjeu est l’avenir du pays. Jean-Claude Brisville et Edouard Molinaro collaborent de nouveau à partir d’un scénario inachevé de Sacha Guitry pour «Beaumarchais, l’insolent» (1995) avec Fabrice Luchini. Mais de nouveau, il s’éloigne du cinéma pour la télévision. Il réalise une quinzaine d’épisodes de la sitcom «H» (1998) qui révèle Jamel Debbouze, une adaptation de «Nana» (2000) avec Lou Doillon ou des épisodes de la série policière «Navarro» (2004) avec Roger Hanin. Pour sa belle-fille, Axelle Laffont, il met en scène sa première pièce «Fume cette cigarette» (2011) au Théâtre des Mathurins. Agé de 85 ans, Edouard Molinaro succombe à une insuffisance respiratoire à l’hôpital Tenon, le 7 décembre 2013, à Paris.

© Olivier SINQSOUS

Filmographie

1946       Court Métrage  Evasion – de Edouard Molinaro (tourné dans le réolais)
 + scénario, directeur de la photographie & production

1947        Un flic – de Maurice de Canonge avec Lucien Coëdel
                Seulement stagiaire assistant réalisateur

1948        Le cœur sur la main – de André Berthomieu avec Bourvil
                 Seulement stagiaire assistant réalisateur
                Du Guesclin – de Bernard de La Tour avec Fernand Gravey
                 Seulement troisième assistant réalisateur
                CM Un monsieur très chic – de Edouard Molinaro (tourné dans le réolais)
                + scénario & production
                CM Le cercle – de Edouard Molinaro (tourné dans le réolais)
                  + scénario & production
                CM Le verbe en chair – de Edouard Molinaro
                + scénario & production

1949 CM Les eaux prisonnières – de Edouard Molinaro + scénario & montage
                CM L’âme du vin – de Edouard Molinaro+ scénario & montage

1950 CM Le miracle de Sainte Anne / La langouste qui ne pense à rien ( the miracle of St. Anne / the unthinking lobster) de Orson Welles avec Suzanne Cloutier
 Seulement stagiaire assistant réalisateur & caméraman
                CM L’honneur est sauf – de Edouard Molinaro avec Michèle Barbe (tourné dans le réolais) + scénario, montage & interprétation

1953 Le comte de Monte-Cristo, 1ère époque : La trahison – de Robert Vernay avec Jean Marais
Seulement second assistant réalisateur
                Le comte de Monte-Cristo, 2ème époque : La vengeance – de Robert Vernay avec Lia Amanda. Seulement second assistant réalisateur
                CM Chemins d’avril – de Edouard Molinaro (tourné dans le réolais) + scénario                                  CM La meilleure part – de Edouard Molinaro  + scénario
                CM Cheval d’acier – de Edouard Molinaro + scénario
                CM Demain nous partirons – de Edouard Molinaro   + scénario
                CM Maisons à la chaîne – de Edouard Molinaro  + scénario
                CM La pénicilline – de Edouard Molinaro  + scénario

1954 Votre dévoué Blake – de Jean Laviron avec Eddie Constantine
                Seulement second assistant réalisateur
                CM L’accumulateur au plomb – de Edouard Molinaro + scénario
                CM L’honneur est sauf – de Edouard Molinaro avec Geneviève Cluny
+ scénario & interprétation
                CM Energie, à vos ordres – de Edouard Molinaro + scénario
                CM Quai J4 – de Edouard Molinaro  + scénario

1955 CM Quatrième vœu – de Edouard Molinaro avec Georges Pierre  + scénario

1956 CM Les biens de ce monde – de Edouard Molinaro  + scénario & commentaires

1957 Le tombeur – de René Delacroix avec Denise Grey 
Seulement adaptation, dialogues & scénario
                Le dos au mur – de Edouard Molinaro avec Jeanne Moreau
                CM Les alchimistes – de Edouard Molinaro + scénario
Meilleur documentaire au festival international du cinéma de Karlovy Vary, Tchécoslovaquie
                CM La mer remonte à Rouen – de Edouard Molinaro  + scénario
                CM Appelez le 17 – de Edouard Molinaro  + scénario & directeur de la photographie

1958 Des femmes disparaissent – de Edouard Molinaro avec Estella Blain  + production
                Un témoin dans la ville – de Edouard Molinaro avec Lino Ventura  + dialogues & scénario

1959 Une fille pour l’été – de Edouard Molinaro avec Pascale Petit + dialogues & scénario
                CM Philippe – de Edouard Molinaro avec Loleh Bellon  + scénario

1960 La mort de Belle – de Edouard Molinaro avec Alexandra Stewart
                La morte saison des amours – de Pierre Kast avec Pierre Vaneck  Seulement interprétation
                CM Petit jour – de Jacques Pierre avec Jacques Brel  Seulement interprétation

1961 Les ennemis – de Edouard Molinaro avec Dany Carrel + adaptation, scénario &             apparition
                Les sept péchés capitaux – de Philippe de Broca, Claude Chabrol, Jacques Demy, Sylvain Dhomme, Max Douy, Jean-Luc Godard, Eugène Ionesco, Edouard Molinaro & Roger Vadim avec Dany Saval     Segment « L’envie »

1962 Arsène Lupin contre Arsène Lupin – de Edouard Molinaro avec Françoise Dorléac
+ scénario
                Vacances portugaises / Les égarements / Les sourires de la destinée – de Pierre Kast avec Michel Auclair  Seulement interprétation

1963 Une ravissante idiote – de Edouard Molinaro avec Brigitte Bardot
+ adaptation, dialogues & scénario

1964 La chasse à l’homme – de Edouard Molinaro avec Jean-Paul Belmondo  + apparition

1965 Quand passe les faisans / Quand passe les escrocs – de Edouard Molinaro avec Bernard Blier + apparition

1966 Peau d’espion – de Edouard Molinaro avec Louis Jourdan
+ adaptation, dialogues & scénario

1967 Oscar – de Edouard Molinaro avec Claude Rich  + scénario

1969 Hibernatus – de Edouard Molinaro avec Louis de Funès
                Mon oncle Benjamin, l’homme en habit rouge – de Edouard Molinaro avec Claude Jade et Jacques Brel  + scénario

1970 La liberté en croupe – de Edouard Molinaro avec Jean Rochefort
+ adaptation, dialogues & scénario
                Les aveux les plus doux – de Edouard Molinaro avec Philippe Noiret
+ adaptation, dialogues & scénario

1971 La mandarine – de Edouard Molinaro avec Annie Girardot + scénario

1972 Le gang des otages – de Edouard Molinaro avec Bulle Ogier

1973 L’emmerdeur – de Edouard Molinaro avec Lino Ventura et Jacques Brel
                + interprétation
                L’ironie du sort – de Edouard Molinaro avec Marie-Hélène Breillat
                + adaptation, dialogues & scénario

1974 TV Histoires insolites – de Edouard Molinaro avec Christine Kaufmann
    Série – Réalisation, adaptation & scénario de l’épisode « Un jour comme les autres avec des cacahuètes »

1975 Le téléphone rose – de Edouard Molinaro avec Mireille Darc

1976 Dracula père et fils ( Dracula and son ) de Edouard Molinaro avec Christopher Lee
    + adaptation, dialogues & scénario

1977 L’homme pressé – de Edouard Molinaro avec Alain Delon
                TV Madame le juge – de Edouard Molinaro avec Simone Signoret
    Série – Réalisation de l’épisode « Le dossier Françoise Muller »

1978 La cage aux folles – de Edouard Molinaro avec Ugo Tognazzi  + scénario
                TV Claudine – de Edouard Molinaro avec Marie-Hélène Breillat
    Série – Réalisation des épisode « Claudine à Paris », « Claudine en ménage », « Claudine s’en va » & « Claudine à l’école »
                TV Il était un musicien – de Edouard Molinaro avec Michel Duchaussoy
    Série – Réalisation & scénario de l’épisode « Monsieur Strauss »

1979 Cause toujours…. Tu m’intéresses ! – de Edouard Molinaro avec Jean-Pierre Marielle
                TV La pitié dangereuse – de Edouard Molinaro avec Mathieu Carrière
    + adaptation, dialogues & scénario

1980 Les séducteurs ( Sunday lovers / an englishman’s home / i seduttori della Domenica ) de Dino Risi, Edouard Molinaro, Bryan Forbes & Gene Wilder avec Lino Ventura
    Segment « La méthode française »
                La cage aux folles II – de Edouard Molinaro avec Michel Serrault
                TV Au bon beurre – de Edouard Molinaro avec Roger Hanin

1981 Pour cent briques t’as plus rien… – de Edouard Molinaro avec Anémone
    + scénario & interprétation

1982 TV La veuve rouge – de Edouard Molinaro avec Françoise Fabian

1983 Une fille à marier ( just the way you are ) de Edouard Molinaro avec Kristy McNichol
1984 Palace – de Edouard Molinaro avec Claude Brasseur  + scénario
                La tête dans le sac – de Gérard Lauzier avec Marisa Berenson Seulement scénario
                L’amour en douce / Une amie de passage – de Edouard Molinaro avec Jean-Pierre Marielle

