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Ninou du Rouergue Début janvier 2019 c'est une figure marquante du quartier du Rouergue qui disparaît. Ninou et son frère Marc...


Ninou du Rouergue

Début janvier 2019 c'est une figure marquante du quartier du Rouergue qui disparaît.

Ninou et son frère Marc Arrouays

Née Arrouays au Rouergue, elle avait tenue la boulangerie des quais sous le viaduc avec 
Jeannot Roques
son mari Jeannot Roquesavant de revenir profiter d'une retraite bien méritée dans la maison familiale du Rouergue en face de la Bastide.
Rive gauche - Rive droite - Rive gauche mais jamais à plus de 100 m de la Garonne !
Elle a été une animatrice très dynamique du comité des fêtes du Rouergue.

Volley-Ball

Après guerre elle a fait partie de l'équipe de Volley Ball féminine section de l'Aviron Sauveteurs Réolais. 

Volley-Ball  Féminin
L'équipe Féminine : Haut gauche : Ninou Roques-Juliette Tomas- Josette Loustaut- XXX- XXX-Juliette Thomas-Janine Bon  ----  Bas gauche : Roselyne Riffaud (ép. Coutareau) - Josette Cots (fille de Frédéric) - Mimi Stel (ép. Savariaud)- Pierre Tomas (entraineur)















Match sur le terrain de la Bastide au Rouergue

Ninou jouera au volley jusqu'à l'âge de quarante ans.


Ninou 2e assise avec les couettes

Jeannette et Ninou


Cliquez sur le titre pour voir les images


Bien avant Paris Plage tandis que la piscine n'existait pas (ouverte en 1963), la plage se trouvait au Rouergue dans le gravier face à...


Bien avant Paris Plage tandis que la piscine n'existait pas (ouverte en 1963), la plage se trouvait au Rouergue dans le gravier face à Mijéma.
On s'y retrouvait pour bronzer, se baigner, canoter...  
                                       
Album Photo  Clic pour ouvrir l'album

Daudi Aubagnan raconte la piscine sur la Garonne : cliquez sur le texte ci dessous

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Tableau Pierre Laville
La plage du Rouergue, tableau de Pierre Laville

 Paulot, Pierrot Causse, Jo et Jean Petiteau,, René Richard  1927
Garonne, Le rouergue, La réole, Plage
La plage avec des vaches sur l'actuel terrain de camping

Fernand Dupouy pion du Lycée, avec ? en 1922
Jeanne Petiteau et Henriette Bouilleau ép Causse

Le plongeoir pendant l'occupation (à gauche Jacques Baudaux)
Water-Polo
L'équipe de water-polo sur le ponton piscine amarré
au milieu de la Garonne
Les stars de la plage : Paulette Bouilleau, Ninou Roques,, Chardon, X  Haut : X, Jeannette Moliner
Garonne
Paulette Bouilleau, Jacky Causse 1946
En arrière plan la drague du Rouergue et au dessus la plage

Garonne
Marc Richard, Jeannot Roques


Garonne, "Buveur de Garonne"
Autre plage à Lillet  avec la pagaie Gambier l'oncle de Michèle Perrein
qui servit de modèle au "Buveur de Garonne "

Garonne
X, Guitou Flamand, Alain Lamaison, 1960 

Nous avons (presque) tous connu les dragues de la Garonne, La drague à poste fixe devant la plage du Rouergue et la drague flottante avec ...

Nous avons (presque) tous connu les dragues de la Garonne,
La drague à poste fixe devant la plage du Rouergue et la drague flottante avec les barges vidées au collecteur central à côté du stade.


Drague, la réole, Garonne
La drague derrière le stade des quais

Michel Serres était le fils d'un dragueur d'Agen (vidéo Thalassa ci-dessous)


Michel Serres : draguer la Garonne à Agen


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Une inondation les grues les pieds dans l'eau, la drague presque sur la digue

Tableau Pierre Laville
La grue les pieds dans l'eau, vue par Pierre Laville
Une drague au milieu de la Garonne,

La drague avec le remorqueur en approche
1967 ? La drague postée devant l'aviron avec la barge presque pleine
  
Patrick Bouilleau en canoé, André Duffau, dans la barge Brigitte Lamaison (Bolzan) et sa nounou Denise Duffau

La drague sous le pont, il n'y a plus qu'une grue sur les quais

Décembre 1981, la drague quasiment dans les jardins du Rouergue





Garde Nationale à La Réole - 1870 d’après les notes de Jean Fauchez, réolais qui y relate les événements à travers son vécu, d’abord à Bor...



Garde Nationale à La Réole - 1870

d’après les notes de Jean Fauchez, réolais qui y relate les événements à travers son vécu, d’abord à Bordeaux, puis à La Réole.
[ Début juillet 1870, à Ems, se déroulent des négociations entre l'ambassadeur de France et le roi Guillaume Ier de Prusse concernant le conflit né de la candidature du prince de Hohenzollern au trône d'Espagne. N'obtenant pas satisfaction, ni de Guillaume, ni de Bismark, la France déclara la guerre, le 19 juillet 1870 à la Prusse. ]

JUILLET 1870
    Ce soir, 19 juillet 1870, la guerre a été déclarée contre la Prusse. On parle d’assembler la Garde mobile. Le 26, les préparatifs de la guerre se font avec beaucoup de vigueur et d'entrain.
Des trains entièrement chargés de munitions, de vivres et de soldats circulent continuellement.
    Les troupes d'Afrique débarquent à Toulon ; la flotte est prête à faire expédition dans la Baltique.
Le 27, la Garde mobile va recevoir les feuilles de route. Le 30, l'Empereur s'est rendu à Metz comme commandant général de l'armée du Rhin.

