
Article des Cahiers du Réolais n°11 de Louis Desgraves |
On ne sait quelle fut la durée du séjour de Besson à La Réole et s'il y exécuta d'autres travaux.
On peut cependant supposer qu'il y fut appelé par les moines du prieuré bénédictin. (P.. Courteault : les origines de l'imprimerie à La Réole, Rev. Hist. Bordeaux 1926).
On lui doit, en tout cas, la plus ancienne impression connue en Guyenne, puisque l'imprimerie fut introduite à Bordeaux aux environs de 1515 et à Agen en 1524.
Dix ans s'écoulent avant qu'on retrouve la présence d'un autre imprimé à La Réole.
Un contrat passé par devant maître Jacques Gorces notaire à Bordeaux, le 3 Juin 1512, mentionne Léonard Bardoc, habitant de La Réole, qui vend à un libraire bordelais "le nombre et quantité de troys cens ordonnances royaux, darrainièrement faictes" (Arch. Hist de la Gironde, t XLVIII, 1913, p.480).
Trois ans plus tard, en 1515, Jean Maurus, établissait une presse à La Réole et publiait, le 15 Juin 1517, une espèce de vocabulaire grammatical des mots composés et des dérivés de la langue latine, mis en ordre et rédigé par l'imprimeur lui-même à l'usage de la jeunesse qu'il était chargé d'instruire (A. Claudin : les origines de l'imprimerie à La Réole en Guyenne 1517 Paris 1894).
Douze jours après, le même imprimeur faisait paraître une traduction de l'Opus Tripartum de Gerson que l'évêque de Bazas, Amanieu d'Albret lui avait demandé de publier ; enfin, avant son départ de La Réole en 1517, Jean Mautus imprimait les Consitutiones synodales Ecclesiae Vasatensis.
Après Pierre Besson et Jean Maurus, il faut attendre jusqu'en 1679 pour retrouver mention d'un ouvrage imprimé à La Réole. La proximité de Bordeaux où, dès 1572 l’imprimerie connaît avec Simon Millanges une ère de prospérité qu'elle ne retrouvera plus ensuite explique, semble-t-il, l’absence de tout atelier d'imprimerie à La Réole.
Aussi faudra-t-il une circonstance exceptionnelle pour que l'imprimerie y refleurisse pendant quelques années.
Cet évènement fut l'exil du Parlement de Bordeaux qui, à la suite de la sédition de 1675, s'installe à La Réole au mois de mai 1678 et y demeura jusqu'à son retour dans la capitale de la Guyenne en 1690 (Dupin Hist. de la Réole, Gauban Hist. de la Réole, Bascheron des Portes : Hist. du Parlement de Bordeaux).
A son arrivée à La Réole, le Parlement avait trouvé exerçant dans cette ville deux marchands libraires: Louis Labbé (Labadie : Notices. biographiques sur les imprimeurs et libraires bordelais... Bordeaux 1900. p.48) et Jean Séjourné qui à sa librairie avait joint une modeste imprimerie; son fils Pierre lui succèdera bientôt.
Un troisième imprimeur, Claude Labottière, attiré par la présence du Parlement, ne tarda pas à venir ouvrir boutique à La Réole; peut-être y fût-il envoyé par les imprimeurs bordelais de Lacourt chez lesquels il avait été compagnon (Bouchon : Hist. d'une imprimerie bordelaise 1600-1900 Bordeaux 1901, p. 68). Jacques Mongiron-Millanges, ému par cette concurrence, s'empressa d'aller s'installer, lui aussi, auprès du Parlement.
Nous avons relevé, sans que cette liste prétende être complète, dix huit impressions réolaises entre 1679 et 1690. Quinze d'entre elles sont des arrêts, déclarations ou édits imprimés à l'usage du Parlement.
En voici la liste :
1. Subercasaux (Guillaume). Histoire d'une femme morte par la picqure d'une araignée. La Réole. J. Séjourné, 1679 (B.M. Bordeaux).
2. Ordonnance des corps de ville fixant le prix des logements dans les hôtelleries; le prix des vivres et denrées tels que lard, huile, volaille, gibier, poisson, bois marchand; le prix des transports en bateaux et des charrois. L.R. C1 La Bottière imprimeur et marchand libraire, 1681 (Arch. Mun La Réole H.H 9)
3. Recueil général des édits et déclarations, arrêts du conseil et de toutes les cours souveraines du royaume, qui ont été donnés concernant la justice et la religion sous Louis le Grand. L.R. Cl Labottière 1684. (B. M, Bordeaux).
