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Guide Vigouroux 1962 - La Réole 

(illustrations Pierre Laville)

Lien vers les gravures  

Le texte complet du guide est en fin de page après les images ou ici


















ORIGINE ET ÉVOLUTION de LA RÉOLE


Quelques rares objets préhistoriques, des ruines de villas gallo-romaines, sont, aux abords immédiats de la ville actuelle, les seuls vestiges de l'occupation humaine en ces lieux avant le haut moyen-âge.


Alors apparaît, à une date fort imprécise VIII ou IX siècle le monastère qui est à l'origine de la localité. Donné aux Bénédictins de Fleury-sur-Loire, il assure par la suite le passage de la Garonne aux pèlerins qui, par la " voie limousine", s'en vont à Saint-Jacques-de-Compostelle.


La plateforme, isolée par deux ruisseaux : Charros à l'Est, Pinpin à l'Ouest, dominant au Sud le fleuve, devient vers le XIe siècle, le centre d'une agglomération qui s'élève sous la protection du couvent d'abord, de ses remparts ensuite. De la règle de Saint Benoît suivie par le monastère, la ville tire son nom: " Regula " La Réole. Sa position et ses défenses en font, à la frontière franco-anglaise, une place forte dont l'importance est soulignée par la construction de la première forteresse, qui, remaniée plus tard, devient le château des QUAT'SOS. 

Le port en Garonne assure la fortune et la puissance d'une bourgeoisie marchande assez forte pour parvenir à l'indépendance communale et bâtir le symbole de ses libertés : l'Hôtel de Ville. (le plus ancien de France). La prospérité de la petite cité et de ses marchands est liée à l'occupation anglaise en Guyenne. En fournissant un large débouché à la production locale, en particulier au vin, elle permet un fructueux trafic sur le fleuve.


La reconquête de cette province par la France marque la fin de cette première période d'expansion au cours de laquelle La Réole a pris corps et occupé l'espace que marquent successivement ses trois enceintes, dont la dernière, construite au XVe siècle, va pour longtemps délimiter la ville.


Du XV au XVIIe siècle, La Réole subit les malheurs des guerres de religion, puis de la Fronde, et surtout les contre-coups des progrès du pouvoir royal.


De cette période subsistent quelques vieilles maisons à colombages et surtout deux édifices remarquables. L'un est appelé tantôt « Logis du Parlement », en souvenir de l'un des séjours que fit à La Réole le Parlement de Bordeaux, et le plus souvent " Maison du Prince Noir " par référence à la période la plus prospère de l'histoire locale. L'autre est un hôtel particulier, de style classique, aux lignes assez pures, bâti en 1679, avec sur la façade, au-dessus de la porte, l'emblème du soleil.


Le XVIIIe siècle est une époque de renouveau. La Réole expédie aux " Isles" des minots d'une farine de qualité capable de supporter le voyage aux Antilles. Des tanneries, des mégisseries, des fabriques de peignes, d'épingles, de chapeaux, assurent un certain renom à la ville qui, devenue le siège d'une subdélégation de l'Intendant de Guyenne, fait figure de petit centre régional.


Au cours de ce siècle fut édifié, assez lentement d'ailleurs, le nouveau couvent des Bénédictins. Commencée en 1704, la construction se termine en 1763 avec la pose de la grille en fer forgé et l'installation de l'escalier qui lui donne accès sur la façade sud.


Les rampes des escaliers intérieurs du monastère, des balcons et des impostes en différents points de la ville, sont les œuvres remarquables de l'atelier de ferronnerie d'art qu'illustra Blaise Charlut de 1748 à 1792.


Du XV au XVIIe siècle, La Réole subit les malheurs des guerres de religion, puis de la Fronde, et surtout les contre-coups des progrès du pouvoir royal.


La Révolution et l'Empire paralysent par leurs guerres le développement économique, mais confirment le rôle politique de La Réole, qui devient chef- lieu de district, puis d'arrondissement. La Sous-Préfecture, le Tribunal et le Collège sont dès lors, et pour longtemps, les attributs de ce centre administratif.


Si la paix ramène la prospérité, jamais plus cependant le commerce réolais ne retrouve son activité d'autrefois. L'essor viticole girondin touche peu La Réole, par contre, le développement des moyens de transport l'atteint durement. La gare, installée en 1855, concurrence très vite le port, et la proximité trop grande désormais de Bordeaux tend à confondre chaque jour davantage la ville et son arrière-pays.