AOÛT 1870
Le 3, les Français ont pris la petite ville de Saarbruck aux Prussiens. Elle a été réduite en cendres.
Le 5, les Prussiens ont attaqué ; ils étaient soixante mille contre huit à dix mille français. Deux généraux français ont été tués et un grand nombre d'officiers a été pris. L’ennemi est entré en France avec des troupes considérables. Ils y ont perdu sept à huit mille hommes ; nous, cinq à six cents. 
    Toute la France est étonnée. On propose des enrôlements volontaires pour aller au secours de l'armée. Grande animation dans Bordeaux.

    Le 8, on a convoqué la Chambre des députés et le Sénat pour proposer la levée des 20 à 30 ans pour le service militaire et des 30 à 40 ans pour la Garde sédentaire.
    Le 9, début des enrôlements volontaires. Le bureau était en plein air, sur le péristyle du Grand Théâtre ; spectacle vraiment imposant : ces jeunes gens se bousculaient pour se faire inscrire. Le soir, sur la place de la Comédie et à la Préfecture, foule immense et compacte, assez impatiente de nouvelles.
    Le 10, poursuite des enrôlements presque toute la journée; grande agitation dans la ville. Ce soir, déferlement continu, du Cours de l'Intendance jusqu'aux quais, place de la Comédie, Allées de Tourny, Cours du 30 Juillet et rue Sainte-Catherine. Les engagés se sont emparés d'un drapeau arboré à un café sur l'Intendance. À 10 heures ½, la foule s'est portée à Tivoli, à l'établissement des Jésuites : ils ont ébranlé le portail de fer et le mur de clôture pendant ¾ d'heure, puis une charge d'agents de police et de mouchards les a dispersés à coup de casse-tête.
    Le lendemain, beaucoup de mouvements dans la ville.
    Le 16, combat entre les armées ennemies ; grandes pertes côté prussien. Deux jours plus tard, le maréchal Bazaine a refoulé une division prussienne dans les carrières de Jauvont. Les escadres de la Baltique et de la Méditerranée ont fait la capture de plusieurs navires prussiens.
    Le 25, la Garde sédentaire est montée à Bordeaux et fait déjà le service de la troupe absente.
    Le 30 août, je suis allé me faire inscrire pour la Garde nationale sédentaire.

SEPTEMBRE 1870
    Exercice de la Garde nationale, le 1er septembre (depuis le 30 août, on se bat avec des succès et des revers entre Metz et Sedan); le lendemain, le combat continue, jour et nuit. Mac-Mahon est forcé de se replier sous le nombre des ennemis jusque sous Sedan. Il est gravement blessé. Failly a été surpris par l'ennemi et a été tué ; les uns disent par ses soldats, les autres disent par les mitrailleuses ennemies.
    Le 3, on annonce l'arrivée dans la rade de deux batteries flottantes de douze canons chacune.
La ville de Sedan a dû se rendre. Le général Weinpffin a signé la reddition. L'empereur a été fait prisonnier avec le reste de l'armée de Mac-Mahon, qui au départ comptait quarante mille hommes.
    Il ne reste plus que Bazaine sous les murs de Metz. Il a perdu beaucoup de monde et il est cerné. Strasbourg est à moitié détruite par les bombardements.
    La levée des hommes de 25 à 35 ans se fait à la hâte, mais on manque d'armes.

Le dimanche 4 septembre, la statue de l'empereur sur les Allées de Tourny a été jetée à terre.
    Cette statue équestre était en zinc d’environ un centimètre et demi d'épaisseur. Il n'y a ni opposition ni désordre, chose extraordinaire pour une foule d'au moins dix mille personnes. On a traîné le socle de la statue (tout le reste ayant été réduit en petits morceaux, y compris les jambes du cheval) jusqu'au fleuve, où elle a été jetée depuis le milieu du pont. Au retour, on a escaladé tous les drapeaux pour en enlever les aigles.
Ce soir à Paris, on a proclamé la République.
On a commencé à démolir, le 5, le piédestal de la statue. Le préfet a été démis de ses fonctions et remplacé. Le lendemain, l'Impératrice a abandonné les Tuileries, ainsi que la régence. Tous les ministres ont été changés et pris parmi les députés de gauche ; le sénat a été dissous.
Une cousine de Jean, habitant Libourne, décrit ce qu’elle y voit pendant ces événements :
Les gardes nationaux sont 1.500 à faire l'exercice tous les jours (3 heures, trois fois par jour). Ils sont écrasés de fatigue ; pourtant lors des repas, ils chantent à tue-tête la Marseillaise ; les Girondins ajoutent le Chant du Départ.
    Mon époux a été nommé caporal, car au second jour de l'exercice, le lieutenant, remarquant que le sous-lieutenant était inapte à commander des hommes, s'écria: " R., vous sentez-vous la force de commander et connaissez-vous la théorie ? ". " Non, mon lieutenant, je ne suis pas très fort, mais je l'étudie tous les jours ". Il espère passer sergent. Pour l'instant, il reste à Libourne : les jeunes gens non mariés sont dirigés sur Paris. N'étant pas en nombre suffisant pour former un contingent, les hommes mariés sans enfants vont être tirés au sort.
    Le 4 septembre, la ville de Libourne fut assez calme jusqu'au soir ; mais à l'arrivée du train de 11 h, quand on apprit ce qui s'était passé à Bordeaux (statue de l'Empereur traînée dans les rues et jetée à l'eau), il n'en fallut pas davantage. Cette nuit-là, j'entendis une rixe entre deux individus, des bruits de tambours, puis une rumeur qui allait toujours croissant ; la Place de la Mairie était envahie par un attroupement. Peu après, une foule immense passait sous nos fenêtres, déambulant en rangs serrés, de la Place de la Mairie à la gare, en criant : " À bas l'Empereur, vive la République ". Cela faisait un tohu-bohu d'enfer ! Tout le monde (les gens calmes, en simple costume, restaient - bien entendu - chez eux) regardait, aux fenêtres, défiler les émeutiers. Ceux-ci réclamèrent un drapeau. Comme il n'y en avait pas, on les fit entrer dans la buvette de la gare, où il leur fut distribué du vin blanc à discrétion et du tabac. Ils repartirent comme ils étaient venus, vociférant et devancés par les roulements de tambour. 
    Ils ne cessèrent de brailler jusqu'à 4 heures du matin ! Une heure plus tard, les va-et-vient reprirent avec, cette fois-ci, des drapeaux. Ils réclamèrent le buste de l'Empereur qui se trouvait dans la mairie et le brisèrent. Ils promenèrent, jusqu'à la gare, celui de l'Impératrice, ainsi qu'un grand portrait de son époux la tête en bas. Ils obligèrent tous les conducteurs croisés à crier : " Vive la République ", sinon ils les bloquaient.

