Haut perché sur la façade du lycée, rue Jean Renou, le médaillon central indique la date de la construction par Jean Fauchez de ce qui était alors un collège : 1885.
En 1985, le proviseur Georges Forgues organise la célébration du centenaire du bâtiment, qui n'est pas encore baptisé Jean Renou (date de ce baptême : 2000).
Dans l'entrée du lycée, une plaque de marbre blanc rappelle l'événement.
Les festivités ont lieu en juin 1985, en présence du Recteur et des personnalités locales.
Un chapiteau est dressé dans la cour pour abriter discours et spectacles : musique, tragédie antique mise en scène par un enseignant et jouée par des élèves, bal…
Par ailleurs, un cycle de conférences est proposé : l'écrivaine Michèle Perrein, Réolaise, ancienne élève du lycée, lauréate l'année précédente du prix Interallié, est interrogée sur son œuvre.
Le centenaire a eu au moins une retombée : la collaboration du lycée avec l'Université de Bordeaux. L'opération « écofleuves » qui consiste à effectuer des prélèvements dans la Garonne pour contribuer à mieux connaître les apports du fleuve au milieu maritime. Collaboration d'une douzaine d'années, qui s'est étendue à d'autres lycées situés dans le bassin de la Garonne et a été prolongée par des échanges avec l'association « Terre et Océan. »
Le centenaire est ainsi l'occasion d'ouvrir le lycée au public : cérémonie officielle, conférences, spectacles et bal, des expositions sont aussi présentées et ainsi qu'un film,
«Le Quatrième Mur» tourné pour l'occasion par Gérard Monteil, lui-même enseignant.
(François Cantegrel)
Gérard Monteil
Gérard Monteil, professeur de Français au Collège de La Réole dans les années 80 s'est impliqué dans les activités théâtrales et vidéo.
Après Scope, et avec l'aide technique de Bernard Sanderre, il tourne en 1985, pour la Fête du centenaire de la construction du "Collège" par Jean Fauchez, un court-métrage de 27 minutes,
"Le 4e mur" que représente la vallée de la Garonne sur lequel s'ouvrent les 3 murs du lycée en U.
Le film présente des interviews d'anciens élèves qui racontent leur collège ou lycée suivant l'époque.
Extraits du film : Le 4e mur
Interviews d'anciens élèves :
1- Christian Henry (1'17") Médecin réolais
2- Michèle Perrein (1'52") 1929-2010 Journaliste, Écrivaine - wikipedia
3- Jean-Pierre Astorgis (1'12") Maire de La Réole
3- Jean Louis Froment (3'46") - Directeur du CAPC - wikipedia
6- Philippe Constantin (1'01") 1944-1996 journaliste, éditeur et producteur de musique-wikipedia
7- Jannick Ducot (2'49)
8- Baloup Gérard (1'17") (1927-2009), ancien directeur du Conseil de l’Europe-coe.int
9- Georges Forgues (0'58") - Proviseur du Lycée
10- Le film en intégralité (27'20)
Groupe Expression Audiovisuelle Le groupe, composé (en 1985) de 17 jeunes de 12 à 25 ans et de deux animateurs, réalise des documents audiovisuels :
- Vidéo
* "Tais-toi et Crée” - Grand Prix Sarlat 1982
* “La Résistance en Gironde" prix départemental concours de la Résistance 1983.
* “Le lait, la vache" - pour le CDDP de la Gironde
* “Morts au champ de fête" - (en cours de montage) - 16 mm
* ”La Marelle" co-prod.FR3 - diffusé sur FR3 le 14 septembre 1983
- Diaporama :
- Vélo - Trial
- Présentation Club des AnciensSélectionné finale nationale concours "Déclics et des Clubs »
Le Groupe travaille en collaboration avec l' OREP et le CREAV de PAU, le Collège de La Réole, le CREPAC d'Aquitaine, FR3-Aquitaine, le Théâtre Réolais...
En dehors de ses propres productions, l'équipe a pour vocation d'aider toute personne désireuse de réaliser un document audiovisuel ( vidéo, diaporama, cinéma, bande de son).
L'équipe peut également réaliser des documentaires ou des reportages à la demande d'entreprises ou d'associations, qui assurent dans ce cas le financement du produit.
Les membres du bureau : - Présidente : Agnès Bienvenu "Cirette" - Morizès 33190 La Réole
- Secrétaire : Véronique Dubourg "Le Colas" - Morizès 33190 La Réole
- Trésorier : Gérard Monteil "Le Mirail" 33190 La Réole
Foyer des jeunes du Réolaisassociation agréée par le Ministère du Temps Libre
Jeunesse et Sports : association sportive et association d'éducation populaire.
Siège social : Mairie 33190 La Réole
Siège des activités sportives : Salle de l'ancien Casino
Siège des activités éducatives : impasse des Galants à côté du Fronton
Décembre 1981, février 2021 la Garonne envahit le Rouergue. 1952- Mr Nouguey dit le Russe, conduit par Jo Petiteau (dentiste remplaçant de...
Décembre 1981, février 2021 la Garonne envahit le Rouergue.
1952- Mr Nouguey dit le Russe, conduit par Jo Petiteau (dentiste remplaçant de G. Molinaro père d'Edouard)
Vous avez tous vu des images télévisées, des photos dans les journaux, si vous êtes réolais vous avez entendu les fameuses modulations qui suivent l'alerte inondation et dont le nombre annonce la prévision de hauteur, ce qui au milieu de la nuit, outre l'angoisse, pouvait entraîner un branle-bas général pour vider les chais, sortir les véhicules...
On se retrouvait au coin du pont pour lire le dernier bulletin de prévision et le commenter. Jeudi matin j'y suis passé...le bulletin datait de 3 jours, tout le monde consulte Vigicrues, qui annonce heure par heure les hauteurs atteintes et le bulletin de prévision. Je conseille aussi Vigicrues à posteriori :
La décrue est engagée et les débordements se résorbent progressivement. Fin d'un épisode de crue importante. Crues de référence : La crue est restée inférieure aux crues de - décembre 1981 (10,58 m) - février 1952 (10,81 m) - mars 1930 (11,52 m) La hauteur maximale a été atteinte à La Réole jeudi matin. La décrue est engagée sur ce secteur et se poursuit à une vitesse 7 cm/h.
