En 1984, un groupe de Réolais, sous l'impulsion du regretté Gérard Monteil, professeur au collège de la ville, présente au concours Parisien " Scope ", court-métrage de 12 minutes contant l'histoire d'un metteur en scène tyrannique, en butte avec la technologie de l'imagerie moderne. Le personnage, odieux à souhait, sera puni à la fin en étant dévoré par un magnétoscope qui le transformera en...caméra, vengeant ainsi le reste de l'équipe de scène qu'il a tourmentée par son cynisme !
Sommaire Général Scope 1984- Gérard Monteil Le très convoité Prix Jean d'Arcy du meilleur court-métrage, équivalent pour l'ép...
Scope 1984- Gérard Monteil
En 1984, un groupe de Réolais, sous l'impulsion du regretté Gérard Monteil, professeur au collège de la ville, présente au concours Parisien " Scope ", court-métrage de 12 minutes contant l'histoire d'un metteur en scène tyrannique, en butte avec la technologie de l'imagerie moderne. Le personnage, odieux à souhait, sera puni à la fin en étant dévoré par un magnétoscope qui le transformera en...caméra, vengeant ainsi le reste de l'équipe de scène qu'il a tourmentée par son cynisme !
Voici le palmarès 1938-1939 du Collège de La Réole Après avoir vu le livret 1940-1941, un ami a trouvé ce livret : son père Jean Mandrau ori...
Collège de La Réole 1938-1939
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Sommaire-tous-les-articles Édouard Molinaro, une enfance Réolaise Édouard Molinaro est né à Bordeaux en 1928, fils de Georges Molinaro,...
Édouard Molinaro, une enfance Réolaise
Projecteur à manivelle Pathé Baby 9,5 mm |
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 43 |
La Primastella Renault familiale |
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 48 Michèle Barbe devenue Michèle Perrein journaliste et écrivain à succès suivra une carrière parallèle à celle d'Édouard Molinaro. |
Ce furent bien sûr des courts métrages tournés avec la caméra Pathé Nationale 9,5 mm
J'ai partagé avec ma maman Fernande Depert de Gironde sur Dropt 86 ans cette année, et voici ce qu'elle me demande de partager avec vous :
"Dans son livre biographique Molinaro a cité Kiffel, ainé d'une famille juive vivant terrée à Gironde, chez eux, on n'allumait pas la lumière le soir pour se cacher des allemands, on étudiait à la bougie, on allait au collège de la réole (4 kms) et on en revenait à pied par tous les temps, pour étudier il fallait profiter de la disponibilité des copains qui prêtaient les livres et recevaient un soutien en maths en échange.
Marcel Kiffel a fait une brillante carrière de médecin à Nancy, son frère Albert a aussi poursuivi ses études ainsi que leur jeune sœur Jacqueline ma camarade de classe à Gironde qui fut professeur".