1986 TV Tiroir secret – de Edouard Molinaro avec Michèle Morgan
                Série – Réalisation de l’épisode « La saisie »
                TV Un métier de seigneur – de Edouard Molinaro avec Evelyne Bouix

1987 À gauche en sortant de l’ascenseur – de Edouard Molinaro avec Pierre Richard
                + apparition

1988 TV L‘ivresse de la métamorphose ( rausch der ferwandlung ) de Edouard Molinaro avec Mario Adorf
                TV La ruelle au claire de lune – de Edouard Molinaro avec Michel Piccoli  + scénario

1989 TV Manon Roland – de Edouard Molinaro avec Jacques Perrin  + scénario
                TV Les grandes familles – de Edouard Molinaro avec Pierre Arditi  Série

1990 L’amour maudit de Leisenbohg ( das schicksal des freiherrn von Leisenbohg ) de Edouard Molinaro avec Anouk Aimée  + scénario
                TV Le gorille – de Edouard Molinaro avec Karim Allaoui
                Série – Réalisation de l’épisode « La peau du gorille »

1991 Méchant garçon – de Charles Gassot avec Catherine Hiegel
                Seulement interprétation
                TV Coup de foudre – de Edouard Molinaro avec Catherine Zeta-Jones
    Série – Réalisation des épisode « Grand, beau et brun » & « Résurgence »

1992 Le souper – de Edouard Molinaro avec Claude Rich  + adaptation, dialogues & scénario
                TV La femme abandonnée – de Edouard Molinaro avec Charlotte Rampling + scénario

1995 The birdcage ( birds of a feather ) de Mike Nichols avec Gene Hackman
    Seulement sujet original
                Beaumarchais, l’insolent – de Edouard Molinaro avec Fabrice Luchini  + scénario
                TV Ce que savait Maisie – de Edouard Molinaro avec Sophie Duez

1998 TV Nora – de Edouard Molinaro avec Jean-Michel Dupuis + scénario
                TV H – de Edouard Molinaro avec Jamel Debbouze
                 Série – Réalisation de 18 épisodes entre 1998 & 1999

1999 TV Tombé du nid – de Edouard Molinaro avec Bruno Solo

2000 TV Nana – de Edouard Molinaro avec Lou Doillon  + scénario

2001 TV Le mal de mère – de Edouard Molinaro avec Michel Aumont   + scénario
                TV Madame Sans-Gêne – de Philippe de Broca avec Mathilde Seigner
    Seulement adaptation & scénario

2002 TV Un homme par hasard – de Edouard Molinaro avec Frédéric Diefenthal

2004 TV Une famille pas comme les autres – de Edouard Molinaro avec Line Renaud
                TV Navarro – de Edouard Molinaro avec Roger Hanin
    Série – Réalisation des épisode « Manipulation » & « Double meurtre »

2005 TV Les hommes de cœur – de Edouard Molinaro avec Patrick Catalifo
    Série – Réalisation des épisode « Nawin », « Le mal du pays » & « Pilote »
                TV Le tuteur – de Edouard Molinaro avec Roland Magdane
    Série – Réalisation de 5 épisodes entre 2005 & 2008

2007 TV Scénarios contre les discriminations – de Edouard Molinaro avec Héléna Noguerra
    Série – Réalisation de l’épisode « Dirty slapping »


Edouard Molinaro et le Jazz





Retour à La Réole :
    Édouard Molinaro est resté en contact avec ses amis d'enfance Pierre Andrieux Laclavetine et Annie Grillon en particulier.

2010 échange à la librairie 

    En 2012, il présente sa carrière lors d'une séance de L'université Populaire du Cinéma au Jean Eustache à Pessac cliquer ici
Les versions intégrales des interviews  
de Pierre Andrieux Laclavetine et Annie Grillon




Des souvenirs   

    Raymonde Bouchon (épouse Brunet), se souvient être "montée" à Paris en 1947 ou 1948 avec son oncle Jean Bouchon et Georges Molinaro (le père de Édouard), qui lui amenait du linge et du ravitaillement. Édouard habitait rue Monge..
 
Des informations récentes

- Edouard Molinaro – “L’Homme pressé” (1977)

    Cinéaste prolifique ayant traversé près de quatre décennies de cinéma français, Édouard Molinaro est souvent réduit à ses adaptations de pièces à succès (La Cage aux follesL’Emmerdeur) ou ses comédies avec Louis de Funès (HibernatusOscar). C’est pourtant dans le polar qu’il débute en 1958 avec Le Dos au mur, écrit par Frédéric Dard, après des premiers pas dans le documentaire dès la fin des années 40. 

    S’ensuivent d’autres films noirs tels qu’Un Témoin dans la ville (très bonne série B en forme de chasse à l’homme avec Lino Ventura) ou La Mort de Belle, avant qu’il ne se tourne vers un registre plus léger. Issu de la même génération que les chefs de file de la Nouvelle Vague, il choisit de perpétuer un certain cinéma populaire et fait tourner les plus grandes stars, de Bardot à Belmondo, en passant par Luchini, Brel, Moreau et même Anthony Perkins.
    Véritable stakhanoviste, il enchaîne parfois deux longs-métrages par an tout en travaillant en parallèle pour la télévision, où il finira sa carrière, début 2000, en réalisant quelques épisodes de 
H notamment. En 1977, tout juste après avoir bouclé l’inénarrable Dracula père et fils (qui réunit Christopher Lee, Bernard Menez, Gérard Jugnot et Catherine Breillat), Alain Delon lui propose de mettre en scène L’Homme pressé, sur les conseils de Mireille Darc, qui avait tourné pour Molinaro dans Le Téléphone rose deux ans auparavant. 
    Tiré d’un roman de Paul Morand (académicien, ambassadeur sous le régime de Vichy et antisémite notoire), le script est coécrit par Maurice Rheims (auteur et célèbre commissaire-priseur) et Christopher Frank, scénariste d’Attention, les enfants regardent de Serge Leroy et futur réalisateur de L’Année des méduses. Pierre Niox (Delon) est un collectionneur d’art qui vit à cent à l’heure, enchaînant acquisitions d’œuvres, négociations, conquêtes féminines, jusqu’à sa rencontre avec Edwige de Bois-Rosé (Mireille Darc), une jeune femme avec qui il entame une relation plus sérieuse qu’à l’accoutumée.
    Studio Canal propose une réédition de ce long-métrage étonnant au sein de sa collection 
Make My Day ! pour la première fois en master haute définition en combo Blu-Ray / DVD.

(Capture d’écran DVD © Studio Canal)

    Il se dégage de cette adaptation une sensation étrange de film malade, comme tiraillé entre les ambitions de ses deux créateurs : 

    Molinaro et Delon. Le récit s’articule autour de certaines œuvres que convoite le héros : des ruines romanes dans le jardin d’une grande bâtisse, des masques africains et enfin, véritable Graal, un inestimable vase étrusque. Diverses objet de désir pour ce dernier qui perçoit la vie comme une course contre le temps qui passe, voire « contre la mort » (comme le déclare le cinéaste dans l’interview d’époque présente en bonus), faisant de son obsession de collection, un palliatif à son mal-être profond.
    Véritable esthète, il connaît ses seuls instants de calme lorsqu’il admire ce qu’il veut le plus, à l’image de ce moment suspendu où il fait face à la poterie dont il rêve depuis des années. Le réalisateur apporte son savoir-faire dans la mise en scène des excellents dialogues, dessinant ses personnages en un mot, un geste, un regard. Il tente ici de coller au plus près de son protagoniste et de son credo « la vie c’est le mouvement », en ayant uniquement recours à l’image.
    Si cela fait parfois mouche, comme lors de cette scène très drôle où un maître d’hôtel italien peine à suivre le rythme de l’amateur d’art, ou dans le climax au suspense implacable situé en pleine vente aux enchères, il se repose parfois sur la seule force d’un montage signifiant. On passe ainsi de Venise à Paris en un cut, épousant la frénésie de Niox rendant encore plus marquants les rares gestes tendres dont il fait preuve, mais la réalisation manque, quant à elle, cruellement de dynamisme.
    Dans son introduction, Jean-Baptiste Thoret précise qu’
Édouard Molinaro s’est enfermé dans le seul registre de la comédie suite à son premier succès commercial, Arsène Lupin contre Arsène Lupin en 1962, délaissant ainsi les polars de ses débuts. L’échec de L’Homme pressé le poussera pourtant à revenir au registre comique avec La Cage aux folles, qu’il avouera détester. Ici, bien qu’il fasse montre d’un humour souvent bien venu au sein d’une histoire pour le moins tragique (les préjugés retournés contre les Occidentaux lors du passage en Afrique constituent un parfait exemple), il renoue avec une certaine efficacité dans les montés de tension.
    En cela, la scène d’introduction offre une démonstration parfaite de son ambition. Du silence pesant accompagnant les derniers instants d’un vieil homme mourant alors qu’une horloge égraine les secondes, à cet hélicoptère dévoilant un Pierre pressant le pas avant que le prêtre n’arrive, toutes les thématiques se retrouvent condensées en quelques minutes sans qu’aucun mot ne soit échangé. Jusqu’à l’ultime (et très belle) image, accompagnée par la bande originale de Carlo Rustichelli (compositeur, entre autres, de 
Meurtre à l’italienne ou Opération Peur), la caméra ne lâche jamais le personnage, l’acteur. Dans son long entretient (d’autant plus amusant qu’il confesse ne pas aimer le film, lui reprochant son esthétique quasi télévisuelle typique de la fin des années 70) Frédéric Taddeï soulève un point important, la tendance de Molinaro à se laisser « bouffer » par ses acteurs stars, perdant, en partie, la paternité de son travail. De Funès, Luchini (voire Francis Veber, scénariste de L’Emmerdeur et du Téléphone Rose) ont ainsi tous tenté de prendre le dessus sur le metteur en scène, ce qui fut également le cas de Delon qui, comme le précise le journaliste, n’était « discipliné que lorsqu’il tournait pour des génies ».

