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Souvenirs de Jean Poujardieu né à La Réole le 10/11/1926, décédé à Mérignac le 07/07/2008

Souvenirs. Transmis par sa cousine Liliane Grillon 

Je me demande encore pourquoi ma première photo n'a pas été faite par le photographe familial, Mr. Augeyrolles, couché à plat ventre et nu comme un ver, mais réalisée par un certain Mr. Bonhomme à Bordeaux, assis dignement et affublé d'un péplum qui cache que j'étais un garçon. 


Je devais avoir un an, et les souvenirs de ma tendre enfance ne sont plus vraiment très nets. Ils ne reviennent à ma mémoire que vers l'âge de 5 ou 6 ans. 

La famille Poujardieu habitait le Rouergue, quartier de La Réole, séparé par la Garonne, mais relié par le pont suspendu. La descente desservait, à l'est, la route de Fontet, à l'ouest la route d'Auros. Le quartier : une longue route droite qui d'est en ouest de la Madone au Marégraphe, quittait à angle droit le bord de la Garonne pour s'enfoncer dans la campagne. 

À l'est donc, à la Madone, était érigée une grande statue de la Vierge où s'attardait en cantiques et prières, la procession des rogations conduite par Mr. le Curé afin de favoriser le climat pour de meilleures récoltes, poursuivait sa route par le chemin du Bigaïre en bénissant les champs et les vignes. 

Pour revenir en pays habité depuis la Madone, il fallait passer au coin de la route, devant la belle maison de Mme Courtois, où, pour la fête du Rouergue, nous allions préparer des guirlandes en découpant des papiers de toutes les couleurs que nous collons sur une ficelle avec de la colle faite d'eau et de farine ; puis devant celle de Mr. Mau, l'instituteur, celle de Béguier, le plâtrier, avant d'arriver devant la belle maison de Mlle Amoureux et son imposant magnolia. Puis, face au pont, se trouvait le café-épicerie Pareau, bien placé pour les gens qui cherchaient leur route, ne sachant pas s'il fallait aller à droite ou à gauche. 

De l'autre côté de la route, côté Garonne, c'était l'épicerie Germaine Moliner, puis le salon de coiffure de Séverin où je subis de longues attentes, les enfants passant toujours après les hommes. Passé la ruelle qui menait à la Garonne et à l'Aviron Réolais, c'était Hôtel-restaurant de la Bastide. Encore deux maisons, bâties en hauteur, et se présentait la digue qui nous protégeait des inondations. 

La partie de la rue ouest, route d'Auros, était davantage notre quartier. Côté Garonne, il y avait l'épicerie-articles de pêche et de chasse, de Mme Petiteau, avec son mari professeur d'Espagnol, puis la couturière Mme Dulin, la maison de Grand-Père Mathieu, le tabac-buvette de Mme Doux où chaque semaine j'achetais Tarzan magazine, la grande maison de Mr Duzan et son puits où l'été j'allais chercher l'eau fraîche pour les repas, un grand jardin, puis la maison Plateau, la grande maison Boutin, le passage donnant l'accès à la digue, la petite maison en briques rouges de Mme Garbay contiguë à celle des Canteranes, enfin c'était le séchoir à tabac de Grand-Père, l'atelier de sabotier de mon père, le jardin familial et celui de notre locataire avec les toilettes doubles en planches sous le noyer. Encore deux jardins et c'était le haut de la côte et la digue. 

Après quoi les champs, et de ce côté la villa de Mme Lanoire occupée par un scieur de long, et, revenant vers le pont, la maison Poujardieu avec la ruelle desservant les maisons Darcos, Sausaie, Berthon, le chai de Mr Boutin sous la maison des Denaules, le hangar de Mr Boutin et ses écuries. 

Sur la rue, Fléchaud "came de boy", (jambe de bois remplaçant celle perdue à Verdun pendant la guerre), les écuries et le tailleur Picon, la belle maison des Lauzun, maquignon, puis l'échoppe des Cazemajou, Clerdan, quelques maisons en retrait de la route et enfin la pharmacie Bernard où travaillait Tantine, puis le passage qui rejoignait le chemin du Bigaïre et les terres agricoles et desservait en même temps quelques habitations.
Voilà fait le tour de mon quartier natal. 

À cette époque, 1930, ma mère Yvonne, mon père Marcel, ma sœur Lucette, tantine Adrienne et moi-même formions la famille du 28, route d'Auros

Épicerie Poujardieu jusqu'en 1960

La maison était composée de l'épicerie de ma mère, d'une salle à manger-cuisine-séjour et d'une souillarde attenante, et, à l'étage, la chambre de mes parents donnant au nord sur la rue au dessus de l'épicerie, puis la chambre de ma sœur, un couloir central séparant la chambre de Tantine. Ce couloir était assez large pour y installer à l'étroit un lit napoléon lorsque j'ai été assez grand pour ne plus coucher dans la chambre de Tantine. 

J'étais pourtant bien dans la chambre de Tantine amputée d'un coin pour le passage de l'escalier, mais ce qu'il en restait devant la fenêtre, laissait place à mon petit lit. Cette chambre était douillette et d'autant plus qu'un lit et une armoire en merisier aux formes arrondies étaient venus remplacer les vieux meubles.. 

La cheminée derrière la tête de lit entretenait l'hiver une douce chaleur, grâce à la cuisinière en fonte du rez-de-chaussée. Cette magnifique cuisinière avait été fabriquée par Jean Dencausse, époux de Tantine Henriette, la sœur de Maman. 


La famille devenait complète lorsque mon grand-père paternel Mathieu arrivait le midi et le soir pour prendre ses repas à la maison, accompagné jusqu'à mi-route par sa chatte Isabelle, et portant dans les poches de sa redingote noire, un Frontignan du vin de sa vigne. Il habitait au n°5 en allant vers le pont. 