Le très convoité Prix Jean d'Arcy du meilleur court-métrage, équivalent pour
l'époque du célèbre "César", récompense chaque année l'œuvre la plus réussie
dans le domaine cinématographique. En 1984, un groupe de Réolais, sous
l'impulsion du regretté Gérard Monteil, professeur au collège de la ville,
présente au concours Parisien " Scope ", court-métrage de 12 minutes contant
l'histoire d'un metteur en scène tyrannique, en butte avec la technologie de
l'imagerie moderne. Le personnage, odieux à souhait, sera puni à la fin en étant
dévoré par un magnétoscope qui le transformera en...caméra, vengeant ainsi le
reste de l'équipe de scène qu'il a tourmentée par son cynisme !
"Scope"
obtiendra le 1er prix ex-aequo et sera acheté par TF1, puis diffusé plusieurs
fois par la suite sur cette chaîne et en première partie de certains films...
Une belle réussite nationale, passée un peu inaperçue à La Réole, ce qui est
plutôt surprenant ! Dans les rôles du terrible metteur-en-scène et du pauvre
acteur soumis, on retrouve Christo LAROQUE et Daniel VILLATTES, qui sont, dans
ces années-là deux acteurs confirmés de séries et de films de télévision... Dans
l'équipe, on reconnaîtra Bernard SANDERRE, J-Pascal CARDONA, Agnès BIENVENU, et
le jeune DUCASSE dont la famille a fourni l'endroit du tournage, un grenier de
cave-à-vin au lieu-dit Malbat près de La Réole... Ainsi que beaucoup d'autres
plus jeunes réolais...
La préparation et les répétitions ont duré environ trois
semaines...
A noter que la totalité du court-métrage a été tournée en une seule
prise, du début à la fin !
Une vraie performance avec le matériel de
l'époque..
Christo Laroque
Gérard Monteil, professeur de Français au Collège de La Réole dans les années 80 s'est impliqué dans les activités théâtrales et vidéo.
C'est dans le cadre du Foyer des Jeunes du Réolais qu'il tourne, avec l'aide technique de Bernard Sanderre ce court-métrage qui gagnera ex aequo le Prix Jean d'Arcy des club vidéo amateur.
Voici une vidéo de 4 mn présentant les résultats du concours par Daniel Karlinici
Il s'agit du repiquage d'une K7 VHS d'époque (la qualité n'est pas au rendez vous)
La vidéo présentée sur TF1 à la suite de la proclamation des résultats : Ici
La vidéo de 13' : si vous reconnaissez des acteurs en plus de ceux signalés par Christo Laroque, merci de le noter en commentaire.
Quelques photos extraites de la vidéo :
Voici le palmarès 1938-1939 du Collège de La Réole Après avoir vu le livret 1940-1941, un ami a trouvé ce livret : son père Jean Mandrau ori...
Voici le palmarès 1938-1939 du Collège de La Réole
Après avoir vu le livret 1940-1941, un ami a trouvé ce livret : son père Jean Mandrau originaire de Ladaux a passé son baccalauréat à La Réole.
Notez que la Réole dépendait de l'Académie de Bordeaux, alors que le livret de 1941 dépendait de l'Académie de Toulouse et ce, pendant tout le gouvernement de Vichy.
Cliquez sur la photo pour afficher en grand
Parmi le personnel, ceux qui ont connu Pierre Laville dans les années 50-60 seront surpris de savoir qu'il assurait le dessin et... la gymnastique en 1939 !
Vous trouverez aussi beaucoup de Réolais nés entre 1920 et 1930 :
Edouard Molinaro en classe de Septième, Elie Bobroff qui rafle tout en Huitième, Josette Vigouroux et Georges Saubat en classe enfantine, déjà pas mal de filles aux premières places : Mlles Ithier, Martranchar, Banquet, Fauchez... et des noms connus Marc Morell, Max Souan, Michel Mau, Georges Petiteau et Jean Arrouays etc.
Pierre Andrieux Laclavetine ; les amis de La Réole
- La foire de la Toussaint
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 43
- En famille :
A Pau, ville de son grand père, il assiste au grand Prix avec Nuvolari (p 35), à Mont de Marsan, dans les arènes les corrida et aussi Charles Trenet, l'orchestre de Ray Ventura, au stade les joueurs du Stade Montois et même pendant la guerre les Messerschmitt 109 de l'école de pilotage (p 36).
Vacances au Cap Ferret (p 39), Joséphine Baker à Bordeaux (p 39) et pendant l'occupation un voyage à Paris chez un ami médecin : il voit Pierre Fresnay dans un théâtre des Champs Elysées (p 41) et même un voyage en Corse avec ses parents à vélo Ajaccio-Calvi (p 42).
Une éducation très moderne (les restes de 1936.?)
La Primastella Renault familiale
Une vie agréable pour le fils unique d'un couple de dentiste très modernes dans une région relativement épargnée par la guerre.
- Les premières amours
Les deux réolais les plus célèbres de la deuxième moitié du XXe siècle se sont connus au lycée de La Réole et sont tombés en amour.
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 48
Michèle Barbe devenue Michèle Perreinjournaliste et écrivain à succès suivra une carrière parallèle à celle d'Édouard Molinaro.
- Les premiers films Ce furent bien sûr des courts métrages tournés avec la caméra Pathé Nationale 9,5 mm
Édouard Molinaro : Intérieur soir, page 53
J'ai partagé avec ma maman Fernande Depert de Gironde sur Dropt 86 ans cette année, et voici ce qu'elle me demande de partager avec vous :
"Dans son livre biographique Molinaro a cité Kiffel, ainé d'une famille juive vivant terrée à Gironde, chez eux, on n'allumait pas la lumière le soir pour se cacher des allemands, on étudiait à la bougie, on allait au collège de la réole (4 kms) et on en revenait à pied par tous les temps, pour étudier il fallait profiter de la disponibilité des copains qui prêtaient les livres et recevaient un soutien en maths en échange.