Après la guerre de 1914-1918, le succès de l'automobile accélère l'évolution commencée, et en 1926, la Sous-Préfecture est transférée à Langon pour y être réunie à celle de Bazas. Le fait qu'en un siècle, de 1846 à 1946, le total de la population n'ait augmenté que de 10 %, chiffre extrêmement faible, en dit assez long sur le déclin de la ville au cours de cette période; et encore, sans l'apport constant fourni par l'immigration, les recensements auraient enregistré régulièrement un recul du nombre de ses habitants.


Quelques signes de renouvellement commencent à se manifester travaux d'aménagement urbain, création d'une coopérative fruitière, etc..., mais il reste encore fort à faire.


Cependant, à défaut d'activités modernes, le touriste est assuré de trouver à La Réole un pays accueillant.


Dans le calme désuet de ces petites rues provinciales, il rencontrera maints témoins d'un passé qui ne fut pas sans grandeur et qui demeure toujours attirant parce que intimement mêlé à la vie quotidienne.


R. ARAMBOUROU.


VISITE DE LA VILLE


Départ de la place Georges-Chaigne (anciennement place Craberie).



Monter la côte Saint-Michel. En haut, à gauche (1). vieil hôtel daté de 1679, bel exemple d'architecture civile de cette époque. Un peu plus loin, à droite, en suivant l'ancienne sortie de la ville vers la porte des Menuts et Monségur, LOGIS DU PARLEMENT, XVe siècle (2).


Un mur pignon très aigu sert de façade sur la rue. Il est agrémenté de crochets sculptés en assez mauvais état; au bas des rampants sont deux curieuses sculptures à droite un lion tient un écusson aux armes de France, lui faisant pendant à gauche, un monstre serre un écusson effacé. La fenêtre du premier étage est ornée de deux anges avec écussons, mais les têtes et les bustes ont été abattus.


La façade principale est sur la cour : belles fenêtres à meneaux, lucarne du grenier surmontée d'un gâble. Tour octogone contenant l'escalier avec, dans l'angle au-dessus de l'étage, une tourelle.


La partie Est du bâtiment remonte au XVIIe siècle. Elle fut construite lors des séjours que le Parlement de Bordeaux fit à La Réole, en 1653 et 1678.


Revenir sur ses pas et voir à l'entrée de la rue de l'Ecole, numéro 33 et 42, quelques beaux exemples d'hôtels du XVIIIe siècle avec impostes de Blaise Charlut (3). Puis, traverser la place vers l'ANCIEN HOTEL DE VILLE encore appelé VIEILLE HALLE (4).


Ce bel édifice de la fin XIIe siècle aurait été construit par Richard Coeur de Lion. Il se compose d'une vaste nef au rez-de-chaussée, partagée par une ligne de piliers à chapiteaux très primitifs. L'entrée était la porte en arc brisé que l'on voit sur la façade méridionale. Les deux ouvertures de la face Est ont été pratiquées à la fin du XIXe siècle.


Le premier étage forme maintenant une seule et vaste salle. Jadis, deux étages existaient à chaque extrémité, comme en témoignent les cheminées aujourd'hui suspendues. Un magnifique balcon orne la façade nord où la première enceinte s'appuyait ; on en voit les vestiges sur les maisons voisines.


Par la rue Peysseguin, qui a conservé beaucoup de son caractère primitif (château de Pey Seguin XIV", vieilles maisons de chaque côté) (5), gagner la rue Armand-Caduc, tourner à droite jusqu'à la rue Bellot-des-Minières. A l'angle de cette rue, bel immeuble à balcon de fer forgé (Blaise Charlut) avec curieuse porte et imposte datée de 1763 (6)..


Descendre la rue, puis tourner à droite, passer devant le Collège communal, traverser la place des Tilleuls (esplanade du Général-de-Gaulle) pour atteindre le MONASTERE DES BENEDICTINS (7).


L'édifice actuel, construit au début du XVIIIe siècle (1704), par Maurice Mazey, occupe l'emplacement de l'ancien prieuré, détruit et rebâti à plusieurs reprises. Bien national, il fut utilisé à partir de la Révolution par la Mairie, le Tribunal et la Sous-Préfecture.


On y pénètre par la porte de la Mairie et l'on va jusqu'à l'escalier du Tribunal (rampe, peinture au plafond). Ressortir et rentrer par la porte de la conciergerie on admirera l'élégance de la cage de l'escalier éclairée par une coupole ovale, et la magnifique rampe de Blaise Charlut.


En sortant, on longe le chevet de l'église, où l'on pénètre par l'entrée principale (porte en bois du XVIII). Actuellement église paroissiale, jadis chapelle du monastère, on peut y voir une Nativité attribuée à un élève du Collège.