La maison était tout le temps en mouvement par le passage des clients de l'épicerie. Elle était en retrait de la route de 5 ou 6 mètres, pour laisser place à un parking en terre battue, limité à l'est par une borne en pierre et à l'ouest par le mur derrière lequel se trouvait le jardinet et la terrasse de la maison de Lucia, notre locataire. 

Chère bonne Lucia, grosse dame déjà bien âgée avec de grands poils blancs parsemant son visage, et qui m'a tant gâté. Elle travaillait à l'entrepôt des tabacs et me ramenait souvent une friandise qu'elle disait avoir trouvée dans une manoque, ensemble de feuilles d'un pied de tabac. 

Cher fond du Rouergue de mon enfance où je connaissais chacun et pour qui j'étais Jeannot.     Toutes les nouvelles, tous les potins, les problèmes des uns et des autres, du quartier et de La Réole, s'échangeaient à l'épicerie. Pour ses clients, ma mère avait une situation élevée par rapport à la plupart d'entre eux, ouvriers, petits employés, femmes de ménage, retraités, situation d'autant plus élevée derrière son comptoir surélevé d'une marche. Une bonne partie de sa clientèle faisait marquer sur le grand livre de comptes noir aux lignes bleues, et la paye de fin de mois rétablissait les comptes, sauf pour quelques uns qui avaient toujours un malheur en réserve pour repousser le règlement.      Mérotte craignait dès l'ouverture le matin que son premier client n'achète à crédit, car pour elle, il en serait de même pour tous les autres, mais c'était plus une question de calendrier qu'un mauvais sort.      Lorsque les gitans passaient avec leurs carrioles bariolées tirées par des chevaux faméliques, chacun les surveillait et, dans les campagnes, restait aux abords des poulaillers et des clapiers. Quand ils venaient à l'épicerie, j'étais mobilisé pour les observer car ils avaient la main leste, au moins de réputation.      On entrait de plain pied dans les 28 m2 du magasin, en face, une large marche surélevait le plancher du fond et de l'appartement. C'est sur cette espèce d'estrade que se trouvait le grand comptoir gris où ma mère servait ses clients.     Mon enfance s'est écoulée heureuse entre l'affection familiale, l'école, et les jeux avec les copains.      Le plus vieux, Popol Saussaie, toujours prêt à faire les quatre cent coups et les pires bêtises. Les frères Plateau Georges et André que l'on surnommait Guitou et Dédé ou kunkun car lorsqu'il venait à l'épicerie et qu'il ne voyait personne, il criait, "ya kunkun? “     Souvent les cousins Jacky et Marcou Pareau venaient nous rejoindre, puis Claude et Claudette Bordes, nos nouveaux locataires depuis le décès de Lucia, Saint-Espès devenu plus tard gendarme comme son père, mais colonel, Joussonne, Jeannot et Guitou Cardonne, les filles, plus âgées, Lucette, Linette Martin, Linette Clerdan, et j'en oublie. 

Jean 5e (croix) -1932- Mme Dieulivol

 Pour l'Ascension :      
10 heures, se préparait au bout des quais la procession sur l'eau qui allait pendant une demie heure, sous la conduite du curé, accompagné par ses paroissiens les plus fervents, bénir les eaux de la Garonne et, je suppose, les poissons les plus croyants, sur un gros bateau venu à cette occasion.          Le passage d'un cirque n'était pas le moindre événement, chaque année, PINDER, AMAR ou BOUGLIONE nous rendaient visite, des quais où était installé le chapiteau, partait la cavalcade vers tous les quartiers de la ville, parfois un clown s'en détachait pour venir déposer une affiche sur la vitrine de l'épicerie, ce qui nous donnait droit à un billet à tarif réduit.

Régulièrement, mon père m'y amenait et j'étais fasciné par le spectacle, avec souvent de grandes vedettes telles que le lutteur Rigoulot ou une championne de natation évoluant dans un aquarium. Reconnaissant dans un numéro de clown, celui qui était entré à l'épicerie, je me sentais tout fier d'avoir eu la visite d'un artiste. 

On ne manquait pas de distractions à La Réole, les courses de chevaux étaient importantes et le dimanche de l'Ascension voyait défiler un long ruban de spectateurs venant de la ville, passant devant la gare, pour descendre vers l'hippodrome de Mijéma, nous y allions parfois en famille, toujours avec mon père. Agrémenté de deux tribunes sous lesquelles les joueurs allaient prendre leurs paris, le terrain de course, grande boucle encadrée de barrières était parsemé d'obstacles, haies, fossés et murs où se déroulaient les épreuves, de trot, galop, sauts, auxquelles participaient les cavaliers des Gardes Mobiles de Frimont et les jockeys des villes avoisinantes.

Tribune de Mijéma ( de gauche à droite : Monique Becquet - fille d'Ernest ( maison familiale de Bagatelle, située à droite en montant vers Frimont); son époux André Eyrin ; Geneviève Fauchez et Jacqueline Fauchez). Année après la guerre.

    C'était aussi l'occasion de voir fleurir sur la pelouse les chapeaux et les belles robes des Réolaises qui nous promettaient l'été. Une année, un événement particulier s'était produit : apparu dans le ciel, un planeur, longue poutre de bois surmontée de grandes ailes, son pilote assis dans un siège en osier à l'avant, effectua quelques circonvolutions avant de poser son engin au milieu de la pelouse, c'était Mr Renaud, Président de l'aéroclub qui venait de réaliser cet exploit. 

Planeur : En 1927, Irène Fauchez - 4 ans - avait accompagné son papa à l'aérodrome de Floudès. Elle raconte qu'on lui avait demandé de récupérer une pièce du planeur (genre écrou ?) , car seule sa petite main pouvait l'attraper. Elle avait eu droit, en récompense, à s'asseoir dans le planeur !