    Le 10 septembre, Mac-Mahon n'est pas mort, comme on en avait fait courir le bruit. Les États-Unis d'Amérique nous envoie trois cent-mille fusils ; la Norvège et la Suède quatre vingt-dix-mille.
    Les Prussiens sont à 66 km de Paris. Le 11, il arrive, en masse, du monde de Paris, fuyant l'approche des Prussiens. Le général de Laon a fait sauter la citadelle, lorsqu'elle a été envahie par six-cents Prussiens. Il est mort avec eux. Le 24, on dit que Strasbourg a capitulé.
    Le 25 septembre, Jean Fauchez rentre définitivement à La Réole, n’ayant plus de travail, du fait de la guerre (arrêt de projets d’architecture).
Le 26, la garde nationale sédentaire de La Réole reçoit l’ordre de service n°1 :
« Le bataillon se réunira tous les dimanches à 3h de l’après-midi, sur la promenade des Tilleuls pour revues et exercices. Un poste de 24 hommes plus leurs chefs, fera le service de Sûreté et de Police et sera relevé toutes les 24h. Tous les gardes nationaux n’ayant pas accompli 35 ans seront réunis tous les jours de la semaine, dimanche excepté, de 8 à 10h du soir, pour être instruits et préparés au maniement des armes. Toutefois, ceux de la 6° Compagnie (hors ville) en sont dispensés les mardi, jeudi et samedi de chaque semaine ».

OCTOBRE 1870
Jean reçoit le 3 octobre, un courrier du Service obligatoire - Garde Nationale de Bordeaux : " Veuillez vous rendre le 5 courant à 6h ½ du matin très précise, en tenue et en armes à la Place des Armes ".
Le 4 octobre, ordre du jour des gardes nationaux réolais N°2 :
« Instruction et exercice des six Compagnies, tous les jours, sauf dimanche, par demi-section et à tour de rôle. Revue et exercice le dimanche à 2h, promenade des Tilleuls. Remise par le Maire de 26 fusils à chacun des chefs des six Compagnies... »
Le 24 octobre, l’ordre du jour N°3 modifie le précédent, « à la demande de tous les chefs de poste, en réduisant le nombre à 12 hommes. De plus, la 6° Compagnie étant de service 24h, ne pouvant travailler les champs, leur service sera allégé ; elle fournira chaque nuit un piquet de six hommes commandé par un caporal ou un sergent, pour faire une patrouille et devra se faire reconnaître par le poste de la Place du Turon, où le chef aura pris auparavant le mot de ralliement et ses instructions. Un tambour conduira la montée et descente de la garde ».

Le 28, la capitulation de Metz démoralisait toute la France et déshonorait le maréchal Bazaine. L'armée de Paris tente une sortie par l'Est et l'armée de la Loire avance également.

NOVEMBRE 1870
Le 7 novembre, l’ordre de jour N°5 précise que « chaque remplacement d’un garde national pour le service de poste, dûment autorisé par son chef, sera fait uniquement par un membre appartenant à sa Compagnie. M. les chefs de Corps sont priés de veiller à ce que le prix du remplacement ne dépasse pas le prix de la journée d’un ouvrier. Le 13, inspection des armes ».

Le 15, l’ordre du jour N°6 fait remarquer « qu’après la pause pendant les exercices du soir, beaucoup de gardes nationaux sont en retard ou déjà partis. Dorénavant le début et la fin du repos seront indiqués par un roulement de tambour ».

DÉCEMBRE 1870
L'armée de Paris a traversé, le 2 décembre, la Marne ; deux jours plus tard, celle de la Loire recule sur Orléans, qu'elle avait déjà reprise aux Prussiens. Le 6, l’ennemi rentre dans Orléans. Le lendemain, je reviens, vers 5 heures, à La Réole avec les célibataires de Sauveterre. Tous les cantons se sont réunis pour former un bataillon.

Le 9, le gouvernement provisoire a quitté Tours pour Bordeaux. Ce déménagement a produit une mauvaise influence sur le pays. L'armée de la Loire a été coupée en deux par les Prussiens. Neige et gel depuis quelques jours.