Marcel Kiffel a fait une brillante carrière de médecin à Nancy, son frère Albert a aussi poursuivi ses études ainsi que leur jeune sœur Jacqueline ma camarade de classe à Gironde qui fut professeur".
Pierre Andrieux Laclavetine ; les courts métrages
Après son Bac il monte à Paris préparer une licence de philosophie et le concours d'entrée à l'institut des hautes études cinématographiques (p 50).
Néanmoins il continue ses tournages de courts métrages pendant les vacances scolaires avec ses copains du collège : Pierre Andrieux Laclavetine, Annie Grillon, et surtout Michèle Barbe.
1945 -Court Métrage La Rose et le réséda - de Édouard Molinaro
1946 -CM Evasion – de Édouard Molinaro
+ scénario, directeur de la photographie & production
1946 -CM Un monsieur très chic – de Édouard Molinaro
+ scénario & production
1946 -CM Le cercle – de Édouard Molinaro
+ scénario & production
1948 -CM Le verbe en chair – de Édouard Molinaro
+ scénario & production
1950 - CM L’honneur est sauf – de Édouard Molinaro avec Michèle Barbe + scénario, montage & interprétation. Tourné pendant les vacances de Noël à La Réole.
1953 - CM Chemins d’avril– de Édouard Molinaro avec Michèle Perrein, assistant Jacques Christobal
En parallèle il continue son apprentissage comme assistant et comme réalisateur de courts métrages techniques
1947
Un flic – de Maurice de Canonge avec Lucien Coëdel Seulement stagiaire assistant réalisateur
1948
Le cœur sur la main – de André Berthomieu avec Bourvil Seulement stagiaire assistant réalisateur Du Guesclin – de Bernard de La Tour avec Fernand Gravey Seulement troisième assistant réalisateur
1949
CMLes eaux prisonnières – de Edouard Molinaro + scénario & montage CML’âme du vin – de Edouard Molinaro + scénario & montage
1950
CMLe miracle de Sainte Anne / La langouste qui ne pense à rien de Orson Welles avec Suzanne Cloutier stagiaire assistant réalisateur & caméraman CML’honneur est sauf – de Édouard Molinaro avec Michèle Barbe + scénario, montage & interprétation
1953
Le comte de Monte-Cristo, 1ère époque : La trahison – de Robert Vernay avec Jean Marais second assistant réalisateur Le comte de Monte-Cristo, 2ème époque : La vengeance – de Robert Vernay avec Lia Amanda second assistant réalisateur
En 1954 il réalise une version professionnelle de l'"honneur est sauf"
Geneviève ClunyLa femme infidèle
Jean MarsanLe mari cocu
Édouard MolinaroL'amant
Yves Robert
Prix : Oscar amateur du C. A. C. F. du meilleur interprète à Edouard Molinaro.
Après cette date Édouard Molinaro se consacre à sa carrière parisienne, ses parents ayant quitté leur cabinet dentaire pour Clairac où son père décèdera en 1957.
Tournage sur le pont
Au Rouergue : Doudou au volant, Guy Ribéra (chapeau melon), Pierre Andrieux (passager)
Ci-dessous : "Chemins d'Avril" tourné en 1953 avec l'aide de Michèle Perrein et Jacques Christobal
Vidéo qui parlent de Édouard Molinaro : Nous nous sommes tant aimé FR3 - 24' Ici La carrière de Molinaro : il parle de La Réole de 3'38" à 4' '48"
Mon oncle Benjamin - 9' Ici Interview J Brel et E Molinaro
L'emmerdeur- extrait 3' IciEdouard Molinaro joue le rôle du barman
E. Molinaro à propos de sa carrière -2000- Vidéo Ina.fr -2'34" Ici E. Molinaro la musique de : Un témoin dans la ville-1960 Vidéo Ina.fr 3'30" Ici Des femmes disparaissent - 1959-Entretien avec E. Molinaro - Vidéo Ina.fr Ici Audio : Grand Entretien Edouard Molinaro _ François Busnuel - 51'- France Inter Ici Interview d'Edouard Molinaro- 1969 - Audio- 11' - Ina.fr Ici
Né le 13 mai 1928 à Bordeaux, Edouard Molinaro passe son enfance en Aquitaine avant de rejoindre Paris à La Libération. Dès 1947, il fait son entrée dans le monde du cinéma en devenant assistant réalisateur de Maurice de Canonge, André Berthomieu ou Robert Vernay et enchaîne des films industriels ainsi que des courts-métrages.
En 1957, Edouard Molinaro passe à la réalisation de son premier long-métrage «Le dos au mur» d’après Frédéric Dard avec Jeanne Moreau, Gérard Oury et Philippe Nicaud. Fort de ce succès, il se spécialise dans les films policiers avec Robert Hossein, Lino Ventura ou Roger Hanin comme interprètes. En marge de la «Nouvelle Vague», celui que l’on surnomme «Doudou» dirige Brigitte Bardot et Anthony Perkins dans «Une ravissante idiote» (1963). En 1967, il est sollicité par Louis de Funès pour l’adaptation de la pièce «Oscar» de Claude Magnier. En dépit des relations orageuses entre le comédien et le réalisateur, le duo se reconstitue pour «Hibernatus» (1969). Le succès de «Mon oncle Benjamin» (1969) avec Jacques Brel occulte les autres longs-métrages plus personnels du réalisateur.