Pierre Andrieux Laclavetine ; les courts métrages
1947 | Un flic – de Maurice de Canonge avec Lucien Coëdel Seulement stagiaire assistant réalisateur |
1948 | Le cœur sur la main – de André Berthomieu avec Bourvil Seulement stagiaire assistant réalisateur Du Guesclin – de Bernard de La Tour avec Fernand Gravey Seulement troisième assistant réalisateur |
1949 | CM Les eaux prisonnières – de Edouard Molinaro + scénario & montage CM L’âme du vin – de Edouard Molinaro + scénario & montage |
1950 | CM Le miracle de Sainte Anne / La langouste qui ne pense à rien de Orson Welles avec Suzanne Cloutier stagiaire assistant réalisateur & caméraman CM L’honneur est sauf – de Édouard Molinaro avec Michèle Barbe + scénario, montage & interprétation |
1953 | Le comte de Monte-Cristo, 1ère époque : La trahison – de Robert Vernay avec Jean Marais second assistant réalisateur Le comte de Monte-Cristo, 2ème époque : La vengeance – de Robert Vernay avec Lia Amanda second assistant réalisateur |
Nous nous sommes tant aimé FR3 - 24' Ici
La carrière de Molinaro : il parle de La Réole de 3'38" à 4' '48"
L'emmerdeur- extrait 3' Ici Edouard Molinaro joue le rôle du barman
E. Molinaro à propos de sa carrière -2000- Vidéo Ina.fr -2'34" Ici
E. Molinaro la musique de : Un témoin dans la ville-1960 Vidéo Ina.fr 3'30" Ici
Des femmes disparaissent - 1959-Entretien avec E. Molinaro - Vidéo Ina.fr Ici
Audio :
Grand Entretien Edouard Molinaro _ François Busnuel - 51'- France Inter Ici
Interview d'Edouard Molinaro- 1969 - Audio- 11' - Ina.fr Ici
Né le 13 mai 1928 à Bordeaux, Edouard Molinaro passe son enfance en Aquitaine avant de rejoindre Paris à La Libération. Dès 1947, il fait son entrée dans le monde du cinéma en devenant assistant réalisateur de Maurice de Canonge, André Berthomieu ou Robert Vernay et enchaîne des films industriels ainsi que des courts-métrages.
En 1957, Edouard Molinaro passe à la réalisation de son premier long-métrage «Le dos au mur» d’après Frédéric Dard avec Jeanne Moreau, Gérard Oury et Philippe Nicaud. Fort de ce succès, il se spécialise dans les films policiers avec Robert Hossein, Lino Ventura ou Roger Hanin comme interprètes. En marge de la «Nouvelle Vague», celui que l’on surnomme «Doudou» dirige Brigitte Bardot et Anthony Perkins dans «Une ravissante idiote» (1963). En 1967, il est sollicité par Louis de Funès pour l’adaptation de la pièce «Oscar» de Claude Magnier. En dépit des relations orageuses entre le comédien et le réalisateur, le duo se reconstitue pour «Hibernatus» (1969). Le succès de «Mon oncle Benjamin» (1969) avec Jacques Brel occulte les autres longs-métrages plus personnels du réalisateur.
Dans les années soixante-dix, Edouard Molinaro se spécialise dans des pièces de boulevard à succès. «L’emmerdeur» (1973) d’après Francis Veber scelle la rencontre de François Pignon et d’un tueur à gages incarnés par Jacques Brel et Lino Ventura. Les films «La cage aux folles» (1978) et «La cage aux folles II» (1980) d’après Jean Poiret avec Michel Serrault et Ugo Tognazzi sont couronnés de succès. «Pour cent briques, t’as plus rien» (1981) d’après Didier Kaminka révèle Daniel Auteuil, Gérard Jugnot et Anémone. Parallèlement à sa carrière cinématographique, il fait quelques incursions sur le petit écran où il dirige Simone Signoret ou Michèle Morgan, réalise une mini-série «Claudine» (1978) avec sa compagne Marie-Hélène Breillat et adapte «Au bon beurre» (1980) de Jean Dutourd avec Roger Hanin. Après l’échec de l’adaptation de la pièce «L’amuse-gueule» de Gérard Lauzier sous le titre «À gauche en sortant de l’ascenseur» (1987) avec Pierre Richard, il délaisse le cinéma pour la télévision. Il met en scène des téléfilms ou des séries de prestige dont la production est assurée par Christine Gouze-Rénal. Avec Michel Piccoli en interprète principal, il adapte «La ruelle au clair de lune» (1988) de Stefan Zweig, «Les grandes familles» (1989) de Maurice Druon ou «L’amour maudit de Leisenbohg» (1990) de Arthur Schnitzler.