Le 13, sont arrivés cinquante blessés à la gare de La Réole, et le lendemain, à 10 heures du matin, 550 lanciers, les officiers avec femmes, enfants et bagages, plus 250 chevaux ; la ville devient un dépôt pour réformer le régiment avec les célibataires de l'arrondissement de La Réole : 1.300 hommes en tout. Le 15, un cheval des lanciers a eu une cuisse écrasée d'un coup de pied ; on l'a abattu. J'en ai rapporté un morceau que tout le monde a trouvé excellent. Le 18, je suis allé faire l'exercice sur le port. On a crié : " À bas le sergent major " à cause d'une convocation de gardes aux Portes, que le capitaine adjudant avait ordonnée sans raison.

L’ordre du jour N°11 du 19 décembre est ainsi rédigé : « La Sédentaire et la Mobilisée, montent la garde à jour passé : ce soir, les mobilisés, demain la 1ère Compagnie et ainsi de suite alternativement ».

Ce soir, le 23, on a élu le sergent-major (c'est moi), trois sergents et dix caporaux. Il est encore arrivé des lanciers avec des chevaux blessés à La Réole. Le 25, j’ai reçu l’annonce de la mort, à Bazas, d'un ami à cause de la picotte. Le 28, tout l'après-midi, le commandant des mobilisés a passé en revue les six compagnies formant le bataillon réolais. Le matin du 29 décembre, la Garde nationale a été accompagner les mobilisés à la gare. La musique et quelques gardes nationaux les ont suivis jusqu'à Bordeaux. À 2 heures, je me suis rendu aux Quinconces, puis sur la place d'Aquitaine, où nous leur disons adieu. Ils vont camper à Bègle. Ce soir, vu des patineurs au Jardin Public. Il a neigé toute la nuit. Quinze centimètres de neige, le lendemain. Je suis retourné à La Réole.

Le 29 décembre, lettre du Maire au Commandant de la Garde nationale: « Le Conseil municipal a exprimé le vœu que la Garde nationale ne monte désormais qu’un poste de nuit de 12h ».

Voici les réflexions de Jean au sujet de l’année 1870 :

Cette année 1870 est une année de malheur : la variole a fait des ravages dans Bordeaux. On peut presque dire qu'elle a décimé la ville ; il y a eu beaucoup de cas de picotte pourpreuse, quelques cas de choléra. L'été a été d'une sécheresse comme on n'en a peu vue ; chaleur tropicale, jamais de pluie ; toutes les sources, puits, fontaines sont taris ; on ne trouve plus d'eau que dans les rivières et encore en très petite quantité (mon beau-frère a traversé la Garonne avec sa voiture en face de La Réole et sans se mouiller les pieds). Dans les Landes, les bœufs et les vaches meurent de soif dans leur étable. Il n'y a eu ni foin ni regain, ni légumes, ni pommes de terre.

Pendant ce temps, l'Empereur ne sachant que faire, fait voter le plébiscite et déclare la guerre à la Prusse (qui a fait tout ce qu'il fallait pour se la faire déclarer). De notre côté, nous faisons trois corps d'armée avec 200 à 300.000 hommes contre les Prussiens qui sont 1.200.000 avec une artillerie comme jamais on a vu. Aussi le résultat est que notre armée recule ; nos ennemis envahissent l'Alsace, puis la Lorraine, puis l’Île de France, la Picardie, la Bourgogne, la Normandie, la Touraine. Toutes nos places fortes sont cernées et prises. Au désastre de Sedan, 150.000 hommes sont vendus par Napoléon III, le maudit. Puis vint la trahison de Bazaine, qui rend Metz et son armée de 120.000 hommes sans avoir tiré un seul coup de canon. Enfin à Paris, Trochu et le gouvernement provisoire résistent, armés d'une façon formidable. De nouvelles armées se forment comme par enchantement ; on fait venir des armées des pays étrangers ; on fond des canons. Paris, cerné, communique avec la province par des ballons et la province avec des pigeons.

À l'été brûlant et un automne très sec, succède un hiver humide, pluvieux et froid, comme si nous étions transportés en Sibérie. Il a neigé deux fois et la neige est restée huit à dix jours. Les gelées ont été des plus rudes. Triste temps pour faire la guerre et camper. Nos gardes mobiles, nos soldats et nos mobilisés, qui n'ont jamais été aguerris et qui ont été si mal vêtus avec des draps de très mauvaise qualité et des vêtements insuffisants.

Et tout le mal que font nos envahisseurs dans les pays qu'ils traversent : ils pillent, ils brûlent et n'ont de plaisir qu'à détruire, à anéantir. Ils violent et tuent des gens inoffensifs pour le plaisir de tuer. Ils ont même poussé la barbarie jusqu'à brûler vifs des femmes, des vieillards et des enfants ; ils ont crucifié des journalistes.

JANVIER 1871
Ce soir, dimanche 15 janvier, la Garde nationale a fait une sortie : il manquait les deux tiers. Le surlendemain, est parti un escadron de lanciers (cent-cinquante hommes) nouvellement équipés. Le 21, la Garonne a monté jusqu'au champ de foire ; le dimanche 22 : pas de promenade pour la Garde nationale.

FÉVRIER 1871
Le 1er Février, on a reçu les conditions de l'armistice. Le lendemain, l'armée du successeur de Bourbaki a passé en Suisse poursuivie par l'ennemi. Aussitôt sur le territoire neutre, elle a été désarmée. On parle de dix-mille hommes qui se seraient évadés. Le 7, grande distribution de bulletins avant le vote de demain pour l'élection d'un chef-lieu de chaque canton. Il y a peut-être moins d'absents que si l'on avait voté dans chaque commune. Ils sont arrivés, tambour et drapeaux en tête ; les vieillards en véhicule. Le 9, la Garonne croît beaucoup.