Dans les années soixante-dix, Edouard Molinaro se spécialise dans des pièces de boulevard à succès. «L’emmerdeur» (1973) d’après Francis Veber scelle la rencontre de François Pignon et d’un tueur à gages incarnés par Jacques Brel et Lino Ventura. Les films «La cage aux folles» (1978) et «La cage aux folles II» (1980) d’après Jean Poiret avec Michel Serrault et Ugo Tognazzi sont couronnés de succès. «Pour cent briques, t’as plus rien» (1981) d’après Didier Kaminka révèle Daniel Auteuil, Gérard Jugnot et Anémone. Parallèlement à sa carrière cinématographique, il fait quelques incursions sur le petit écran où il dirige Simone Signoret ou Michèle Morgan, réalise une mini-série «Claudine» (1978) avec sa compagne Marie-Hélène Breillat et adapte «Au bon beurre» (1980) de Jean Dutourd avec Roger Hanin. Après l’échec de l’adaptation de la pièce «L’amuse-gueule» de Gérard Lauzier sous le titre «À gauche en sortant de l’ascenseur» (1987) avec Pierre Richard, il délaisse le cinéma pour la télévision. Il met en scène des téléfilms ou des séries de prestige dont la production est assurée par Christine Gouze-Rénal. Avec Michel Piccoli en interprète principal, il adapte «La ruelle au clair de lune» (1988) de Stefan Zweig, «Les grandes familles» (1989) de Maurice Druon ou «L’amour maudit de Leisenbohg» (1990) de Arthur Schnitzler.
Dans les années quatre-vingt dix, Edouard Molinaro fait un retour remarqué avec deux films historiques. Dans l’adaptation de la pièce «Le souper» (1992) de Jean-Claude Brisville, il dirige Claude Brasseur et Claude Rich qui composent respectivement Fouché et Talleyrand lors d’un duel verbal dont l’enjeu est l’avenir du pays. Jean-Claude Brisville et Edouard Molinaro collaborent de nouveau à partir d’un scénario inachevé de Sacha Guitry pour «Beaumarchais, l’insolent» (1995) avec Fabrice Luchini. Mais de nouveau, il s’éloigne du cinéma pour la télévision. Il réalise une quinzaine d’épisodes de la sitcom «H» (1998) qui révèle Jamel Debbouze, une adaptation de «Nana» (2000) avec Lou Doillon ou des épisodes de la série policière «Navarro» (2004) avec Roger Hanin. Pour sa belle-fille, Axelle Laffont, il met en scène sa première pièce «Fume cette cigarette» (2011) au Théâtre des Mathurins. Agé de 85 ans, Edouard Molinaro succombe à une insuffisance respiratoire à l’hôpital Tenon, le 7 décembre 2013, à Paris.
1946 Court Métrage Evasion – de Edouard Molinaro (tourné dans le réolais) + scénario, directeur de la photographie & production
1947Un flic – de Maurice de Canonge avec Lucien Coëdel Seulement stagiaire assistant réalisateur
1948Le cœur sur la main – de André Berthomieu avec Bourvil Seulement stagiaire assistant réalisateur Du Guesclin – de Bernard de La Tour avec Fernand Gravey Seulement troisième assistant réalisateur CM Un monsieur très chic – de Edouard Molinaro (tourné dans le réolais) + scénario & production CM Le cercle – de Edouard Molinaro (tourné dans le réolais) + scénario & production CM Le verbe en chair – de Edouard Molinaro + scénario & production
1949CM Les eaux prisonnières – de Edouard Molinaro + scénario & montage CML’âme du vin – de Edouard Molinaro+ scénario & montage
1950CM Le miracle de Sainte Anne / La langouste qui ne pense à rien ( the miracle of St. Anne / the unthinking lobster) de Orson Welles avec Suzanne Cloutier Seulement stagiaire assistant réalisateur & caméraman CM L’honneur est sauf – de Edouard Molinaro avec Michèle Barbe (tourné dans le réolais) + scénario, montage & interprétation
1953Le comte de Monte-Cristo, 1ère époque : La trahison – de Robert Vernay avec Jean Marais Seulement second assistant réalisateur Le comte de Monte-Cristo, 2ème époque : La vengeance – de Robert Vernay avec Lia Amanda. Seulement second assistant réalisateur CM Chemins d’avril – de Edouard Molinaro (tourné dans le réolais) + scénario CM La meilleure part – de Edouard Molinaro + scénario CM Cheval d’acier – de Edouard Molinaro + scénario CM Demain nous partirons – de Edouard Molinaro + scénario CM Maisons à la chaîne – de Edouard Molinaro + scénario CM La pénicilline – de Edouard Molinaro + scénario
1954Votre dévoué Blake – de Jean Laviron avec Eddie Constantine Seulement second assistant réalisateur CM L’accumulateur au plomb – de Edouard Molinaro + scénario CM L’honneur est sauf – de Edouard Molinaro avec Geneviève Cluny + scénario & interprétation CM Energie, à vos ordres – de Edouard Molinaro + scénario CM Quai J4 – de Edouard Molinaro + scénario
1955CM Quatrième vœu – de Edouard Molinaro avec Georges Pierre + scénario
1956CM Les biens de ce monde – de Edouard Molinaro + scénario & commentaires
1957Le tombeur – de René Delacroix avec Denise Grey Seulement adaptation, dialogues & scénario Le dos au mur – de Edouard Molinaro avec Jeanne Moreau CM Les alchimistes – de Edouard Molinaro + scénario Meilleur documentaire au festival international du cinéma de Karlovy Vary, Tchécoslovaquie CM La mer remonte à Rouen – de Edouard Molinaro + scénario CM Appelez le 17 – de Edouard Molinaro + scénario & directeur de la photographie
1958Des femmes disparaissent – de Edouard Molinaro avec Estella Blain + production Un témoin dans la ville – de Edouard Molinaro avec Lino Ventura + dialogues & scénario
1959Une fille pour l’été – de Edouard Molinaro avec Pascale Petit + dialogues & scénario CM Philippe – de Edouard Molinaro avec Loleh Bellon + scénario
1960La mort de Belle – de Edouard Molinaro avec Alexandra Stewart La morte saison des amours – de Pierre Kast avec Pierre Vaneck Seulement interprétation CM Petit jour – de Jacques Pierre avec Jacques Brel Seulement interprétation
1961Les ennemis– de Edouard Molinaro avec Dany Carrel + adaptation, scénario & apparition Les sept péchés capitaux – de Philippe de Broca, Claude Chabrol, Jacques Demy, Sylvain Dhomme, Max Douy, Jean-Luc Godard, Eugène Ionesco, Edouard Molinaro & Roger Vadim avec Dany Saval Segment « L’envie »