Il y avait aussi les meetings d'aviation sur le terrain de Floudès, quel régal de voir évoluer ces monoplans, biplans, Poux du Ciel, avec des pilotes célèbres comme Marcel Doret qui nous faisait frissonner avec ses vrilles, loopings, tonneaux et rase mottes. Pendant le spectacle, un avion lâchait en altitude des petites boules noires et un frémissement passait dans la foule en voyant éclore les parachutes.    Construction de planeurs et d'avions modèles réduits, que nous faisions voler le dimanche sur le terrain d'aviation de Floudès, nous étions une bonne équipe de copains de tous âges, Hermen, Pasquaud, Molinaro, Venturini, Chabrat.

Edouard Molinaro en 1941

1941

    Vu l'initiation au vol à voile, interrompue trop tôt par la panne de la Panhard qui tractait le planeur, le même qui s'était posé sur l'hippodrome de Mijéma ; quelle sensation inoubliable de découvrir du ciel, la campagne et ses fermes, de voler dans la musique du vent à travers les haubans et d'admirer l'adresse du moniteur Mr Dussarp pour se poser le moins brutalement possible sur l'herbe du terrain d'aviation.     C'est ainsi qu'en 1942 j'étais désigné avec Molinaro et Venturini pour assister à Vichy alors capitale de la France, à l'exposition nationale de l'aviation    Mon enthousiasme pour les études secondaires, ne se développait pas, les longues études, le bac, n'étaient pas pour moi un enjeu perceptible et puis je n'étais pas encouragé par les bons résultats de mes bons camarades Pardiac, Constantin, Prades et les filles Kempf, Ribéra, Gauduchon et d'autres qui prenaient toutes les bonnes notes, les bonnes places, me reléguant dans les très moyens en fin de 4ème ; l'algèbre aussi devenait de plus en plus algébrique et je m'adaptais mal aux inconnues. 

Dès la 6e, réfugiée de je ne sais où, il y avait Michèle Kempf, belle comme une gravure de mode, au visage parfait, aux yeux bleus immenses, auréolée de longs cheveux blond ondoyants, grande, élégante ; il m'était très difficile de suivre avec attention les cours des professeurs alors que mon regard et mes pensées étaient fixés sur elle, cela me dérangeait dans mes études. Pourtant, j'étais déjà bien amoureux et depuis longtemps de ma voisine Claudette Bordes, toute en sourires sous sa coupe de cheveux bruns à la Jeanne d'Arc, toute en rondeurs jusqu'à ses joues délicieusement carminées, mais hélas elle avait trois ans de plus que moi, toutefois elle m'aimait bien. 

Jean Poujardieu

Parmi les bons copains du collège, je m'entendais particulièrement bien avec Mourgues devenu après son bac encaisseur pour la régie d'électricité de La Réole et Prades décédé vers les années 1960 dans un pays d'Afrique alors qu'il était administrateur.



        Notre trio était très aventureux, du moins pour aller camper en partant à vélo dans les bois d'Aillas, équipés d'une tente constituée de deux toiles de tentes héritées des soldats en débâcle, jointes au sommet par des boutons et boutonnières et installées à l'aide de piquets taillés à même les branches d'arbustes ; après un repas préparé sur un feu de camp : œufs durs, patates agrémentées de quelques boites de sardines et de chocolat, il nous avait été difficile de trouver le sommeil, malgré l'épais matelas de feuilles mortes, tant le hululement d'oiseaux qui devaient être énormes, des bruits suspects de craquements, de frôlements qui nous entouraient, la nuit fut longue et le lever du soleil nous délivra
    Une autre fois, Prades avait suggéré que nous campions sur le gravier en bordure de la Garonne, perplexes nous l'avions suivi après une partie de pêche, nous avions installé la tente sur les gros cailloux et malgré cartons et couvertures, il n'était pas possible de trouver une position sur un sol aussi chaotique, l'odeur de la vase était nauséabonde et les moustiques de plus en plus voraces et nombreux transformaient cette partie de plaisir en cauchemar.

    Après avoir subi cette épreuve quelques heures, je prenais la fuite pour rejoindre la maison et me fourrer dans mon lit douillet. Les copains firent de même après !

Souvenirs. Transmis par sa cousine Liliane Grillon



   sommaire-tous-les-articles            Tous les petits réolais nés dans les années 50 sont passés par l'École Maternelle. Une traditio...


    Tous les petits réolais nés dans les années 50 sont passés par l'École Maternelle.
Une tradition était la photo de groupe, en noir et blanc bien sûr ! Nous étions mixtes en maternelle, puis séparation en  école des garçons, école des filles...rude époque...

    J'ai retrouvé ces photos et je me suis amusé à les mettre en couleurs à l'aide de logiciels spécifiques.