Dans les années quatre-vingt dix, Edouard Molinaro fait un retour remarqué avec deux films historiques. Dans l’adaptation de la pièce «Le souper» (1992) de Jean-Claude Brisville, il dirige Claude Brasseur et Claude Rich qui composent respectivement Fouché et Talleyrand lors d’un duel verbal dont l’enjeu est l’avenir du pays. Jean-Claude Brisville et Edouard Molinaro collaborent de nouveau à partir d’un scénario inachevé de Sacha Guitry pour «Beaumarchais, l’insolent» (1995) avec Fabrice Luchini. Mais de nouveau, il s’éloigne du cinéma pour la télévision. Il réalise une quinzaine d’épisodes de la sitcom «H» (1998) qui révèle Jamel Debbouze, une adaptation de «Nana» (2000) avec Lou Doillon ou des épisodes de la série policière «Navarro» (2004) avec Roger Hanin. Pour sa belle-fille, Axelle Laffont, il met en scène sa première pièce «Fume cette cigarette» (2011) au Théâtre des Mathurins. Agé de 85 ans, Edouard Molinaro succombe à une insuffisance respiratoire à l’hôpital Tenon, le 7 décembre 2013, à Paris.
© Olivier SINQSOUS
Filmographie
1946 Court Métrage Evasion – de Edouard Molinaro (tourné dans le réolais)
+ scénario, directeur de la photographie & production
1947 Un flic – de Maurice de Canonge avec Lucien Coëdel
Seulement stagiaire assistant réalisateur
1948 Le cœur sur la main – de André Berthomieu avec Bourvil
Seulement stagiaire assistant réalisateur
Du Guesclin – de Bernard de La Tour avec Fernand Gravey
Seulement troisième assistant réalisateur
CM Un monsieur très chic – de Edouard Molinaro (tourné dans le réolais)
+ scénario & production
CM Le cercle – de Edouard Molinaro (tourné dans le réolais)
+ scénario & production
CM Le verbe en chair – de Edouard Molinaro
+ scénario & production
1949 CM Les eaux prisonnières – de Edouard Molinaro + scénario & montage
CM L’âme du vin – de Edouard Molinaro+ scénario & montage
1950 CM Le miracle de Sainte Anne / La langouste qui ne pense à rien ( the miracle of St. Anne / the unthinking lobster) de Orson Welles avec Suzanne Cloutier
Seulement stagiaire assistant réalisateur & caméraman
CM L’honneur est sauf – de Edouard Molinaro avec Michèle Barbe (tourné dans le réolais) + scénario, montage & interprétation
1953 Le comte de Monte-Cristo, 1ère époque : La trahison – de Robert Vernay avec Jean Marais
Seulement second assistant réalisateur
Le comte de Monte-Cristo, 2ème époque : La vengeance – de Robert Vernay avec Lia Amanda. Seulement second assistant réalisateur
CM Chemins d’avril – de Edouard Molinaro (tourné dans le réolais) + scénario CM La meilleure part – de Edouard Molinaro + scénario
CM Cheval d’acier – de Edouard Molinaro + scénario
CM Demain nous partirons – de Edouard Molinaro + scénario
CM Maisons à la chaîne – de Edouard Molinaro + scénario
CM La pénicilline – de Edouard Molinaro + scénario
1954 Votre dévoué Blake – de Jean Laviron avec Eddie Constantine
Seulement second assistant réalisateur
CM L’accumulateur au plomb – de Edouard Molinaro + scénario
CM L’honneur est sauf – de Edouard Molinaro avec Geneviève Cluny
+ scénario & interprétation
CM Energie, à vos ordres – de Edouard Molinaro + scénario
CM Quai J4 – de Edouard Molinaro + scénario
1955 CM Quatrième vœu – de Edouard Molinaro avec Georges Pierre + scénario
1956 CM Les biens de ce monde – de Edouard Molinaro + scénario & commentaires
1957 Le tombeur – de René Delacroix avec Denise Grey
Seulement adaptation, dialogues & scénario
