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     Claude Riffaud, décédé le  7 décembre 2016 , était capitaine de vaisseau honoraire, officier de la Légion d’honneur et croix de guerre ...

Claude Riffaud, ancien élève du Collège de La Réole (En construction)

    Claude Riffaud, décédé le 7 décembre 2016, était capitaine de vaisseau honoraire, officier de la Légion d’honneur et croix de guerre avec quatre citations.

    Claude Jean Riffaud est né le 21 mars 1924 à CAUDROT (Gironde). 
Il étudie au collège de La Réole et obtient un baccalauréat Mathématiques ET un baccalauréat Philosophie en 1940 à 16 ans.
 


Lors des 100 ans du collège de La Réole, dans le cadre du film "le 4e mur" il donne une interview (2'28")   Interview-La Réole

    Il s'engage dans la marine en 1944.
    Enseigne de vaisseau 2e classe en 1946, puis 1e classe en 1948.
    En 1951, il intègre le Commando Hubert.
Il fonde avec capitaine Robert Maloubier, l’Ecole des Nageurs de Combat


puis commande de 1953 à 1955 le Commando Hubertrebaptisé commando d'action sous-marine, première unité opérationnelle des nageurs de combat.
Le Commando Hubert version nageur est né. 

Capitaine Bob (Robert) Maloubier et Lieutenant Claude Riffaud
Capitaine Bob (Robert) Maloubier et Lieutenant Claude Riffaud

    En 1951, Claude Riffaud, alors enseigne de vaisseau du Commando François, suggère à l'état-major de la Marine nationale de créer une unité française d'élite, à l'instar des célèbres nageurs de combat italiens de la Seconde guerre mondiale. Une année passe avant que le capitaine Robert Maloubier, un ancien agent secret du Special Operations Executive britannique, fonde officiellement le corps tricolore des Nageurs de combat. Leurs missions ? Le renseignement sous-marin, les opérations de sabotage ou encore les attaques clandestines de ports. Parmi tout le matériel nécessaire à leurs interventions à l'image des boussoles ou des jauges de profondeur, les militaires utilisent également des montres comme instruments de mesure. Cependant, aucune d'entre-elles n'est alors spécifiquement conforme aux attentes des hommes-grenouilles menés par Maloubier. 

    C'est donc après avoir essayé eux-mêmes, sans succès, de réfléchir à un garde-temps fiable et adapté à leurs missions sous-marines, que Maloubier et Riffaud se tournent vers Jean-Jacques Fiechter. Entre 1950 et 1980, ce passionné des fonds marins, grand amateur de plongée, a dirigé la maison Blancpain. Ensemble, les trois hommes vont mettre au point la première montée de plongée moderne, caractérisée par une boîte étanche et une lisibilité parfaite. Nous sommes en 1953 et Blancpain présente officiellement la « Fifty Fathoms ». Un nom qui signifie littéralement « cinquante brasses » en anglais - soit 91 mètres, la profondeur maximale atteignable par un plongeur autonome - et tiré du chant d'Ariel dans The Tempest, l'œuvre écrite par William Shakespeare vers 1610. La montre est approuvée par les forces spéciales françaises et se distingue par trois brevets : une couronne doublement verrouillée, un fond vissé par un système de joints toriques et une lunette munie d'un mécanisme de blocage. Cette légende des mers fête en 2023 son soixante-dixième anniversaire. L'occasion pour Blancpain de dévoiler de nouvelles itérations taillées pour les abysses. https://www.lepoint.fr/montres/fifty-fathoms-70-ans-de-regne-sous-les-mers-17-02-2023-2508989_2648.php#11

LBlancpain Fifty Fathoms est l'un des modèles les plus célèbres de l'entreprise horlogère suisse de prestige Blancpain.
    Elle est considérée comme la première montre de plongée militaire1. Elle a été créée en 1953, à la demande du Capitaine Robert Maloubier et de l’Enseigne de Vaisseau Claude Riffaud, qui ont créé un an plus tôt le Corps des Nageurs de Combat, la première unité française de nageurs de combat, et qui sont alors à la recherche d'une montre de plongée robuste et fiable, adaptée aux exigences militaires 2. C'est ainsi qu'est née la Fifty Fathoms, étanche à une profondeur de 50 brasses, comme son nom l'indique.(Wikipedia)

