Claude Riffaud, décédé le 7 décembre 2016, était capitaine de vaisseau honoraire, officier de la Légion d’honneur et croix de guerre avec quatre citations.
Capitaine Bob (Robert) Maloubier et Lieutenant Claude Riffaud |
C'est donc après avoir essayé eux-mêmes, sans succès, de réfléchir à un garde-temps fiable et adapté à leurs missions sous-marines, que Maloubier et Riffaud se tournent vers Jean-Jacques Fiechter. Entre 1950 et 1980, ce passionné des fonds marins, grand amateur de plongée, a dirigé la maison Blancpain. Ensemble, les trois hommes vont mettre au point la première montée de plongée moderne, caractérisée par une boîte étanche et une lisibilité parfaite. Nous sommes en 1953 et Blancpain présente officiellement la « Fifty Fathoms ». Un nom qui signifie littéralement « cinquante brasses » en anglais - soit 91 mètres, la profondeur maximale atteignable par un plongeur autonome - et tiré du chant d'Ariel dans The Tempest, l'œuvre écrite par William Shakespeare vers 1610. La montre est approuvée par les forces spéciales françaises et se distingue par trois brevets : une couronne doublement verrouillée, un fond vissé par un système de joints toriques et une lunette munie d'un mécanisme de blocage. Cette légende des mers fête en 2023 son soixante-dixième anniversaire. L'occasion pour Blancpain de dévoiler de nouvelles itérations taillées pour les abysses. https://www.lepoint.fr/montres/fifty-fathoms-70-ans-de-regne-sous-les-mers-17-02-2023-2508989_2648.php#11
La Blancpain Fifty Fathoms est l'un des modèles les plus célèbres de l'entreprise horlogère suisse de prestige Blancpain.
Elle est considérée comme la première montre de plongée militaire1. Elle a été créée en 1953, à la demande du Capitaine Robert Maloubier et de l’Enseigne de Vaisseau Claude Riffaud, qui ont créé un an plus tôt le Corps des Nageurs de Combat, la première unité française de nageurs de combat, et qui sont alors à la recherche d'une montre de plongée robuste et fiable, adaptée aux exigences militaires 2. C'est ainsi qu'est née la Fifty Fathoms, étanche à une profondeur de 50 brasses, comme son nom l'indique.(Wikipedia)
En 1957-1958, il commande l’aviso océanographique Elie Monnier, tout en étant officier en second du Groupe d’Etudes et de Recherches Sous-Marines.(actuellement CEPHISMER)
Aviso Elie Monnier et le Bathyscaphe FNRS3 en 1954 |
Après avoir commandé le 1er Bataillon d’intervention, il passe trois ans (1960-1963) au SDECE où il est responsable des « Opérations maritimes clandestines ». De 1963 à 1965, à Norfolk, il est le chef des « Renseignements stratégiques » à l’état-major de Saclant. En 1966-1967, il commande l’Ecole de plongée de la Marine.
C’est alors que, commandant en second du porte-avions Clemenceau et nommé au commandement de l’Ouragan, il répond favorablement à l’appel que lui lance le Directeur général du CNEXO, nouvellement créé, et se fait mettre en position « hors cadres » pour devenir successivement chef du département « intervention de l’homme sous la mer » de 1969 à 1973 ; directeur du Centre Océanologique de Bretagne de 1973 à 1976 ; directeur général adjoint du CNEXO (opérations) de 1976 à 1978 ; directeur de cabinet du DAG du CNEXO, puis inspecteur général jusqu’à sa retraite au 1er octobre 1986.
L’amicale des Nageurs de Combat vient de donner l’information du décès, mercredi après-midi, de Claude Riffaud, qui portait le numéro « NC 1bis », c’est-à-dire le premier nageur de combat (NC) au côté de Bob Maloubier, qui nous a quitté le 20 Avril 2015 à 92 ans.
Claude Riffaud né en 1924 à Caudrot (33), est devenu résistant à 17 ans, et est entré dans la Marine en 1944. Il fut capitaine d’un sampan en Indochine à 25 ans. Claude Riffaud est entré dans les commandos de marine, François puis Hubert (parachutistes).
En 1951, enseigne de vaisseau, et inspiré par les pays limitrophes, et les célèbres nageurs de combat italiens de la Decima Flottiglia MAS qui a fait parler d’elle pendant la deuxième guerre mondiale, il suggère la création d’un corps de nageurs de combat à l’Etat-Major de la Marine … qui accepte.
Pour ce faire, il est envoyé à Arzew en Algérie au Centre Interarmées des Opérations Amphibies afin d’y créer l’unité de nageurs de combat. Auparavant, il part se former chez les nageurs de combat italiens puis les SBS britanniques.