Le dos au mur – de Edouard Molinaro avec Jeanne Moreau
CM Les alchimistes – de Edouard Molinaro + scénario
Meilleur documentaire au festival international du cinéma de Karlovy Vary, Tchécoslovaquie
CM La mer remonte à Rouen – de Edouard Molinaro + scénario
CM Appelez le 17 – de Edouard Molinaro + scénario & directeur de la photographie
1958 Des femmes disparaissent – de Edouard Molinaro avec Estella Blain + production
Un témoin dans la ville – de Edouard Molinaro avec Lino Ventura + dialogues & scénario
1959 Une fille pour l’été – de Edouard Molinaro avec Pascale Petit + dialogues & scénario
CM Philippe – de Edouard Molinaro avec Loleh Bellon + scénario
1960 La mort de Belle – de Edouard Molinaro avec Alexandra Stewart
La morte saison des amours – de Pierre Kast avec Pierre Vaneck Seulement interprétation
CM Petit jour – de Jacques Pierre avec Jacques Brel Seulement interprétation
1961 Les ennemis – de Edouard Molinaro avec Dany Carrel + adaptation, scénario & apparition
Les sept péchés capitaux – de Philippe de Broca, Claude Chabrol, Jacques Demy, Sylvain Dhomme, Max Douy, Jean-Luc Godard, Eugène Ionesco, Edouard Molinaro & Roger Vadim avec Dany Saval Segment « L’envie »
1962 Arsène Lupin contre Arsène Lupin – de Edouard Molinaro avec Françoise Dorléac
+ scénario
Vacances portugaises / Les égarements / Les sourires de la destinée – de Pierre Kast avec Michel Auclair Seulement interprétation
1963 Une ravissante idiote – de Edouard Molinaro avec Brigitte Bardot
+ adaptation, dialogues & scénario
1964 La chasse à l’homme – de Edouard Molinaro avec Jean-Paul Belmondo + apparition
1965 Quand passe les faisans / Quand passe les escrocs – de Edouard Molinaro avec Bernard Blier + apparition
1966 Peau d’espion – de Edouard Molinaro avec Louis Jourdan
+ adaptation, dialogues & scénario
1967 Oscar – de Edouard Molinaro avec Claude Rich + scénario
1969 Hibernatus – de Edouard Molinaro avec Louis de Funès
Mon oncle Benjamin, l’homme en habit rouge – de Edouard Molinaro avec Claude Jade et Jacques Brel + scénario
1970 La liberté en croupe – de Edouard Molinaro avec Jean Rochefort
+ adaptation, dialogues & scénario
Les aveux les plus doux – de Edouard Molinaro avec Philippe Noiret
+ adaptation, dialogues & scénario
1971 La mandarine – de Edouard Molinaro avec Annie Girardot + scénario
Photo Studio Robert (collection C. Laroque) |
Sa dernière photo est de Pierre Andrieu homonyme de son ami d'enfance ! |
Tempo - 2013 |
- Edouard Molinaro – “L’Homme pressé” (1977)
Cinéaste prolifique ayant traversé près de quatre décennies de cinéma français, Édouard Molinaro est souvent réduit à ses adaptations de pièces à succès (La Cage aux folles, L’Emmerdeur) ou ses comédies avec Louis de Funès (Hibernatus, Oscar). C’est pourtant dans le polar qu’il débute en 1958 avec Le Dos au mur, écrit par Frédéric Dard, après des premiers pas dans le documentaire dès la fin des années 40.
Véritable stakhanoviste, il enchaîne parfois deux longs-métrages par an tout en travaillant en parallèle pour la télévision, où il finira sa carrière, début 2000, en réalisant quelques épisodes de H notamment. En 1977, tout juste après avoir bouclé l’inénarrable Dracula père et fils (qui réunit Christopher Lee, Bernard Menez, Gérard Jugnot et Catherine Breillat), Alain Delon lui propose de mettre en scène L’Homme pressé, sur les conseils de Mireille Darc, qui avait tourné pour Molinaro dans Le Téléphone rose deux ans auparavant.