1962Arsène Lupin contre Arsène Lupin – de Edouard Molinaro avec Françoise Dorléac + scénario Vacances portugaises / Les égarements / Les sourires de la destinée – de Pierre Kast avec Michel Auclair Seulement interprétation
1963Une ravissante idiote – de Edouard Molinaro avec Brigitte Bardot + adaptation, dialogues & scénario
1964La chasse à l’homme – de Edouard Molinaro avec Jean-Paul Belmondo + apparition
1965Quand passe les faisans / Quand passe les escrocs – de Edouard Molinaro avec Bernard Blier + apparition
1966Peau d’espion – de Edouard Molinaro avec Louis Jourdan + adaptation, dialogues & scénario
1967Oscar – de Edouard Molinaro avec Claude Rich + scénario
1969Hibernatus – de Edouard Molinaro avec Louis de Funès Mon oncle Benjamin, l’homme en habit rouge– de Edouard Molinaro avec Claude Jade et Jacques Brel + scénario
1970La liberté en croupe – de Edouard Molinaro avec Jean Rochefort + adaptation, dialogues & scénario Les aveux les plus doux – de Edouard Molinaro avec Philippe Noiret + adaptation, dialogues & scénario
1971La mandarine– de Edouard Molinaro avec Annie Girardot + scénario
1972Le gang des otages – de Edouard Molinaro avec Bulle Ogier
1973L’emmerdeur – de Edouard Molinaro avec Lino Ventura et Jacques Brel
+ interprétation
L’ironie du sort – de Edouard Molinaro avec Marie-Hélène Breillat
+ adaptation, dialogues & scénario
1974TV Histoires insolites – de Edouard Molinaro avec Christine Kaufmann
Série – Réalisation, adaptation & scénario de l’épisode « Un jour comme les autres avec des cacahuètes »
1975Le téléphone rose – de Edouard Molinaro avec Mireille Darc
1976Dracula père et fils ( Dracula and son ) de Edouard Molinaro avec Christopher Lee
+ adaptation, dialogues & scénario
1977L’homme pressé – de Edouard Molinaro avec Alain Delon
TV Madame le juge – de Edouard Molinaro avec Simone Signoret
Série – Réalisation de l’épisode « Le dossier Françoise Muller »
1978La cage aux folles – de Edouard Molinaro avec Ugo Tognazzi + scénario
TV Claudine – de Edouard Molinaro avec Marie-Hélène Breillat
Série – Réalisation des épisode « Claudine à Paris », « Claudine en ménage », « Claudine s’en va » & « Claudine à l’école »
TV Il était un musicien – de Edouard Molinaro avec Michel Duchaussoy
Série – Réalisation & scénario de l’épisode « Monsieur Strauss »
1979Cause toujours…. Tu m’intéresses !– de Edouard Molinaro avec Jean-Pierre Marielle
TV La pitié dangereuse – de Edouard Molinaro avec Mathieu Carrière
+ adaptation, dialogues & scénario
1980Les séducteurs ( Sunday lovers / an englishman’s home / i seduttori della Domenica ) de Dino Risi, Edouard Molinaro, Bryan Forbes & Gene Wilder avec Lino Ventura
Segment « La méthode française »
La cage aux folles II – de Edouard Molinaro avec Michel Serrault
TV Au bon beurre – de Edouard Molinaro avec Roger Hanin
1981Pour cent briques t’as plus rien… – de Edouard Molinaro avec Anémone
+ scénario & interprétation
1982TV La veuve rouge – de Edouard Molinaro avec Françoise Fabian
1983Une fille à marier ( just the way you are ) de Edouard Molinaro avec Kristy McNichol
1984Palace – de Edouard Molinaro avec Claude Brasseur + scénario
La tête dans le sac – de Gérard Lauzier avec Marisa Berenson Seulement scénario
L’amour en douce / Une amie de passage – de Edouard Molinaro avec Jean-Pierre Marielle
1986TV Tiroir secret – de Edouard Molinaro avec Michèle Morgan
Série – Réalisation de l’épisode « La saisie »
TV Un métier de seigneur – de Edouard Molinaro avec Evelyne Bouix
1987À gauche en sortant de l’ascenseur – de Edouard Molinaro avec Pierre Richard
+ apparition
1988TV L‘ivresse de la métamorphose ( rausch der ferwandlung ) de Edouard Molinaro avec Mario Adorf
TV La ruelle au claire de lune – de Edouard Molinaro avec Michel Piccoli + scénario
1989TV Manon Roland – de Edouard Molinaro avec Jacques Perrin + scénario
TV Les grandes familles – de Edouard Molinaro avec Pierre Arditi Série
1990L’amour maudit de Leisenbohg ( das schicksal des freiherrn von Leisenbohg ) de Edouard Molinaro avec Anouk Aimée + scénario
TV Le gorille – de Edouard Molinaro avec Karim Allaoui
Série – Réalisation de l’épisode « La peau du gorille »
1991Méchant garçon – de Charles Gassot avec Catherine Hiegel
Seulement interprétation
TV Coup de foudre – de Edouard Molinaro avec Catherine Zeta-Jones
Série – Réalisation des épisode « Grand, beau et brun » & « Résurgence »
1992Le souper– de Edouard Molinaro avec Claude Rich + adaptation, dialogues & scénario
TV La femme abandonnée – de Edouard Molinaro avec Charlotte Rampling + scénario
1995The birdcage ( birds of a feather ) de Mike Nichols avec Gene Hackman
Seulement sujet original
Beaumarchais, l’insolent – de Edouard Molinaro avec Fabrice Luchini + scénario
TV Ce que savait Maisie – de Edouard Molinaro avec Sophie Duez
1998TV Nora – de Edouard Molinaro avec Jean-Michel Dupuis + scénario
TV H – de Edouard Molinaro avec Jamel Debbouze
Série – Réalisation de 18 épisodes entre 1998 & 1999
1999TV Tombé du nid – de Edouard Molinaro avec Bruno Solo
2000TV Nana – de Edouard Molinaro avec Lou Doillon + scénario
2001TV Le mal de mère – de Edouard Molinaro avec Michel Aumont + scénario
TV Madame Sans-Gêne – de Philippe de Broca avec Mathilde Seigner
Seulement adaptation & scénario
2002TV Un homme par hasard – de Edouard Molinaro avec Frédéric Diefenthal
2004TV Une famille pas comme les autres – de Edouard Molinaro avec Line Renaud
TV Navarro – de Edouard Molinaro avec Roger Hanin
Série – Réalisation des épisode « Manipulation » & « Double meurtre »
2005TV Les hommes de cœur – de Edouard Molinaro avec Patrick Catalifo
Série – Réalisation des épisode « Nawin », « Le mal du pays » & « Pilote »
TV Le tuteur – de Edouard Molinaro avec Roland Magdane
Série – Réalisation de 5 épisodes entre 2005 & 2008
2007TV Scénarios contre les discriminations – de Edouard Molinaro avec Héléna Noguerra
Série – Réalisation de l’épisode « Dirty slapping »
Edouard Molinaro et le Jazz
Retour à La Réole :
Édouard Molinaro est resté en contact avec ses amis d'enfance Pierre Andrieux Laclavetine et Annie Grillon en particulier.
