Lettre de Pierre Outerrick
Notre père Charles Outteryck était professeur au lycée de Calais (62), son épouse Margaux Outteryck-Bécuwe (enterrée au cimetière de La Réole) y était institutrice dans une école publique.
Notre père, capitaine de réserve, avait subodoré dès l'année 39 le désastre militaire que connaîtra l'armée française au printemps 40. Il avait préparé le repli de sa famille à Bon-Encontre, commune limitrophe d'Agen (47).
En septembre 40, il a été nommé comme professeur de mathématique au lycée de La Réole et son épouse à l'école communale des filles.
À partir de cette date, il logeait au Rouergue face à la pharmacie Laroubine (M. Laroubine était son collègue au lycée).
Après avoir traversé le pont suspendu, vous tourniez à droite, l'habitation de mon père était la première maison après avoir passé le coin.
En mai 1941, notre père a été victime des lois répressives du gouvernement de collaboration de Vichy.
En effet, durant l'été 40, le gouvernement de Vichy, dirigé par Pétain, a édicté des lois antisémites visant les populations juives sur les territoires français, des lois anti-ouvrières interdisant grèves et manifestations et interdisant les deux centrales syndicales (CGT et CFTC), enfin lois anti-laïques et antimaçonniques (fermeture des écoles normales, mise au pas de l'enseignement public, aide à l'enseignement confessionnel, interdiction et fermeture des obédiences maçonniques et de leurs loges).
En mai 1941, notre père fut révoqué (sans salaire) de l'Éducation nationale, étant considéré comme dignitaire maçon. Il appartenait à la Grande Loge de France et à l'Atelier Aurore de Dunkerque (59).
Nous ne pouvons oublier que notre demi-sœur, Michèle, était lourdement handicapée (trisomique). Mon père resta sans salaire jusqu'à octobre 1944.
À cette date, il fut nommé au lycée du Cateau-Cambrésis (59), son épouse et sa fille restant à La Réole (Margaux Outteryck n'ayant pas eu de mutation).
Margaux Outteryck décéda d'une leucémie en 1946. Notre père rencontra Gilberte Pailhès, professeur de lettres classiques au lycée de La Réole qu'il épousa.
Je suis né le 13 février 1951.
À cette date, mes parents habitaient toujours le Rouergue.
Mes parents ont déménagé au printemps 1951 pour s'établir au 57, rue du général de Gaulle à La Réole.
J'ai, jusqu'à notre départ de La Réole, (1966) souvent fréquenté le Rouergue, en particulier la demeure de Mme Picon, que nous appelions affectueusement Dada et que nous considérions comme une véritable grand-mère.
La maison d'Antoinette Picon était située face à la demeure de la famille Lamaison au pied de laquelle sur le trottoir, il y avait une pompe à eau publique.
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La pompe au Rouergue |
Commentaire de Christo Laroque :
Lui, très forte personnalité, cachant un humour ravageur sous un caractère bien trempé ! Elle, un vrai puits de culture qui m'a fait aimer le latin (ce qui n'était pas gagné au départ!)...Je vois très bien leurs visages, et j'entends quelquefois leurs voix dans mes souvenirs !
Le célèbre " Bon sang d'bonsoir !" de M. Outerryck résonne encore dans ma mémoire !
M. Laroubine (Camille) était également pharmacien à La Réole !
M. Taurines était évidemment surnommé "Tautau " !!
Quant à M. Malaroche, prof d'anglais, c'était un personnage haut en couleurs qui venait l'hiver avec une bouillotte cachée sous son veston pour ne pas prendre froid !!
De G à D : Daniel Outteryck, Francis Virepinte, Christo Laroque, Alain Lamaison |
J'ai eu l'honneur ( et le plaisir ) de compter M. et Mme Outteryck parmi mes "maîtres" jusqu'en classe de 1ère ! Lui, très forte personnalité, cachant un humour ravageur sous un caractère bien trempé ! Elle, un vrai puits de culture qui m'a fait aimer le latin ( ce qui n'était pas gagné au départ !)...Je vois très bien leurs visages, et j'entends quelquefois leurs voix dans mes souvenirs ! Le célèbre " Bon sang d' bonsoir !" de M. Outerryck résonne encore dans ma mémoire ! M. Laroubine (Camille) était également pharmacien à La Réole ! M. Taurines était évidemment surnommé "Tautau " !! Quant à M. Malaroche, prof d'anglais, c'était un personnage haut en couleurs qui venait l'hiver avec une bouillotte cachée sous son veston pour ne pas prendre froid !! Toute une époque ! Christo Laroque.
RépondreSupprimerJe vous remercie pour ce travail de mémoire
RépondreSupprimerJe suis la fille de Roger taurines qui était professeur de philo et lettres puis surveillant général
Il est mort en 1974 ma mère Marie était institutrice à l'école maternelle
Mon frère Michel est mort en 1951 de la leucémie
Je cherche des photos de classe de Mr babeau et melle d'Espagne qui me faisait la classe dans l'enceinte du lycée en 10eme 9eme 8eme 7eme
RépondreSupprimerde la part de ma maman Fernande Depert de Gironde sur Dropt 86ans cette année, très émue de découvrir ce blog et ses contenus :
RépondreSupprimer"Le tableau d'honneur fait cohabiter les noms d'Edouard Molinaro et Marcel Kiffel. Dans son livre biographique Molinaro a cité Kiffel,ainé d'une famille juive vivant terrée à gironde, chez eux, on n'allumait pas la lumière le soir pour se cacher des allemands, on etudiait à la bougie, on allait au college de la réole (4kms) et on en revenait à pieds par tous les temps, pour étudier il fallait profiter de la disponibilité des copains qui pretaient les livres et recevaient un soutien en maths en échange. Marcel Kiffel a fait une brillante carriere de medecin à NANCY son frère Albert a aussi poursuivi ses études ainsi que leur jeune soeur jacqueline ma camarade de classe à gironde qui fut professeur".
Merci de tous vos partages si touchants. Claire
Je cherche des photos ou cartes postales prises à Dieulivol pendant la guerre. Je remercie celui ou celle qui trouvera une reproduction de la statue en bois de la Vierge Marie assise dans une barque avec l'enfant Jésus sur ses genoux.
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