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Pierrette Vincelot : Juste parmi les nations



31 mars 1918 - 28 décembre 2006


Philippe Girardeau

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    Arrivés début années 50 à Montagoudin plus précisément, mes parents devinrent très rapidement amis avec la famille Vincelot qui habitait à l'époque dans une ferme au Flaütat en bordure de la RN113. Plus tard cette ferme laissa la place à une station service, puis un bar restaurant et une boite de nuit, « L'Ermitage ». 

    C'est par hasard que je suis tombé sur la page de Wikipédia concernant Pierrette Vincelot.  Voici le lien, toute son histoire y est racontée, hormis quelques erreurs.

https://fr.wikipedia.org/wiki/Pierrette_Vincelot

Pierrette Vincelot 1943

Extraits de la fiche Wikipédia : Engagement dans la résistance

    À la suite de l’appel du 18 juin 1940, par le général De Gaulle, elle décide avec sa mère de faire partie de ceux qui participeront à l’effort de guerre. Son père est plus modéré, il veut bien aider mais fait très attention car il est sous surveillance de Vichy car son appartenance à la Franc-maçonnerie est connue. La ligne de démarcation, séparant la zone libre, où s’exerce l’autorité du gouvernement de Vichy, de la zone occupée par les Allemands, passe par Langon et Sauveterre-de-Guyenne, non loin de chez elle. Domiciliée à une quinzaine de kilomètres de cette frontière, elle commence à passer, de France occupée en France libre, des messages dans le cadre de son vélo, et parfois transporte des enfants en les faisant passer pour siens. Dans le courant de l'année 1941, sa mère et son père sont révoqués par le Régime de Vichy pour suspicion d’acte de résistance et appartenance à la franc-maçonnerie.

    Pierrette Vincelot entre au début de la guerre dans la clandestinité sous le nom de « Fernande » ou "Pierrette" suivant les réseaux. Avec l'appui du maire de l'époque, Monsieur Lavergne, elle devient secrétaire de la mairie de Montagoudin pour capter toutes informations pouvant aider la résistance. Ce poste lui permettra également, tout au long de la guerre, de réaliser de faux documents d'identité et autres. Avec son réseau, elle commence à organiser et réaliser les passages de la France occupée en France libre des familles juives pourchassées, des agents parachutés, des pilotes alliés tombés dans la zone occupée et des réfractaires au STO qui veulent rejoindre l'Angleterre. Elle leur procure des fausses pièces d'identité. Pour les pilotes, elle organise leur rapatriement vers l'Angleterre via l'Espagne. En ce qui concerne les familles juives menacées, elle leur procure asile. La résistance commençant à se structurer, elle intègre avec sa mère le maquis de Lorette, sous les ordres du lieutenant Daniel Faux alias Papa. 

    Concomitamment, elle œuvre également avec sa mère, de concert avec Renée Augeyrolles responsable locale du réseau Buckmaster, Simone Savariaud du réseau Jove et les membres du groupe Rigoulet.

    Par son poste à la mairie, elle voit défiler les dossiers de recherches envoyés par l'administration allemande et les consulte avec attention. Pour exemple, un jour, elle y remarque deux noms de familles juives qui sont de ses connaissances : Lévy et Rosenthal5. Elle les contacte immédiatement et avant la rafle les envoie se réfugier dans les Landes. Elle en fit de même à d'autres moments, avec les familles Lang-Lévi, Holchaeker et Pérostel.