Studio Canal propose une réédition de ce long-métrage étonnant au sein de sa collection Make My Day ! pour la première fois en master haute définition en combo Blu-Ray / DVD.
Il se dégage de cette adaptation une sensation étrange de film malade, comme tiraillé entre les ambitions de ses deux créateurs :
Véritable esthète, il connaît ses seuls instants de calme lorsqu’il admire ce qu’il veut le plus, à l’image de ce moment suspendu où il fait face à la poterie dont il rêve depuis des années. Le réalisateur apporte son savoir-faire dans la mise en scène des excellents dialogues, dessinant ses personnages en un mot, un geste, un regard. Il tente ici de coller au plus près de son protagoniste et de son credo « la vie c’est le mouvement », en ayant uniquement recours à l’image.
Si cela fait parfois mouche, comme lors de cette scène très drôle où un maître d’hôtel italien peine à suivre le rythme de l’amateur d’art, ou dans le climax au suspense implacable situé en pleine vente aux enchères, il se repose parfois sur la seule force d’un montage signifiant. On passe ainsi de Venise à Paris en un cut, épousant la frénésie de Niox rendant encore plus marquants les rares gestes tendres dont il fait preuve, mais la réalisation manque, quant à elle, cruellement de dynamisme.
Dans son introduction, Jean-Baptiste Thoret précise qu’Édouard Molinaro s’est enfermé dans le seul registre de la comédie suite à son premier succès commercial, Arsène Lupin contre Arsène Lupin en 1962, délaissant ainsi les polars de ses débuts. L’échec de L’Homme pressé le poussera pourtant à revenir au registre comique avec La Cage aux folles, qu’il avouera détester. Ici, bien qu’il fasse montre d’un humour souvent bien venu au sein d’une histoire pour le moins tragique (les préjugés retournés contre les Occidentaux lors du passage en Afrique constituent un parfait exemple), il renoue avec une certaine efficacité dans les montés de tension.
En cela, la scène d’introduction offre une démonstration parfaite de son ambition. Du silence pesant accompagnant les derniers instants d’un vieil homme mourant alors qu’une horloge égraine les secondes, à cet hélicoptère dévoilant un Pierre pressant le pas avant que le prêtre n’arrive, toutes les thématiques se retrouvent condensées en quelques minutes sans qu’aucun mot ne soit échangé. Jusqu’à l’ultime (et très belle) image, accompagnée par la bande originale de Carlo Rustichelli (compositeur, entre autres, de Meurtre à l’italienne ou Opération Peur), la caméra ne lâche jamais le personnage, l’acteur. Dans son long entretient (d’autant plus amusant qu’il confesse ne pas aimer le film, lui reprochant son esthétique quasi télévisuelle typique de la fin des années 70) Frédéric Taddeï soulève un point important, la tendance de Molinaro à se laisser « bouffer » par ses acteurs stars, perdant, en partie, la paternité de son travail. De Funès, Luchini (voire Francis Veber, scénariste de L’Emmerdeur et du Téléphone Rose) ont ainsi tous tenté de prendre le dessus sur le metteur en scène, ce qui fut également le cas de Delon qui, comme le précise le journaliste, n’était « discipliné que lorsqu’il tournait pour des génies ».