    J'ai essayé de retrouver les noms, merci de compléter ou de corriger si erreur (utilisez "commentaires" )

Maternelle La Réole 1955 colorisée


1- Alain Lamaison, 2- Jean Marc Bonnaud, 3- Daniel Capdeville, 4- Jean Paul Gérard, 5- XX, 6- Christian Menier, , 7- Barbillat,-8 Jean Michel Dubroca, 9- Caco Fossard, - 10- x Fossard, 11- Corinne Meillon, 12- xX, -13 xX, 14- x Grillon, 15- x Grillon, 16- x Grillon, 17- Monique Mousset, 18- xX, 19- xX, 20- x Laulan, 21- Annie Guiral, 22- xX, 23- Marie Claude Labache, 24- xX, - Cathy Dupouy, - Joel Roche, 25- xJouget, 26- Michèle Labache, 27- Françoise Gleyroux, 28- Marylène Arbouin, 29- xX, 30- Maguy Plateau, 31- Christiane Savariaux, 32- xX, 33-Edith Moreau, 34- xX, 35- Patrick Dubourg, 36- Jean Paul Maixant, 37- Bobby Arbouin, 38- x Simeon, 39- xX, 40- Jean Claude Dubourg (?), 41- xX, 42- Pierre Ithier


Maternelle La Réole 1954


1- x Dubroca, 2-Corinne Meillon,, 3-x Barbillat, 4-Joel Roche, 5- Annie Malivert, 6-  , 7- Jean Marc Bonnaud, 8-Daniel Capdeville, 9- Christian Menier, 10-Bernadette Sage,11- Anne Marie Tissier, 12-Sylvie Grillon 12a-Caco Fossard,-13 Alain Lamaison, 14- xX , 15-xX , 16- xX, 17- Serge Gabard, 18- Bobby Arbouin, 19- Monique Mousset, 20- Françoise Gleyroux, 21-Patrick Dubourg, 22- xX, 23- Bernadette Dauriac, 24- Jean Paul Maixant, 25- , 26- Bonnaval ?, 27-xX , 28-Jean Claude  Dubourg, 29- x Martin, 30- xX, 31-Annie Guiral, 32- Dany Gemin, 33-Claude Simeon, 34- xX, 35-Jean Pierre Bahegne , 36-Raymond Vallier , 




1-xX,2-xX,3-xX,4-xX,5-xX,6-xX,7-xX,8-xX,9-xX,
10-xX,11-xX,12-xX,13-xX,14-xX,15-xX,16-xX,
17-xX,18-xX,19-xX,20-xX,21-xX,22-xX,23-xX,24-xX,

























   sommaire-tous-les-articles       Photo (en 1944 ou 1945) au croisement rue Paul Doumer / chemin de Ronde par Mme Patient (retrouvée par J...


Photo (en 1944 ou 1945) au croisement rue Paul Doumer / chemin de Ronde par Mme Patient (retrouvée par Jean Marc Patient)

1- Serge Patient 2- Pierre Minvielle 3- Alain Barbe (béret) 4- Jean-Pierre (Titou) Chabrol (chapeau) 5- Jean-Pierre Suaire (béret) 6-Jean-François Barbe (chapeau) assis sur la pompe 7- Evelyne Patient (chapeau) 8- Michèle Barbe (Perrein) 9- Monique Patient 10- X... 11- Michou Suaire tenant son frère(5) 12-X... 13- Janine Capdeville
Photo colorisée par mes soins

Document transmis par Jean Marc Patient. Sur la photo Michèle Perrein a 15 ans.

   sommaire-tous-les-articles            L'association : Vieilles Bobines Charentaises  a permis la numérisation des films 9,5mm   tourn...


    L'association : Vieilles Bobines Charentaises a permis la numérisation des films 9,5mm tournés en 1946 -1950 sur le Bassin d'Arcachon par Jean Saubat, photographe à La Réole. 

    Cliquez sur le titre pour lancer le film

Une journée avec les sardiniers d'Arcachon (5'03")



Régates sur le Bassin  (3'45")


Un film sur le même sujet mais pas de Jean Saubat, moins maîtrisé techniquement

Mes vacances à Arcachon (3'48)

   sommaire-tous-les-articles       In  memoriam  THÉRÈSE NADEAU À peine notre Société venait-elle de constituer son Bureau, que nous appren...


In  memoriam 

THÉRÈSE NADEAU


À peine notre Société venait-elle de constituer son Bureau, que nous apprenons avec une pénible surprise la disparition de notre première vice-présidente, Mlle Thérèse NADEAU, qu'une brève maladie vient d'enlever à l'affection de ses parents et de ses amis.


            Procession sur l'eau : T. Nadeau devant L. Roche

MIIe NADEAU était une personnalité sympathique de notre ville.
Par son père, président du Tribunal civil, et son grand-père Jean Renou, maire de La Réole à plusieurs reprises et pendant plus de quinze années consécutives, elle appartenait à une vieille famille de chez nous.

Elle-même avait passé toute son existence à la Réole, où elle était connue de toute la population, et où tout le monde l’estimait parce qu'on avait pu, à maintes reprises, apprécier son bon cœur et son dévouement.

Elle avait d'abord prouvé son dévouement au cours de la guerre de 14-18 en servant comme infirmière bénévole dans nos hôpitaux militaires. Elle avait eu l'occasion de le montrer plus récemment en aidant à accueillir les repliés de l'Est et Ies réfugiés, en s'occupant avec zèle du Colis du Prisonnier et de toutes les œuvres de la Croix-Rouge. Elle accomplissait ces tâches avec une invariable bonne humeur, un optimisme jamais en défaut - ce qui n'était pas un des moindres charmes de son caractère.

Ceux qui la connaissaient plus intimement, savaient quelle finesse d'esprit et quelle érudition dissimulaient sa modestie naturelle.

Elle connaissait à fond le passé de notre ville, son folklore, ses coutumes et quand on voulait préciser un détail sur quelques points d'histoire locale, on était sûr de trouver chez elle des renseignements précis et des documents de valeur.

Présidente desLous Réoulés”, presque depuis les débuts de cette société, elle avait tenu, malgré Ies fatigues des voyages, à accompagner nos jeunes compatriotes dans toutes leurs sorties, partout où ils allèrent faire connaître danses et chants de notre terroir.

Notre ville, notre fleuve, nos côteaux, nos paysages lui avaient inspiré des vers charmants pour lesquels elle avait obtenu de hautes récompenses aux Jeux Floraux d'Aquitaine.