Le 19, lettre du commandant : « Bataillon de la garde sédentaire de La Réole,

En me plaçant à la tête de votre bataillon, vous m’avez donné une preuve de confiance et d’estime, dont je suis fier. J’ai fait tous mes efforts pour maintenir la discipline et faire comprendre à chacun qu’il devait prendre au sérieux ses devoirs de garde national. Élu après la prononciation de la république, je suis obligé, quoique à regret, de décliner l’honneur de vous commander.. »

Le 23, les exercices de la Garde nationale sont suspendues, comme l’indique l’ordre du jour N°15: « Le service du Poste de la Place du Turon est suspendu jusqu’à nouvel ordre, signé Renou, maire de La Réole ».

Le 27, on dit la paix signée, à quelles conditions?

AVRIL 1871
Le 7 avril, le dernier escadron de lanciers du Cinquième régiment est parti.

Le 8, Jean note : « Après la guerre avec les Prussiens, les Parisiens se sont mis en guerre civile ; ils ont essayé d'aller à Versailles escamoter l'Assemblée nationale pour instituer le gouvernement par la Commune. Les armées sont obligées de cerner Paris et même, ce qu'il y a de plus pénible, de battre les Parisiens ».
Le 21, la guerre civile avait commencé à éclater à Bordeaux, mais cela a été vite arrêté. Cependant, la troupe a fait feu sur le public. On parle d'un mort et quelques blessés. Les balles ont criblé les magasins en face de la Caserne du Cours des Fossés.

MAI 1871
Le 13 mai, le gouvernement de Versailles a pris le fort d'Issy-les-Moulineaux et celui de Vanves va lui appartenir sous peu. Les communeux de Paris commencent à ne plus être d'accord. Leur ministre de la guerre a donné sa démission. Le 26, les communeux de Paris touchent à leur fin ; on dit plusieurs chefs pris et fusillés. Mais les vandales détruisent par le feu les principaux monuments de cette première ville du monde : les Tuileries, l'Hôtel de Ville, le Palais de Justice.

JUIN 1871
Enfin le 8 juin, les derniers communeux de Paris sont pris ; la guerre civile est momentanément terminée.

JUILLET 1871
Le 5 juillet, je suis allé faire signer la liste des fusils de la Garde nationale de La Réole.

OCTOBRE 1870
Le 16 octobre, je suis allé à La Réole, porter les bulletins de convocation aux gardes nationaux de la Sixième Compagnie.

DÉCEMBRE 1870
Le 11, j’ai apporté, à la mairie de La Réole, la liste des fusils délivrés à la Garde nationale. C'est aujourd'hui ou cette semaine, que se fait le désarmement définitif de celle-ci.


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Autre évocation, à La Réole, de la Garde Nationale d’après le Journal de Toulouse, le 20/9/1849

    Dimanche dernier, le 16 septembre 1849, la Société d'Agriculture de la Gironde a célébré sa fête annuelle et procédé à la distribution de ses prix. Elle a fait choix cette année, pour son champ d'épreuves, du domaine de M. Duran de Laubessa, situé dans l'arrondissement de La Réole.
    À cinq heures du matin, un bateau à vapeur, affrété à cet effet, partait du quai de la Grave emportant les membres de la Société d'Agriculture et de nombreux invités, parmi lesquels on remarquait Mgr l'archevêque, M. le maire de Bordeaux...
    À son arrivée à La Réole, le bateau fut salué par des salves d'artillerie. Les passagers mirent pied à terre au milieu d'une population considérable. Ils furent reçus à leur débarquement par MM le maire (Boué), le sous-préfet (Gravier), le curé et les membres du Comice agricole de la localité.
Le cortège, escorté par la garde nationale en armes, se rendit à la sous-préfecture, d'où, après une courte station, on se remit en marche pour se rendre sur la propriété de M. Duran de Laubessa.Là, un autel avait été dressé en plein air (sous les ormeaux bicentenaires). Avant de procéder aux opérations du concours, Mgr célébra la messe, en présence d'une foule compacte et recueillie... ]

Garde nationale sédentaire de La Réole. Mr Deynaud Capitaine M Lagarde lieutenant M. Fauchez lieutenant M Mestrot M Chassagne sous lieutena...

Garde nationale sédentaire de La Réole.

Mr Deynaud Capitaine
M Lagarde lieutenant
M. Fauchez lieutenant
M Mestrot M Chassagne sous lieutenant

    Le Bataillon de la Garde nationale sédentaire de La Réole se réunira tous les dimanches à trois heures de l'après-midi, sur la promenade des Tilleuls pour revues et exercices.
    Un poste de vingt-quatre hommes, plus chef, sous officiers et caporaux sera établi à partir de ce jour, à l'endroit indiqué par M. le Maire de La Réole.
    Ce poste fera le service de Sûreté et de Police d'après les ordres du chef qui le commandera, il sera relevé toutes les vingt-quatre heures.
    Tous les Garde nationaux n'ayant pas accompli 35 ans sont réunis tous les jours de la semaine le Dimanche excepté de huit heures à dix heures du soir, pour être instruits et préparés au maniement des armes.
Toutefois les Garde nationaux de la 6" Compagnie sont dispensés de ce service les mardi, jeudi et samedi de chaque semaine.