4. Recueil général des édits, déclarations de Louis le Grand, arrêtés du conseil et de toutes les cours souveraines du royaume, qui ont été donnés contre ceux de la religion prétendue réformée, depuis l'édit de Nantes jusques à présent, avec les enregistrements du Parlement de Guyenne. L.R. Cl Labottière. 1684 (B.M. Bordeaux).
5. Déclaration touchant la certitude du jour de retour dans le royaume de ceux de la R.P.R. qui en sont sortis. Fontainebleau 12 Novembre 1685. L.R. Cl Labottière 1685 (B.M. Bordeaux)...
6. Lapeirère (Abraham) Décisions sommaires du palais mises par ordre alphabétique.L.R.. Cl.Labottière 1689 (Catalogue J.Delpit n°887)
7. Déclaration du Roy portant ampliation sur l'édit des duels du 30 décembre 1679 L.R. J.Mongiron-Millanges 1680 (B.M.Bordeaux)
8. Déclaration du Roy portant déffences à toutes sortes de personnes tant de l'un que de l'autre sexe, d'accoucher des femmes tant de la religion catholique apostolique et romaine que de ceux de la R.P.R. L.R. Mongiron-Millanges 1680 (Arch. Dep. Gironde C. 3784)
9. Déclaration du Roy portant défense contre le port d'armes et de la chasse. Donné à St-Germain en Laye le quatrième décembre 1679. Enregistrée en Parlement le 7 Février 1680. Mongiron-Millanges 1680 (Arch. dép. Gironde C. 3784)
10. Déclaration du Roy portant règlement pour la punition des faussaires et falsificateurs et les peines qu'ils en doivent encourir. Donné à St Germain en Laye au mois de mars 1680. Enregistrée à La Réole en Parlement le 12 Avril 1680.L.R. Mongiron-Millanges 1680 (Arch dep. Gironde C.3784).
11. Édit du Roy portant règlement général sur les duels. Avec les règlements de Messieurs les Maréchaux de France, sur les diverses satisfactions et réparations d'honneur. Donné à St-Germain en Laye au mois d'août 1679. L.R. Mongiron-Millanges 1681 (B.M. Bordeaux fonds D)
12. Chabannes (Jean-Joseph de) Harangue prononcée à l'enregistrement de l'édit de révocation de celui de Nantes. L.R.Mongiron-Millanges 1686. (B.M. Bordeaux)
13. Arrest du Parlement de Guyenne confirmatif d'une sentence rendue par le lieutenant criminel de Saintes, par laquelle le cadavre de feu Pierre Joufflier, ci-devant greffier de la juridiction de Mornac est condamné d'être déterré par l'exécuteur de la Haute-Justice, traîné sur une claie et exposé à la voirie, et ses biens confisqués pour crime de lèze-Majesté, apostasie et relaps, ayant refusé les sacrements de l'église après sa conversion. L.R. Mongiron-Millanges s.d. (1687) (Arch. dép. Gironde C.3784)
14. Arrêt du Parlement de Guyenne, portant condamnation aux galères perpétuelles, et confiscation des biens contre les nommez Régaud et Deschamps, nouveaux convertis accusez du crime d'évasion contre les défenses de Sa Majesté. Mongiron-Millanges s.d (1687) (Arch. dép. Gironde C.3784).
