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Anne Marie Estève : Juste parmi les nations




    A la suite de Pierrette Vincenot, en cherchant les "Justes parmi les nations",
j'ai trouvé une "Juste" à La Réole et un couple de "Juste" à Hure.
    Le village de Hure ayant la particularité d'avoir une place à leur nom.
    Il faut savoir aussi que tous les noms des "Justes de France " sont inscrits à Paris
L’allée des Justes parmi les Nations est située dans le quartier du Marais
(4e arrondissement de Paris), entre la rue Geoffroy-l’Asnier et la rue du Pont-Louis-Philippe)




Dossier n°4857 - Juste(s)

Les Justes
Année de nomination : 1991
Anne-Marie Estève
Année de nomination : 1991
Date de naissance : 25/09/1901
Date de décès : 19/06/1996
Profession : mère de 4 enfants
Localisation
Ville : La Réole (33190)

Département : Gironde
Région : Nouvelle-Aquitaine 

Personnes sauvées
- Mme Sancy (née Alvarez-Péreyre) Hélène (4857) (07/12/1930-10/03/2018)

Cérémonies 


L'histoire
Anne-Marie ESTEVE


    La famille Alvarez-Pereyre vivait à Bordeaux, qui se trouvait dans la zone occupée par les Allemands. Cependant, ce n’est qu’en août 1942 que le père, la mère, le fils et la fille décidèrent de s’enfuir. Ils avaient beau avoir tous la nationalité française, ils craignaient d’être arrêtés. Ils réussirent à franchir la ligne de démarcation et s’établirent à Agen dans le Lot-et-Garonne.
    En novembre de la même année, les Allemands occupèrent la zone sud. Un an plus tard, la famille apprit que son nom figurait sur une liste de personnes à arrêter. M. Alvarez-Pereyre contacta Anne-Marie Estève, qui avait au sein de la communauté juive la réputation d’être disposée à aider. La jeune femme, qui avait pourtant quatre enfants, accepta d’héberger la fillette, Hélène, dans sa maison de La Réole et s’en occupa comme si elle était sa propre fille. Elle seule connaissait la véritable identité de l’enfant qu’elle faisait passer pour une nièce venue en convalescence à la campagne. Quant aux parents, elle les envoya dans sa maison de Montagnac-sur-Lède, qu’elle avait louée au couple Chignaguet (q.v), des personnes de confiance. M. et Mme Chignaguet continuèrent à habiter l’appartement situé au dessus de leur débit de tabac, tandis que les Alvarez-Pereyre étaient logés dans la pièce à l’arrière de l’appartement.
    Ils y passèrent trois mois, n’en sortant qu’à la nuit tombée pour ne pas être vus par les voisins. Anne-Marie Estève aida également le fils aîné du couple, Jacques, qui avait trente ans, à trouver du travail dans une ferme à proximité, ce qui lui permit de voir sa sœur. Jacques et Hélène venaient parfois passer la nuit avec leurs parents. Au bout de trois mois les parents rentrèrent à Agen où ils avaient trouvé une nouvelle cachette ; Gaston et Gabrielle Chignaguet leur apportaient des provisions. Anne-Marie Estève accueillit également pendant environ un mois une jeune Juive de Hollande, en la faisant passer pour une jeune fille au pair. Elle coopérait à un réseau de secours, et fournit aussi de faux papiers et des cartes d’alimentation à des réfugiés juifs et non-juifs. Elle n’acceptait aucune rémunération pour cette œuvre de sauvetage, entreprise par pure générosité et qui lui faisait courir, à elle et à sa famille, d’énormes risques.
    La grande amitié unissant Anne Marie Estève et la famille Alvarez-Pereyre persista bien après la guerre. Anne Marie était de toutes les célébrations, partageait les joies et les peines. Lorsqu’elle apprit que Yad Vashem s’apprêtait à lui conférer le titre de Juste parmi les Nations, elle refusa cet honneur, ne revenant sur sa décision que sur l’insistance de ses enfants et de ses petits-enfants. Lors de la cérémonie elle déclara n’avoir rien accompli de bien extraordinaire et s’être contentée de « se faire quelques amis ».
    Le 9 décembre 1991, l’institut Yad Vashem de Jérusalem a décerné à Anne-Marie Estève le titre de Juste parmi les Nations.