(Capture d’écran DVD © Studio Canal)

    Sorti à la toute fin de la partie la plus intéressante de la carrière de l’acteur, précisément la même année que Mort d’un pourri de Georges Lautner et Armaguedon d’Alain Jessua, le film peut être lu comme un autoportrait plus ou moins subtil de l’homme. Après cela, Delon se tourne définitivement, durant les 80’s, vers des œuvres autocentrées et caricaturales qu’il interprète, écrit, produit, voire réalise (Pour la peau d’un flic où il retrouve Mireille Darc et Christopher Frank au scénario). Ici, il incarne sans difficulté ce quadra parvenu, à qui tout réussit, arrogant, déterminé et égoïste, prêt à tout pour posséder ce qu’il désire, biens matériels comme personnes. Ne prêtant que peu d’intérêt à la vie et à la dignité humaine, il n’hésite pas à « offrir » une jeune fille à un vendeur potentiel (avant de lui donner quelques billets « pour l’humiliation ») ou de dire à sa femme enceinte qu’un enfant est « médicalement achevé à sept mois », impatient d’enfin tenir sa nouvelle acquisition, son fils. Passionné et entêté, il n’hésite pas à détruire des ruines centenaires quand on lui refuse l’achat d’un terrain, renvoyant, comme le stipule Taddeï, au personnage de Gary Cooper dans Le Rebelle de King Vidor. Sonnant comme une véritable confession, le film épouse les nombreuses déclarations du comédien à propos de son sujet de prédilection : lui-même (comme en atteste cette interview pour la RTS datée de 1975). Speed, très expressif, il offre une composition très éloignée de son impavide Samouraï, face à une Darc (alors sa compagne dans la vie), ironique et guère impressionnée. Se dévoile alors entre eux le reflet probable de leur véritable couple, renfonçant la dimension autobiographique amusante et touchante. Pierre, que seule la conquête excite (il ne possède pas les œuvres qu’il achète), se retrouve ainsi confronté à Edwige et sa sœur, Marie (Monica Guerritore), intègres et totalement désintéressées. Cette dernière lui assène d’ailleurs que s’il désire tant le vase étrusque de ses rêves c’est tout simplement parce qu’il ne lui appartient pas encore. Au travers de cette figure toujours en mouvement, en recherche d’un nouveau but, pris dans une quête frénétique, se dessine donc le portrait d’un artiste ayant créé tout au long de sa carrière, une véritable œuvre personnelle. Exemple rare de comédien-auteur, Delon a toujours brouillé les pistes entre ses rôles et sa propre existence (même inconsciemment, en témoigne la sordide similarité entre le scénario de La Piscine et l’affaire Marković à laquelle il se retrouve mêlé, comme le rappelle Frédéric Taddéi). Une volonté de contrôle le rapprochant des grands moguls de l’industrie hollywoodienne, quitte à vampiriser les projets auxquels il participe. C’est là que se trouve le véritable intérêt de cet Homme pressé, film inégal mais attachant et symptomatique de l’égocentrisme d’une star qui ne s’est peut-être jamais autant livré que dans ce long-métrage.


- Une très belle épitaphe par Serge TOUBIANA (directeur de la cinémathèque Française) ICI

-   Le réalisateur Édouard Molinaro s'est éteint samedi à l'âge de 85 ans. L'écrivain Tahar Ben Jelloun lui rend un vibrant hommage. Publié le 07/12/2013 à 18h12

Mon cher Édouard,

    Nos vergers d'amitié sont éteints depuis que tu n'es plus. Cette nuit, mon insomnie a été cruelle et ma pensée abreuvée de mauvais présages. La nuit et ses foyers nous assènent des vérités détestables. Le départ à l'aube, car tout se fatigue. La voix, le regard et la main qui ne se tend plus. J'avais pour toi de l'admiration, de l'estime et de l'amitié avant de t'avoir rencontré. Je regardais tes films avec beaucoup de plaisir, car tu parvenais à allier la qualité, l'exigence et le grand spectacle. Tu étais un cinéaste populaire dans le sens le plus noble.
    Tu aimais le cinéma et, avec les films que tu réalisais, tu partageais avec un grand public ton amour du travail bien fait, ta passion pour la subtilité et l'intelligence, ta disponibilité pour laisser ta curiosité te mener vers des horizons insoupçonnés.
    Tu aimais raconter des histoires. Tu avais ce talent rare qui consiste à atteindre la belle simplicité, la superbe limpidité d'une histoire.
    Tu avais un sens aigu du récit et jamais je ne me suis ennuyé ou perdu dans un des tes films. Ça ressemble à un cours d'eau pure qu'aucun obstacle ne vient empêcher.
    Ton travail de cinéaste, reconnu et admiré, tu n'en parlais pas. Ta modestie me faisait baisser les yeux. Quand tu as enfin décidé d'écrire ta biographie, ton humilité a pris le dessus et tu nous as prévenus dès la première page : "Je ne m'intéresse que très médiocrement à ma petite personne."
    Mais nous, nous étions, nous sommes très intéressés par toi, par ton regard sur les choses, par ton humour, par tes gestes débordant d'humanité et de fraternité. Tu vas nous manquer terriblement.

    Tu disais toi-même que tu as "atteint la date de péremption" parce que six scénarios gisaient sur ta table et que ça n'intéressait plus personne car, comme tu l'as souligné, "le cinéma se nourrit de l'air du temps, et l'air y circule beaucoup plus vite qu'ailleurs".

    Cela n'a pas entamé ta gourmandise de lecteur, de découvreur. Tu fréquentais les cinémas en bon cinéphile, tu lisais les romans qu'on te conseillait et tu passais du temps à fabriquer des maquettes d'avion, ton autre passion.

    Chacune de mes visites était nourrie par du savoir. J'apprenais toujours avec toi quelque chose de nouveau. La dernière fois, quelques jours avant que tu n'entres à l'hôpital pour un contrôle, nous avons parlé aviation. C'était passionnant. Nous avons aussi discuté du prix Goncourt et du choix de cette année que tu trouvais judicieux. Un dîner chez vous ne pouvait être qu'un bonheur d'amitié vive. Catherine, sublime Catherine, faisait la cuisine à merveille.
    Tu ne buvais jamais de vin, mais tu aimais ce qu'elle nous préparait et nous étions tous heureux.

    Mon cher Édouard, je ne sais comment je pourrai me contenter de tes films, je ne sais pas si ta voix que j'entends encore distinctement et qui m'aide à supporter le chagrin pourra éloigner la douleur de l'absence. Tu es là, vivant dans notre coeur, car tant qu'on se souvient de toi, tant qu'on regarde et aime tes films, tu es vivant, parmi nous.
    Nous manquera cette présence chaude et très humaine.

Grands entretiens INA
Paroles de cinéaste
Edouard Molinaro[04:00:45]

Cliquez sur le lien pour visionner l'interview :
https://entretiens.ina.fr/paroles-de-cineaste/Molinaro/edouard-molinaro


1964 - Molinaro à La Réole


Le 10 octobre 1964, Edouard Molinaro, vient présenter au cinéma Casino son film "la chasse à l'homme" avec JP Belmondo Wikipedia-ICI et 

Avec un brochette d'acteurs !!
Jean-Claude Brialy : Antoine Monteil / Claude Rich : Julien Brenot / Jean-Paul Belmondo : Fernand / Marie Laforêt : Gisèle, fiancée d'Antoine / Marie Dubois : Sophie / Yvon Sarray : le père de Sophie / Bernard Meunier : le copain de Sophie / Micheline Presle : Isabelle Lartois, maîtresse de Julien
Michel Serrault : Gaston Lartois / Bernadette Lafont : Flora, une prostituée / Mireille Darc : Georgina, une prostituée / Dominique Page : Mauricette / Catherine Deneuve : Denise Heurtin
Bernard Blier : M. Heurtin / Françoise Dorléac : Françoise Picard, / : Kino Papatakis
Hélène Duc : Mme Armande / Noël Roquevert : le beau-père / Patrick Thévenon : Hubert
Jacques Dynam : un truand....


