Rechercher dans ce blog

  Transport Automobile de Guyenne  (TAG)      Notre père, Jean de Saint-Denis, ingénieur ICAM de Lille, après un stage d’application de fi...

Transport Automobile de Guyenne (TAG)

 Transport Automobile de Guyenne (TAG)

    Notre père, Jean de Saint-Denis, ingénieur ICAM de Lille, après un stage d’application de fin d’étude chez le constructeur automobile ‘’Salmson’’, a été embauché en 1926 comme directeur technique de la société des TAG (Transport Automobile de Guyenne) basée à La Réole.

    Les ateliers étaient situés le long de l’Avenue Carnot. C’était une entreprise de transport public qui desservait des lignes dans la région par autobus. 

    Par exemple : La Réole-Bordeaux quotidien par la rive droite après St Macaire pour ne pas concurrencer le train. Le chauffeur était Monsieur Burbaut de Pellegrue ; petit, je me rappelle qu’il devait s’arcbouter au volant pour atteindre la pédale du démarreur. Lorsqu’il y avait du monde debout par manque de sièges, (autrefois c’était possible) et qui bloquaient la montée, il donnait des coups d’embrayage pour bousculer les gens qui refluaient alors vers l’arrière afin de permettre à d’autres personnes de monter à bord.

    La TAG effectuait aussi l’entretien de voitures particulières. Petit à petit les vieux bus ont été remplacés principalement par des bus de la marque suisse ‘’Saurer’’

    Il y eut quelques rares cas de casses de vilebrequin. Devant les difficultés d’approvisionnement de pièces en cette période de guerre,  il y avait un excellent soudeur, Mr Boissonneau, qui avait même réussit avec succès à souder un vilebrequin cassé.     Il y avait ateliers de : menuiserie, carrosserie, peinture, mécanique générale, forge, entretien véhicules.

    Pendant la guerre, il arrivait d’être réquisitionné pour quelques travaux spécifiques sur des véhicules militaires de l’armée allemande. Une anecdote que rapportait notre père : un soldat autrichien de l’armée allemande venu pour remplacer le moteur d’un camion, avait écrit sur la portière ‘’Vive la France’’ ; mais, difficile à effacer, il avait fallu l’aider pour en faire disparaître la trace. A cause de ces travaux ponctuels pour l’armée allemande, notre père a été interrogé à la libération, puis heureusement relâché.

    A la déclaration de la guerre en 1939, les autobus ont été réquisitionnés pour le transport des troupes. Peu ont été récupérés par la suite. Je n’avais que 6 ans, mais je me rappelle ce départ où les bus étaient alignés depuis la place du Turon sur l’avenue Carnot. En tête, était placé notre père avec sa Bugatti. Il y avait du monde sur cette place ce jour-là.

    Pour combler ce manque, des bus ‘’Isobloc’’ ont pallié au manque de matériel. Mais après la guerre, notre père est allé chercher des châssis nus ‘’Saurer’’ en région parisienne. Au volant, assis sur l’unique siège avec serre-tête et lunettes pour compenser l’absence de parebrise, il traversait la France, tout en profitant d’escales chez des amis. Dans les ateliers des TAG, on construisait alors une structure en bois contrecollé, recouverte de tôle, peinture verte sur les flancs et blanche pour le toit (couleurs de la société), puis aménagements intérieurs. Ces bus étaient plus solides et résistants que ceux d’aujourd’hui. On leur attribuait un n° de société (je me rappelle par ex, ‘421’ pour le 1° bus de 42 places). A l’occasion, des croisières étaient organisées, comme des étapes du tour de France, des promenades en montagne, au bassin d’Arcachon, etc….

Dommage que je n’ai pas retrouvé de photos de notre père au volant de son châssis.

La guerre étant passée par là, la société des TAG s’est trouvée devant des difficultés financières nécessitant sa fermeture. La Société CITRAM de Bordeaux a repris la suite des lignes de transport.

Daniel De Saint Denis

0 comments:

Anciens articles

Recevoir les nouveaux articles

Nom

E-mail *

Message *