2010 échange à la librairie
En 2012, il présente sa carrière lors d'une séance de L'université Populaire du Cinéma au Jean Eustache à Pessac cliquer ici
Raymonde Bouchon (épouse Brunet), se souvient être "montée" à Paris en 1947 ou 1948 avec son oncle Jean Bouchon et Georges Molinaro (le père de Édouard), qui lui amenait du linge et du ravitaillement. Édouard habitait rue Monge..
Cinéaste prolifique ayant traversé près de quatre décennies de cinéma français, Édouard Molinaro est souvent réduit à ses adaptations de pièces à succès (La Cage aux folles, L’Emmerdeur) ou ses comédies avec Louis de Funès (Hibernatus, Oscar). C’est pourtant dans le polar qu’il débute en 1958 avec Le Dos au mur, écrit par Frédéric Dard, après des premiers pas dans le documentaire dès la fin des années 40.
S’ensuivent d’autres films noirs tels qu’Un Témoin dans la ville (très bonne série B en forme de chasse à l’homme avec Lino Ventura) ou La Mort de Belle, avant qu’il ne se tourne vers un registre plus léger. Issu de la même génération que les chefs de file de la Nouvelle Vague, il choisit de perpétuer un certain cinéma populaire et fait tourner les plus grandes stars, de Bardot à Belmondo, en passant par Luchini, Brel, Moreau et même Anthony Perkins. Véritable stakhanoviste, il enchaîne parfois deux longs-métrages par an tout en travaillant en parallèle pour la télévision, où il finira sa carrière, début 2000, en réalisant quelques épisodes de H notamment. En 1977, tout juste après avoir bouclé l’inénarrable Dracula père et fils (qui réunit Christopher Lee, Bernard Menez, Gérard Jugnot et Catherine Breillat), Alain Delon lui propose de mettre en scène L’Homme pressé, sur les conseils de Mireille Darc, qui avait tourné pour Molinaro dans Le Téléphone rose deux ans auparavant.
Tiré d’un roman de Paul Morand (académicien, ambassadeur sous le régime de Vichy et antisémite notoire), le script est coécrit par Maurice Rheims (auteur et célèbre commissaire-priseur) et Christopher Frank, scénariste d’Attention, les enfants regardent de Serge Leroy et futur réalisateur de L’Année des méduses. Pierre Niox (Delon) est un collectionneur d’art qui vit à cent à l’heure, enchaînant acquisitions d’œuvres, négociations, conquêtes féminines, jusqu’à sa rencontre avec Edwige de Bois-Rosé (Mireille Darc), une jeune femme avec qui il entame une relation plus sérieuse qu’à l’accoutumée. Studio Canal propose une réédition de ce long-métrage étonnant au sein de sa collection Make My Day ! pour la première fois en master haute définition en combo Blu-Ray / DVD.
Il se dégage de cette adaptation une sensation étrange de film malade, comme tiraillé entre les ambitions de ses deux créateurs :
Molinaro et Delon. Le récit s’articule autour de certaines œuvres que convoite le héros : des ruines romanes dans le jardin d’une grande bâtisse, des masques africains et enfin, véritable Graal, un inestimable vase étrusque. Diverses objet de désir pour ce dernier qui perçoit la vie comme une course contre le temps qui passe, voire « contre la mort » (comme le déclare le cinéaste dans l’interview d’époque présente en bonus), faisant de son obsession de collection, un palliatif à son mal-être profond. Véritable esthète, il connaît ses seuls instants de calme lorsqu’il admire ce qu’il veut le plus, à l’image de ce moment suspendu où il fait face à la poterie dont il rêve depuis des années. Le réalisateur apporte son savoir-faire dans la mise en scène des excellents dialogues, dessinant ses personnages en un mot, un geste, un regard. Il tente ici de coller au plus près de son protagoniste et de son credo « la vie c’est le mouvement », en ayant uniquement recours à l’image. Si cela fait parfois mouche, comme lors de cette scène très drôle où un maître d’hôtel italien peine à suivre le rythme de l’amateur d’art, ou dans le climax au suspense implacable situé en pleine vente aux enchères, il se repose parfois sur la seule force d’un montage signifiant. On passe ainsi de Venise à Paris en un cut, épousant la frénésie de Niox rendant encore plus marquants les rares gestes tendres dont il fait preuve, mais la réalisation manque, quant à elle, cruellement de dynamisme. Dans son introduction, Jean-Baptiste Thoret précise qu’Édouard Molinaro s’est enfermé dans le seul registre de la comédie suite à son premier succès commercial, Arsène Lupin contre Arsène Lupin en 1962, délaissant ainsi les polars de ses débuts. L’échec de L’Homme pressé le poussera pourtant à revenir au registre comique avec La Cage aux folles, qu’il avouera détester. Ici, bien qu’il fasse montre d’un humour souvent bien venu au sein d’une histoire pour le moins tragique (les préjugés retournés contre les Occidentaux lors du passage en Afrique constituent un parfait exemple), il renoue avec une certaine efficacité dans les montés de tension. En cela, la scène d’introduction offre une démonstration parfaite de son ambition. Du silence pesant accompagnant les derniers instants d’un vieil homme mourant alors qu’une horloge égraine les secondes, à cet hélicoptère dévoilant un Pierre pressant le pas avant que le prêtre n’arrive, toutes les thématiques se retrouvent condensées en quelques minutes sans qu’aucun mot ne soit échangé. Jusqu’à l’ultime (et très belle) image, accompagnée par la bande originale de Carlo Rustichelli (compositeur, entre autres, de Meurtre à l’italienne ou Opération Peur), la caméra ne lâche jamais le personnage, l’acteur. Dans son long entretient (d’autant plus amusant qu’il confesse ne pas aimer le film, lui reprochant son esthétique quasi télévisuelle typique de la fin des années 70) Frédéric Taddeï soulève un point important, la tendance de Molinaro à se laisser « bouffer » par ses acteurs stars, perdant, en partie, la paternité de son travail. De Funès, Luchini (voire Francis Veber, scénariste de L’Emmerdeur et du Téléphone Rose) ont ainsi tous tenté de prendre le dessus sur le metteur en scène, ce qui fut également le cas de Delon qui, comme le précise le journaliste, n’était « discipliné que lorsqu’il tournait pour des génies ».