Il est accueillît d'un œil admiratif par Jean Saubat, propriétaire du cinéma

Interviewé par Jean Jacques Filleau

Félicitations du Maire Jean Delsol


2024 - Un article de Allo Ciné ICI

Du côté des cinéastes, Justine Triet devient le quatorzième Français (ou ayant la double-nationalité) nommé pour l'Oscar de la Meilleure Réalisation.
    Mais la première femme, après :

    J'ai partagé avec ma maman Fernande Depert de Gironde sur Dropt 86 ans cette année, et voici ce qu'elle me demande de partager avec vous :

    "Dans son livre biographique Molinaro a cité Kiffel, ainé d'une famille juive vivant terrée à Gironde, chez eux, on n'allumait pas la lumière le soir pour se cacher des allemands, on étudiait à la bougie, on allait au collège de la réole (4 kms) et on en revenait à pied par tous les temps, pour étudier il fallait profiter de la disponibilité des copains qui prêtaient les livres et recevaient un soutien en maths en échange.

    Marcel Kiffel a fait une brillante carrière de médecin à Nancy, son frère Albert a aussi poursuivi ses études ainsi que leur jeune sœur Jacqueline ma camarade de classe à Gironde qui fut professeur".

       En l'an 2000, " Le Réolais" reprenait une série d'articles de L'Union , son prédécesseur jusqu'en 1945. Vo...

     En l'an 2000, "Le Réolais" reprenait une série d'articles de L'Union, son prédécesseur jusqu'en 1945.
Voici ces articles transcodés à partir des archives du "Réolais".

I - La Réole, sous préfecture de Gironde (François Cantegrel)

II - Quand le tabac fermentait à la Réole (1908-1983) (Alexandre Georgeault)

III - Échouage du “Ville de La Réole” 

IV - La lumière électrique

V - L'éclairage de la Gare



I - La Réole, sous préfecture de Gironde

    En 1900, La Réole est sous-préfecture, ainsi que Bazas. Elle l'est restée pendant 126 ans, de 1800, date de la création des arrondissements(an VIII) de la République), jusqu'à la réforme administrative du gouvernement Poincaré (1926) qui en supprima une centaine.
    Qu'il s'agisse de la formation des découpages nouveaux, entre 1789 et1900, ou de leur révision en 1926, le cas de La Réole est un cas à part.
    Un ouvrage très récent (octobre 1999), publié et édité à Paris par Claude Martin, "Ces sous-préfectures oubliées" , fait état de ces particularités.  Article de François Cantegrel

Découper la Guyenne 

    “C'est (...) le 29 septembre 1789 que le comité de constitution de l'Assemblée Nationale présente une première ébauche de la nouvelle carte administrative du pays. Il avait divisé la Basse Guyenne en trois départements dont les chefs-lieux devaient être Bordeaux, Dax et Agen. Le Bazadais était compris dans le département de l'Agenais. 
    Ancienne capitale de “cité" gallo-romaine, évêché important, chef-lieu de sénéchaussée, siège de présidial, Bazas pouvait protester à bon droit (malgré sa décadence économique et démographique) contre la désinvolture avec laquelle on la traitait. De son côté, La Réole, cité la plus active du Bazadais, et qui pouvait s'enorgueillir, elle aussi, d'un passé glorieux, protesta énergiquement contre son rattachement à l'Agenais. (...) 
    Lavenüe (député de Bazas) présente au comité de constitution un plan qui divise la province en quatre départements au lieu de trois, donc. Il s'agit de ceux de Bordeaux (...), d'Agen (...), de Dax (...) et“ des Landes ” (...). 
    Aucune ville ne pouvait s'imposer indiscutablement comme chef-lieu du département “sans nom”, aussi la rivalité qui opposa La Réole à Bazas fut peut-être la cause principale de l'échec du projet.” (C. Martin, ouvrage cité, p. 22-23)
    Pourtant les Réolais et Bazadais avaient eu gain de cause sur un point : ils ne dépendaient pas d'Agen, mais de Bordeaux. Finalement, le Consulat créa, en 1800, les arrondissements, circonscription intermédiaire entre les cantons et les départements, à une époque où les trajets jusqu'à la préfecture étaient fort longs. Et, à la tête de l'arrondissement, les sous-préfectures et les sous-préfets. La Gironde, premier département de France par l'étendue, n'avait pas moins de cinq sous-préfectures: Blaye, Lesparre, Libourne, Bazas et La Réole.     Jugement de Salomon : faute d'attribuer une préfecture à l'une des deux, on dotait chacune d'une sous préfecture... 
    A La Réole, la sous-préfecture fut installée dans le prieuré bénédictin, récupéré par l'Etat en 1791 en tant que bien national. 

    Elle occupait le côté sud du cloître. Parmi les “locataires” du vénérable bâtiment, l'histoire a surtout retenu le nom du premier, Constantin Faucher, l'un des deux jumeaux. 
Le premier démissionne ; le dernier déménage 

    Ce que Claude Martin dit (ouvrage cité, p. 30) du célèbre jumeau est édifiant: “Le Sieur Faucher fit, dès 1803, détruire deux des quatre galeries du cloître (...). Il n'eut pas le temps de détruire les deux autres comme c'était son intention. Il faut dire que le sous-préfet vendait à son profit les matériaux ainsi “ récupérés ”. Les agents des domaines réussirent à mettre fin à l'entreprise. Le sous-préfet fut invité à présenter sa démission, ce qu'il fit immédiatement (dès 1803) en devenant probablement le premier sous-préfet démissionnaire de l'histoire
    Le dernier sous-préfet de La Réole s'appelle M. Botton... Nommé ici en 1925, il eut à fermer dès l'année suivante la maison que son lointain prédécesseur avait tenté de démolir.    Mais il n'eut pas à déménager très loin, comme bien des sous-préfets déchus. Cas presque unique parmi la centaine de suppressions de 1926, celle de la sous-préfecture de La Réole, en même temps que celle de Bazas, a eu pour effet d'en faire apparaître une à Langon. Comme en 1800, les deux cités rivales sont renvoyées dos à dos. Cependant, le nouveau sous-préfet de Langon n'est autre que M. Botton, qui eut donc à aménager ses bureaux à moins de vingt kilomètres de son précédent poste. 
    Comme il arrive parfois, le décret du 10 septembre 1926 n'était pas d'une clarté éblouissante. S'il prévoyait bien la suppression de la sous-préfecture de Bazas, nulle mention n'était faite de celle de La Réole. C'est ce qui explique, semble-t-il, les réactions mesurées des Réolais, à commencer par leurs élus. Bien sûr, ils relevaient que le canton de La Réole faisait partie du nouvel arrondissement de Langon, à côté de celui de Bazas.
    Le chroniqueur anonyme de l'Union (19 septembre 1926) fournit des explications à cette bizarrerie administrative : “L'anomalie du décret qui ne nous supprime pas ne peut avoir d'explications que dans l'inertie de nos mandataires d'une part et de l'autre dans la vigilance de nos voisins qui nous ont très habilement supplantés”.
    Et d'appeler à la formation d'un Comité de Défense des Intérêts locaux. En vain.
 
Protestation de la ville de La Réole 
    Quelques jours plus tard (26 septembre), l'Union donne un compte rendu du Conseil Municipal où “la Municipalité tout entière est disposée à protester par tous les moyens contre cette mesure arbitraire, protestation allant jus qu'à la démission collective si nécessaire". 
Avant de citer en entier la “protestation de la ville de La Réole”, portée à Paris par le Maire, Claude Martin (ouvrage cité, p. 400) revient sur la particularité du cas de La Réole. 
"Les édiles de Langon, bénéficiaires du transfert, ne veulent pas “jeter de l'huile sur le feu”.
    Un adjoint au maire de cette ville adresse, le 29 septembre 1926, une lettre à M. Grillon, maire de La Réole. L'auteur (agissant ou non pour l'ensemble de sa municipalité ?) dément que M. Papon, maire de Langon, ait effectué un voyage à Paris pour obtenir le transfert de la sous-préfecture de La Réole à Langon, comme M. Grillon le croyait. Il rappelle que ce n'est qu'à cause du décret du gouvernement, que Langon est devenue sous-préfecture et que cette décision a été prise sans que l'appréciation de M. Papon ait été sollicitée. 
    L'auteur ne se permet pas d'ajouter ce que les Réolais contemporains n'ont pas dû manquer de penser, à savoir que cet adjoint anonyme pouvait avoir été chargé de mentir à la place du maire... 
    Le maire ne s'avoue pas vaincu pour autant. “Jusqu'au 14 mars 1931, soit près de cinq ans après la suppression, M. Grillon adresse encore une lettre aux sénateurs de la Gironde et aux députés de l'Aquitaine. Prenant argument des conséquences néfastes du transfert pour la ville, il demande l'appui de ses correspondants pour réclamer le rétablissement de la sous préfecture...”(C. Martin, ouvrage cité, P. 401). 
    A cette date, Raymond Poincaré n'est plus Président du Conseil. A Paris, le gouvernement de la République a d'autres soucis. A Langon, le sous-préfet arrondit comme il peut les angles dans son nouvel arrondissement. A La Réole, sous le pont suspendu, la Garonne suit son cours. 
François Cantegrel


II - Quand le tabac fermentait à la Réole (1908-1983)
Un article de Alexandre Georgeault
Alexandre Georgeault nous a quittés le jeudi 29 mars 2012, à l'âge de 85 ans.