A faire

    La garde nationale est historiquement l'ensemble des milices de citoyens formées dans chaque commune au moment de la Révolution française, à l’instar de la garde nationale créée à Paris en 1789 et placée sous le commandement de La Fayette. Inscrite dans la constitution en 1799, ses officiers sont alors élus par la population et ne peuvent effectuer deux mandats successifs[2] confirmant son statut de force de sécurité nationale et démocratique. Son rôle était d'assurer le maintien de l'ordre dans chaque commune en temps de paix mais également la défense militaire du pays en temps de guerre en complément de l'armée régulière. Elle a existé sous tous les régimes politiques de la France jusqu'à sa dissolution en juillet 1871, aux lendemains des insurrections communalistes qu'elle a soutenues et de la répression de la Commune de Paris.

JOURNAL OFFICIEL
GARDES NATIONALES DE FRANCE
DES LOIS SUR LA GARDE NATIONALE.

TITRE I. Dispositions générales.
Art. 1. La garde nationale est instituée pour défendre la royauté constitutionnelle, la Charte et les droits qu'elle a consacrés, pour maintenir l'obéissance aux lois, conserver ou rétablir l'ordre et la paix publique, seconder l’armée de ligne dans la défense des frontières et des côtes, assurer l'indépendance de la France et l'intégrité de son territoire.
Toute délibération prise par la garde nationale sur les affaires de l'Etat, du département et de la commune, est une atteinte à la liberté publique et un délit contre la chose publique et la constitution.
Art 2. La garde nationale est composée de tous les Français, sauf les exceptions ci-après.
Art.3. Le service de la garde nationale consiste:
1º En service ordinaire dans l'intérieur de la commune;
2º En service de détachement hors du territoire de la commune;
3º En service de corps détachés pour seconder l'armée de ligne dans les limites fixées par l'art 1.
Art.4. Les gardes nationales seront organisées dans tout le royaume; elles le seront par communes.
Les compagnies communales d'un canton seront formées en bataillons cantonaux lorsqu'une ordonnance du Roi l'aura prescrit.
Art.5. Cette organisation sera permanente; toutefois, le Roi pourra suspendre ou dissoudre la garde nationale en des lieux déterminés.
Dans ces deux cas, la garde nationale sera remise en activité ou réorganisée dans l'année qui s'écoulera, à compter du jour de la suspension ou de la dissolution, s'il n'est pas intervenu une loi qui prolonge ce délai.
Dans le cas où la garde nationale résisterait aux réquisitions légales des autorités, ou bien s'immisçait dans les actes des autorités municipales, administratives ou judiciaires, le préfet pourra provisoirement la suspendre.
Cette suspension n'aura d'effet que pendant deux mois, si pendant cet espace de temps elle n'est pas maintenue, ou si la dissolution n'est pas prononcée par le Roi.

INTRODUCTION
La garde nationale fait partie de l'Histoire de France, tenant une place importante dans l'histoire de ces institutions. Partie intégrante de la force publique, comme telle, elle a participé à tous les événements importants qui secouent le pays de la révolution en 1789 à la guerre franco-prussienne de 1870-1871. Pourtant elle reste fort méconnue !
Les racines lointaines de cette institution plongent dans le moyen-âge. C'est entre le XI et le XIII éme siècle qu' apparaissent en France les milices urbaines ou communales. Elles assurent la sécurité des cités et apportent au Roi les ressources du ban et de l' arrière-ban. Elles perdurent durant tout l'ancien régime. Elles sont alors levées pour assurer le complément des troupes royales. A la veille de la révolution ces gardes bourgeoises ne sont bien souvent plus que des corps d'apparat.
Mais l' institution est essentiellement révolutionnaire. Elle naît de par la volonté de la nouvelle assemblée, qui pour s' assurer une force de maintien de l' ordre qui lui soit dévouée, arrête la création d' une Garde Nationale le 13 juillet 1789. Il s'agit de créer des bataillons de marches ou bien de constituer une réserve d' un bataillon par district.

1/ Quelle organisation ?
La réorganisation de la Garde Nationale en Gironde est particulièrement compliquée, sujette aux aléas de la politique nationale et internationale, étalée de 1814 à 1818.

A/ De la première Restauration à la fin des cents jours
Il faut préciser dès le départ que la Garde Nationale existait avant la première restauration, le département avait une Garde Nationale sédentaire qui avait été en partie sollicitée lors les levées en masse de 1813-1814.
Ainsi chaque bourg et village du département possédait une Garde Nationale essentiellement à vocation militaire. Une enquête de 1816-1817 montre bien qu'à cette époque la Garde Nationale est présente dans tous les arrondissements et quasiment dans toutes les communes. Voici tiré de cette enquête un tableau récapitulatif

Arrondissement
Nombre de communes ayant une garde nationale
Bordeaux 142
Libourne 129
Blaye 46
Bazas 49
La Réole 95
Lesparre 30
Total 491

490 communes sur près de 550 ont une Garde Nationale en 1816 soit près de 90% des communes du département.

Cette réorganisation est une volonté gouvernementale. C'est un dés premiers actes du gouvernement provisoire de Mgr De Talleyrand. Le 5 avril 1814 il ordonne, par une circulaire, la formation dans chaque villes, bourgs et villages d' une Garde Nationale sédentaire mise sous les ordres de l' autorité municipale. Un des premiers principe est posé il s'agit d' une Garde Nationale sédentaire. Il est réaffirmé dans l' ordonnance royale du 16 juillet 1814 qui régit la réorganisation des Gardes Nationales du Royaume. Dès son premier article la Garde Nationale y est définie comme étant sédentaire et divisée en gardes urbaine et rurales.