Documents annexes

Article de presse – Sud-Ouest du 18/06/1996


Transcodage du texte

La reconnaissance des Justes

M. Joseph Amihoud, Consul Général d'Israël à Marseille a remis, hier, à Pau, la médaille des Justes à Mme Anne-Marie Estève
    Au moment où se déchaînent les passions, où l'on essaie de travestir l'histoire, face à ceux qui mènent ce sale combat, c'est le courage d'une femme comme vous, Madame Estève, qu'il faut célébrer.
    Ainsi André Labarrère s'est-il adressé à la très humble octogénaire dont l'héroïsme et la générosité pendant l'occupation devaient être officiellement reconnus ce mercredi matin, salle du conseil municipal à la mairie.
    Si Anne-Marie Estève considère son comportement de naguère comme normal, si elle estime naturel d'avoir, il y a bientôt cinquante ans, sauvé plusieurs familles juives des persécutions, d'autres, et à commencer par ceux qui lui doivent la vie, ont souhaité lui rendre hommage.
    A la suite du maire, c'est M. Feyman, délégué régional du Yad Vashem, qui a pris la parole.
    Dans une brève allocution, il a expliqué le rôle de l'organisme israélien et en son sein, plus particulièrement, celui du Département des Justes qui s'attache depuis quelque trente ans à honorer les personnes qui ont risqué leur vie pour sauver celle de Juifs.
    Avant de remettre le diplôme et la médaille des Justes à Mme Estève, enfin, M. Amihoud, Consul Général, d'Israël à Marseille et Ambassadeur auprès du Conseil de l'Europe a insisté sur le caractère de noblesse et d'héroïsme de son geste.
    Il a ensuite rappelé l'importance de la mémoire face aux idéologies montantes avant de lire l'intitulé de la médaille Le Peuple Juif Reconnaissant et de conclure, finalement par les deux mots qui forment le serment des officiers en Israël : “Jamais Plus !”
    Visiblement très émue, Mme Anne-Marie Estève ne s'est exprimée que brièvement pour dire que la plus belle récompense qu'elle ait eue était d'avoir gagné les amis venus ce jour.
    Parmi eux Mme-Hélène Sancy, qui n'avait que douze ans lorsqu'elle fut recueillie par l'intéressée ainsi que son frère Jacques Alvarez-Pereyre, ont tenu à souligner la reconnaissance et l'attachement de leur famille échappée au pire grâce à Mme Estève. Ceux-ci. n'ont d'ailleurs jamais rompu les ponts avec leur bienfaitrice qu'ils ont mêlé, depuis presque cinquante ans à toutes les cérémonies familiales, se considérant comme éternellement redevables..
    A l'instar de l'affection qu'elle a reçu en retour de son geste, Mme Estève aura désormais son nom au Mémorial des Justes à Jérusalem ainsi qu'un arbre planté en son honneur dans l'Allée des Justes du Yad Vashem
CARINE ARRIBEUX
Une présence remarquée

    M. Jacques Alvarez-Pereyre était présent à la cérémonie de remise de médaille du Juste à Mme Anne-Marie Estève. Membre d'une des familles sauvées par cette dernière, il a participé à la constitution du dossier déposé au Yad Vashem en son nom.
Professeur émérite à l'université de Grenoble, il est aussi poète et critique littéraire.
    M. Alvarez- Pereyre est, en outre, plus connu pour avoir publié en 1979 un livre intitulé “Les guetteurs de l'aube” traitant des problèmes de l'Afrique du sud dont il est un spécialiste.

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