Rechercher dans ce blog

  Voici quelques extraits choisis du journal L'Union 1842-1944 EXTRAITS DE L'UNION, journal local    1842-1944 L'Union , le 6 ju...

Extraits de l'UNION, journal local

 Voici quelques extraits choisis du journal L'Union 1842-1944

EXTRAITS DE L'UNION, journal local 

 1842-1944

L'Union, le 6 juin 1889       AccidentsVers 7 heures, l'omnibus du Grand-Hôtel de La Réole se rendait à la gare à une allure très vive. Au contour du Salès (?), la rue se trouvait encombrée par une autre voiture et des gens qui suivaient une procession. Le conducteur voulut éviter la voiture et tourna précipitamment son cheval. Un cri d'émoi s'échappa de la foule: on crut qu'une femme et un enfant avaient été écrasés. Heureusement, il n'en était rien. Le postillon eut une telle frayeur qu'il tomba en syncope et on fut obligé de le porter dans une maison voisine pour lui faire reprendre ses sens. La leçon a été rude, espérons qu'elle sera profitable.

Deux jours plus tard, vers 7 heures, des chapeliers de La Réole se rendaient avec leur voiture chargée de marchandises à la foire de Sauveterre. Au Martouret, leur cheval, un peu ombrageux, s'effraya d'un individu qui remuait des sacs de plâtre et prit le mors aux dents. L'animal, emporté, ne tint plus le milieu de la route et la voiture, déjà cahotée par le poids de la charge, versa dans le caniveau. Les chapeliers, fortement projetés à terre, ont été recouverts par la capote de la voiture. Les voisins, accourus aussitôt, se sont empressés de les dégager et de leur prodiguer les premiers soins. Tous deux ont été assez fortement contusionnés. Un moment, le docteur Tronche a craint pour la dame des lésions internes, mais ce ne fut pas aussi grave. 

Vers 4 heures du soir, près du Pas Saint George, commune de Casseuil, deux hommes et une femme étaient occupés, sur le Dropt à traverser de l'osier. Ils sont tombés à l'eau et se seraient infailliblement noyés sans les secours de quelques personnes, qui ont pu les retirer sains et saufs. 

Incendies: vers 6 heures et demi, à Fontet, un incendie s'est déclaré dans une grange attenante à une maison d'habitation. La nouvelle récolte de foin y était emmagasinée depuis une huitaine de jours. Les flammes ont fait, en quelques instants, de si rapides progrès que les gens de la maison, endormis, ont eu à peine le temps de se sauver. Tout secours étant inutile, on a dû se borner à préserver un séchoir situé à peu de distance. La maison et la grange ont été complètement détruites 

Vers 10 heures, un incendie considérable a détruit le moulin de Saint Exupéry. Les bâtiments, mobilier, farine ont été consumés en entier. On ignore la cause de ce sinistre, on croit cependant que le feu a pris au criblage.

Fausses pièces: avis aux commerçants. On signale une émission de fausses pièces de vingt francs à l'effigie de Napoléon III, millésime de 1865, d'une imitation presque parfaite; elles sont un peu plus grosses que les vraies; le son est à peu près le même. Aussi, les reconnaît-on difficilement.
Avis : le maire de La Réole, Jean Renou, informe que la Bibliothèque de la ville, récemment installée au premier étage de l'Hôtel de ville sera désormais ouverte au public, les premier et troisième jeudis de chaque mois, de deux à cinq heures du soir, du 1er avril au 1er octobre et d'une à quatre heures du soir pendant le reste de l'année. 

Panique à Pellegrue : lors de la foire, une panique a eu lieu, mais c'était plutôt une panique de gens que de bétail. Un taureau ayant sauté une vache, les personnes qui étaient à côté se reculèrent un peu précipitamment. Les personnes derrière prirent peur et sautèrent, qui dans une haie, qui dans un champs. Un moment, le désarroi était complet, mais on revint bientôt de cette erreur et le calme se rétablit. Pendant ce temps, le bétail n'a pas bougé. Aucun accident grave de personnes à signaler. 

