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      Il était une fois, la Garonne, fleuve tranquille mais parfois tumultueux coulant au bord de La Réole.      Début 1990, monsieur le ma...

16 années de délire sur la Garonne : les Radofolies - 30 ans déjà !

    Il était une fois, la Garonne, fleuve tranquille mais parfois tumultueux coulant au bord de La Réole.

    Début 1990, monsieur le maire, Bernard Castagnet, voulut réactiver, redonner vie à cet espace et connaissant l'existence d'un sport consistant en une course de radeaux comiques sur la Garonne en région Toulousaine "La Garona", proposa à Christian Clémençon de bien vouloir instaurer ce genre de manifestation sur la Garonne à La Réole.
    Christian Clémençon étant déjà président de la Fédération des Sociétés Réolaises, se lance sur cette idée, il a déjà un bureau formé sur La Réole et cogite à une nouvelle aventure après avoir participé à une édition Toulousaine en 1991 pour inspirer son nouveau projet.

Pourquoi ne pas faire une descente de la Garonne sur des radeaux
entre Marmande et La Réole ?

    Christian Clémençon, Marmandais de naissance, connaît du monde dans cette ville.
    Pour l'aider à réaliser cette aventure, il contacte Titou Person qui régirait les Marmandais et les communes environnantes pendant que Christian régirait les Réolais et les communes voisines pour constituer un comité "Marmando-Réolais" afin de réaliser cette manifestation.

    Ce comité décida que cette descente nautique ne serait pas une course comme celle de Toulouse, mais plutôt une manifestation, non chronométrée- chacun avance à son rythme- sécurisée, festive, costumée, humoristique, conviviale où toutes les idées de confection de radeaux seraient fabriquées selon l'imagination des radélistes.
    
    Un règlement intérieur définit la sécurité assurée par les bateaux de pompiers qui sillonnent les 
flots tout au long de la manifestation pour intervenir rapidement le cas échéant et s'appellera "Les Radofolies Marmande-La Réole" sur une distance de 25 kilomètres. Les radeaux ne doivent pas avancer avec des moteurs mais seulement avec la force humaine, des rames, moulins à aube, bicyclettes, voiles etc... propulsions inventées par les radélistes. Il est décidé que cette manifestation se déroulerait chaque dernier dimanche du mois d'août.

    Après diffusion du projet dans les villes et les campagnes, l'idée fut reçue avec enthousiasme et les jeunes se mirent à construire des radeaux pendant les week-ends de l'année 1992. Les imaginations fusèrent pour trouver un sujet à traiter. Une foison de radeaux émergent des idées concrétisées.

    L'idée géniale a gagné les commerçants, les artisans, les entreprises locales qui construisirent également leur radeau avec leurs employés pour participer à cette réjouissance et qui contribua à réaliser une recette conséquente pour chaque commerce par la vente de matériaux nécessaires aux différentes constructions.

 Il y a déjà 30 ans

    La première descente débuta en 1992 avec la participation de 47 radeaux au départ du Pont de Marmande, suivi de 72 radeaux en 1993, puis 100 radeaux en 1994 soit 1000 radélistes sur l'eau cette année là qui constitua le record de participants de l'ensemble des "Radofolies" de 1992 à 2007.



Déroulement d’une journée


A 8h00, le pont de Marmande est le point de départ de la manifestation dans le sens du courant de la Garonne vers La Réole.

L’ Armada s’élance sur les flots...




Déjà, dès le départ, l’affrontement des radélistes s’active, il y en a eu pendant toute la journée... 


La propulsion du radeau est faite par roue à aube activée par des pédaleurs sur vélos réformés

Les idées fusent, les radeaux sont magnifiques...







Un monde fou envahissait les ponts pour suive le déroulement de ce carnaval sur l’eau.


Vers 10h00, un arrêt est organisé à Couthure sur Garonne pour un peu de repos.





Puis c’est à nouveau le départ pour la suite du parcours. 







A midi un deuxième arrêt est prévu pour le déjeuner installé
sur le terrain de camping de Meilhan sur Garonne. 