15. Arrest du Parlement de Guienne, qui a condamné Pierre Gache à être pendu et étranglé et ses biens confisqués pour être venu d'Angleterre à Bordeaux, dans le dessein de suborner des nouveaux convertis et favoriser leur sortie hors du royaume. Et par ce même arrêt Joseph Len drinthon, maître d'un vaisseau anglais, et Isabeau Maron, aubergiste femme de Jean Capon, chapelier de Bordeaux, sont aussi condamnés aux peines portées par la Déclaration de Sa Majesté, pour avoir favorisé l'évasion des dits nouveaux convertis. Cet arrêt contient aussi des condamnations contre plusieurs accusés dudit crime d'évasion. L. R. Mongiron Millanges s.d (1687) (Arch. dép. Gironde C 3784)
16. Déclaration du Roy, portant règlement des peines auxquelles les femmes et filles qui ayant été bannies, ne gardant pas leur ban, seront condamnées. Donnée à Versailles, le 29 jour d'avril 1687. Avec l'arrêt d'enregistrement du 28ème May 1687. L.R. Mongiron-Millanges, s.d. (1687) (Arc dep Gironde C.3784)
17. Edit du Roy portant que les matelots seront censez regnicoles et exempts du droit d'aubaine après cinq ans de service, sans être tenus de prendre de Sa Majesté des lettres de naturalité. Donné à Versailles au mois d'avril 1687. Avec l'arrêt d'enregistrement du 28ème May 1687. L.R. Mongiron-Millanges s.d. (1687) Arch dép Gironde C.3784)
18. Lettres patentes du Roy en faveur de Monseigneur le Mareschal de Lorge pour le commandement en chef de la province de Guienne. L.R. Mongiron-Millanges 1689 (B.M. Bordeaux)
II - LES ORIGINES DE L'IMPRIMERIE A LA REOLE
Anatole Claudin 1894 -39 pages
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Le texte intégral |
III - NOTICES SUR LES IMPRIMEURS ET LIBRAIRES BORDELAIS Ernest Labadie 1900
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70 IMPRIMEURS ET LIBRAIRES BORDELAIS LE MORE (JEAN), |
Imprimeur à La Réole, vers 1516-1518. Jean Le More, en latin Maurus, naquit à Coutances, en Normandie, à la fin du xv siècle.
Il fut d'abord imprimeur à Paris dès 1507 et on le rencontre dix ans après à La Réole, en 1517.
On connaît, en effet, trois ouvrages sous ce millésime, imprimés dans cette petite ville : le premier est un Vocabulaire grammatical de la langue latine et le second une édition du livre de Jean Gerson, l'Instruction des Curez. De ces deux impressions réolaises il ne reste que les exemplaires de la Bibliothèque de Bordeaux, N 14586 et 33209.
Le troisième ouvrage est une édition des statuts synodaux de Bazas, publiée par l'évêque de cette ville, Amanieu d'Albret : Constitutiones synodales Ecclesia Vasatensis..., dont l'unique exemplaire, découvert tout récemment, est conservé à la bibliothèque de Troyes, A 1503.
Jean Le More avait installé son atelier typographique à La Réole, dans le collège de cette ville.
On suppose que, tout en pratiquant l'art typographique, il professait la grammaire, et c'est ce qui expliquerait sa présence dans un établissement d'enseignement. Il ne séjourna que peu de temps dans le Bordelais, car en 1518 on le trouve à Lectoure, de 1522 à 1532 à Montauban, et de 1532 à 1550 à Toulouse. On ignore la date de sa mort.
Jean Le More est le plus ancien typographe connu établi dans le Bordelais, le premier livre imprimé à Bordeaux étant daté de 1519 (V. l'article Gaspard Philippe)..
IV - L'imprimerie de labeur : Éditions - Journaux aux 19e et 20e siècles à La Réole (Michel Balans)
Au XVI° siècle, le premier imprimeur de Guyenne, disciple de Gutenberg, Jean MAUR,de Coutance, s'installe à La Réole.
On note :
XVII° siècle = Jacottière
XVIII° siècle = Laguillotière, fils
XIX° siècle = Pasquier – Vigouroux – Fayaut – Larrieu – Beylard – Vve Champas – Moulin
XX° siècle = Fayaut, Beylard, Vigouroux, Balans, Maumy, Aristéguy.
JOURNAUX
1868-1914?= Le Girondin Journal de La Réole : BNF
1944-2007 = Le Réolais Vigouroux- Gimenez- Mothes
La paroisse édite un journal à tirage limité.(La Liaison BNF )
La Commune ( Tempo )
L'association : les Cahiers du Réolais
- Voir l'étude de Louis Desgrave (1921-1999) sur l'imprimerie à La Réole
aux XVIe et XVIIe siècles : Conférence L Desgraves 1979
Presse typographique Heidelberg - Format colombier- 0,60 x 0,80 |
Je me souviens de l'imprimerie rue Camille Braylens.
Mon père dirigeait cet atelier moderne de 1936 à 1944. Il avait appris le métier à l'Imprimerie FAYAUT, 18, rue Armand Caduc, avec Maurice et sa fille Marguerite.
En même temps il avait appris le métier de relieur et de papetier.