Crue de la Garonne: cette semaine, petite crue (la sixième de l'année). Les quais ont été partiellement recouverts. Depuis deux jours le décroissement a commencé, mais lentement. Aujourd'hui, cependant, il s'est accentué et avant peu la rivière sera rentrée dans son lit. 

Grave imprudence: un domestique d'un marchand-drapier de La Réole allait à Cocumont conduisant un camion de marchandises. Il commit l'imprudence de mettre sur sa charrette un fusil chargé. En route, il voulut prendre l'arme et la saisit par le canon. Le coup partit et toute la charge lui laboura le bras, depuis le poignet jusqu'à l'épaule. Après deux jours de soins, son médecin voyant que son état était des plus graves, le fit transporter à l'hospice; on ne parlait de rien moins que de lui amputer le bras. Heureusement, depuis, la situation s'est améliorée. Les médecins espèrent aujourd'hui de ne pas être obligés de faire cette pénible et douloureuse opération.

Éden réolais: prochainement, le directeur de théâtre, connu du public réolais, commencera, à l’Éden, une série de représentations. 

Classe 1884 : on a annoncé que les soldats de la classe 1884 seraient renvoyés dans leurs foyers par anticipation, au mois de juin prochain. Cette nouvelle serait, paraît-il, inexacte. Le ministre de la guerre n'a pris encore à ce sujet aucune décision et n'en prendra pas avant la fin du présent mois. Il est probable, toutefois, que tout ou une partie de la classe 1884 prendra part aux grandes manœuvres de 1889.  Ligue de l'Enseignement : M. le ministre de l'instruction publique et des Beaux-Arts a accordé dernièrement à la société réolaise de la Ligue de l'Enseignement une magnifique collection de volumes divers pour la bibliothèque populaire.


L'Union, en mai 1891 

Débordement de la Garonne (Lettre envoyée au journal par un propriétaire) 

"Je viens protester une nouvelle fois contre le système employé par M. les ingénieurs chargés du service hydraulique de la Garonne. La dépêche officielle annonçant la crue n'est arrivée à La Réole qu'à 9 heures du soir, alors qu'un commerçant des quais était fixé dès 5 heures de l'après midi ! Que de pertes auraient été épargnées si l'armée d'employés était dirigée par des chefs plus expéditifs, moins routiniers. Il ne faut pas espérer porter remède à cet état de choses, car les délibérations de notre Conseil municipal à ce sujet ont été probablement jetées au panier ou enfouies dans les cartons de la préfecture. Quant aux démarches de nos représentants au Conseil Général et d'arrondissement, elles ont été sans doute considérées comme nulles, puisque les autorités supérieures n'en tiennent pas compte. Contentons-nous de plaindre sincèrement nos pauvres cultivateurs, nos malheureux industriels auxquels on ne songe que lorsqu'il faut leur faire payer les impôts..." 

L’ Union, le 26 juin 1892 

Accident : au contour de la place du Turon et de la rue des Frères Faucher : deux voitures se sont heurtées ; l'une a renversé le cheval de l'autre, qui heureusement allait au pas. Son conducteur a sauté sans se faire du mal. Aussitôt, un attroupement s'est formé. Les voitures ont pu repartir rapidement.  

Les gendarmes en bicyclette : après les facteurs, un certain nombre de gendarmes vont obtenir des vélocipèdes. Cette innovation, qui a pour but de faciliter et d'accélérer le service de ce corps d'élite, sera bien accueillie par eux.

La grève des ouvriers fabricants de balais de Gironde continue. Aucune conciliation a abouti, mais il n'y a aucun incident. Du reste, ces ouvriers sont occupés, qui aux champs qui aux tuileries. Tant qu'ils auront de la besogne, il est probable que l'entente sera difficile à obtenir. La foudre est tombée sur une métairie à Bagas, provoquant un incendie sérieux. Grâce aux prompts secours des voisins, on a pu sauver le bétail et la majeur partie du mobilier du fermier. Tout le reste a été la proie des flammes. Les pertes sont assez importantes. 