    En Indochine, il commande le Landing ship l Etendard, puis l’Adour (un LST).
    En 1957-1958, il commande l’aviso océanographique 
Elie Monnier, tout en étant officier en second du Groupe d’Etudes et de Recherches Sous-Marines.(actuellement CEPHISMER)
Aviso Elie Monnier et le Bathyscaphe FNRS3 en 1954


    Après avoir commandé le 1er Bataillon d’intervention, il passe trois ans (1960-1963) au SDECE où il est responsable des « Opérations maritimes clandestines ». De 1963 à 1965, à Norfolk, il est le chef des « Renseignements stratégiques » à l’état-major de Saclant. En 1966-1967, il commande l’Ecole de plongée de la Marine.

    C’est alors que, commandant en second du porte-avions Clemenceau et nommé au commandement de l’Ouragan, il répond favorablement à l’appel que lui lance le Directeur général du CNEXO, nouvellement créé, et se fait mettre en position « hors cadres » pour devenir successivement chef du département « intervention de l’homme sous la mer » de 1969 à 1973 ; directeur du Centre Océanologique de Bretagne de 1973 à 1976 ; directeur général adjoint du CNEXO (opérations) de 1976 à 1978 ; directeur de cabinet du DAG du CNEXO, puis inspecteur général jusqu’à sa retraite au 1er octobre 1986.

Académie de marine : Séance du 14 février 2018 Eloge de Claude Riffaud

    L’amicale des Nageurs de Combat vient de donner l’information du décès, mercredi après-midi, de Claude Riffaud, qui portait le numéro « NC 1bis », c’est-à-dire le premier nageur de combat (NC) au côté de Bob Maloubier, qui nous a quitté le 20 Avril 2015 à 92 ans.

    Claude Riffaud né en 1924 à Caudrot (33), est devenu résistant à 17 ans, et est entré dans la Marine en 1944. Il fut capitaine d’un sampan en Indochine à 25 ans. Claude Riffaud est entré dans les commandos de marine, François puis Hubert (parachutistes).
    En 1951, enseigne de vaisseau, et inspiré par les pays limitrophes, et les célèbres nageurs de combat italiens de la Decima Flottiglia MAS qui a fait parler d’elle pendant la deuxième guerre mondiale, il suggère la création d’un corps de nageurs de combat à l’Etat-Major de la Marine … qui accepte.

    Pour ce faire, il est envoyé à Arzew en Algérie au Centre Interarmées des Opérations Amphibies afin d’y créer l’unité de nageurs de combat. Auparavant, il part se former chez les nageurs de combat italiens puis les SBS britanniques.

Claude Riffaud est appelé à commander le commando Hubert, qui est devenu l’unité des nageurs de combat de la marine, de 1953 à 1958.

Il prend ensuite le commandement de l’Elie Monnier, le bâtiment de plongée profonde du GERS (groupe d’études et de recherches sous-marines).

Il entre ensuite au service action du Service SDECE (Documentation Extérieure et de Contre-Espionnage) en charge de la collecte des renseignements stratégiques aux Etats-Unis.

Revenu dans la Marine, il est commandant en second du porte-avions « Clemenceau »

Claude Riffaud retourne à la plongée en créant le Centre National pour l’EXploitation des Océans (CNEXO), qui deviendra plus tard l’Ifremer. Développe le programme de plongée profonde, avec l’Archimède, bathyscaphe de la Marine française qui atteint un record de plongée à la profondeur de 9 500 mètres.

Claude Riffaud a publié  de nombreux livres, dont des romans et une célèbre "Grande aventure des hommes sous la mer", avant de décéder Mercredi 7 Décembre 2016 à l’âge de 92 ans. Merci Mr Riffaud et RIP.

https://www.academiedemarine.com/aff_eloge.php?num=15









https://www.lepoint.fr/montres/fifty-fathoms-70-ans-de-regne-sous-les-mers-17-02-2023-2508989_2648.php#11




Séance du 14 février 2018
Eloge de Claude Riffaud

Cet éloge est prononcé en présence de la famille de Claude Riffaud, par Philippe Dandin, Directeur adjoint scientifique de la Recherche au Centre national de Recherches météorologiques, successeur de Claude Riffaud dans la section Navigation et océanologie.