Revenu sur la place Rigoulet (ex-place Saint-Pierre), on entre par la porte de la Sous-Préfecture (imposte). pour admirer, au bout de la galerie du cloître, cette étonnante dentelle de fer forgé, une des œuvres maîtresses de Charlut, qui clôt l'entrée méridionale du monastère.

Descendre le perron, traverser l'esplanade et gagner par le petit Jardin Public, la rue du Sault. Après en avoir traversé les portes (8), on remarquera, au bas de la rue André-Bénac, au nº 7, un hôtel particulier du XVIIIe siècle avec un très beau balcon (9).


A quelques pas de là, dans la rue de la Mar, au n° 10, se trouve la maison des frères Faucher (10) (imposte), les « jumeaux de La Réole », généraux victimes de la Terreur Blanche.


On va ensuite sur les quais jusqu'à la croix du port (11); quelques maisons ont conservé leurs vieux balcons de bois si pittoresques.


Si l'on a du loisir on continuera jusqu'au pont suspendu. A l'entrée du pont, sur la rive gauche, on a une très belle vue d'ensemble sur la ville. Voir au passage de vieilles maisons installées sur les remparts. avec un escalier de pierre qui menait autrefois sur le quai (12).


Pour ceux qui disposent de moins de temps, il vaut mieux continuer vers le Terrain de Sports et l'embouchure du Charros, passer le pont du chemin de fer et s'arrêter au pied du CHATEAU DES QUAT'SOS (les quatre sœurs) (13).


Ce surnom lui vient de ses quatre tours d'angle. Démantelées en 1629 sur l'ordre de Richelieu, l'une d'elles a même été rasée par la suite.


La plus imposante par ses dimensions (14 mètres de diamètre) et qui reste la mieux conservée, est celle du Sud-Ouest la Thomase. Le rez-de-chaussée est, à l'intérieur, un hexagone dont les murs ont 4 m10 d'épaisseur; le premier étage est une salle octogone aux accès compliqués ; le deuxième étage, au niveau de la cour intérieure, a une salle haute, voûtée, dont les nervures retombent sur des culs-de-lampe à tête. humaine, c'était, jadis, la salle d'honneur. Cette tour s'élève aujourd'hui à 25 mètres au-dessus du sol, mais celui-ci a été remblayé d'environ 4 mètres. Ainsi s'explique que la porte en arc brisé qui ouvre sur les lices de la façade sud, soit en contrebas de la route. Cette porte donne accès, par un court tunnel et une tranchée, à la Thomase.


Le corps de logis où habitait le capitaine du château a été refait; sa galerie sur la Garonne est de style Renaissance, sa façade sur le parc du XVIIe siècle.


Anciennement, le Charros confluait avec la Garonne devant la façade méridionale. Celle-ci mesure environ 70 mètres, le côté ouest 65 mètres. Mais la forteresse, le long de la vallée du Charros qui forme un fossé naturel du côté du Couchant, se prolonge jusqu'à un vieux logis qui surveillait l'ancien accès de La Réole par le chemin de Bordeaux.


Après avoir longé ainsi le château, on atteint et on passe le petit pont sur le Charros (14). Jeter, à droite, un coup d'œil sur la rue Glacière bordée par les murs de ville. Vers la gauche, rue des Argentiers où s'étaient établis les orfèvres, au temps du séjour du Parlement de Bordeaux, et, par la suite, des potiers d'étain.


On continue à suivre le Charros jusqu'à la fontaine de la MARMORY (15). Au pied des remparts (deuxième enceinte) se trouve le pittoresque quartier des anciennes tanneries. Tourner à gauche, monter vers la route nationale et le viaduc d'où l'on jouit d'un très beau coup d'oeil (16) sur la ville, l'église et le château.


A l'angle de la rue des Frères-Faucher et de la place de la Libération (le Turon), on peut voir, à la hauteur du deuxième étage, la statuette en bois d'un garde-français armé d'une pique.

C'est JEAN DE LA REOULE. héros d'une vieille et gaillarde chanson :

Jean de La Réoule moun amic, 

Ah! que ta femme es maou couyade..



PROMENADES À PIED


Quelques promenades agréables peuvent être effectuées dans les environs immédiats de La Réole :

a) En sortant de la ville par la route de Bordeaux, on gagne le plateau de Frimont, d'où l'on jouit d'une belle vue sur toute la plaine de la Garonne. Par un petit chemin qui passe derrière la caserne des Gardes Mobiles (quartier Billotte), on atteint, à 1.500 mètres environ, la route des Esseintes, et l'on rentre à La Réole par le Martouret, après avoir traversé le Charros non loin de la Fontaine du Barbaou.


b) Prendre la route de Monségur et passer devant l'annexe de l'Hôpital. Aussitôt après le sommet de la côte, un chemin, sur la droite, permet, en suivant les crêtes, de redescendre sur le Mirail et la route nationale. Du Mirail (alt. 132 m.), admirable point de vue.