J'ai grandi dans le bruit des machines et l'odeur de l'encre. Il y avait une nouveauté, rare à l'époque ; une linotype qui fabriquait des caractères en plomb. Plus faciles à manier, plus rapide, pour concevoir les colonnes d'un journal.
Un clavier, type machine-à-écrire permettait la rédaction et la composition.
Un petit four électrique maintenait du plomb en fusion. Chaque ligne sortait de la machine.. La rotative Heidelberg grand format imprimait le journal et ... affiches des bals de l'époque.
Deux presses à pédale et à moteur servaient pour les travaux courants.
Il y avait trois ouvriers. Henry Maumy, le principal, l'apprenti Pierrot Barbillat et un autre occasionnel.
Le vendredi était un jour d'effervescence avec la mise sous bande et l'expédition du journal aux abonnés de la région.
Presse typographique à pédale puis à moteur |
La place permettait l'installation de nombreuses casses typographiques de caractères, anciens et modernes, en bois et en plomb. Un comité de rédaction se réunissait dans le bureau chaque semaine pour préparer le numéro suivant.
Ce comité se composait de René Bourillon, Jean Counilh, Choisnet, Roux, Tracou, Fournier.
A La Réole Il y avait deux autres journaux chaque semaine.
Ce journal, la Tribune Républicaine, qui professait de idées de droite disparaît en 1944.
Les dirigeants, sauf mon père, seront inquiétés, condamnés à la perte de leurs droits civiques.
Le matériel du journal est vendu.
Nous déménageons de notre logement qui était au-dessus de l'imprimerie avec un grand jardin.
Nous habitons maintenant au 18, rue Armand Caduc. Le matériel d'imprimerie va dans la première cave. Je ferais une année d'apprentissage avant de partir à Bordeaux. Finalement mes parents vendent l'imprimerie et le commerce qui sera loué à M. Sanfourche pour devenir magasin de chaussures.
Casse typographique |
Ma mère travaille à la Mairie de La Réole. Mon père, devient employé, chaque semaine, travaille dans des imprimeries de labeur à Bordeaux jusqu'à une année avant la retraite.
Il travaille chez H. Maumy son ancien ouvrier, aujourd'hui patron d'une grande imprimerie, successeur de Beylard.
Sa fille, Catherine Aristéguy, continuera à porter le flambeau.
L'autre imprimerie, Vigouroux, dirigée par sa fille Josette Vigouroux Gimenez continuera le journal, le Réolais jusqu'en 1999 (total 56 ans).
Florence Mothes le rachète pour le vendre par la suite ?
En 2021 il n'y a plus qu'une imprimerie à La Réole (à Frimont).
Le graphisme, le design, la communication, la reproduction, l'ordinateur ont bouleversé de fond en comble ce métier d'imprimerie.
Il demeure réservé à une élite cultivée, rare et riche.
L'image est reine sur le plan technique mais à quel prix ?
Le livre relié est cher. Les journaux sont sur internet. Le papier est menacé.
Les emballages de la grande distribution avalent les forêts.
16 rue Saint-James : des pilastres soutiennent un entablement et une corniche saillante ; l'entablement est orné d'une frise d'animaux fantastiques, encadrée de médailles ; au-dessus, un cadre carré, aujourd'hui vide, est entouré d'une composition globalement triangulaire associant vases, guirlandes et putti, le tout sommé par un Christ en douleur ; ce décor qui doit dater des années 1530, est attribué au maître maçon Guilhem Médion, par le professeur d'histoire de l'art Paul Roudié (1916-1994)[
Né en 1617 ou 1618. Travaille chez son oncle l'imprimeur libraire Guillaume Millanges avant de lui succéder en juin 1649. Imprime de nombreuses mazarinades pendant la Fronde. Capitaine de la milice de la Jurade de la paroisse Saint-Éloi.
Dit âgé d'environ 55 ans lors de son mariage, le 25 août 1672. Rachète peu après (sept. 1672), en vente publique, le fonds de librairie de Pierre Maffre (m. avril 1671) et de son associé Guillaume Taupinard ; inventaire du fonds à cette date.
Imprime à La Réole de 1680 à 1689, pendant l'exil du parlement dans cette ville, tout en conservant son atelier à Bordeaux.
Se démet de ses charges d'imprimeur ordinaire de la ville et d'imprimeur du parlement en faveur de Simon Boé, en déc. 1692, et semble avoir alors cessé d'exercer.
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