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Une enquête de l'administration datant vraisemblablement de la fin 1816 ou du début 1817 montre
En voici un tableau résumé: (16)

Arrondissement./ officiers /S-officiers-Gardes // Population
Bordeaux.           739.               /16747              // 199250
Bazas                  116                / 3145 /             // 38837
Blaye                  96                  / 2774                // 51705
Lesparre              92                  / 1532               // 33172
Libourne.             409               / 11453              // 103397
La Réole.              123                / 2732              // 
Total.                    1575              / 38383             // 477663

Les gardes nationaux sont donc au nombre de 38383. Avec les officiers ce sont 39 958 gardes nationaux. Ils représentent près de 8,5% de la population estimée de la Gironde
Mais surtout d'après cette même étude, ce total représente près de la moitié des hommes de 20 à 60 ans paye une contribution ce qui est très important. Le Préfet souligne dans le rapport précédemment cité que c'est inacceptable. Aussi présente-il un contre-projet en collaboration avec le général Loverdo.
Ce contre-projet propose une organisation qui numériquement est chiffrée à 8752 nationaux et officiers de toutes les armes répartis entre les six arrondissements du département.

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La Réole 240 /Noaillac 50 /Hure 40/ Saint Macaire 50 /Caudrot 50/ Saint Ferme 50 /Pellegrue 50 /Sauveterre 50 /Blasimon 50

La Garde Nationale en Gironde
Les gardes nationaux sont de moins en moins nombreux à accomplir leur devoir.
En 1824 les services ordinaires des villes sont en grande difficulté. Tout service cesse dans les campagnes après cette date et Bordeaux cesse ces activités en 1827.
Une Garde Nationale matériellement délaissée :
Le pouvoir se méfie et il n'aide pas la Garde Nationale. Il faut rappeler que l'armement, l'équipement du personnel est à la charge des membres. Faire partie de la Garde Nationale est un devoir onéreux Tous ne peuvent pas se payer les équipements complets.
Seuls 18% des gardes nationaux sont équipés et encore sont-il répartis sur les centaines de communes qui bien souvent ne comptent que quelques membres habillés. Les gardes nationales entièrement habillées à 100% sont très rares. Seule St Estèphe a ces 120 gardes nationaux habillés. Les grandes villes ont des gardes nationales incomplètement habillées et équipées mais c 'est elles qui obtiennent les meilleurs résultats.
Bordeaux est équipée et habillée à près de 80%, Libourne à près de 68%, La Réole à 84% dépassé par Caudrot 95% (77 sur 81 ). Blaye et Bazas réalisent un mauvais score. Les Gardes Nationales de Blaye et Bazas ne sont habillées qu'à 20%. Pour ce dernier arrondissement, Langon dépasse de loin Bazas puisque sa Garde Nationale est habillée et équipée a plus de 90%.
Ces quelques chiffres montrent assez bien que les seuls citoyens ne peuvent s' armer et s'équiper totalement. L'Etat doit intervenir. Méfiant vis-à- vis de l' institution, il est préférable pour lui de savoir qui est armé et ainsi réguler un armement qui pourrait devenir sauvage et dangereux.

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475 communes ayant organisées une Garde Nationale représentent près de 83% des communes du département. Toutes ces communes ont fait leur demande durant la période août et septembre mais il existe certains retardataires. Comme l'arrondissement de La Réole qui ne rend ces demandes que le 23 novembre 1830, l' arrondissement de Lesparre qui envoi une première demande de 14 communes au 28 octobre complété par un envoi ultérieur de 7 communes Globalement l'on peut dire que le département à la fin septembre pratiquement couvert par la nouvelle Garde Nationale Mais certains arrondissements sont plus motivés que d'autres. Les demandes sont moins fortes pour les arrondissements de Lesparre et Bazas. Il n'en reste pas moins que globalement la Garde Nationale est présente dans pratiquement tout le département.

Cela fait un total de 58 317 gardes nationaux. Un chiffre important qui est à rapprocher des 39 000 hommes de la garde nationale au début de la Restauration mais aussi de l'estimation du préfet de Napoléon premier lors des Cent Jours. Ce nombre est supérieur aux deux estimations. Il s'agit donc d'une large ouverture des rangs de l' institution. Pourquoi un nombre si élevé ? S' agit-il d' un simple jeu d' écriture des maires ou bien d'un réel engouement ?

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Ces chiffres montrent nettement que l'on a les hommes mais pas l' armement. Bien souvent ces armes sont concentrées dans quelques villes importantes. Bordeaux, Libourne ( 550 de fusils), Castillon (120), Saint Foy (125 fusils), La Réole (100), Lesparre (25 fusils ), Pauillac (42 fusils), Blaye (320 fusils), Bazas (104 fusils). A ces armes légères il faut ajouter des armes lourdes comme les pièces d' artillerie. Bordeaux possède dès le mois d'août 2 pièces de campagne de calibre 6 ainsi que 2 obusiers de même calibre. Libourne est la seule autre ville à avoir des pièces d'artillerie: 2 pièces de 8 de campagne. Encore faut-il que les armes dont on vient de dresser le tableau soient en état de fonctionnement. L'on peut avoir des doutes sérieux; Par exemple les armes de Bazas sont pratiquement toutes hors de service et il en va surement de même pour les autres armes. Si l'artillerie bordelaise fournie par les militaires de la place est en état bien que fort vieille I artillerie libournaise est elle complètement hors d' état. Les canons, changés en 1831, ont un défaut et auraient éclatés si on avait utilisé une charge de guerre.