Le débordement : les eaux ont atteint 8 mètres au-dessus de l'étiage. La Garonne est restée étale de 7 heures jusqu'à une heure de l'après midi. La décroissance fut très lente. Les dégâts ne s'étendent guère au-delà des digues. À Bourdelles, quelques prairies et champs de blé (jusque par dessus l'épi) ont été inondées, mais le mal n'est pas considérable. Par suite de cette inondation, les quais étant couverts, le marché a été tenu aux Tilleuls et la foire sur la route de Marmande, à partir de la Porte Saint Martin

Circulation, particulièrement abondante, de fausses pièces de 10 francs en or à Bordeaux, depuis un à deux mois. Ces pièces, en cuivre doré, sont au millésime de 1855, sonnent creux et pèsent un gramme de moins que les vraies. Un adroit voleur : lundi soir, à l'entrée de la nuit, un individu se présente dans une boulangerie de La Réole et demande un pain de 2,5 kg pour M. X. Comme il n'y en a plus, la boulangère lui propose un de 5 kg. L'individu fait semblant d'aller voir M. X et revient peu après pour emporter ce pain. Le lendemain, M. X fait prendre le pain. La boulangère s'en étonne et comprend vite qu'elle a été dupe d'un filou, qui s'est servi du nom d'un client pour lui extorquer une miche. Décoration du Mérite agricole: M.R, propriétaire et éleveur à Saint André du Bois, vient, par arrêté du Ministre de l'agriculture, d'être nommé chevalier du Mérite agricole. Il est celui qui a obtenu, dans les concours régionaux et généraux, le plus grand nombre de récompenses. 

L'Union, le 30 avril 1893  Débordement de la Garonne : les grandes pluies de ces jours derniers ont entraîné une crue de la Garonne, qui a pris les proportions d'un petit débordement. Toutes les basses plaines ont été submergées et la plupart des maisons du quai ont été inondées. Les eaux ont atteint hier vendredi, 7 mètres 62 ; la Garonne, après être restée étale pendant une heure, a commencé à diminuer. Cependant, le temps est toujours très mauvais, il tombe de fréquentes bourrasques. 

Accident de voitures : ce matin vers 9 heures, un accident est arrivé au contour de la place du Turon et de la rue des Frères Faucher. Le courrier de Castelmoron et la voiture d'un commissionnaire de Bazas se sont rencontrés. Heureusement, ils allaient à allure assez lente. Néanmoins le contre-coup a projeté à terre trois personnes, dont le facteur de la gare, mais sans grandes contusions. Les autres personnes, entre autres une femme et son enfant, qui étaient dans la voiture du courrier, n'ont eu aucun mal. Cet accident ne serait probablement pas arrivé sans un camion qu'on lavait à la pompe et qui obstruait en partie le contour. 

Nomination d'un juge : M. Caine, juge d'instruction depuis plus de dix ans à La Réole, 

vient d'être nommé à Périgueux. Il est remplacé par M. Ramon, avocat. Le pigeonnier de Fontet, refuge de tant de mendiants, a failli devenir, cette semaine, la proie des flammes. Le feu a pris, par imprudence d'un de ses hôtes de passage, à la paille placée devant la porte et s'était communiqué à l'intérieur. Des voisins sont arrivés et ont pu éteindre ce commencement d'incendie. Ainsi a été préservé ce nid de vermines de toute espèce ! 

Battue au loup à Saint Hilaire de la Noailles : on y recherche un loup qui pourrait bien n'être qu'imaginaire. Suivant certaines versions, on aurait vu plusieurs fois cet animal qui serait porteur d'un collier; se serait-il échappé d'une ménagerie? Ce loup ne serait-il pas plutôt l'énorme chien du médecin à Cours (les Bains), que celui-ci a fait réclamer ces derniers jours, à La Réole, à son de caisse (tambour). S'il en est ainsi que les braves habitants de Saint Hilaire se rassurent. Après avoir erré pendant quelques jours, il a réintégré son domicile. Impôt sur les vélocipèdes : dans la séance de mardi 28 mars, le Sénat a abordé la discussion de l'impôt sur les vélocipèdes. La Chambre avait porté celui-ci à dix francs. Le Sénat l'a diminué de moitié. On attend la décision de la Chambre. 