Claude Riffaud est appelé à commander le commando Hubert, qui est devenu l’unité des nageurs de combat de la marine, de 1953 à 1958.
Il prend ensuite le commandement de l’Elie Monnier, le bâtiment de plongée profonde du GERS (groupe d’études et de recherches sous-marines).
Il entre ensuite au service action du Service SDECE (Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage) en charge de la collecte des renseignements stratégiques aux Etats-Unis.
Revenu dans la Marine, il est commandant en second du porte-avions « Clemenceau »
Claude Riffaud retourne à la plongée en créant le Centre National pour l’EXploitation des Océans (CNEXO), qui deviendra plus tard l’Ifremer. Développe le programme de plongée profonde, avec l’Archimède, bathyscaphe de la Marine française qui atteint un record de plongée à la profondeur de 9 500 mètres.
Claude Riffaud a publié de nombreux livres, dont des romans et une célèbre "Grande aventure des hommes sous la mer", avant de décéder Mercredi 7 Décembre 2016 à l’âge de 92 ans. Merci Mr Riffaud et RIP.
https://www.academiedemarine.com/aff_eloge.php?num=15
C’est lui qui a conçu, avec la COMEX, les programmes de plongée en « caisson », puis in situ qui ont permis à notre pays de tenir la tête durant dix années de tous les records de plongée professionnelle.
Bien sûr, il a plongé personnellement avec Cyana et Nautile. Sa parfaite connaissance de l’Amérique et du Japon a fait de lui, en outre, le responsable français, pendant dix ans, de la coopération océanologique franco-américaine, et durant quatre ans de la coopération océanologique franco-japonaise.
Expédition « FAMOUS » |
Auteur(s) de l'ouvrage : Claude Riffaud et Xavier Le Pichon Éditions Albin Michel, 1975 ; 271 pages
En août 1973, le bathyscaphe français Archimède, accompagné de son bâtiment de soutien Marcel Le Bihan, exécutait la première phase de l’expédition « FAMOUS » (French American Mid Ocean Undersea Study). Au cours des mois de juillet et août 1974, l’Archimède et l’engin français SP3000 d’une part, le sous-marin américain Alvin d’autre part, accompagnés de leurs navires supports, en exécutaient la phase principale au cours de 51 plongées et de 228 heures passées sur le fond à 700 km au sud-ouest des Açores, dans cette grande vallée sous-marine qu’est le Rift médio-atlantique. C’était alors l’extraordinaire moisson de 23 000 photographies, de 100 heures de télévision, de 2 tonnes de roches prélevées par 3 000 mètres de fond sur 167 sites différents.
Cet exploit remarquable, aboutissement d’un accord de coopération franco-américain datant de janvier 1970, d’un projet établi dans ses grandes lignes en août 1971, d’une longue et minutieuse préparation menée conjointement d’un bord à l’autre de l’Atlantique par le Cnexo (Centre national pour l’exploitation des océans) français et la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) américaine, devait permettre aux géologues et aux géophysiciens de faire un grand pas en avant dans la connaissance de l’histoire et de l’avenir de la Terre en leur apportant de précieuses indications sur la formation des océans et des chaînes de montagnes et sur l’activité sismique et volcanique du globe.
C’est cette aventure sans précédent que content, dans un ouvrage passionnant, deux personnalités du Cnexo, Claude Riffaut, directeur du Centre océanologique de Bretagne et chef français du projet, et Xavier Le Pichon, géophysicien de réputation mondiale.
Ayant participé tous deux à l’expédition, ils la font revivre en un style aisé, alliant à un souci constant de rigueur scientifique la forme vivante d’un reportage accessible à tous, avec un humour, un sens très sûr de l’anecdote et, par moments, cette pointe de poésie à laquelle n’échappent pas ceux qui aiment la mer lorsqu’il leur faut en parler.