    A la sortie Est de la ville, en bordure de l'avenue Gabriel Chaigne (R.N. 113), de beaux et vastes bâtiments, abritent depuis novembre 95, les musées de La Réole (musée automobile, du matériel agricole, militaire et ferroviaire). Ils ont été créés par André Sagne, Réolais bien connu, dynamique et passionné qui a toujours fait preuve d'une activité débordante. 

“L'entrepôt” 
    Aujourd'hui encore, pour de nombreux Réolais, ces bâtiments sont “ l'Entrepôt” (sous-entendu “des Tabacs ”). C'est une appellation qui est restée dans les mémoires. Or les dénominations successives ont été “Magasin des Tabacs en feuilles" dans les premières années seulement, puis Entrepôt des Tabacs jusqu'en 1961, enfin “Centre de Fermentation des Tabacs”  jusqu'à sa fermeture en 1983. 
    Ces appellations n'ont modifié aucunement les missions de l'établissement à savoir l'achat, la fermentation, le stockage et les expéditions dans toute la France à la demande des manufactures. Ce centre était très important, il a traité jusqu'à 2000 tonnes en une année.
    Les retombées économiques furent considérables. 

Répondre au désir des planteurs 
    Avant la création de l'entrepôt de La Réole, les planteurs livraient leurs récoltes à Langon, ce qui n'était pas simple pour les cultivateurs des communes riveraines du Lot et Garonne.
    La distance était grande. En outre, pendant la dernière décennie du siècle dernier et au début de celui-ci, l'Etat accorda, à plusieurs reprises, des augmentations des droits de plantation. Le Réolais en fut grandement bénéficiaire. Le tabac était cultivé dans presque toutes les exploitations (elles étaient petites et nombreuses à cette époque).
    Les nombreux séchoirs que l'on voit encore dans nos campagnes en témoignent.
Pas tout à fait cependant ; beaucoup ont disparu du paysage, et certains de ceux qui résistent encore aux outrages du temps sont parfois dans un état de santé inquiétant. 
    Il n'y a plus de “médecin" pour veiller sur eux ! Les petites exploitations sont de plus en plus rares et les tabaculteurs de moins en moins nombreux : ils ne sont plus que 80 en Gironde. 
    Dans notre région, le tabac a longtemps été la principale source de revenus pour beaucoup d'agriculteurs. 
    Au tournant du siècle, l'augmentation des surfaces plantées imposait soit l'agrandissement de l'entrepôt de Langon, soit la création d'un entrepôt à La Réole. Les planteurs voulaient que soit retenue la deuxième solution et leurs organisations exercèrent de fortes pressions auprès des autorités de l'arrondissement de La Réole (député, sénateur, conseillers généraux, municipalité de notre ville). 
    Dès les dernières années du siècle dernier, les responsables prirent conscience de l'intérêt économique d'une telle création et œuvrèrent en conséquence. 

Une longue et douloureuse gestation 
    Les premières démarches auprès des pouvoirs publics furent effectuées par la municipalité de La Réole dès 1892. De très nombreuses suivirent. Le député Gabriel Chaigne et le sénateur Thounens intervinrent également.
    On fit valoir que 1700 planteurs étaient intéressés par cette création. 
    Mais l'Etat tardait à prendre une décision. Hésitant entre l'agrandissement de l'entrepôt de Langon et la création d'un établissement à La Réole, il faisait alterner le chaud et le froid, monter les enchères. 
    La ville de Langon, soutenue par le député Constant, de Bazas, hostile au projet de La Réole, s'engageait à supporter la totalité de la dépense inhérente à l'agrandissement de son établissement. Malgré les difficultés, le maire de La Réole, M. Perrein, ne baissa jamais les bras. Il fit nombre de voyages à Paris pour plaider le dossier auprès des ministres successifs et des personnalités influentes. Le député Chaigne et le sénateur de l'arrondissement ne restaient pas inactifs. Le combat fut rude et long. Finalement, l'Etat fit le choix de La Réole.
    La convention entre la ville et le directeur général des Manufactures de l'Etat fut signée le 4 novembre 1905. La Réole faisait don du terrain et mettait à la disposition du ministre des finances la somme de 150 000 francs au titre de sa contribution au financement des travaux.     Seulement 27 communes acceptèrent d'aider financièrement la ville. 
    L'adjudication eut lieu le 17 mai 1906. Après plusieurs années d'efforts, La Réole allait enfin avoir son “ Magasin des Tabacs en feuilles “ qui finalement fut terminé en 1907. 


Les premières livraisons 
    La première campagne de livraison dura du 9 janvier 1908 au 19 mars, au profit de 51 communes. Grande fut la satisfaction des planteurs : ils n'avaient plus besoin d'aller livrer à Langon dont l'entrepôt fut quand même agrandi. 

De l'achat à l'expédition 
    Après le triage par longueurs et couleurs, la confection des manoques (assemblage de 25 feuilles dont l'une servait de lien), la confection des balles (assemblage de 200 manoques), les planteurs livraient leur récolte selon un calendrier fixé par l'administration. 
Arrivée des balles...(collection. C Laroque)

    Suivant les années, la campagne commençait courant décembre ou début janvier et elle se terminait courant mars. 
    La matinée même de la livraison, le tabac était pesé, examiné en présence du planteur, par deux experts : l’un représentait l'administration, l'autre les producteurs. Chacun prélevait une manoque dans les balles pour déterminer contradictoirement la qualité de la récolte et arrêter un classement (A1, A2, B1, B2, etc...). A partir de 1959 fut accordée une prime au tabac léger, ce qui entraîna une modification des indices de classement: L1, L2 pour le tabac léger; P1, P2 pour le tabac nourri; PP1, PP2, PPK pour le tabac lourd. Ce classement transmis aussitôt à la comptabilité permettait à celle-ci d'établir le montant de la somme à payer.
    Le titre de paiement était remis le jour-même au planteur, en fait à celui ou celle qui était propriétaire de l'exploitation. Il y avait des satisfactions, il y avait des déceptions; certains planteurs estimant que leur récolte était sous-évaluée. 
    Mais bien sûr, la décision appartenait aux experts et à eux seuls. 
    L'expertise terminée, le tabac était transporté dans les salles de fermentation. En effet, après séchage les tabacs ne constituent pas encore une matière première directement utilisable en manufacture. Il est nécessaire de leur faire subir un traitement : la fermentation qui a essentiellement pour but de développer leurs qualités particulières et de rendre la conservation plus facile. Les méthodes utilisées varient en fonction du type de tabac. 
    Dans notre région on ne cultivaient que le Paraguay entrant dans les mélanges utilisés pour les Gauloises et le Scaferlati (tabac pour la pipe ou les cigarettes roulées à la main). 
    Et la fermentation du Paraguay se fait en masses
    Ces masses sont construites sur le plancher, elles se composent de plusieurs bancs construits côte à côte. La longueur des bancs est fonction de la largeur de la pièce : leur largeur peut aller jusqu'à 2 mètres pour une même hauteur. Dans ces bancs sont placés des tubes en bois contenant un thermomètre. La température ne doit pas dépasser 50°
    Pour éviter le dépassement de température, le banc est défait et un autre est construit. Les manoques du dessous passent dessus et celles de l'extérieur à l'intérieur. 
    Cette opération s'appelle le retournement, dont le nombre varie en fonction de plusieurs facteurs. Trois sont parfois nécessaires avant que la température ne se stabilise.
La fermentation peut durer de 2 à 3 mois. La construction des bancs, les retournements incombaient aux femmes. C'était un travail désagréable: chaque fois, il fallait secouer les manoques pour les aérer et les débarrasser des saletés. L'abandon du manoquage au début des années 70 a permis de monter et de retourner mécaniquement les bancs ce qui a simplifié le travail, mais hélas, entraîné une diminution sensible de la main-d'œuvre. 
    La fermentation terminée, le tabac était pressé, emballé dans les toiles, stocké et expédié à la demande. 