14h, l’Armada reprend la route, dernier tronçon avant l’arrivée.



Le bateau des secours veille sur la sécurité. 




Vers 17h, arrivée à La Réole !
A chaque manifestation, on estime une foule de 5.000 spectateurs à l’arrivée
sur les berges et les quais de La Réole





Puis c’est la remise des récompenses 




Le samedi soir suivant, un grand repas dansant avec Bandas est organisé
au gymnase Colette Besson de La Réole, pour finaliser dans la joie, ces Radofolies.



Les principaux organisateurs des Radofolies.


Le tee-shirt porté par tous les Radélistes pendant toutes ces 16 années de 1992 à 2007 

Récit et photos : Yves Vaillier et Christian Clémençon

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Extrait des "Cahiers du Réolais" n° 66 

La Procession sur l’eau 

C'est une de nos traditions les plus vénérables; celle en tous cas à laquelle les Réolais tiennent le plus. 

L'origine en est très lointaine. On a voulu y voir une survivance de joutes païennes, mais il est plus probable que c'est une suite des Rogations, et que les Bénédictins l'ont instituée : après avoir demandé au Ciel de protéger les travailleurs de la terre et de leur donner d'abondantes récoltes on Le priait d'accorder bonne pêche à ceux qui vivaient du fleuve.

Il ne faut pas oublier que les Bénédictins donnaient à ferme chaque année les pêcheries de la Garonne, et le contrat stipulait que la première alose (coulac), la première lamproie et le premier esturgeon le premier saumon de l'année devaient être remis au Prieur.

Pour la première fois en 1611 le registre de la Jurade mentionne la procession dans un rapport où il est dit que "de tous temps et ensienneté la jeunesse de ceste ville a coustume de courrir la pourcession quy se faict sur la rivière le jour de l'Ascension, une troupe est conduicte par ung chef appelé le Prinse, l'autre par ung cappiteyne menant des arquebuziers". 

Remarquons, en passant, que, déjà, la manifestation avait un caractère "folklorique" autant que religieux.

Avant la Révolution, la procession sortait de l'église St Pierre où les jurats, les chanoines de St Michel, les Jacobins et les Cordeliers s'étaient joints aux Bénédictins. 

Elle était précédée de la croix d'or de ces derniers. Après le débarquement, on montait la côte de Castelgaillard pour aller faire une station à la croix de la Porte de Gironde, dite croix des Squirs (1) ; on rentrait ensuite au monastère où les moines devaient donner un repas aux jurats, servis par les valets de ville en livrée. 

Les Bénédictins se refusant chaque année à servir ce repas, sous des prétextes divers, ou n'offrant aux magistrats municipaux que des "plats dignes à peine de crocheteurs", ce fut une source de procès qui ne cessèrent qu'à la Révolution.

A une époque plus rapprochée de nous, le clergé, les autorités civiles et militaires et les habitants partaient de l'église paroissiale à l'issue de la grand messe, descendaient la Grand Rue et la Rue Ste Colombe, faisaient un arrêt à la croix du Port (2), puis s'embarquaient dans un bateau appelé "Poste", décoré de guirlandes et de drapeaux . 

Après avoir fait neuf tours sur la rivière, au son du fifre et du tambour, et mêlé au chant des cantiques les notes allègres de "Jean de la Réoule" jouées par le fifre, la procession débarquait devant les Quat' Sos et se réformait.

L'après-midi était alors souvent largement entamée ! On remontait la Côte de Pirly pour rentrer à l¹église en chantant le Te Deum.

Jadis la même procession se faisait dans quelques communes voisines, riveraines de la Garonne, Bourdelles et Ste Bazeille par exemple. Mais c'est seulement à La Réole que la tradition s'est perpétuée presque sans interruption jusqu'à nos jours.

Jean-Pierre LUC


1) elle existe encore au pied de la Côte de Frimont, en face de "Bagatelle". Il y avait là autrefois un cimetière. 

2) c'est la croix des quais. Trop près de la route, elle a été déplacée et réédifiée à l'emplacement actuel en 1938.



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