Au bord de la route nationale, en revenant vers La Réole, on aperçoit, au pied d'une ancienne croix de pierre, un pan de mur en petit appareil, vestige d'une très ancienne chapelle dite "de la Recluse". Presqu'en face, des bancs permettent une halte de ce lieu, appelé "Les-Sept-Péchés-Capitaux", on peut admirer la riche vallée de la Garonne. Dans l'ancienne île de Mijema, maintenant rattachée à la rive droite, s'élèvent les tribunes de l'hippodrome.


c) Une promenade plus courte conduirait, par Les-Sept-Péchés-Capitaux, en suivant la route nationale, jusqu'au hameau du Flaütat, où se voient, au sommet du coteau, les restes d'une ancienne maladrerie. En redescendant, on prend à droite pour remonter le ravin de la Hosch, aux frais sous-bois parsemés de pervenches, de jonquilles ou de violettes, au milieu de vigoureuses fougères.


d) Après avoir traversé la Garonne, par la route d'Auros, on gagne, au milieu des prairies et des champs cultivés, l'aérodrome de La Réole-Floudès. En poursuivant, on atteint le canal et le coteau de Puybarban.


Si l'on tourne à gauche, par la route d'Aillas, on trouve, au bord du Canal, à trois kilomètres environ, la charmante commune de Fontet, dont l'église du XVe siècle est très pittoresque.


De toute la rive gauche, vue magnifique sur La Réole et les coteaux.



EXCURSIONS


1. LA RIVE GAUCHE


Traverser le pont suspendu et, avant d'atteindre Fontet, à 3 kilomètres, on prend la route qui, parallèle au Canal, conduit à Hure (l'Ussubium de la Voie Romaine Bordeaux-Agen). Près de l'église subsistent des vestiges de mosaïque. Il est possible de continuer sur Meilhan (3 km. 500), d'où l'on admire, depuis Le Tertre, le très beau panorama sur la plaine.


De Meilhan, gagner Saint-Sauveur-de-Meilhan, Aillas-le-Vieux (pèlerinage régional), puis Aillas, dont l'église romane a conservé son très beau porche et des peintures dans le chœur. De là, on peut, soit aller à Bazas, ancienne ville épiscopale (12 km.): cathédrale, remparts, vieilles maisons, etc..., ou rentrer à La Réole par Auros, Savignac et Pondaurat (église et prieuré du XIIIe siècle).


SAINT-MACAIRE


On quitte La Réole par la route de Bordeaux. Peu après Gironde et le pont sur le Dropt, on traverse Casseuil (Cassinogilum), où Charlemagne eut un domaine. On atteint ensuite Saint-Martin-de-Sescas, dont l'église possède un porche roman remarquable, qui mérite un arrêt. Au milieu des vergers et des vignes, on arrive à Saint-Macaire.


Cette ville, encore en partie ceinte de ses murailles, vaut bien une longue visite. On y pénètre par la Porte de l'Horloge. Des rues étroites, aux maisons souvent dignes d'intérêt, mènent à la place du Mercadiou, entourée de cornières. De là, on peut descendre vers la Porte du Turon. On revient ensuite vers l'église, bel édifice du XIIe siècle, qui possède, sur les voûtes du chœur, d'intéressantes peintures du XIV. Puis on gagne le faubourg et la Porte de Rendesse, quartier des maîtres de bateaux et des tonneliers, jadis plein de mouvement et de vie. Aujourd'hui, des arbres poussent au milieu de ces maisons, dont certaines montrent, par leurs vestiges, qu'elles furent imposantes. Des rues entières sont désertes... L'activité a reflué vers le nouveau faubourg, le long de la route nationale.


De Saint-Macaire, par Verdelais (2 km. 500, pèlerinage régional), on gagne Sainte-Croix-du-Mont et Cadillac.


En passant la Garonne, on peut encore, depuis Langon, petite ville à 18 kilomètres de La Réole et 15 kilomètres de Bazas, parcourir le Sauternais, aux crus universellement estimés.


Le retour à La Réole s'effectuera par la rive gauche et Castets, terminus du Canal latéral.


SAUVETERRE-DE-GUYENNE


Sortir de La Réole par Le Martouret, puis prendre, à droite, la route de Bagas. A l'entrée du pont sur le Dropt, un petit chemin sur la droite permet d'atteindre, à 150 mètres de la route, un curieux moulin fortifié du XIV siècle. A gauche, sur le coteau en face, s'élève le pittoresque village de Camiran, dont l'église a un portail roman intéressant. On arrive ensuite à Sauveterre-de-Guyenne.