Sorti à la toute fin de la partie la plus intéressante de la carrière de l’acteur, précisément la même année que Mort d’un pourri de Georges Lautner et Armaguedon d’Alain Jessua, le film peut être lu comme un autoportrait plus ou moins subtil de l’homme. Après cela, Delon se tourne définitivement, durant les 80’s, vers des œuvres autocentrées et caricaturales qu’il interprète, écrit, produit, voire réalise (Pour la peau d’un flic où il retrouve Mireille Darc et Christopher Frank au scénario). Ici, il incarne sans difficulté ce quadra parvenu, à qui tout réussit, arrogant, déterminé et égoïste, prêt à tout pour posséder ce qu’il désire, biens matériels comme personnes. Ne prêtant que peu d’intérêt à la vie et à la dignité humaine, il n’hésite pas à « offrir » une jeune fille à un vendeur potentiel (avant de lui donner quelques billets « pour l’humiliation ») ou de dire à sa femme enceinte qu’un enfant est « médicalement achevé à sept mois », impatient d’enfin tenir sa nouvelle acquisition, son fils. Passionné et entêté, il n’hésite pas à détruire des ruines centenaires quand on lui refuse l’achat d’un terrain, renvoyant, comme le stipule Taddeï, au personnage de Gary Cooper dans Le Rebelle de King Vidor. Sonnant comme une véritable confession, le film épouse les nombreuses déclarations du comédien à propos de son sujet de prédilection : lui-même (comme en atteste cette interview pour la RTS datée de 1975). Speed, très expressif, il offre une composition très éloignée de son impavide Samouraï, face à une Darc (alors sa compagne dans la vie), ironique et guère impressionnée. Se dévoile alors entre eux le reflet probable de leur véritable couple, renfonçant la dimension autobiographique amusante et touchante. Pierre, que seule la conquête excite (il ne possède pas les œuvres qu’il achète), se retrouve ainsi confronté à Edwige et sa sœur, Marie (Monica Guerritore), intègres et totalement désintéressées. Cette dernière lui assène d’ailleurs que s’il désire tant le vase étrusque de ses rêves c’est tout simplement parce qu’il ne lui appartient pas encore. Au travers de cette figure toujours en mouvement, en recherche d’un nouveau but, pris dans une quête frénétique, se dessine donc le portrait d’un artiste ayant créé tout au long de sa carrière, une véritable œuvre personnelle. Exemple rare de comédien-auteur, Delon a toujours brouillé les pistes entre ses rôles et sa propre existence (même inconsciemment, en témoigne la sordide similarité entre le scénario de La Piscine et l’affaire Marković à laquelle il se retrouve mêlé, comme le rappelle Frédéric Taddéi). Une volonté de contrôle le rapprochant des grands moguls de l’industrie hollywoodienne, quitte à vampiriser les projets auxquels il participe. C’est là que se trouve le véritable intérêt de cet Homme pressé, film inégal mais attachant et symptomatique de l’égocentrisme d’une star qui ne s’est peut-être jamais autant livré que dans ce long-métrage.
- Une très belle épitaphepar Serge TOUBIANA (directeur de la cinémathèque Française)ICI
- Le réalisateur Édouard Molinaro s'est éteint samedi à l'âge de 85 ans. L'écrivain Tahar Ben Jelloun lui rend un vibrant hommage.
Publié le 07/12/2013 à 18h12
Mon cher Édouard,
Nos vergers d'amitié sont éteints depuis que tu n'es plus. Cette nuit, mon insomnie a été cruelle et ma pensée abreuvée de mauvais présages. La nuit et ses foyers nous assènent des vérités détestables. Le départ à l'aube, car tout se fatigue. La voix, le regard et la main qui ne se tend plus. J'avais pour toi de l'admiration, de l'estime et de l'amitié avant de t'avoir rencontré. Je regardais tes films avec beaucoup de plaisir, car tu parvenais à allier la qualité, l'exigence et le grand spectacle. Tu étais un cinéaste populaire dans le sens le plus noble.
Tu aimais le cinéma et, avec les films que tu réalisais, tu partageais avec un grand public ton amour du travail bien fait, ta passion pour la subtilité et l'intelligence, ta disponibilité pour laisser ta curiosité te mener vers des horizons insoupçonnés.
Tu aimais raconter des histoires. Tu avais ce talent rare qui consiste à atteindre la belle simplicité, la superbe limpidité d'une histoire.