Elle fut une des premières à répondre à notre appel lorsqu'il fut question de fonder les Amis du vieux  Réolais et se faisait une joie de participer aux travaux de notre société. Son concours, dans toutes nos manifestations, eût été précieux, et nous n'en ressentons que plus vivement sa perte.

Il est légitime que soient consacrées à Thérèse Nadeau les premières feuilles de ces Cahiers auxquels elle eût si volontiers collaboré, et nous lui rendons un dernier hommage en publiant ici deux Sonnets inédits, où se retrouve toute la délicatesse de pensée et d'expression de notre regrettée compatriote.

Le Bureau des Cahiers du Réolais


LA PROCESSION SUR L'EAU


Sur le fleuve où se mire un ciel bleu de printemps 

Le bateau pavoisé glisse avec nonchalance ; 

De sa corne effilée ainsi qu'un fer de lance 

Tombe un long pavillon de la couleur du temps.


Sur la proue, abrité de grands volumes flottants, 

Parmi les rameaux verts que la brise balance, 

Jaillit le crucifix qui vers le ciel s'élance. 

Au-dessus des clergeons en habits éclatants.


Le fifre fait entendre avec des notes claires 

Le plus aimé de tous nos vieux airs populaires 

Aux purs accents gaulois, laudatifs et railleurs.


Et le vent qui l'emporte au lointain de la rive. 

Mêle en trainant sur l'eau les refrains gouailleurs, 

Les souvenirs anciens à l'heure fugitive.

                                                Thérèse Nadeau


LA VIEILLE FONTAINE


Arrête-toi, Passant, près de cette fontaine 

Dont l'eau claire qui fuit au ruisseau chevrotant 

Coule d'un bronze ancien, mascaron jabotant, 

Comme on les ciselait naguère, en Aquitaine.


Ses degrés de granit s'ornent de marjolaine ; 

Son bras de fer s'élève et s'abaisse en chantant ; 

Sur la face que dore un soleil éclatant 

On lit, presque effacés, une date lointaine.


Souvent, comme autrefois, une cruche à la main, 

On voit une fillette au fin profil romain. 

Ecouter un galant alors que la nuit tombe.


Et la flèche d'Eros blesse un cœur tous les jours : 

Près de la source claire où s'ébat la colombe 

L'Amour est d'aujourd'hui, de jadis, de toujours.


                                            Thérèse Nadeau

Sommaire-tous-les-articles    Bagas Cheap Festival   Il y a quasiment 50 ans, les 3 & 4 août 1972 , 8000 personnes déferlèrent sur le pe...

Bagas Cheap Festival

 Il y a quasiment 50 ans, les 3 & 4 août 1972, 8000 personnes déferlèrent sur le petit village de Bagas, pour le Bagas Cheap Festival !
    Beaucoup ayant confondu cheap et free, ce festival fût un gouffre financier, mais un grand souvenir musical pour les spectateurs.
    Samedi 2 octobre 2021, je vais à Biganos, écouter Magma que j'avais vu à Bagas...49 ans plus tôt.


WOODSTOCK SUR DROPT... OU LE FAMEUX BAGAS CHEAP FESTIVAL ! 

Pas la peine de chercher Bagas sur une carte de France standard, on ne trouve cette localité située à sept kilomètres de La Réole que sur un plan IGN détaillé. Ce paisible petit village fier de son moulin du XIVe siècle a désormais son Woodstock ! La petite centaine de Bagassons (nom des habitants de Bagas) se réveillèrent le matin du 5 août 1972 avec une gueule de bois inhabituelle. Normal, ils venaient de subir le premier festival de pop music dans l'histoire de l'Entre-deux Mers et n'avaient pas dormi depuis deux nuits ! Deux jeunes Bordelais alors âgés de 17 et 19 ans, François Renou et José Ruiz, étaient à l'origine de l'exploit. Avec Kina de Staphiro, leur groupe de rock devenu association (KDS), les deux intrépides organisèrent les 3 et 4 août 1972 le Bagas Cheap Festival, dans un champ situé précisément sur la petite commune de Camiran, au bord du Dropt.
Ce pré, appartenant à un médecin local, le docteur Barry, était censé accueillir une bonne partie des groupes stars de la pop anglaise et française de l'époque. Jugez du peu !, Magma, Gong, Lard Free, Catherine Ribeiro+Alpes, Barricade, Matching Mole, Gong, Pretty Things, Pete Brown (parolier de Cream), Stud (ex-Taste et Family), Red Noise (groupe de Patrick Vian, fils de Boris), plus les groupes locaux Lucy Dans Le Ciel, Salty Dog, Stradyvarius... le tout pour un prix d'entrée dérisoire de 15 francs ! Ceux qui ne vinrent pas furent remplacés. L'affiche annonçait en outre un festival de light shows.. et des séances de yoga gratuites (sic!). L'événement fut réalisé, on s'en doute, avec les moyens du bord et quelques sponsors comme la société Entrepose qui procura les échafaudages et les planches de la scène. En outre, d'autres comparses aidèrent à l'entreprise, notamment Jean-Pierre Marchive (qui créa la librairie Imagine...), les techniciens de Sigma et certains musiciens de Stradivarius…