Projet de canal des Deux-Mers: proposition de jonction de la Méditerranée et de l'Océan Atlantique au moyen d'un canal maritime d'une longueur totale de 525 kilomètres. Ce canal, d'une largeur de 44 mètres en simple voie et de 63 mètres en double voie, aurait une profondeur de huit mètres 50. Il y aurait vingt-deux écluses ou groupes d'écluses avec élargissement de 1200 mètres de longueur devant servir de voies d'évitement et de garages. Il y aurait en outre cent quarante ponts tournants et sept ponts canaux.  Le canal partirait des bassins à flot de Bordeaux pour aboutir à l'étang de Gruissan, près de Narbonne. Il passerait par Castelsarrasin, Toulouse, Castelnaudary et les cols de Moux et Montredon. La dépense totale de construction est estimée à 668 millions.  

L'Union, le 5 novembre 1896 

Fête de la Toussaint : Beau temps favorisant les marchands, notamment le marché aux oies et dindons, la foire au bétail, dont celle des chevaux. Tohu-bohu infernal de cuivres de toute nature durant jusqu'au soir. La foire est surtout un lieu de réunion où se rend toute la jeunesse des environs. Ainsi, seuls y trouvent leur grand profit, les hôtels, les cafés et les amusements divers. Profitant du beau temps, les paysans étaient occupés aux semailles retardées par des pluies diluviennes de ces derniers jours. Les pickpockets, eux, étaient au rendez-vous. 

l'Union, le 30 décembre 1897  Pour les facteurs ruraux: Sans doute, il n'est pas trop tard pour parler d'eux et surtout pour leur annoncer une bonne nouvelle. Leur traitement, dès cette année, va être augmenté... On sait que les facteurs ruraux sont payés au tarif kilométrique à 7 centimes et un quart le kilomètre, sans qu'il soit tenu compte de la quantité de lettres ou journaux à distribuer et de la défectuosité des routes, accidents du sol, dureté du climat. Le ministre va substituer un traitement fixe par classes, au nombre de neuf. Dans la neuvième, ils auront 700 francs et de trois ans en trois ans, ils auront une augmentation de 50 francs en changeant de classe, de façon à obtenir, à la vingt septième année, le maximum de 1100 francs. Que cette bonne nouvelle vienne compléter les étrennes des facteurs ! 

Démolition d'un mur  Dans la nuit du 21 décembre dernier, on a démoli au Rouergue, le mur bâti par le Syndicat de Fontet à Bassane, faisant partie de la digue élevée contre les inondations. Ce travail s'est fait entre minuit et quatre heures du matin. L'équipe, qui a opéré, est venue de Bazas. Une enquête est ouverte et menée avec la plus grande activité. L'équipe est à peu près connue, ou du moins, on est sur une bonne trace. Avant longtemps, on saura à qui en incombe la responsabilité. Les ouvriers savaient bien à quoi ils s'exposaient, car ils avaient pris toutes les dispositions pour ne pas être connus. Des individus étaient apostés au bout du pont et à la Madone ; lorsque quelqu'un arrivait, ils faisaient cesser la besogne par un coup de sifflet. On a travaillé tout le temps avec des lanternes sourdes (lanterne dont certaines parois sont opaques, de telle façon que celui qui la porte puisse voir sans être vu et masquer complètement la lumière en cas de besoin). Le travail devait être bien rémunéré, car il a été mené avec une rapidité extraordinaire, malgré les difficultés qu'on a rencontrées. Les tirants de fer enchâssés dans les murs n'ont pas offert grande résistance aux efforts des démolisseurs bien outillés. Nous avons tout lieu de croire que cette brèche sera promptement fermée, car il y aurait un réel danger pour le Rouergue, s'il survenait une inondation pendant qu'elle est ouverte. 