Né en 1924, Claude Riffaud se place dans la lignée des grands pionniers de l’exploration sous-marine, aussi bien par le moyen de la plongée humaine autonome que par celui des engins sous-marins profonds.

Plus jeune que les Le Prieur, Tailliez, Dumas, Cousteau, Houot, il est de ceux qui ont porté plus loin les performances accomplies par l’homme sous la mer.

Officier fusilier, il fonde l’Ecole des Nageurs de Combat, puis commande de 1953 à 1955 le célèbre Commando Hubert, première unité opérationnelle des nageurs de combat.

En Indochine, il commande le LSSL Etendard, puis l’Adour (un LST). En 1957-1958, il commande l’aviso océanographique Elie Monnier, tout en étant officier en second du Groupe d’Etudes et de Recherches Sous-Marines.

Après avoir commandé le 1er Bataillon d’intervention, il passe trois ans (1960-1963) au SDECE où il est responsable des « Opérations maritimes clandestines ». De 1963 à 1965, à Norfolk, il est le chef des « Renseignements stratégiques » à l’état-major de Saclant. En 1966-1967, il commande l’Ecole de plongée de la Marine.

C’est alors que, commandant en second du porte-avions Clemenceau et nommé au commandement de l’Ouragan, il répond favorablement à l’appel que lui lance le Directeur général du CNEXO, nouvellement créé, et se fait mettre en position « hors cadres » pour devenir successivement chef du département « intervention de l’homme sous la mer » de 1969 à 1973 ; directeur du Centre Océanologique de Bretagne de 1973 à 1976 ; directeur général adjoint du CNEXO (opérations) de 1976 à 1978 ; directeur de cabinet du DAG du CNEXO, puis inspecteur général jusqu’à sa retraite au 1er octobre 1986.

Claude Riffaud a conduit avec honneur et succès une carrière étourdissante, riche en découvertes exceptionnelles pour le monde maritime. 
    C’est lui qui a entraîné et formé des promotions de nageurs de combat et de plongeurs démineurs de la Marine.
    C’est lui qui a conçu, avec la COMEX, les programmes de plongée en « caisson », puis in situ qui ont permis à notre pays de tenir la tête durant dix années de tous les records de plongée professionnelle. 
    C’est lui qui a conduit, du côté français, les grandes opérations d’exploration des grands fonds sous-marins, FAMOUS aux Açores, RITA au Mexique et KAIRO au Japon. Il a chaque fois tenu, avec une totale réussite, le rôle de responsable opérationnel, sous l’autorité du CNEXO et avec le concours scientifique de Xavier Le Pichon.
    Bien sûr, il a plongé personnellement avec Cyana et Nautile. Sa parfaite connaissance de l’Amérique et du Japon a fait de lui, en outre, le responsable français, pendant dix ans, de la coopération océanologique franco-américaine, et durant quatre ans de la coopération océanologique franco-japonaise.

Le portrait de cette forte personnalité, dressé par l’amiral La Prairie lors de sa candidature à l’Académie, serait incomplet si n’était pas mentionné son talent de plume. 
    Claude Riffaud a écrit des scénarios pour six films de télévision et publié, outre de nombreux articles, quatre ouvrages : Demain la mer, en 1973 (couronné par notre Compagnie) ; Expédition Famous, en 1975 (également couronné) ; Les aventuriers du Portago, roman, en 1976 ; La Grande aventure des hommes sous la mer, en 1987, à la suite duquel il est élu dans notre Compagnie.

Claude Riffaud, décédé le 7 décembre 2016, était capitaine de vaisseau honoraire, officier de la Légion d’honneur et croix de guerre avec quatre citations.