Le chantier fut pharaonique et digne du meilleur Pieds Nickelés ! Pour commencer, la fameuse scène fut bel et bien livrée... mais en kit ! À un jour à peine du coup d'envoi, ce fut une gageure de la monter, d'autant plus que l'équipe n'avait loué un camion que pour une journée seulement et dut étendre plus de six cents boulons, clavettes et tubes sur l'herbe du champ afin de pouvoir ramener le véhicule à temps... Un vrai Meccano sans mode d'emploi !     Mis à part deux projecteurs de piste d'aérodrome disposés sur les bords de scène, l'éclairage n'avait pas été prévu. Compatissant, le groupe Gong prêta gentiment ses projecteurs pour la deuxième soirée. L'entreprise est un véritable succès pour les 8 000 personnes présentes, mais une véritable galère financière... Seulement 1 500 entrées payantes enregistrées au camion qui servait de guichet ! Le terrain n'avait pas été véritablement isolé : seul un fossé et le Dropt, petite rivière locale, délimitaient le champ. On dut louer un bulldozer et une pompe pour remplir les fossés d'eau, pensant ainsi ralentir l'assaut des resquilleurs... Peine perdue ! Le fossé en question, qui ne mesurait qu'un mètre cinquante, fut un jeu d'enfant à enjamber. Parade improvisée : des rouleaux de carton furent achetés dans une quincaillerie de La Réole et disposés en catastrophe en guise de barrière ... Ces fragiles remparts finirent en feux de joie pour chasser l'humidité et les moustiques à la tombée de la nuit. Les problèmes techniques s'accumulèrent.
Plus un seul hôtel n'était disponible à moins de 50 kilomètres, et certains groupes, comme Barricade, furent mécontents et le firent bruyamment savoir.

L'aventure fut belle pour le public présent qui en garde encore un souvenir nostalgique. Resteront quelques moments mémorables, comme l'arrivée des Pretty Things en Bentley blanche, accompagnés de Giorgio Gomelsky, alors producteur des Rolling Stones et des Yardbirds... Cependant, le bouillon qui restait à boire n'était pas un simple tourin. Le déficit fut colossal pour l'époque, les parents de nos deux lascars doivent rembourser les premières dettes. Le coût publicitaire fut conséquent et l'imprimeur.... eut quelques soucis à se faire régler. José fut d'ailleurs interpellé par celui-ci lors d'une manif contre la Loi Debré quelques mois plus tard. Quant à José et François, ils arrêtèrent là leur brève carrière d'organisateurs, du moins de cette ampleur, car ils créèrent quelque temps plus tard Disco Light, un spectacle mobile de light show sonorisé pour combler le trou financier... Bordeaux Rock(S) - Denis Fourquet   


Photo Jean Pierre Tessier

 

Où étiez-vous les 3 et 4 août 1972 ?

    Et quelle était votre coupe de cheveux ? A ces dates, le petit village de Bagas (200 habitants) entre Sauveterre et La Réole, accueillait un événement que les commentateurs qualifiaient immédiatement de «Woodstock-sur Dropt» : le Bagas Cheap Festival, premier festival de musique pop en Entre-Deux-Mers, à l'initiative de deux jeunes gens de 17 et 19 ans qui ont depuis fait carrière, François Renou (fondateur de Clubs & Concerts) et José Ruiz (les Stilettos, France Bleu Gironde, Spirit...)     8000 personnes étaient venues applaudir Catherine Ribeiro, Magma, Gong, Pretty Things, et de nombreux autres. Mais comme il n'avaient pas tous payé l'entrée, il n'y eut pas de 2e édition...

Sud Ouest 2012-01-21


2CV, 3CV,  R4, tentes canadiennes, à gauche la tour du Dr Barry-  Photo JP Tessier





Quarante ans plus tard 
Par Christophe Loubes   Sud Ouest Publié le 19/10/2012
    A 40 ans d’écart il est toujours là : José Ruiz était, avec François Renou, l’un des deux organisateurs du Bagas Cheap Festival, premier festival pop en Aquitaine, en 1972. Et le 22 septembre dernier c’est en tant que président de l’association Bordeaux Rock, organisatrice du festival du même nom, qu’il était au palais des sports de Bordeaux.
    Des galères, toujours, mais toujours de la passion pour une musique qui, si elle n’est plus vraiment la même, continue malgré tout à donner envie de vivre à des milliers de personnes : Il y avait là de quoi justifier un documentaire.
    Coproduit par France Télévision et le Bordelais Jean-Marie Bertineau, il s’appellera « On rêvait d’un festival ». Durée : 52 minutes, dont une trentaine issues d’archives privées ou de journaux TV de l’époque et jamais revues depuis. On pourra le voir en avant-première lors du festival du film d’histoire de Pessac.
Une quête pour EDF
    Le réalisateur Thierry Bœuf a certes suivi José Ruiz à Bagas, 40 ans après, ou à Marmande pour Garorock, mais tous deux sont aussi allés à Uzeste, chez Bernard Lubat
    C’est que le lien entre ces différents événements tient moins aux musiques qui y ont été jouées qu’aux gens qui les ont programmées. Et surtout aux contextes dans lesquels ils l’ont fait. « En 1972 on avait 19 et 17 ans, François et moi, se souvient José Ruiz. On a fait les choses sans se poser de questions, simplement parce que c’était la seule façon d’arriver à voir les groupes qu’on avait envie de voir : Magma, les Pretty Things, Gong… »

     La suite relève de la légende. Ou du folklore : Les barrières en carton et les fossés remplis d’eau ne retiennent pas le public plus d’une heure. Le champ de Bagas où le festival a lieu est envahi de resquilleurs. Les managers des groupes réquisitionnent la caisse afin de récupérer le peu d’argent qui peut encore rentrer. « Et dès le premier jour il a fallu organiser une quête pour payer l’électricité qu’EDF menaçait de couper », rigole, aujourd’hui, José Ruiz, qui a dû à l’époque quitter la fac et travailler, afin de payer l’énorme ardoise qui restait après le festival.