Réglementation de la pêche fluviale 

Les périodes d'interdiction édictées par le décret du 5/9/1897, sont fixées comme suit (pour tous les procédés de pêche, même à la ligne flottante tenue à la main):  - du 1er septembre exclusivement au 10 janvier inclusivement, est interdite la pêche du saumon  - du 20 octobre au 31 janvier est interdite celle de la truite et de l'ombre-chevalier - du 15 novembre au 31 décembre est interdite celle du lavaret - du 18 avril au 19 juin est interdite celle de tous les autres poissons et de l'écrevisse. Est exceptée de l'interdiction, la pêche des poissons suivants, vivant alternativement dans les eaux douces et dans les eaux salées, savoir: l'alose, l'anguille, la lamproie, le muge dit mule ou mulet, la feinte dite gatte, la plie franche ou carrelet, l'esturgeon dit créac et la crevette. Cette exception s'applique exclusivement aux cours d'eau suivants: la Gironde, la Garonne, la Dordogne, l'Isle, la Dronne, le Dropt, le canal latéral et l'étang de Cazaux. 

Char mortuaire Nous apprenons avec beaucoup de plaisir que notre ville va être dotée d'un char mortuaire.... L'exécution de ce travail est d'ores et déjà confiée à l'un des meilleurs faiseurs de Bordeaux et à M. Lacroix, carrossier à La Réole. Cette innovation donnera aux sépultures un caractère plus solennel et plus imposant et nous n'avons que des félicitations à adresser à la Société de secours mutuels (fondée en 1843) pour l'heureuse idée qu'elle a eue en prenant cette initiative et en a menant à bonne fin. 

L'Union, le 15 septembre 1898 

La chasse : on nous prie d'insérer l'article suivant: "Il n'y a plus de perdreaux dans l'arrondissement de La Réole. De tous côtés, on entend dire qu'il est inutile de renouveler son permis de chasse et les résultats de l'ouverture de la chasse de 1898 viennent corroborer cela. Devons-nous rester dans l'inaction en présence de cette pénurie de gibier et les pouvoirs publics ne doivent-ils pas s'en préoccuper? C'est par millions que l'État et les communes empochent le produit des permis de chasse; laissera-t-on tarir cette source de revenu? Le département de la Gironde a dépensé sans compter pour repeupler les rivières; pourquoi n'en ferait-il pas autant pour nos campagnes, autrefois si giboyeuses? Tout le monde y trouverait son profit : l'État, en encaissant le prix des permis de chasse, qui seraient d'autant plus nombreux qu'il y aurait de gibier et en vendant une plus grande quantité de poudre; et les particuliers en s'adonnant à un sport hygiénique et en se procurant des ressources agréables pour leur alimentation. Tout le monde est d'accord sur ces deux points. Recherchons donc quels sont les solutions possibles :  - Interdire la chasse pendant deux ou trois ans? C'est peu pratique, car les braconniers redoubleraient d'astuces et d'activité.  - Installer des gardes particuliers dans chaque commune? C'est un moyen coûteux et peu pratique, car les braconniers siffleraient les perdreaux au nord de la commune, quand les gardes seraient au midi. Nous n'en voyons qu'un d'efficace: ce serait de fonder une société au chef lieu d'arrondissement, qui aurait pour but de grouper dans chaque commune un certain nombre de chasseurs. On leur demanderait une cotisation de cinq francs par an, qui servirait à l'achat de perdrix à installer près de chez eux, de façon à les pouvoir sauvegarder des braconniers. Du moment où cette société serait fondée, elle s'adresserait à nos conseillers généraux chasseurs, les Becquet, Roll ... et on leur demanderait d'obtenir du Conseil général une somme égale à la somme totale obtenue par les cotisations. Dés la première année, on pourrait acheter deux cents couples adultes. Chaque couple faisant au minimum une couvée de dix perdreaux, voilà deux mille perdreaux à canarder à l'ouverture de la chasse. Comme on calcule qu'un volatile, avant d'aller à la broche, essuie une dizaine de coups de fusil, en voilà vingt mille qui seront tirés par nos chasseurs. Que de permis, que de poudre vendue, que de fusils achetés, que de plomb, que de bourres, que d'argent, en un mot, mis en circulation et que de bons rôtis succulents ou de perdreaux mis en vente! Les élections sont terminées: laissons la politique de côté; que toutes les bonnes volontés se groupent pour faire réussir ce projet. Allons, Messieurs les chasseurs de La Réole, organisez-vous, formez un comité!" 