Cette vieille bastide anglaise, fondée au XIIIe siècle, a conservé ses quatre portes, quelques restes du mur d'enceinte et sa place à cornières. La Mairie possède le sceau et quelques chartes.


En sortant par la Porte de Saint-Léger, on se dirige sur Blasimon, dont l'abbaye, fondée au VIIIe siècle par les Bénédictins, a gardé son église du XII", avec un très beau porche. À 800 mètres, sur la route de Pujols, moulin fortifié sur la Gamage.


On revient par Clairac et, après avoir franchi la Vignague, on tourne à droite vers Castelmoron-d'Albret. Cette ancienne Sénéchaussée, bâtie sur un rocher, domine la vallée du Ségur et ses maisons à encorbellement surplombent la route nationale. Dans les environs existent des galeries souterraines (Font-Barrique et Trou-Noir), d'où sortent des ruisseaux à écrevisses.


De Castelmoron, on regagne La Réole par Landerrouet, jadis " Sauveté ", sur la route du pèlerinage de Compostelle, Loubens (moulin sur le Dropt) et le château de Lavison, XV-XVIe siècles, au pied duquel le ruisseau de Marquelot est abondamment peuplé de goujons et d'écrevisses.


De Blasimon, il est aisé de redescendre sur la vallée de la Dordogne par Rauzan (ruines imposantes du château-fort), Saint-Jean-de-Blaignac, et de pousser jusqu'à Saint-Emilion..


IV. FRONTENAC


Le départ s'effectue par Le Martouret, puis on prend, à gauche, la route des Esseintes, on traverse le Dropt, et l'on poursuit sur Saint-Brice. Après le passage-à-niveau, on laisse la route de Bordeaux pour tourner à droite, sur Martres (église romane) et Frontenac.


Cette agréable localité est bien connue pour ses carrières, dont quelques-unes servent de champignonnières. Autour de Frontenac, à peu de distance, s'échelonnent, entre autres curiosités, la Cella gallo-romaine de Fauroux, l'Oppidum et l'allée couverte de Roquefort, les églises romanes de Courpiac et de Cessac, aux très intéressantes sculptures. Enfin, la vallée de l'Engranne, dont les versants ombragés possèdent de magnifiques chênes plusieurs fois centenaires, est jalonnée par une ligne presque continue de monuments mégalithiques (dolmens et menhirs) et flanquée de mystérieuses murailles.


On regagne, par Martres, la route de Bordeaux que l'on traverse pour aller sur Coirac et Castelvieil: L'église de cette commune a le plus beau porche ro- man de la Gironde. Dans une venelle, se trouve une porte surmontée d'une énigmatique inscription datée de 1664.


On descend ensuite vers Saint-Félix-de-Foncaude et l'on reprend la route de La Réole.


De Castelvieil on peut, par Gornac et Arbis, aller voir les imposantes ruines du château de Benauge et gagner Cadillac.


On prend la route de Saint-Hilaire-de-la-Noaille (porche roman de l'église) et l'on passe au pied du village de Roquebrune. La route longe le rocher sur lequel sont juchés l'église et la Commanderie des Hospitaliers de Saint-Jean de Jérusalem, XII-XIV. On suit la vallée du Dropt; sur la droite, se dressent les ruines du château de Cazes (XIV), un petit chemin permet d'aller voir, à 1.500 mètres, le château de Guilleragues très belle porte Renaissance.


A Monségur, bastide anglaise du XIIIe siècle, dont les chartes ont été réunies au XIVe siècle dans le livre de l'Esclapot, conservé à la Mairie, voir les cornières, quelques fragments des murs de ville et de vieilles façades.


On peut poursuivre jusqu'à Duras (8 km. 500), dont le château bien délabré reste encore imposant sur l'éperon rocheux où s'allonge la petite ville.


En descendant de Monségur vers le Dropt, à Bordepaille, en prenant à droite, on va sur Sainte-Foy-la-Grande (28 km.), la route à gauche mène à Saint-Ferme. De l'abbaye, fondée au XIe siècle par des Bénédictins, il ne subsiste guère que l'église, dont le choeur et le transept sont particulièrement imposants, et une partie des bâtiments claustraux adjacents.


De Saint-Ferme, il est possible de gagner Pellegrue, bastide du XIII, et Soussac par la butte de Launay, point culminant du département (138 m.).





SYNDICAT d'INITIATIVES :


Mairie, Place du Général de Gaulle, La Réole.