L'écrivain





Expédition « FAMOUS »
. B., « Expédition « FAMOUS » » Revue n° 354 Avril 1976 - p. 187-188
Auteur(s) de l'ouvrage : Claude Riffaud et Xavier Le Pichon Éditions Albin Michel, 1975 ; 271 pages


En août 1973, le bathyscaphe français Archimède, accompagné de son bâtiment de soutien Marcel Le Bihan, exécutait la première phase de l’expédition « FAMOUS » (French American Mid Ocean Undersea Study). Au cours des mois de juillet et août 1974, l’Archimède et l’engin français SP3000 d’une part, le sous-marin américain Alvin d’autre part, accompagnés de leurs navires supports, en exécutaient la phase principale au cours de 51 plongées et de 228 heures passées sur le fond à 700 km au sud-ouest des Açores, dans cette grande vallée sous-marine qu’est le Rift médio-atlantique. C’était alors l’extraordinaire moisson de 23 000 photographies, de 100 heures de télévision, de 2 tonnes de roches prélevées par 3 000 mètres de fond sur 167 sites différents.

Cet exploit remarquable, aboutissement d’un accord de coopération franco-américain datant de janvier 1970, d’un projet établi dans ses grandes lignes en août 1971, d’une longue et minutieuse préparation menée conjointement d’un bord à l’autre de l’Atlantique par le Cnexo (Centre national pour l’exploitation des océans) français et la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) américaine, devait permettre aux géologues et aux géophysiciens de faire un grand pas en avant dans la connaissance de l’histoire et de l’avenir de la Terre en leur apportant de précieuses indications sur la formation des océans et des chaînes de montagnes et sur l’activité sismique et volcanique du globe.

C’est cette aventure sans précédent que content, dans un ouvrage passionnant, deux personnalités du Cnexo, Claude Riffaut, directeur du Centre océanologique de Bretagne et chef français du projet, et Xavier Le Pichon, géophysicien de réputation mondiale.

Ayant participé tous deux à l’expédition, ils la font revivre en un style aisé, alliant à un souci constant de rigueur scientifique la forme vivante d’un reportage accessible à tous, avec un humour, un sens très sûr de l’anecdote et, par moments, cette pointe de poésie à laquelle n’échappent pas ceux qui aiment la mer lorsqu’il leur faut en parler.

On ne saurait manquer de souligner le double et très remarquable exemple de coopération qui a permis le succès de cette expédition : celle des interlocuteurs français et américains aux multiples stades de la conception, de la préparation et de l’exécution de l’opération, celle aussi, à bord des divers bâtiments, des scientifiques, des techniciens et des marins, aux tâches, aux contraintes et aux rythmes de vie différents, nécessitant une volonté permanente d’entente que tous surent réaliser. ♦


Mékong palace

Jacques Hugon, « Mékong palace  » Revue n° 533 Juillet 1992 - p. 209-210
Auteur(s) de l'ouvrage : Claude Riffaud  Presses de la Cité, 1992 ; 432 pages

Il y a, épisodiquement, des périodes « Indochine » : récemment, on a vu sur les écrans « Diên Bien Phu » et… « Indochine » justement. Il se trouve que le livre de Claude Riffaud vient à point évoquer cette marine fluviale qui a œuvré sur le Mékong – et le fleuve Rouge – entre 1945 et 1954, en parfaite symbiose avec nos camarades de l’Armée de terre, et dont on n’a jamais beaucoup parlé – je citerai rapidement : Dinassaut, remarquable, de l’amiral de Brossard ; Le crabe tambour, bien évidemment ; Enseigne dans le delta, très autobiographique, de l’amiral Estival. À vrai dire, dans les couloirs parisiens, on avait initialement un peu honte de cette Marine en kaki, qui n’affrontait pas l’ennemi sur mer mais le long des rivières où la navigation était affaire de flair et d’expérience, et non d’astronomie ! Les équipages, vivant souvent dans des conditions invraisemblables, étaient sans doute destinés à devenir inutilisables dans cette Marine « Otan » – on disait « Nato » avec l’accent – que l’on était en train de constituer. Il n’en fut rien, bien au contraire, et les hommes à qui des responsabilités avaient été confiées alors qu’ils avaient quelque vingt ans montrèrent leurs capacités ultérieurement.