Tu avais un sens aigu du récit et jamais je ne me suis ennuyé ou perdu dans un des tes films. Ça ressemble à un cours d'eau pure qu'aucun obstacle ne vient empêcher. Ton travail de cinéaste, reconnu et admiré, tu n'en parlais pas. Ta modestie me faisait baisser les yeux. Quand tu as enfin décidé d'écrire ta biographie, ton humilité a pris le dessus et tu nous as prévenus dès la première page : "Je ne m'intéresse que très médiocrement à ma petite personne."
Mais nous, nous étions, nous sommes très intéressés par toi, par ton regard sur les choses, par ton humour, par tes gestes débordant d'humanité et de fraternité. Tu vas nous manquer terriblement.
Tu disais toi-même que tu as "atteint la date de péremption" parce que six scénarios gisaient sur ta table et que ça n'intéressait plus personne car, comme tu l'as souligné, "le cinéma se nourrit de l'air du temps, et l'air y circule beaucoup plus vite qu'ailleurs".
Cela n'a pas entamé ta gourmandise de lecteur, de découvreur. Tu fréquentais les cinémas en bon cinéphile, tu lisais les romans qu'on te conseillait et tu passais du temps à fabriquer des maquettes d'avion, ton autre passion.
Chacune de mes visites était nourrie par du savoir. J'apprenais toujours avec toi quelque chose de nouveau. La dernière fois, quelques jours avant que tu n'entres à l'hôpital pour un contrôle, nous avons parlé aviation. C'était passionnant. Nous avons aussi discuté du prix Goncourt et du choix de cette année que tu trouvais judicieux. Un dîner chez vous ne pouvait être qu'un bonheur d'amitié vive. Catherine, sublime Catherine, faisait la cuisine à merveille.
Tu ne buvais jamais de vin, mais tu aimais ce qu'elle nous préparait et nous étions tous heureux.
Mon cher Édouard, je ne sais comment je pourrai me contenter de tes films, je ne sais pas si ta voix que j'entends encore distinctement et qui m'aide à supporter le chagrin pourra éloigner la douleur de l'absence. Tu es là, vivant dans notre coeur, car tant qu'on se souvient de toi, tant qu'on regarde et aime tes films, tu es vivant, parmi nous.
Nous manquera cette présence chaude et très humaine.
Le 10 octobre 1964, Edouard Molinaro, vient présenter au cinéma Casino son film "la chasse à l'homme" avec JP BelmondoICI
Avec un brochette d'acteurs !!
Jean-Claude Brialy : Antoine Monteil / Claude Rich : Julien Brenot / Jean-Paul Belmondo : Fernand / Marie Laforêt : Gisèle, fiancée d'Antoine / Marie Dubois : Sophie / Yvon Sarray : le père de Sophie / Bernard Meunier : le copain de Sophie / Micheline Presle : Isabelle Lartois, maîtresse de Julien Michel Serrault : Gaston Lartois / Bernadette Lafont : Flora, une prostituée / Mireille Darc : Georgina, une prostituée / Dominique Page : Mauricette / Catherine Deneuve : Denise Heurtin Bernard Blier : M. Heurtin / Françoise Dorléac : Françoise Picard, / : Kino Papatakis Hélène Duc : Mme Armande / Noël Roquevert : le beau-père / Patrick Thévenon : Hubert Jacques Dynam : un truand....
Il est accueillît d'un œil admiratif par Jean Saubat, propriétaire du cinéma
Du côté des cinéastes, Justine Triet devient le quatorzième Français (ou ayant la double-nationalité) nommé pour l'Oscar de la Meilleure Réalisation. Mais la première femme, après :
J'ai partagé avec ma maman Fernande Depert de Gironde sur Dropt 86 ans cette année, et voici ce qu'elle me demande de partager avec vous :
"Dans son livre autobiographique Molinaro a cité Kiffel, aîné d'une famille juive vivant terrée à Gironde, chez eux, on n'allumait pas la lumière le soir pour se cacher des allemands, on étudiait à la bougie, on allait au collège de la réole (4 kms) et on en revenait à pied par tous les temps, pour étudier il fallait profiter de la disponibilité des copains qui prêtaient les livres et recevaient un soutien en maths en échange. Marcel Kiffel a fait une brillante carrière de médecin à Nancy, son frère Albert a aussi poursuivi ses études ainsi que leur jeune sœur Jacqueline ma camarade de classe à Gironde qui fut professeur".
Jean-Marc Patient
Cousin de Pierre Andrieux-Laclavetine, j'ai eu l'occasion de voir souvent Doudou Molinaro chez ma grand-mère Thérèse Beylard rue Neuve (Président Doumer) durant la période de guerre et de l'immédiate après-guerre, comme j'ai connu également Michèle Barbe (Perrein) adolescente, laquelle habitait avec ses parents et ses frères Alain et Jean-François dans une maison tout près dans le même quartier. Grâce à Doudou Molinaro j'ai découvert le cinéma car il était venu avec gentillesse, je suppose à la demande de mon cousin Pierre Andrieux, chez ma grand-mère nous projeter à mes sœurs Monique et Evelyne et mon frère Serge sur un drap blanc des dessins animés, tels que Félix le Chat. Dans les années 1950, lors d'une projection privée dans une salle de la mairie, j'avais assisté à une projection des films d'amateur qu'il avait tournés à La Réole avec ses amis, en présence de Jean Saubat, je crois me rappeler. Hélas il semble que ces films aient disparu, et c'est bien dommage car ils avaient souvent pour cadre La Réole, aux Bénédictins, et autres lieux avec la Garonne. Parler de cinéma me fait me souvenir d'être allé de temps en temps, dans les années 1950), voir des films au Casino et à l'Amicale Laïque, aux Justices, puis plus tard au Rex sur le Turon, ouvert plus tard vers 1950 (je crois). Pour une petite ville comme La Réole avec moins de 5000 habitants, avoir 3 cinémas en activité, ce n'était quand même pas ordinaire !... Il est vrai que la télévision n'a fait son apparition qu'en 1957/58. J-Marc Patient