AMIS DU VIEUX RÉOLAIS :

 78, Rue Armand Caduc, La Réole.










sommaire-tous-les-articles      Trois " justes parmi les nations" dans un rayon de 5 km entre La Réole, Montagoudin et Hure, c...



    Trois "justes parmi les nations" dans un rayon de 5 km entre La Réole, Montagoudin et Hure, c'est pour le moins exceptionnel !
    Avant La Réole et Montagoudin, Hure a tenu à célébrer la mémoire de ses enfants, honorés par cette distinction.
    Selon l'encyclopédia Universalis :
L'appellation de Juste parmi les Nations adoptée par l'État d'Israël, selon une loi de 1953, désigne les non-juifs qui ont pris des risques importants, mettant souvent leur vie en péril, pour secourir les juifs voués à l'assassinat massif par l'Allemagne national-socialiste. L'État hébreu a créé pour ces bienfaiteurs une distinction spéciale, accordée par une commission présidée par un juge de la Cour suprême. Ceux qui en sont honorés reçoivent une médaille à leur nom, accompagnée de cette maxime biblique : « Quiconque sauve une vie sauve l'univers tout entier. »

Mauricette Beaucaillou
Année de nomination : 1996
Date de naissance : 10/10/1920
Date de décès : 10/01/2013
Profession : Femme de ménage

René Beaucaillou Année de nomination : 1996
Date de naissance : 11/12/1920
Date de décés : (avant Mauricette)
Profession : Mécanicien, ouvrier garagiste

Localisation
Ville : Hure (33190)
Département : Gironde
Région : Nouvelle-Aquitaine

Personnes sauvées
Mlle Torrès Clairette

Lieu porteur de mémoire

Place René et Mauricette Beaucaillou à Hure

Cérémonies

Mairie de Targon (33760) 21 septembre 1997

Mauricette Beaucaillou, Clairette Torres, René Beaucaillou

    Mauricette Beaucaillou travaillait comme femme de ménage chez ses voisins dans son village natal de Hure, dans la Gironde. René, son mari, était mécanicien dans un garage des environs.
    Au début de 1944, les Beaucaillou acceptèrent d'abriter chez eux une fillette juive de deux ans et demi, la petite Clairette Torrès. Ses parents s'étaient enfuis de La Réole et étaient venus habiter Casseuil, village voisin de Hure, où ils travaillaient dans un vignoble.
    Les arrestations de Juifs se multipliant dans la région, les parents, sachant qu'ils devraient peut-être s'enfuir précipitamment, se préoccupaient du sort de la petite.        Ils la laissaient régulièrement chez un voisin, un négociant en vins nommé Reynaud, par l'intermédiaire duquel ils firent connaissance de René et Mauricette Beaucaillou.
    Ces derniers accueillirent la petite fille juive à bras ouverts ; Clairette les appelait Tatie et Tonton. Les Torrès versaient aux Beaucaillou une modeste somme pour l'entretien de l'enfant. Ces derniers la présentaient partout comme la fille d'amis de Bordeaux qui n'arrivaient pas à s'en occuper. Les temps étaient difficiles.
    Les Juifs de La Réole étaient victimes de dénonciations; les soldats allemands patrouillaient dans la région et certains d'entre eux avaient réquisitionné un café situé à une centaine de mètres de l'appartement des Beaucaillou.
    Clairette resta chez “Tatie et Tonton” jusqu'à la libération de Bordeaux. Après la guerre, les familles restèrent amies de longues années durant.

Le 12 mars 1996, Yad Vashem - Institut International pour la Mémoire de la Shoah a décerné à Mauricette et René Beaucaillou le titre de Juste parmi les Nations.


Le témoignage

Au début de l'année 44, Marcel Torres, sa femme Eugénie et leur petite fille Clairette, âgée de 2 ans et demi habitaient Bordeaux. Ils partent se réfugier en zone libre, à La Réole. Rapidement, La Réole devient zone occupée. M. & Mme Torres souhaitent mettre leur petite fille à l'abri au cas où ils seraient obligés de fuir très vite. Par une relation, ils sont mis en contact avec quelqu'un qui a un poste important à l'Assistance Publique. C'est un jeune couple sans enfants, très modeste, qui accepte de garder la petite fille juive en promettant de garder secrète son origine. Clairette restera chez les Beaucaillou jusqu'en novembre 44. Elle y fut aimée et choyée et conserva des liens constants avec eux.


Articles de Presse :
Sud-Ouest 23-09-1997


Mauricette Beaucaillou a reçu la médaille des Justes (Photo Y. Feyzean)


Mauricette Beaucaillou, 77 ans, a reçu, dimanche à Targon, la médaille des Justes qui lui a été décernée en son nom et au nom de son mari décédé, René, pour avoir sauvé une petite fille juive en 1942 (Lire « Sud-Ouest » du vendredi 19 septembre 1997).