L’ouvrage de Claude Riffaud est un roman et il se lit comme tel, d’une traite. Bien que de « pure fiction », avec des personnages imaginaires, toute une génération de marins reconnaîtra quelques figures « historiques », et puis… se retrouvera dans l’équipage du Ravageur, bâtiment hétéroclite, dont on ne pouvait guère trop parler dans cette bible que sont les Flottes de combat, mais dont l’efficacité dans ce genre de conflit était évidente. On saura gré à l’auteur d’avoir profité de cette aventure pour faire connaître l’Indochine sous toutes ses facettes, les bonnes et les moins bonnes – et même les mauvaises –, sans pour autant aborder les aspects politiques dont les marins d’alors n’avaient que faire. C’est à la lecture d’un tel ouvrage que l’on comprend pourquoi on a aimé, le mot n’est pas trop fort, l’Indochine, même si peu nombreux sont ceux qui ont épousé une « apsara », danseuse khmère descendue des fresques d’Angkor.

Claude Riffaud fait bien évidemment partie de cette génération qui se sent unie par des amitiés et des souvenirs très forts de cette Indochine qui a ensuite sombré dans le malheur et le marxisme, idéologie à cent lieues de la mentalité de ces peuples. Nous pouvons le remercier de nous avoir fait revivre ce que nous avons connu et aimé il y a quarante ans. ♦






Titre :  La grande aventure des hommes sous la mer : du temps d'Aristote à l'âge nucléaire / Claude Riffaud
Auteur  :  Riffaud, Claude (1924-2016). Auteur du texte
Éditeur  :  A. Michel (Paris)
Date d'édition :  1988
Type :  monographie imprimée
Format :  11 vol. (456 p.-[32] p. de pl. en coul.) : ill. ; 25 cm
Format :  Nombre total de vues : 504
Identifiant :  ark:/12148/bpt6k3355529f
Source  :  Bibliothèque nationale de France, département Sciences et techniques, 4-V-47432
Conservation numérique :  Bibliothèque nationale de France
Date de mise en ligne  :  20/05/2019





Expédition « FAMOUS »

Y. B., « Expédition « FAMOUS »  » Revue n° 354 Avril 1976 - p. 187-188
Auteur(s) de l'ouvrage : Claude Riffaud et Xavier Le Pichon  Éditions Albin Michel, 1975 ; 271 pages

En août 1973, le bathyscaphe français Archimède, accompagné de son bâtiment de soutien 
Marcel Le Bihan, exécutait la première phase de l’expédition « FAMOUS » (French American Mid Ocean Undersea Study). Au cours des mois de juillet et août 1974, l’Archimède et l’engin français SP3000 d’une part, le sous-marin américain Alvin d’autre part, accompagnés de leurs navires supports, en exécutaient la phase principale au cours de 51 plongées et de 228 heures passées sur le fond à 700 km au sud-ouest des Açores, dans cette grande vallée sous-marine qu’est le Rift médio-atlantique. C’était alors l’extraordinaire moisson de 23 000 photographies, de 100 heures de télévision, de 2 tonnes de roches prélevées par 3 000 mètres de fond sur 167 sites différents.

Cet exploit remarquable, aboutissement d’un accord de coopération franco-américain datant de janvier 1970, d’un projet établi dans ses grandes lignes en août 1971, d’une longue et minutieuse préparation menée conjointement d’un bord à l’autre de l’Atlantique par le Cnexo (Centre national pour l’exploitation des océans) français et la NOAA (National Oceanic and Atmospheric Administration) américaine, devait permettre aux géologues et aux géophysiciens de faire un grand pas en avant dans la connaissance de l’histoire et de l’avenir de la Terre en leur apportant de précieuses indications sur la formation des océans et des chaînes de montagnes et sur l’activité sismique et volcanique du globe.

C’est cette aventure sans précédent que content, dans un ouvrage passionnant, deux personnalités du Cnexo, Claude Riffaut, directeur du Centre océanologique de Bretagne et chef français du projet, et Xavier Le Pichon, géophysicien de réputation mondiale.

Ayant participé tous deux à l’expédition, ils la font revivre en un style aisé, alliant à un souci constant de rigueur scientifique la forme vivante d’un reportage accessible à tous, avec un humour, un sens très sûr de l’anecdote et, par moments, cette pointe de poésie à laquelle n’échappent pas ceux qui aiment la mer lorsqu’il leur faut en parler.