Un bon employeur 
    Il existait deux catégories de personnel : les permanents (ils avaient le statut d'employés de l'Etat) et les saisonniers
    Appartenaient à la première catégorie, l'entreposeur (chef de centre), le chef d'atelier principal, les chefs d'ateliers (3 à 4), les agents techniques (3 à 4 également) et les administratifs (peu nombreux). 
Entrepôt 56 Mmes Dubourg, Mongie...(collection. C Laroque)
Entrepôt 56 : Michel Rapin, Jean Artins...  (collection. C Laroque)

    Les saisonniers étaient employés en fonction des besoins. Les hommes, une trentaine, assuraient la manutention.
    Un petit nombre, payé par la fédération des planteurs, travaillait seulement pendant la période de livraison : il prenait le tabac sur le quai de déchargement pour le transporter dans la salle d'expertise.
    L'autre groupe, payé par la SEITA, assurait la manutention entre la salle d'expertise et les pièces de fermentation. On faisait également appel à lui pour le stockage et le chargement des wagons lors des expéditions. 
    Ces expéditions se faisaient à dates fixes. 
    Les femmes (environ une centaine) montaient les bancs de fermentation et procédaient au retournement. Certaines travaillaient seulement quelques mois, voire un mois, d'autres (un petit nombre) presque toute l'année. 
    Le centre avait la réputation d'être un bon employeur. A qualification égale, les salaires étaient nettement supérieurs à ceux pratiqués dans le privé et un acompte était versé le 15 du mois. 

Les retombées économiques 
    Cet établissement a grandement bénéficié à l'économie locale. Il assurait des revenus non négligeables aux planteurs dont profitaient le commerce réolais. Et, lors de la livraison de la récolte, ils mangeaient au restaurant (le repas était souvent payé par le propriétaire de l'exploitation). 
    Tous les saisonniers hommes avaient une autre activité. La plupart étaient agriculteurs.           Nombreuses aussi étaient les femmes ayant un emploi. Ainsi les salaires versés par l'établissement augmentaient les ressources des ménages dont bénéficiaient largement l'économie locale. 

Une mort programmée 
    Hélas le déclin du centre de fermentation a commencé dès le début des années 1970 avec la diminution de la production qui chutait d'une année sur l'autre de 10% en moyenne avant de se stabiliser à un niveau très bas. La mécanisation du travail liée à la fermentation a joué, elle aussi, un rôle important. 
    Il en a résulté une diminution progressive de l'activité et du personnel.
    La dernière récolte livrée a été celle de 1982 et l'établissement a fermé définitivement en 1983 au profit de celui de Langon. Ainsi ce centre qui avait tant apporté à l'économie locale, succombait, terrassé par l'évolution du monde agricole, la mécanisation et la nouvelle politique de la SEITA, en recherche constante de compétitivité, qui fermait petit à petit ses centres.
    Le progrès est parfois cruel. 
A. Georgeault 


Elian Crampes
En ce qui concerne l'entrepôt des tabacs, j'ai travaillé en tant que saisonnier pendant 30 années, trois mois par an, décembre, janvier février. J'ai embauché à la Réole de 1971 à 1983 et à Langon de décembre 1983 à la fermeture en 2001.
Langon a été le dernier centre de stockage et de fermentation à fermer en France.
Les planteurs avaient leurs propres établissements pour réceptionner et acheter le tabac aux planteurs et ensuite il était transporté au centre de Langon. Nous recevions tout le tabac de la moitié sud de la France.
Actuellement il ne reste que 4 producteurs en Gironde qui produisent du tabac blond. 


En 1995 André Sagne reconvertit l'immense bâtiment en Musée de l'Automobile
Le musée ferme en 2006.
Le contenu du musée est vendu aux enchères



2009 - 41 appartements dans l'ancien musée.
La société Les Cuisines AS, a revendu cet immense immeuble, à un particulier
Une quarantaine d'appartements de 120 à 200 m², vont y être installés.
L'Atelier d'architecture Baobab, de Bordeaux, assure la maîtrise d'œuvre du «Clos du Musée»

2012 - Marché Fermier : organisation du marché nocturne ce samedi 25 août dans l’ancienne manufacture de tabac  Reconversion réussie pour la manufacture

Avril 2012 : Article de Christo Laroque
Défilé...
Sacré Lydie ! 
Elle te fait des trucs incroyables !
Dans un ancien entrepôt de tabacs d'un village de 4.000 habitants ! En pleine cambrousse !
Non seulement les gens se pressent sur cinq rangs et cinquante mètres pour applaudir, mais elle t'habille d'un coup de patte les Réolais par générations entières! Grand-mère, mère et fille défilent, mari et femme, ados et fillettes se baladent, à l'aise, portant la mode Carpe Diem sous les projecteurs... Pas de chichis, pas de mannequins figés dans des attitudes étudiées.
On est là pour voir ce qu'on pourra porter tous les jours et ça enlève le côté guindé de ceux qui se prennent trop au sérieux. Pari gagné : on ira dès cette semaine au magasin de la rue Armand Caduc, jeter un coup d'œil à la petite robe sixtie's en couleurs parce qu'on sait qu'on pourra la mettre, même à La Réole, même ailleurs!
    Et le monsieur au premier rang a déjà presque sur le torse la chemise de lin blanc qui lui a tapé dans l'œil! Je le sais : je l'ai vu... La Réole défile pour la mode, et en plus on connaît tout le monde! Magie de la rencontre, du lieu, de la convivialité et de la simplicité. Après, on mange et on boit en qualité! Et, mecs et nanas mélangés, devinez quoi : on parle chiffons! Même dans les années 50 personne n'aurait osé faire ça! Et les serveurs qui amènent le punch et les verrines ne sont même pas en smoking! Inutile, ça ne pourrait que casser l'ambiance «bon-enfant»...et d'ailleurs il y en a au moins deux qui n'entreraient plus dans leur costume de mariage! Mais après avoir vu ça ils sauront où aller pour se fringuer... 
«Carpe Diem», ça veut juste dire que le moment présent a un avantage sur tous les autres:il nous appartient.
    Et ça signifie aussi qu'une femme qui en a dans la tronche peut cueillir le jour pour l'offrir à ses contemporains, afin qu'ils se revêtent de sa beauté. Il est plus de onze heures du soir et on discute encore. Il n'est pas impossible non plus que samedi soir Lydie soit parvenue à apprivoiser et à cueillir aussi la nuit..
    Aujourd'hui, l'ancienne manufacture est utilisée pour des événements festifs ponctuels et à partir du mois d'octobre 2014, elle va devenir un lieu de «coworking»: plusieurs entreprises vont s'y installer pour travailler dans un espace de travail partagé et collaboratif.

2014 : L'ancienne manufacture de tabacs s'est reconvertie sous l'impulsion de l'association «Manufacture et Cie» en un haut lieu d'exposition pour un marché des créateurs mais aussi culinaire avec la gastronomie.

2016 : Arrivée d'entreprises : Champ de Pub, en décembre 2014 + Solutions Natures, l'INSUP, (organisme de formation), l'ADAPEI, (personnes en situation de handicap), l'association Reliance, (Développement personnel). un cabinet d'infirmiers, une entreprise de construction et d'assainissement.

2018 : Huit entreprises installées ces dernières années. Véronique Booker, chargée de la commercialisation et de la location des bureaux, indique qu'il ne reste que « 40 m² à louer ».
Des travaux ont été entrepris par la SARL Cedreloup pour remettre en état certaines parties du lieu. 


III- Échouage du “Ville de La Réole” 

    La Garonne était un fleuve très fréquenté au début du siècle, le “Ville de La Réole", qui effectuait le transport de marchandises La Réole-Bordeaux, faisait partie de cette flotte.
Nous relatons aujourd'hui son échouage et son renflouement sur les quais de La Réole en 1907. 

    Dans la nuit du samedi 6 au dimanche 7 avril 1907, le bateau à vapeur“ Ville de La Réole”, appartenant à M. Brassens et faisant le service de marchandises entre La Réole et Bordeaux, s'est échoué à quai. On avait commis l'imprudence de l'amarrer trop court ; les eaux ayant baissé, le bateau s'est couché sur le flanc. Il avait encore à bord une partie de sa cargaison qui a été perdue ou bien avariée. Toute la journée de dimanche, on a procédé au sauvetage et nombreux étaient les curieux qui assistaient à cette opération. 
    Bien que nous ayons eu cette semaine une  petite crue de la Garonne, on n'a pu encore le renflouer. Ce travail ne pourra avoir lieu que dans quelques jours avec des éléments venus de Bordeaux. 

Bateau échoué 
    Le vapeur, “Ville de La Réole", qui s'est échoué à quai dimanche dernier, ainsi que nous 
l'avons déjà annoncé, est toujours dans la même position, le niveau de la Garonne étant trop élevé pour permettre à l'entreprise des opérations de renflouement.
 