« Métro, boulot, festivo »
    Reste qu’entre les Pretty Things arrivant en taxi anglais et en manteaux de fourrure en plein mois d’août et les gendarmes débarquant, non pas pour canaliser les festivaliers, mais pour éviter que les paons de la propriétaire du champ ne gênent les musiciens, le Bagas Cheap Festival reste comme une hallucination d’un autre temps. « A l’époque on avait une manière assez insouciante de voir les choses, déclare en écho Patrick Duval dans le documentaire. Aujourd’hui il n’y a plus de place pour ça. »
    Méthodique, programmant des artistes un an à l’avance, respectant scrupuleusement des normes de sécurité drastiques et utilisant l’informatique ou les talkie walkies, un festival comme Garorock appartient en effet à un autre monde. Professionnel. Trop, estime Jean-Michel Lucas, ex-directeur régional des affaires culturelles, qui parle de « métro, boulot, dodo, festivo ». « Mais quand on a tourné aux Francofolies on a quand même rencontré beaucoup de jeunes enthousiastes, souligne Thierry Bœuf. À tort ou à raison ? Je n’ai pas de réponse. »
    Un nouveau BCFest, commémoratif, est prévu pour les 40 ans de l'événement, les 3 et 4 août 2012.

Le Bagas Cheap festival, prend des airs de fiasco.

    Selon Actuel, seuls Magma et Gomelsky sont payés, ce qui énerve Barricade II qui quitte les lieux après avoir giflé un organisateur... Sur le chemin du retour, leur camion finit contre un arbre. C'est peut-être cet épisode qui leur inspira une parodie de Magma intitulée Mekanik Depannajh Desvoitürh ! 


Magma

Magma_(groupe)

LA CRÉATION DE MÉKANİK DESTRUKTĪW KOMANDOH À BORDEAUX 

    Après la destruction presque totale de la Terre, la menace perpétuelle de l'extermination de l'Homme par l'Homme a conduit la civilisation terrienne au temps de la Haine. 

La voix d'un homme de Kreunbohrman s'élève. Pourvu de moyens de perception extraordinaires mais néanmoins issu de la race humaine, il a atteint un haut degré de conscience. Ayant pu percevoir la destinée néfaste de son temps, il essaie d'en amorcer la déroute. C'est un Prophète. Mais la puissance et la détermination de ses propos effraient les Terriens. Ceux-ci virent en lui un tyran, commencèrent à le craindre puis à le haïr. Ils décidèrent de l'anéantir en organisant une révolte contre lui. Les chants des guerriers accompagnent la Marche de la Mort. 

Pendant cette longue Marche, une voix se fait entendre : celle de la Conscience de l'Univers qui provoque le doute dans leur esprit. Mais la Haine s'accroche à son œuvre. Alors la Conscience de l'Univers emploie de plus en plus de stratagèmes pour les convaincre de suivre ce véritable Guide. Finalement, un Terrien avoue avoir été touché par l'Esprit de l'Univers et crie aux autres : - il m'a souri Dondaï ! Il m'a souri Dondaï !   

Ainsi débutait le troisième mouvement de Theusz Hamtaahk, extrait de l'œuvre ô combien zerebrahl du « Grand Prophète Nebehr Gudahtt qui a pu le concevoir dans son infinie sagesse ». 

Christian Vander et ses nouveaux disciples kobaïens vinrent parachever ici, à Bordeaux, Mëkanik Dëstruktiv Kömmandön dans le cadre de la 8e édition du festival Sigma, le 25 novembre 1972. Ce n'était pas là leur premier concert au Port de la lune, ceux-ci étant déjà venu donner une prestation à l'Alhambra (10), mais ce fut en tout cas le plus remarqué. MDK a été le premier monument du groupe Magma, dont une version préliminaire fut enregistrée en 45 tours avec l'équipe précédente constituée de François “Faton” Cahen, Francis Moze et consort... Mis à part le chanteur principal Klaus Blasquiz, c'est avec une toute nouvelle formation (11) qu'Uniweria Zekt Magma Komporedra, rebaptisé plus sobrement Magma, vint à Bordeaux pour cette création. L'essentiel de Sigma 8 se fit à l'Alhambra, mais le concert de Magma (ainsi que le spectacle quelque peu écourté du Magic Circus de Jérôme Savary) eut lieu au Palais des Sports, devant 4 000 personnes environ. 

Le noir imposait le silence et la méditation avant le déchaînement des forces. C'est précisément ce mélange de puissance et de douceur qui subjugua une bonne partie de l'auditoire. Christian Vander y apparut dans toute sa dimension charismatique. Ce batteur au jeu unique fera par la suite de nombreux adeptes, même chez certains rockers purs et durs qui reconnaissent son travail et son génie. L'homme a une particularité reconnaissable entre mille : lorsqu'il joue, il entre en vibration, en scandant un curieux chant lyrique. 


    L’invention du langage Kobaïen, expression directement née de ses transes musicales, sera S l'un des vecteurs principaux de la mythologie magmaïenne. La transe scénique et la mise en scène du chaos avaient tout pour évoquer la cérémonie rituelle et le cataclysme guerrier. Les apparences sectaires étaient fortes. Ce concert de Sigma fut d'ailleurs troublé par une manifestation pacifiste à l'entrée du Palais des Sports. Les protagonistes qui entrèrent dans la salle invectivèrent le groupe sur son apparence fascisante, ce à quoi le leader du groupe répondit d'un pur second degré. Beaucoup de jeunes zicos des années 1970 qui découvraient le phénomène pour la première fois furent profondément marqués par cette prestation. Cette fascination fut visible à la sortie du concert, prenant forme chez certains sujets par des allures et des comportements du style : se mettre à chanter en zeuhl(12) en secouant frénétiquement la tête les yeux révulsés, au beau milieu d'une conversation anodine. Cela donnait à peu près ceci : « I NESS IRR HUNT, HAMTAÏ HAMTAI, MANEM DO SI MANEM DO VI, MANEM DO SI HAMTAÏ HANT(13) ! »---------------------------------------

 

10 - Voir dans le chapitre consacré au groupe Lucy Dans Le Ciel. 