Sorti à la toute fin de la partie la plus intéressante de la carrière de l’acteur, précisément la même année que Mort d’un pourri de Georges Lautner et Armaguedon d’Alain Jessua, le film peut être lu comme un autoportrait plus ou moins subtil de l’homme. Après cela, Delon se tourne définitivement, durant les 80’s, vers des œuvres autocentrées et caricaturales qu’il interprète, écrit, produit, voire réalise (Pour la peau d’un flic où il retrouve Mireille Darc et Christopher Frank au scénario). Ici, il incarne sans difficulté ce quadra parvenu, à qui tout réussit, arrogant, déterminé et égoïste, prêt à tout pour posséder ce qu’il désire, biens matériels comme personnes. Ne prêtant que peu d’intérêt à la vie et à la dignité humaine, il n’hésite pas à « offrir » une jeune fille à un vendeur potentiel (avant de lui donner quelques billets « pour l’humiliation ») ou de dire à sa femme enceinte qu’un enfant est « médicalement achevé à sept mois », impatient d’enfin tenir sa nouvelle acquisition, son fils. Passionné et entêté, il n’hésite pas à détruire des ruines centenaires quand on lui refuse l’achat d’un terrain, renvoyant, comme le stipule Taddeï, au personnage de Gary Cooper dans Le Rebelle de King Vidor. Sonnant comme une véritable confession, le film épouse les nombreuses déclarations du comédien à propos de son sujet de prédilection : lui-même (comme en atteste cette interview pour la RTS datée de 1975). Speed, très expressif, il offre une composition très éloignée de son impavide Samouraï, face à une Darc (alors sa compagne dans la vie), ironique et guère impressionnée. Se dévoile alors entre eux le reflet probable de leur véritable couple, renfonçant la dimension autobiographique amusante et touchante. Pierre, que seule la conquête excite (il ne possède pas les œuvres qu’il achète), se retrouve ainsi confronté à Edwige et sa sœur, Marie (Monica Guerritore), intègres et totalement désintéressées. Cette dernière lui assène d’ailleurs que s’il désire tant le vase étrusque de ses rêves c’est tout simplement parce qu’il ne lui appartient pas encore. Au travers de cette figure toujours en mouvement, en recherche d’un nouveau but, pris dans une quête frénétique, se dessine donc le portrait d’un artiste ayant créé tout au long de sa carrière, une véritable œuvre personnelle. Exemple rare de comédien-auteur, Delon a toujours brouillé les pistes entre ses rôles et sa propre existence (même inconsciemment, en témoigne la sordide similarité entre le scénario de La Piscine et l’affaire Marković à laquelle il se retrouve mêlé, comme le rappelle Frédéric Taddéi). Une volonté de contrôle le rapprochant des grands moguls de l’industrie hollywoodienne, quitte à vampiriser les projets auxquels il participe. C’est là que se trouve le véritable intérêt de cet Homme pressé, film inégal mais attachant et symptomatique de l’égocentrisme d’une star qui ne s’est peut-être jamais autant livré que dans ce long-métrage.
- Une très belle épitaphe par Serge TOUBIANA (directeur de la cinémathèque Française) ICI
- Le réalisateur Édouard Molinaro s'est éteint samedi à l'âge de 85 ans. L'écrivain Tahar Ben Jelloun lui rend un vibrant hommage. Publié le 07/12/2013 à 18h12
Mon cher Édouard,Nos vergers d'amitié sont éteints depuis que tu n'es plus. Cette nuit, mon insomnie a été cruelle et ma pensée abreuvée de mauvais présages. La nuit et ses foyers nous assènent des vérités détestables. Le départ à l'aube, car tout se fatigue. La voix, le regard et la main qui ne se tend plus. J'avais pour toi de l'admiration, de l'estime et de l'amitié avant de t'avoir rencontré. Je regardais tes films avec beaucoup de plaisir, car tu parvenais à allier la qualité, l'exigence et le grand spectacle. Tu étais un cinéaste populaire dans le sens le plus noble.
Ton travail de cinéaste, reconnu et admiré, tu n'en parlais pas. Ta modestie me faisait baisser les yeux. Quand tu as enfin décidé d'écrire ta biographie, ton humilité a pris le dessus et tu nous as prévenus dès la première page : "Je ne m'intéresse que très médiocrement à ma petite personne."
Tu disais toi-même que tu as "atteint la date de péremption" parce que six scénarios gisaient sur ta table et que ça n'intéressait plus personne car, comme tu l'as souligné, "le cinéma se nourrit de l'air du temps, et l'air y circule beaucoup plus vite qu'ailleurs".