Opération de renflouement 
    Le remorqueur n°2, un chaland et un bateau de service de l'administration des Ponts Chaussées apportant le matériel nécessaire au renflouement du vapeur “Ville de La Réole" échoué à quai, sont arrivés le mercredi 24 avril 1907. Les opérations préliminaires ont aussitôt commencé ; la pose des chaînes qui doivent servir à redresser le bateau avant de le soulever, paraît devoir être longue et difficile étant donné la nature du lit de la Garonne où de nombreux piquets empêchent le glissement des chaînes. Le scaphandrier Deubagnet fait partie de l'équipe envoyée par l'administration.

Premier échec 
    Les opérations de renflouement du vapeur “Ville de La Réole” n'ont pas réussi dans la première partie de leur exécution. 
    Le jeudi 3 mai 1907, une manœuvre va être tentée qui donnera, il faut l'espérer de meilleurs résultats. Il s'agit de fermer toutes les ouvertures de vapeur et de pomper l'eau contenue à l'intérieur. Le bateau ainsi allégé se relèverait en partie de lui-même; des palans feraient le reste.

Renflouement réussi 
    La deuxième tentative de renflouement du vapeur “Le Ville de La Réole ", ce jeudi 3 mai, a parfaitement réussi. Le scaphandrier Deubagnet, énergique et adroit autant qu'intelligent, a bouché toutes les ouvertures du bateau qui a été rapidement aidé par une pompe à grand rendement.
    Le bateau, une fois redressé, a été réparé provisoirement et conduit à Bordeaux où il sera mis en chantier de réparations, avant de reprendre ses activités de service de marchandises entre La Réole et Bordeaux.

Le "Ville de La Réole"
    Le bateau de transport à  vapeur “ Ville de La Réole “ qui, on se le rappelle, resta longtemps échoué à  quai, où il fut renfloué à  grand renfort de matériel, est devenu la propriété d'une société composée de MM. Boyer, Lecourt et Grillon de La Réole, qui l'a fait remettre complètement à neuf, pour reprendre le service régulier des marchandises entre La Réole et Bordeaux.
    Dimanche 1er décembre 1907, vers 6 h 1/2 du soir, le vapeur faisait tapageusement sa rentrée dans les eaux de La Réole. Les pétards, bombes et fusées signalaient son arrivée, tandis que le bateau évoluait lentement dans la nuit, éclairé de ses feux multicolores.
    Un public nombreux assistait à l'atterrissage et le soir une fête intime réunissait le personnel en un banquet où on a copieusement fêté le retour du bateau à la vie commerciale.

IV - La lumière électrique 
    Dès son arrivée à La Réole, la lumière électrique fut source de conflits. On en était aux balbutiements de l'électricité qui soulevait beaucoup d'inquiétudes chez certains Réolais de l'époque. En 1907, partisans et adversaires de la lumière électrique s'affrontaient par journaux interposés. 
L'Union s'en était fait largement l'écho. Il nous apparaît intéressant de publier in-extenso quelques articles de l'époque relatant l'arrivée de l'électricité aux deux cafés du Rouergue, pendant les fêtes de ce quartier et à la gare de La Réole. 

L'Union du 30 mai 1907 
La lumière et les contribuables 
    C'est sous cette rubrique "La lumière et les contribuables” que le correspondant du journal “La France du Sud-Ouest” du samedi 25 mai 1907 raconte (oh! sans méchanceté) une petite histoire d'électricité qui n'est qu'une diatribe de plus contre la municipalité de La Réole. 
    Évidemment, on ne peut se fâcher en lisant les balivernes qui sont étalées dans les colonnes de ce journal et même les adversaires du maire, habitant le Rouergue, ont dû sourire en songeant combien le parti pris peut aveugler ceux qui ne veulent pas voir. 
    Mais, en dehors du faubourg du Rouergue, beaucoup de personnes peuvent prendre à la lettre les affirmations du correspondant de ce journal, et il est bon de leur faire toucher du doigt un fait qu'ils ignorent, mais qui montrera la bonne foi de l'article. 
    A propos de la fête du Rouergue de 1905, La France du samedi 25 mai 1907 dit : 
Le café Pareau possédait une installation fixe et éprouvée, utilisant l'énergie électrique conduite au Rouergue par une canalisation installée pour longtemps, c'est-à-dire sérieusement. Aussi, ce soir-là, le soir de la fête, la municipalité, prévoyant que l'énergie électrique produite par le câble conducteur de l'usine du Rouergue serait insuffisante en raison de la quantité de lumière consommée chez les particuliers, et par exemple dans les deux établissements principaux, donnant individuellement une fête ; la municipalité fit procéder à l'installation hâtive d'un câble conducteur volant devant fournir, au café voisin, c'est-à-dire à Mme Amoureux, établissement de la Bastide, la quantité de lumière nécessitée par la grandeur de sa maison, de ses jardins, et surtout par l'éclat qui devait obscurcir la gloire du pauvre café voisin". 
    Vous avez bien lu, le café Pareau possédait une installation fixe, éprouvée, sérieuse. Et bien, prenez le contraire, et vous serez dans la vérité. Avant ce jour de fête, aucune lampe électrique n'avait jamais brillé au café Pareau, tandis que Mme Amoureux possédait, la première au Rouergue, et depuis longtemps, installation fixe et éprouvée dont il est parlé. 
    Après cela, jugez du reste de l'article, et comprenez, si vous pouvez, comment le “parti politique" qui voulait favoriser Mme Amoureux ne lui fournit pas, ce soir-là, la lumière dont elle avait besoin pour écraser l'établissement rival, celui qu'il fallait enfoncer par esprit politique et qui fut, dit “ La France”, resplendissant de lumière. 
    La réalité est plus simple : sans y chercher la politique, nous devons faire connaître la vérité, en rétablissant les faits. 
Mme Amoureux, abonnée au service d'électricité de la ville, avait déjà utilisé chez elle la lumière électrique pour la fête de 1904, et le résultat avait été des plus brillants tant au point de vue de la lumière que du succès. Quelque temps avant la fête de 1905, M. Pareau, maître d'un établissement non abonné à la lumière de la ville, demanda une concession de quelques jours, sans doute pour rivaliser avec l'établissement Amoureux qui, l'année précédente, avait obtenu les faveurs du public. 


    M. le Maire eut, selon nous, le tort de consentir à cette concession provisoire, car les câbles conducteurs, même supplémentaires, furent insuffisants pour le nombre considérable de lampes installées. Un seul établissement eût dû être éclairci : l'abonné. 
    S'il en eût été ainsi, le procès qui vient de se terminer par la condamnation partielle de la ville (et qui, oh! dérision, a été intenté par celui des deux établissements que “La France " désignerait comme l'ami politique de la municipalité), n'eût pas lieu. Mais alors, l'établissement Pareau n'ayant pas eu de lumière, ses amis eussent crié : "À l'arbitraire ! à la partialité!” 
    Telle est la vérité dans sa simplicité; elle se réduit à une question de boutique. 
La France” a entrepris depuis longtemps une campagne contre la lumière électrique et y mêle la question politique. Tous ses efforts pour envenimer la querelle n'y réussiront pas et elle n'empêchera pas les demandes de concessions d'électricité de devenir chaque jour plus nombreuses, ce qui est la preuve manifeste de son peu d'influence et du mal-fondé de la guerre qu'elle fait à la municipalité. 
    On aurait pu s'en arrêter là ! Mais non bien sûr ! Partisans et adversaires de la municipalité, ont continué à se chamailler par articles de journaux interposés et finalement la conclusion de cette affaire (si on peut appeler cela une affaire !) sera livrée dans l'Union du 2 juin 1907 par un dernier article du rédacteur à l'encontre du journal “La France”: 
A “La France" 
vous leur fîtes seigneur 
en les croquant beaucoup d'honneur 
    “La France” se sert à notre endroit d'une appellation qui n'a rien pour nous déplaire et qui nous fait beaucoup d'honneur, le "journal officiel de la municipalité" dit-elle en parlant de l'Union !
    Certes, c'est là un titre que nous ne dédaignerions pas d'inscrire en manchette, s'il nous était décerné par d'autres. Néanmoins nous la remercions de la petite réclame qu'elle nous fait ainsi inconsciemment. Malheureusement le restant de l'article n'est pas à l'avenant et nous lisons quelques lignes plus loin, par exemple, "mieux vaut un sage adversaire qu'un maladroit ami”. Or, dans l'espèce, le sage c'est lui, le correspondant, et le maladroit, c'est nous; trait charmant de modestie et qui peint bien l'homme. 
    Mais pour revenir à l'affaire de lumière, nous constatons avec plaisir que notre contradiction nous donne satisfaction sur le seul point que nous avons discuté, à savoir que l'établissement Amoureux, possédait l'installation dite sérieuse, fixe et éprouvée et non pas l'établissement Pareau, comme il était écrit dans “La France”. Dès lors, le premier article de ce journal tombe de lui-même et nous arrivons à notre conclusion que la politique n'avait rien à voir dans cette affaire d'éclairage d'établissements rivaux. 
    Quant au procès qui vient d'être jugé et où il a été question d'insuffisance de lumière, il est la condamnation des adversaires de l'éclairage électrique, qui, par esprit de politique, critiquèrent, dans une mémorable séance du Conseil municipal, le projet d'installation de la municipalité qui, à leurs yeux, était trop fort, trop grand et trop beau pour La Réole. 
    Nous, Réolais de cœur, qui avons fermement soutenu la municipalité sur la question de la lumière, nous n'avons pas oublié le temps encore rapproché où, à la date exacte que nous tenons aujourd'hui, les valets de ville décrochaient nos modestes quinquets à pétrole pour les remiser dans les greniers de l'hôtel de ville, laissant ainsi à la lune et jusqu'au mois de septembre le soin de nous éclairer à l'occasion.
    Aussi nous remercions une fois de plus la municipalité Perrein de nous avoir doté de cette brillante lumière, qui sera certainement sa plus belle œuvre, à la faveur de laquelle nous pouvons circuler en toute sécurité et aller au besoin le soir, jusque sous le hall de “La France”, lire, en fumant un petit londrès, un journal, fût-il le plus mal imprimé.” 