11-  Constituée de Jean-Pierre Lambert à la basse, Jean-Luc Man delier au piano, René Garber au sax, Klaus Blasquiz au chant et le chœur universitaire Jacques Grimbert. 

12- Langage Kobaîen 13- En Kobaîen cela signifie : “Ceci est notre seul salut et nous devons marcher pour lui, nous devons marcher pour l’Univers


    Magma est un groupe français inclassable fondé en 1969 par le compositeur-batteur-chanteur Christian Vander. Toujours en activité, cette formation légendaire est à l'origine du genre musical baptisé « Zeuhl ». Christian Vander a formé Magma deux ans après la mort de John Coltrane, pour lequel il avait une admiration sans limite. Considérant qu'il était impossible de faire du jazz après Coltrane, il invente sa propre musique, qui marie les influences de la musique contemporaine : majoritairement Igor Stravinski, le free jazz, et le rock d'avant garde: Soft Machine, Frank Zappa. Ce groupe d'un genre nouveau fait office de pavé dans la mare ; il faut rappeler qu'à l'époque la France baignait dans un univers musical plutôt stagnant, un brin naïf et surtout politiquement correct. L'essentiel des paroles sont chantées dans une langue imaginaire créée par Christian Vander, le kobaïen. Cette langue aux consonances slaves et germaniques ajoute à l'aspect original des productions du groupe. Un nombre limité d'albums a été produit en 35 ans de carrière mais la discographie du groupe brille également par ses enregistrements en concert qui proposent au fil du temps des ré-interprétations talentueuses de ses compositions classiques. Le groupe connaîtra une carrière en pointillés avec des reformations régulières (plus de 100 musiciens sont passés dans Magma), un revirement vers plus d'accessibilité avec une musique nettement plus commerciale en 1977 (apparition d'influences soul, rythm and blues, voire funk et chant du leader-batteur-compositeur) et reste aujourd'hui en activité. L'apogée de la formation se situe dans les années 1973-1975, avec la création de l'œuvre majeure de Christian Vander : la trilogie Theusz Hamtaahk (premier mouvement : Theusz Hamtaahk, second mouvement : Ẁurdah Ïtah, troisième mouvement : Mekanïk Destruktïw Kommandöh).     Magma a été le berceau de nombreux musiciens talentueux. On peut citer le violoniste Didier Lockwood, les guitaristes Claude Engel, Claude Olmos, Gabriel Federow, Marc Fosset et Jean-Luc Chevalier (actuel guitariste du groupe Tri yann), les bassistes Jannick Top, Bernard Paganotti, Guy Delacroix et Francis Moze, les claviers Benoît Widemann,Michel Graillier, Gérard Bikialo, François Cahen (leader actuel du groupe Zao) et Jean Pol Asseline, les saxophonistes Teddy Lasry, Yvon Guillard et Jeff Seffer, les trompettistes Louis Toesca, Christian Martinez et Alain Guillard, le chanteur Klaus Blasquiz, la chanteuse Stella Vander, les voix d'Isabelle Feuillebois, de Maria Popkiewicz, de Liza de Luxe, de Guy Khalifa, le pianiste Jean Pierre Fouquey, le guitariste et bassiste Dominique Bertram, les batteurs et percussionistes Doudou Weiss, Simon Goubert et François Laizeau etc.

     La musique de Magma, aux accents parfois martiaux, est sombre et lumineuse, rythmique, puissante, et tranche radicalement avec le rock de son époque. C'est une musique vivante : Magma est avant tout un groupe de scène, la force qu'il dégage s'apparente à une forme de transe, singulière, énergisante et maîtrisée.

    L'influence d'un compositeur comme Stravinski, notamment Les Noces et des jazzmen comme John Coltrane ou Albert Ayler, rapproche Magma de formations comme Soft Machine, Mahavishnu Orchestra ou les Mothers Of Invention de Frank Zappa, mêlant elles aussi avec brio un cocktail avant-gardiste à base de rock, jazz , musique classique et contemporaine. Magma fut, dans les années 1970, un fidèle supporter de la formation britannique Henry Cow, créatrice du courant Rock in Opposition.[réf. nécessaire] Il s'agit d'une musique de l'instant, dont les disques ne sont que des témoins.

    La musique de Magma serait selon Christian Vander « une nouvelle musique classique européenne ». Dans l'univers imaginaire du groupe, elle a pour origine la Zeuhl, qui est « une sorte de matériau spirituel en vibration qui aurait mémorisé tous les sons et tout ce que l'on peut capter ou concevoir dans notre esprit » . Le terme de Zeuhl a été utilisé par la suite pour désigner un courant musical qui regroupe des groupes tels que Eros, Eider Stellaire, Xalph, ou encore des formations comme Univers Zéro, Zao,Art-Zoyd et Weidorje. Ce qui différencie Magma de la plupart des groupes dits de Rock ou de Pop est son intemporalité[réf. nécessaire]. La musique est essentiellement écrite et une place minimale est laissée à l'improvisation. L'acteur de la musique doit se fondre dans l'expression de la musique elle-même. Ainsi à travers le temps, la musique de Magma se retrouve telle qu'en elle même, intacte.

    Depuis 1982, Christian Vander œuvre aussi dans deux formations parallèles à Magma : le jazz coltranien avec le Christian Vander Trio (avec Emmanuel Borghi et Philippe Dardelle) et surtout Offering, penchant acoustique de la musique de Magma où Vander officie principalement au chant et au piano.


https://www.francemusique.fr/emissions/open-jazz/magma-50-ans-apres-avec-christian-vander-73173








2021-10-02- Concert à Biganos, 50 ans après sa création

Catherine Ribeiro +Alpes





GONG




The Pretty Things









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