On ne saurait manquer de souligner le double et très remarquable exemple de coopération qui a permis le succès de cette expédition : celle des interlocuteurs français et américains aux multiples stades de la conception, de la préparation et de l’exécution de l’opération, celle aussi, à bord des divers bâtiments, des scientifiques, des techniciens et des marins, aux tâches, aux contraintes et aux rythmes de vie différents, nécessitant une volonté permanente d’entente que tous surent réaliser. ♦


Extrait Cols Bleus / 7 août 1997

Bob Maloubier

Bob Maloubier, c'est aussi une gueule. Une «grande gueule», glissent ses rares détracteurs. Moustache blanche façon major des Indes, oeil pétillant, blazer bleu marine avec le blason du Special boat service (SBS, nageurs de combat britanniques) dont il est breveté, insigne des nageurs de combat français en or au cou: l'homme en impose. Sans oublier une faconde rare pour raconter sa vie, sans jamais se prendre au sérieux. Bob Maloubier, fils de bonne famille, né à Neuilly-sur-Seine (Hauts-de-Seine) le 2 février 1923, est l'un des trois derniers survivants de la section française du Special operations executive (SOE), créé par Winston Churchill en juillet1940 pour saboter et désorganiser les armées allemandes en Europe occupée. Blessé à deux reprises Ami de Fernand Bonnier de la Chapelle, auteur de l'attentat contre l'amiral Darlan en décembre1942 à Alger, Bob Maloubier s'engage dans le SOE, à 19 ans. «C'était le début de l'aventure», dit-il. Parachuté en France à deux reprises, notamment dans le Limousin au lendemain du débarquement du6juin 1944, Bob Maloubier multiplie les sabotages mais est blessé à deux reprises. Il quitte l'armée britannique avec le grade de capitaine et la prestigieuse décoration DSO (Distinguished service order). Une décoration accordée seulement à une soixantaine de Français pendant la guerre. Il n'en reste plus que deux, dont Bob Maloubier, qui a le droit de porter sur sa carte de visite les initiales DSO après son nom. De cette période, il garde «un peu de nostalgie» et laisse échapper son émotion quand il parle de ses camarades tués, comme Violette Szabo, agent de la section française du SOE, exécutée début 1945 à Ravensbrück. Après la guerre, «j'étais, à 22 ans, un agent chevronné». Il entre alors dans les services français pour dixans. Au Service de documentation extérieure et de contre-espionnage (Sdece, devenu DGSE), Bob Maloubier participe à la création du service action et fonde, en 1952, avec Claude Riffaud, l'unité des nageurs de combat. Les deux hommes dessinent même leur montre de plongée. Blancpain, une maison suisse d'horlogerie réputée, sort en 1953 le premier modèle de la «Fifty Fathoms» (50 brasses, soit 91 mètres, la profondeur à laquelle elle doit encore fonctionner). Cette montre, devenue mythique, sera adoptée par les Navy Seals, les plongeurs de combat américains. Forestier au Gabon, il rencontre Albert Schweitzer, devient pétrolier chez Shell, met sur pied la garde personnelle du président gabonais Léon Mba, en 1965, sous l'égide de Jacques Foccart. En 1967, il est en poste pour Shell, à Lagos, lorsqu'éclate la guerre du Biafra. Espion dans un film de Godard Officiellement à la retraite - un mot qu'il abhorre - à 63ans, il se lance dans une carrière d'écrivain, racontant sa vie de saboteur et d'agent secret en publiant quatre livres. Sans illusions sur ses talents littéraires, il assure «être un écrivain du dimanche qui n'aura jamais le Goncourt». Il campe un rôle de vieil espion dans le dernier opus de Jean-Luc Godard, «Film socialisme», sorti en 2010. «J'ai aussi descendu les marches de Cannes en juin 2009». Bob Maloubier -88 ans dans un mois- vient de rendre à son éditeur un cinquième livre, en prépare un sixième et s'apprête à partir pour les États-Unis pour présenter le dernier modèle de la «Fifty

Un livre pas édité











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