On ne saurait manquer de souligner le double et très remarquable exemple de coopération qui a permis le succès de cette expédition : celle des interlocuteurs français et américains aux multiples stades de la conception, de la préparation et de l’exécution de l’opération, celle aussi, à bord des divers bâtiments, des scientifiques, des techniciens et des marins, aux tâches, aux contraintes et aux rythmes de vie différents, nécessitant une volonté permanente d’entente que tous surent réaliser. ♦
Mékong palaceIl y a, épisodiquement, des périodes « Indochine » : récemment, on a vu sur les écrans « Diên Bien Phu » et… « Indochine » justement. Il se trouve que le livre de Claude Riffaud vient à point évoquer cette marine fluviale qui a œuvré sur le Mékong – et le fleuve Rouge – entre 1945 et 1954, en parfaite symbiose avec nos camarades de l’Armée de terre, et dont on n’a jamais beaucoup parlé – je citerai rapidement : Dinassaut, remarquable, de l’amiral de Brossard ; Le crabe tambour, bien évidemment ; Enseigne dans le delta, très autobiographique, de l’amiral Estival. À vrai dire, dans les couloirs parisiens, on avait initialement un peu honte de cette Marine en kaki, qui n’affrontait pas l’ennemi sur mer mais le long des rivières où la navigation était affaire de flair et d’expérience, et non d’astronomie ! Les équipages, vivant souvent dans des conditions invraisemblables, étaient sans doute destinés à devenir inutilisables dans cette Marine « Otan » – on disait « Nato » avec l’accent – que l’on était en train de constituer. Il n’en fut rien, bien au contraire, et les hommes à qui des responsabilités avaient été confiées alors qu’ils avaient quelque vingt ans montrèrent leurs capacités ultérieurement.L’ouvrage de Claude Riffaud est un roman et il se lit comme tel, d’une traite. Bien que de « pure fiction », avec des personnages imaginaires, toute une génération de marins reconnaîtra quelques figures « historiques », et puis… se retrouvera dans l’équipage du Ravageur, bâtiment hétéroclite, dont on ne pouvait guère trop parler dans cette bible que sont les Flottes de combat, mais dont l’efficacité dans ce genre de conflit était évidente. On saura gré à l’auteur d’avoir profité de cette aventure pour faire connaître l’Indochine sous toutes ses facettes, les bonnes et les moins bonnes – et même les mauvaises –, sans pour autant aborder les aspects politiques dont les marins d’alors n’avaient que faire. C’est à la lecture d’un tel ouvrage que l’on comprend pourquoi on a aimé, le mot n’est pas trop fort, l’Indochine, même si peu nombreux sont ceux qui ont épousé une « apsara », danseuse khmère descendue des fresques d’Angkor. Claude Riffaud fait bien évidemment partie de cette génération qui se sent unie par des amitiés et des souvenirs très forts de cette Indochine qui a ensuite sombré dans le malheur et le marxisme, idéologie à cent lieues de la mentalité de ces peuples. Nous pouvons le remercier de nous avoir fait revivre ce que nous avons connu et aimé il y a quarante ans. ♦ |
Expédition « FAMOUS »
Auteur(s) de l'ouvrage : Claude Riffaud et Xavier Le Pichon Éditions Albin Michel, 1975 ; 271 pages
En août 1973, le bathyscaphe français Archimède, accompagné de son bâtiment de soutien
Marcel Le Bihan, exécutait la première phase de l’expédition « FAMOUS » (French American Mid Ocean Undersea Study). Au cours des mois de juillet et août 1974, l’Archimède et l’engin français SP3000 d’une part, le sous-marin américain Alvin d’autre part, accompagnés de leurs navires supports, en exécutaient la phase principale au cours de 51 plongées et de 228 heures passées sur le fond à 700 km au sud-ouest des Açores, dans cette grande vallée sous-marine qu’est le Rift médio-atlantique. C’était alors l’extraordinaire moisson de 23 000 photographies, de 100 heures de télévision, de 2 tonnes de roches prélevées par 3 000 mètres de fond sur 167 sites différents.
Cet exploit remarquable, aboutissement d’un accord de coopération franco-américain datant de janvier 1970, d’un projet établi dans ses grandes lignes en août 1971, d’une longue et minutieuse préparation menée conjointement d’un bord à l’autre de l’Atlantique par le Cnexo (Centre national pour l’exploitation des océans) français et la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) américaine, devait permettre aux géologues et aux géophysiciens de faire un grand pas en avant dans la connaissance de l’histoire et de l’avenir de la Terre en leur apportant de précieuses indications sur la formation des océans et des chaînes de montagnes et sur l’activité sismique et volcanique du globe.
C’est cette aventure sans précédent que content, dans un ouvrage passionnant, deux personnalités du Cnexo, Claude Riffaut, directeur du Centre océanologique de Bretagne et chef français du projet, et Xavier Le Pichon, géophysicien de réputation mondiale.
Ayant participé tous deux à l’expédition, ils la font revivre en un style aisé, alliant à un souci constant de rigueur scientifique la forme vivante d’un reportage accessible à tous, avec un humour, un sens très sûr de l’anecdote et, par moments, cette pointe de poésie à laquelle n’échappent pas ceux qui aiment la mer lorsqu’il leur faut en parler.
On ne saurait manquer de souligner le double et très remarquable exemple de coopération qui a permis le succès de cette expédition : celle des interlocuteurs français et américains aux multiples stades de la conception, de la préparation et de l’exécution de l’opération, celle aussi, à bord des divers bâtiments, des scientifiques, des techniciens et des marins, aux tâches, aux contraintes et aux rythmes de vie différents, nécessitant une volonté permanente d’entente que tous surent réaliser. ♦
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