    Clairette Torres

qui est aujourd'hui âgée de 53 ans, assistait à cette cérémonie organisée
à la salle polyvalente de la commune, en présence du Maire, Firmin Luro, aussi du représentant de l'institut Yad Vashem, du premier secrétaire de l'ambassade d'Israël, de Michel Slitinsky, partie civile au procès Papon, Mr Gérard Boulanger, avocat des parties civile et président de la Ligue des droits de l'homme de Gironde, et de nombreux amis qui lui ont témoigné leur sympathie et leur reconnaissance.
Mauricette Beaucaillou, très émue, a raconté ses souvenirs de cette année-là et surtout les circonstances dans lesquelles son mari et elle avaient accueilli et hébergé Clairette de février à novembre 1944 Désormais, les noms de René Mauricette Beaucaillou seront inscrits sur la colline du souvenir à Jérusalem

Hure rend hommage à Mauricette et René Beaucaillou qui avaient protégé une enfant juive durant l'Occupation.

Hure va inaugurer, samedi 28 mai 2022, une place au nom de René et Mauricette Beaucaillou, en présence de Clairette, la petite fille juive qu'ils ont protégée durant l'Occupation.

Lieu porteur de mémoire
Place René et Mauricette Beaucaillou à Hure

Inauguration de la place à Hure



   sommaire-tous-les-articles 31 mars 1918 - 28 décembre 2006 Philippe Girardeau ______      Arrivés début années 50 à Montagoudin plus préc...



31 mars 1918 - 28 décembre 2006


Philippe Girardeau

______


    Arrivés début années 50 à Montagoudin plus précisément, mes parents devinrent très rapidement amis avec la famille Vincelot qui habitait à l'époque dans une ferme au Flaütat en bordure de la RN113. Plus tard cette ferme laissa la place à une station service, puis un bar restaurant et une boite de nuit, « L'Ermitage ». 

    C'est par hasard que je suis tombé sur la page de Wikipédia concernant Pierrette Vincelot.  Voici le lien, toute son histoire y est racontée, hormis quelques erreurs.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierrette_Vincelot

Pierrette Vincelot 1943

Extraits de la fiche Wikipédia : Engagement dans la résistance

    À la suite de l’appel du 18 juin 1940, par le général De Gaulle, elle décide avec sa mère de faire partie de ceux qui participeront à l’effort de guerre. Son père est plus modéré, il veut bien aider mais fait très attention car il est sous surveillance de Vichy car son appartenance à la Franc-maçonnerie est connue. La ligne de démarcation, séparant la zone libre, où s’exerce l’autorité du gouvernement de Vichy, de la zone occupée par les Allemands, passe par Langon et Sauveterre-de-Guyenne, non loin de chez elle. Domiciliée à une quinzaine de kilomètres de cette frontière, elle commence à passer, de France occupée en France libre, des messages dans le cadre de son vélo, et parfois transporte des enfants en les faisant passer pour siens. Dans le courant de l'année 1941, sa mère et son père sont révoqués par le Régime de Vichy pour suspicion d’acte de résistance et appartenance à la franc-maçonnerie.

    Pierrette Vincelot entre au début de la guerre dans la clandestinité sous le nom de « Fernande » ou "Pierrette" suivant les réseaux. Avec l'appui du maire de l'époque, Monsieur Lavergne, elle devient secrétaire de la mairie de Montagoudin pour capter toutes informations pouvant aider la résistance. Ce poste lui permettra également, tout au long de la guerre, de réaliser de faux documents d'identité et autres. Avec son réseau, elle commence à organiser et réaliser les passages de la France occupée en France libre des familles juives pourchassées, des agents parachutés, des pilotes alliés tombés dans la zone occupée et des réfractaires au STO qui veulent rejoindre l'Angleterre. Elle leur procure des fausses pièces d'identité. Pour les pilotes, elle organise leur rapatriement vers l'Angleterre via l'Espagne. En ce qui concerne les familles juives menacées, elle leur procure asile. La résistance commençant à se structurer, elle intègre avec sa mère le maquis de Lorette, sous les ordres du lieutenant Daniel Faux alias Papa. 

    Concomitamment, elle œuvre également avec sa mère, de concert avec Renée Augeyrolles responsable locale du réseau Buckmaster, Simone Savariaud du réseau Jove et les membres du groupe Rigoulet.