Cela n'a pas entamé ta gourmandise de lecteur, de découvreur. Tu fréquentais les cinémas en bon cinéphile, tu lisais les romans qu'on te conseillait et tu passais du temps à fabriquer des maquettes d'avion, ton autre passion.
Chacune de mes visites était nourrie par du savoir. J'apprenais toujours avec toi quelque chose de nouveau. La dernière fois, quelques jours avant que tu n'entres à l'hôpital pour un contrôle, nous avons parlé aviation. C'était passionnant. Nous avons aussi discuté du prix Goncourt et du choix de cette année que tu trouvais judicieux. Un dîner chez vous ne pouvait être qu'un bonheur d'amitié vive. Catherine, sublime Catherine, faisait la cuisine à merveille.
Mon cher Édouard, je ne sais comment je pourrai me contenter de tes films, je ne sais pas si ta voix que j'entends encore distinctement et qui m'aide à supporter le chagrin pourra éloigner la douleur de l'absence. Tu es là, vivant dans notre coeur, car tant qu'on se souvient de toi, tant qu'on regarde et aime tes films, tu es vivant, parmi nous.
Michel Serrault : Gaston Lartois / Bernadette Lafont : Flora, une prostituée / Mireille Darc : Georgina, une prostituée / Dominique Page : Mauricette / Catherine Deneuve : Denise Heurtin
Bernard Blier : M. Heurtin / Françoise Dorléac : Françoise Picard, / : Kino Papatakis
Hélène Duc : Mme Armande / Noël Roquevert : le beau-père / Patrick Thévenon : Hubert
Jacques Dynam : un truand....
Du côté des cinéastes, Justine Triet devient le quatorzième Français (ou ayant la double-nationalité) nommé pour l'Oscar de la Meilleure Réalisation.
Mais la première femme, après :
- Jean Renoir (L'Homme du Sud, 1946)
- Claude Lelouch (Un homme et une femme, 1967)
- Costa-Gavras (Z, 1970)
- François Truffaut (La Nuit américaine, 1975)
- Roman Polanski (Chinatown, 1975)
- Edouard Molinaro (La Cage aux folles, 1980)
- Roman Polanski (Tess, 1981)
- Louis Malle (Atlantic City, 1982)
- Roland Joffé (La Déchirure, 1985)
- Roland Joffé (Mission, 1987)
- Roman Polanski (Le Pianiste, 2003)
- Michel Hazanavicius (The Artist, 2012)
- Damien Chazelle (La La Land, 2017)
Marcel Kiffel a fait une brillante carrière de médecin à Nancy, son frère Albert a aussi poursuivi ses études ainsi que leur jeune sœur Jacqueline ma camarade de classe à Gironde qui fut professeur".
Grâce à Doudou Molinaro j'ai découvert le cinéma car il était venu avec gentillesse, je suppose à la demande de mon cousin Pierre Andrieux, chez ma grand-mère nous projeter à mes sœurs Monique et Evelyne et mon frère Serge sur un drap blanc des dessins animés, tels que Félix le Chat.
Dans les années 1950, lors d'une projection privée dans une salle de la mairie, j'avais assisté à une projection des films d'amateur qu'il avait tournés à La Réole avec ses amis, en présence de Jean Saubat, je crois me rappeler. Hélas il semble que ces films aient disparu, et c'est bien dommage car ils avaient souvent pour cadre La Réole, aux Bénédictins, et autres lieux avec la Garonne.
Parler de cinéma me fait me souvenir d'être allé de temps en temps, dans les années 1950), voir des films au Casino et à l'Amicale Laïque, aux Justices, puis plus tard au Rex sur le Turon, ouvert plus tard vers 1950 (je crois). Pour une petite ville comme La Réole avec moins de 5000 habitants, avoir 3 cinémas en activité, ce n'était quand même pas ordinaire !... Il est vrai que la télévision n'a fait son apparition qu'en 1957/58.
J-Marc Patient