“Le Réolais" le jeudi 23 décembre 1999 
“Malgré ces querelles, le progrès était en marche et les cafés Pareau, Doux, Girault, La Bastide, et bien d'autres, ont fait la renommée du quartier du Rouergue... et aujourd'hui force est de constater que l'énergie électrique est partout, qu'elle est devenue nécessaire et qu'elle rend un maximum de services... mais, pendant ce temps-là, le Rouergue ne possède plus de cafés ouverts à tous et ça... c'est vraiment dommage!” 


V - L'éclairage de la Gare

Après l'article, publié la semaine dernière, concernant la lumière électrique et son arrivée aux cafés du Rouergue, voici celui concernant l'éclairage de la gare qui met toujours en évidence l'affrontement des partisans et adversaires par journaux interposés. 

6 Janvier 1907 
    La “France du Sud-Ouest” se fait l'écho de plaintes au sujet de l'éclairage de la gare et ce n'est pas la première fois qu'elle bat cette corde. Comme elle, nous partageons cette manière de voir et nous trouvons extraordinaire que la Compagnie du Midi ne sente pas la nécessité de rompre avec de vieilles traditions et ne cherche pas à améliorer cette situation. Éclairer la gare est indispensable, mais la bien éclairer est utile et nécessaire. On évite ainsi bien des accidents et elle devrait savoir ce que ça coûte, ne serait-ce que le procès Dentière. 

    Mais là où nous ne partageons pas la manière de voir de ce journal où plutôt celle de son correspondant, c'est lorsqu'il semble vouloir faire retomber la faute de cet état de choses sur l'administration municipale. 
    Le soin d'éclairer la gare incombe à la Compagnie et non à l'administration municipale.
Si la gare n'est pas bien éclairée, c'est donc la faute à la Compagnie. 

    La ville, à grands frais, a établi l'électricité. Déjà un grand nombre de maisons sont éclairées par ce procédé et tous les jours on opère de nouvelles descentes. Elle a un tarif uniforme pour tout le monde. S'il était exagéré, on ne verrait pas cette lumière se répandre d'une manière aussi suivie. 

    Faudrait-il à la Compagnie un tarif spécial et pour elle baisser les prix ? Ça nous paraîtrait assez singulier. Nous connaissons en ville bien des maisons qui ont un nombre d'ampoules au moins égal sinon supérieur à celui que pourrait prendre la gare, et ces maisons sont soumises au tarif commun. Si on faisait des faveurs à la Compagnie, elles ne manqueraient pas de se plaindre et elles auraient raison. 

    Nous félicitons M. le Maire de se tenir ferme et personne ne pourra le blâmer de mettre toute son énergie à défendre les intérêts de la ville qu'il administre avec tant de dévouement et de zèle. 

    S'il avait deux poids et deux mesures, s'il favorisait les gros au détriment des petits, on lui tomberait dessus à bras raccourcis et on aurait raison. Il ne commettra pas cette faute. Que la Compagnie se le tienne pour dit, et si elle veut satisfaire les voyageurs et avoir sa gare bien éclairée, qu'elle s'incline devant les faits acquis. Tout le monde y trouvera son profit. 

    Ce même journal se plaint de la malpropreté des trottoirs et en attribue la responsabilité au manque absolu d'édicules *.
Il semble également en faire retomber la faute sur l'administration.

    Il serait bien aimable de nous signaler les endroits où, dans nos rues étroites, on pourrait placer ces édicules et de s'informer auprès des propriétaires s'ils laisseraient adosser à leurs mai sons des foyers d'infections. 
La critique est aisée, mais l'art est difficile. 
La polémique continue au sujet de l'éclairage de la Gare 


    Dans notre édition du 6 janvier 1907, nous avons parlé de l'éclairage de la gare au sujet de deux articles parus dans la “France du Sud-Ouest” et, comme ce journal, nous avons regretté que notre gare ne fut pas mieux éclairée. 

    Le correspondant de ce journal semblait insinuer qu'il y avait de la faute de l'administration municipale; que la municipalité aurait dû faire des concessions. Nous avons trouvé ce procédé mauvais et nous avons soutenu qu'il existait un tarif et que ce tarif devait être égal pour tout le monde, aussi bien pour les gros que pour les petits. Voilà le résumé de notre article. 

    Le correspondant de “La France” prétend aujourd'hui n'avoir jamais demandé de concessions. Qu'on en juge par l'extrait suivant de l'article paru dans le numéro du 29 octobre dernier. Après avoir rendu le conseil municipal responsable dans une certaine mesure de “l'obscure clarté" de la gare pour n'avoir pas voulu accorder une concession raisonnable à la Compagnie du Midi pour la fourniture de l'électricité, il ajouta “Cette parcimonie nous étonne étant donnés les bénéfices considérables que l'entreprise d'éclairage procure à la ville. Aussi avons-nous le timide espoir que la municipalité interviendra dans cette importante question et qu'avec la générosité qui la caractérise elle offrira ses chers lampions à la Compagnie du Midi”. 

    Oui ou non, est-ce demander une concession ? Oui, certes, et cela ne fait de doute pour personne. A qui la demande-t-on ? À la municipalité. 
La municipalité est une collectivité et dans une collectivité, c'est toujours à la tête qu'on s'adresse. Ici, la tête c'est M. le Maire, voilà pourquoi nous ne l'avons pas mis en cause et nous avons pris sa défense. 

    La querelle que nous cherche le correspondant de “La France" ne tient pas debout. Il a cru devoir l'agrémenter de quelques... aménités à notre adresse. Ces... aménités ne nous touchent pas, nous n'en avons cure. Elles partent de trop haut pour arriver jusqu'à nous. Nous n'avons jamais, nous, rêvé de nous abriter sous la coupole du Palais Bourbon !!!
Le café devant la Gare (concession tenue par Valmy Chardon) collection Daniel Outteryck

17 janvier 1907
    Toujours l'éclairage de la Gare 
Le correspondant de “La France du Sud Ouest” a un véritable talent : celui de déplacer les questions. 
L'autre jour, il soutenait qu'il n'avait jamais demandé à la municipalité et, par suite, au maire, de faire des concessions à la Compagnie du Midi pour l'éclairage à l'électricité de la gare. Nous lui avons démontré par A + B qu'il avait tort et, à l'appui, nous avons donné un extrait de sa correspondance. 
Devant cette preuve irréfutable, il vire de bord et prétend que nous nous fâchons. Il a même recours à Rabelais qui doit se trouver bien étonné de se voir mêlé à cette sauce. 

    De colère, chez nous, il n'y en a point ; nous avons répondu du tac au tac et voilà tout. 
A bout d'arguments, il revient aux édicules. Il se complait tellement dans cette question qu'il entre dans les détails peu poétiques et encore moins bien odorants. 

    Quand il aura répondu à notre invite et qu'il nous aura dit quels sont les propriétaires qui subiront sans déplaisir ces édicules à côté de leurs maisons et qui préfèrent leurs senteurs nauséabondes aux parfums d'Arabie, nous courberons la tête. Nous plaindrons ces individus dont l'odorat est oblitéré, mais, nous, nous aimerons toujours mieux le parfum des roses. 

Cinq ans plus tard 
Dimanche 4 février 1912 

A la Gare de La Réole
 

Nous croyons savoir que la Compagnie du Midi, cédant au désir qu'a maintes fois manifesté la population réolaise, par l'intermédiaire du Conseil municipal, relativement à l'éclairage défectueux de la gare de La Réole, vient d'entrer en pourparlers avec l'administration municipale pour faire poser une quarantaine de lampes électriques. Cette amélioration depuis longtemps désirée sera favorablement accueillie. 

* Edicule : Petite construction placée sur la voie publique (toilettes...) 

Dans l'agenda de Jean, article paru le 19/11/2020   

Le 3 mai 1875: allé à la commission chargée par le Conseil municipal de trouver des emplacements pour lieux publics. Je suis chargé d'étudier un petit projet.




 


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