Finalement le département n' a reçu qu' un peu moins de 18 000 fusils de toutes sortes. L'Etat a satisfait moins de 45% de la demande. Depuis le 31 août une circulaire demande de n'armer qu'un vingtième de la population, de fait cette circulaire est à peu près respectée en Gironde. Les dernières livraisons sont du 23 juillet 1832. Pour l'armement lourd, l' Etat est encore plus circonspect. Ce n'est qu' en janvier 1832 que l'artillerie bordelaise se voit doter de ces 12 pièces de 6 de campagne. Libourne échange ces deux pièces de 8 inutilisables contre deux pièces de 4 de campagne et d' un caisson la dotation reçu est la même pour Pauillac. Blaye n'est pas dotée de pièces, cette compagnie doit servir celles de la forteresse en cas de guerre. La gironde est dotée par I Etat de 16 pièces d' artillerie. En novembre 1831 le gouvernement en avait distribué 600.

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Les partisans du gouvernement sont majoritaires. Ils commandent 23 compagnies de la ville, L'administration peut aussi se montrer dure La compagnie des voltigeurs du bataillon de la légion sud de la ville centré sur le quartier du Ha est particulièrement visée. Elle est dite composée de juifs et de gens du barreau, détestable et la note la propose à la dissolution. Ce qui ne sera apparemment pas fait.

Les rapports des sous-préfets lors des élections signalent tout de suite les anomalies. Ainsi l'on sait par le rapport du sous-préfet de La Réole que la Garde Nationale de la ville de la Réole est commandée par un républicain. Le sous-préfet de Libourne note que les Gardes Nationales de son arrondissement ne sont pas animées de mauvais esprits. Les compositions n'alerte pas les sous-préfets en 1843. Les élections de 1846 n' aménent pas de transformations notables, seule la Garde Nationale de la Réole élit maître Bellos qui appartient à l' opposition démocratique mais qui est dit sans danger pour l' ordre. Globalement les centres de commandement restent jusqu'aux élections de 1846 aux mains des partisans du gouvernement. Si l'on note quelques incidents en 1832 comme la destitution du capitaine commandant la Garde Nationale de Sablons, petite Garde Nationale à deux compagnies de 206 gardes nationaux au total, rien de tel n' est à noter par ailleurs. Le fait qu'il n'y est pas de dissolutions montre assez la fidélité des gardes nationaux du département

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Toute la Garde Nationale est réorganisée le 23/11/1849
La démobilisation des mobiles est tardive Ils ne sont de retour dans leurs foyers que dans le courant du mois de mars 1871.
Le 25è régiment de mobile est licencié le 18 mars, les hommes passent par Beaune et finalement ne sont de retour que le 28 à Bordeaux sans tambour ni fanfare.
Partis dans la liesse populaire, nous disent les chroniqueurs, ils reviennent en vaincus et aucun auteur ne décrit ce retour. Il ne décrivent que l'émotion ressentie par les mobiles à la vue de la ville de Bordeaux. Les hommes retrouvent leur foyer dans une certaine indifférence. Et les archives ne parlent pas de réjouissances populaires. Tout se fait dans le calme. Les mobilisés sont démobilisés le 2 mars mais la nouvelle ne se répand dans les corps que le 5 mars. Les circonstances du retour de ces corps ne nous est pas connue.
Mais le sort de la Garde Nationale se joue à Paris. Tout tourne autour de l'organisation militaire de la France.
Et la réflexion commence dès l' assemblée de Bordeaux. Le 28 avril 1871 est créée une commission de réflexion Tous ces membres sont d'accord pour une armée nationale composés grâce à un service actif court mais généralisé complétée d'une réserve instruite. La loi de 1868 semblait bonne mais n'ayant pas atteint son but elle sera abrogée. La loi militaire n'est votée qu'en 1872. Mais déjà en 1871 le service obligatoire est en marche et la Garde Nationale n'a plus sa place au sein de ce système. Le 6 juillet 1871,130 députés déposent un projet de loi visant à supprimer la Garde Nationale et à la désarmer. Les affrontements sont violents et pour la première fois de son histoire le principe de la Garde Nationale et son existence même sont en cause. L'avis général est parfaitement exprimé par le général Pélissier tentant de sauver au moins provisoirement l'institution.
Pour lui la Garde Nationale est “une grande institution qui fut la conquête de 1789, qui à rendu tant de services au pays en 1792, de 1830 à 1851, qui en 1870 a été d' une immense utilité contre l'ennemi. Faisons la disparaître puisqu'elle n'est plus en harmonie avec les institutions militaires que nous préparons actuellement, mais traitons-la avec les honneurs que méritent son origine et ses services". Un enterrement de première classe que l'on ne lui accorde pas malgré le soutien de Mr Thiers ce qui occasionne de graves incidents de séances, il annonce même son intention de démissionner. La dissolution est votée le 25 août.


Louise Michel, en uniforme de la garde nationale, peu avant sa dissolution.
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Dissolution de la garde nationale en 1871
Le 25 août 1871, à la suite des événements de la Commune, fut votée une loi de dissolution des gardes nationales dans toutes les communes de France. De plus, l'article 6 de la loi du 27 juillet 1872 prévoit que « tout corps organisé en armes et soumis aux lois militaires, fait partie de l'armée et relève du ministère de la guerre », mettant un terme à l'essence même de la garde nationale.(Wikipedia)
Reconstitution en 2016
En juillet 2016, à la suite de la série d'attentats terroristes revendiqués par l'organisation État islamique, et qui ont frappé la France, le président de la République François Hollande annonce la reconstitution d'une Garde nationale composée de réservistes volontaires. Celle-ci a été officiellement constituée en octobre 2016.
En 2024 l'on dénombre 84 000 réservistes opérationnels.

Defense.gouv.fr/garde-nationale





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