    Par son poste à la mairie, elle voit défiler les dossiers de recherches envoyés par l'administration allemande et les consulte avec attention. Pour exemple, un jour, elle y remarque deux noms de familles juives qui sont de ses connaissances : Lévy et Rosenthal5. Elle les contacte immédiatement et avant la rafle les envoie se réfugier dans les Landes. Elle en fit de même à d'autres moments, avec les familles Lang-Lévi, Holchaeker et Pérostel.

Un autre site qui doit être consulté : 

    Pierrette Vincelot-Laurens résidait à Montagoudin (Gironde). Pendant l’occupation allemande, sa mère démissionna du poste de secrétaire de mairie et le maire demanda à Pierrette de la remplacer. De par sa fonction et son ralliement à la résistance, Pierrette put continuer le travail entrepris par sa mère et assister les familles juives en danger de Montagoudin.
    Elle leur procura des faux papiers d’identité et des titres de ravitaillement. Au moment des rafles, ayant accès aux listes des personnes recherchées, elle put prévenir à temps les familles Lévy et Rosenthal du danger imminent. M. Lévy accepta de partir à Lados dans les Landes tandis que sa famille était dispersée en divers endroits. M. Rosenthal, resté avec les siens, fut arrêté et déporté. 
    En relation avec Anne-Marie Estève, propriétaire de la résidence «Point du Jour», elle put y cacher clandestinement et en d’autres lieux le Dr. Lang-Lévy et sa femme, Norbert Holchaker de 5 ans et ses parents, les familles Rosenthal et Perostel. Pierrette s’est particulièrement distinguée dans les rangs du réseau Buckmaster et sa filière d’évasion par l’Espagne, acheminant des parachutistes cherchant à rejoindre l’Angleterre ou des réfractaires au STO cherchant à rejoindre la France Libre. 
    Elle fut décorée de la Médaille de la Résistance. «C’est parce que nous étions tout naturellement, ma famille et moi, des républicains patriotes et humanistes que nous avons fait notre devoir de Français».     

Le 10 janvier 2001, Yad Vashem – Institut Internationale pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Pierrette Laurens le titre de Juste parmi les Nations.

    Dans ce site vous pouvez écouter un interview de Pierrette Vincelot évoquant les anecdotes de l'époque de l'occupation et de ses actions.


Remise du diplôme et de la médaille de juste parmi les nations.
Présents de gauche à droite en premier plan : 
Mme Tamar Samash, consul d'Israël en France, Dr Holchaeker (une des personnes sauvées par elle, alors qu'il était enfant), le représentant pour la France de Yad Vashem, Michel Slitinsky, écrivain et porteur du dossier concernant Pierrette Vincelot et le préfet Jean Paraf.

Souvenirs personnels

    J'ai bien connu Madame Vincelot Marcelle la maman de Pierrette, ancienne institutrice à Montagoudin, Pierrette Vincelot, veuve de Monsieur Foucaud et sa fille Marie-France Foucaud. Bien que résidentes de Montauban elles faisaient souvent le déplacement au Flaütat, en particuliers pour les vacances scolaires ce qui donnait lieu à de nombreuses journées à passer ensemble, les grands pour discuter et les jeunes pour jouer ! 

    Ces liens d'amitié se sont prolongés longtemps, même une fois leur départ définitif pour le Tarn et Garonne, dans les années 60 nous allions à Montauban et réciproquement elles venaient quelques jours à La Réole. 

    Le temps est passé, Mme Vincelot est partie puis en 2002 disparaît sa fille Marie-France à 56 ans dans des circonstances douloureuses. C'est à ce moment que j'ai repris contact avec Pierrette devenue Madame Laurens de par son mariage avec Robert Laurens. 

Nous avons évoqué longuement nos souvenirs, mais pas un instant Pierrette a fait état de son remarquable parcours pendant la seconde guerre mondiale. 

    Les occupations de chacun dans ce monde qui avance à grande vitesse ont fait qu'une fois de plus j'ai repoussé jusqu’à ces derniers mois le moment de reprendre contact avec Pierrette. 

    Hélas ! Beaucoup trop tard et je m'en veux beaucoup. C'est en consultant par hasard internet que je suis tombé sur la page de Wikipédia concernant Pierrette Vincelot-Laurens (je rajoute Foucaud bien sûr).      Toute son histoire y est racontée, quelques erreurs comme le fait de leur présence à Montagoudin jusqu'au milieu des années 50, de l'existence de sa première fille Marie-France (née à Montagoudin)... :  

    J'ai contacté Monsieur Joël Doux, maire de Montagoudin, afin de mettre en place un hommage à Pierrette. 

    Son accueil sympathique et sa motivation laissent envisager une action mémorielle de qualité à la hauteur du personnage courageux et discret qu'elle fut. 


Philippe Girardeau



 

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