Un autre site qui doit être consulté : 

    Pierrette Vincelot-Laurens résidait à Montagoudin (Gironde). Pendant l’occupation allemande, sa mère démissionna du poste de secrétaire de mairie et le maire demanda à Pierrette de la remplacer. De par sa fonction et son ralliement à la résistance, Pierrette put continuer le travail entrepris par sa mère et assister les familles juives en danger de Montagoudin.
    Elle leur procura des faux papiers d’identité et des titres de ravitaillement. Au moment des rafles, ayant accès aux listes des personnes recherchées, elle put prévenir à temps les familles Lévy et Rosenthal du danger imminent. M. Lévy accepta de partir à Lados dans les Landes tandis que sa famille était dispersée en divers endroits. M. Rosenthal, resté avec les siens, fut arrêté et déporté. 
    En relation avec Anne-Marie Estève, propriétaire de la résidence «Point du Jour», elle put y cacher clandestinement et en d’autres lieux le Dr. Lang-Lévy et sa femme, Norbert Holchaker de 5 ans et ses parents, les familles Rosenthal et Perostel. Pierrette s’est particulièrement distinguée dans les rangs du réseau Buckmaster et sa filière d’évasion par l’Espagne, acheminant des parachutistes cherchant à rejoindre l’Angleterre ou des réfractaires au STO cherchant à rejoindre la France Libre. 
    Elle fut décorée de la Médaille de la Résistance. «C’est parce que nous étions tout naturellement, ma famille et moi, des républicains patriotes et humanistes que nous avons fait notre devoir de Français».     

Le 10 janvier 2001, Yad Vashem – Institut Internationale pour la Mémoire de la Shoah, a décerné à Pierrette Laurens le titre de Juste parmi les Nations.

    Dans ce site vous pouvez écouter un interview de Pierrette Vincelot évoquant les anecdotes de l'époque de l'occupation et de ses actions.


Remise du diplôme et de la médaille de juste parmi les nations.
Présents de gauche à droite en premier plan : 
Mme Tamar Samash, consul d'Israël en France, Dr Holchaeker (une des personnes sauvées par elle, alors qu'il était enfant), le représentant pour la France de Yad Vashem, Michel Slitinsky, écrivain et porteur du dossier concernant Pierrette Vincelot et le préfet Jean Paraf.

Souvenirs personnels

    J'ai bien connu Madame Vincelot Marcelle la maman de Pierrette, ancienne institutrice à Montagoudin, Pierrette Vincelot, veuve de Monsieur Foucaud et sa fille Marie-France Foucaud. Bien que résidentes de Montauban elles faisaient souvent le déplacement au Flaütat, en particuliers pour les vacances scolaires ce qui donnait lieu à de nombreuses journées à passer ensemble, les grands pour discuter et les jeunes pour jouer ! 

    Ces liens d'amitié se sont prolongés longtemps, même une fois leur départ définitif pour le Tarn et Garonne, dans les années 60 nous allions à Montauban et réciproquement elles venaient quelques jours à La Réole. 

    Le temps est passé, Mme Vincelot est partie puis en 2002 disparaît sa fille Marie-France à 56 ans dans des circonstances douloureuses. C'est à ce moment que j'ai repris contact avec Pierrette devenue Madame Laurens de par son mariage avec Robert Laurens. 

Nous avons évoqué longuement nos souvenirs, mais pas un instant Pierrette a fait état de son remarquable parcours pendant la seconde guerre mondiale. 

    Les occupations de chacun dans ce monde qui avance à grande vitesse ont fait qu'une fois de plus j'ai repoussé jusqu’à ces derniers mois le moment de reprendre contact avec Pierrette. 

    Hélas ! Beaucoup trop tard et je m'en veux beaucoup. C'est en consultant par hasard internet que je suis tombé sur la page de Wikipédia concernant Pierrette Vincelot-Laurens (je rajoute Foucaud bien sûr).      Toute son histoire y est racontée, quelques erreurs comme le fait de leur présence à Montagoudin jusqu'au milieu des années 50, de l'existence de sa première fille Marie-France (née à Montagoudin)... :  

    J'ai contacté Monsieur Joël Doux, maire de Montagoudin, afin de mettre en place un hommage à Pierrette. 

    Son accueil sympathique et sa motivation laissent envisager une action mémorielle de qualité à la hauteur du personnage courageux et discret qu'elle fut. 


Philippe Girardeau



 

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