Puits artésien:    Les préparatifs d'installation pour le forage d'un puits artésien à côté du viaduc du chemin de fer, à La Réole, au bas de la rue de La Mar et de la rue Sainte Colombe, sont menés avec la plus grande activité. Déjà, même les travaux de creusement à la surface sont commencés. Mais tout ne marchera bien que dans quelques jours, alors que l'installation sera définitive. Conseil municipal de La Réole    Le maire rappelle à ses collègues qu'un crédit de 300 francs est inscrit aux chapitres additionnels de l'exercice 1897, pour améliorations à apporter dans les dispositions d'évacuation, en cas de sinistre, de la salle du Casino. À savoir, un escalier avec palier à la hauteur de la fenêtre du premier étage. Quand il n'y aurait pas de représentation, cet escalier devrait se rabattre le long du mur. Une demande sera faite auprès du voisin de l'établissement pour savoir s'il consentirait à laisser créer une large ouverture donnant accès dans son jardin et qui ne serait ouverte que lorsque les circonstances l'exigeraient.

Le maire, M. Perrein, donne connaissance au Conseil :  - de l'état comparatif des recettes de l'octroi à la fin février 1898, qui accuse une plus-value de 149 francs 14 sur l'année précédente à pareille date. 

- des travaux de restauration du pont sur le ruisseau du Charros, confiés à l'entrepreneur Ranchoux, qui a consenti un rabais de 5% sur le prix dressé par M. Coiffard, architecte.  - de papiers concernant les frères Faucher, qui ont été compulsés par la commission des finances et des tableaux (des parents Faucher) qui y étaient joints. Ils ont été examinés avec attention pour en apprécier le prix. Ils n'auraient point une grande valeur commerciale, mais certains manuscrits et les tableaux rappellent les traits des illustres jumeaux.

La commission estime donc que, malgré les ressources limitées de la commune, il convient d'offrir une somme de 500 francs pour acquérir les dits documents et tableaux . 

     Sur la demande du maire, le Conseil ouvre sur les fonds en caisse les crédits suivants: 100 francs accordés à la Société philharmonique; 250 francs pour travaux au cimetière; 14,85 francs pour travaux à l'École d'agriculture; 154 francs pour travaux effectués pour l'établissement de la bascule sur la place du Turon (pour peser les charrettes). 

 Alambic L'alambic est appareil de distillation se composant d'une chaudière à laquelle est relié un col de cygne. Le vin alcoolique est porté à ébullition dans la chaudière, tandis que les vapeurs, qui en résultent, circulent dans le serpentin. Ce tube en spirale, fixé au col de cygne, recueille les émanations qui s'y condensent. Un récipient récupère ensuite le produit distillé, qui est souvent repassé dans l'alambic pour remonter le degré alcoolique.  L'alambic était déplacé dans les villages où subsistent encore des bénéficiaires du droit de faire brûler, privilège républicain acquis pendant la Révolution et que l'état récupère progressivement.  Il était lié à un territoire et à un lieu de stockage précis. Il était plombé et contrôlé par l'état. Le vendeur et l'acquéreur de l'alambic s'obligeaient solidairement, ainsi que leurs héritiers.



      Prospectus sur le collège de La Réole 

Grâce aux libéralités du Conseil municipal et de l'État, le collège, avec ses cours spacieuses dominant la vallée de la Garonne, ses longues galeries, ses beaux dortoirs et leurs vestiaires, offre aux famille toutes les garanties désirables d'hygiène, de confortable et de salubrité (Collège réservé aux seuls garçons). 

L'éducation religieuse est donnée, sauf avis contraire des parents, par un aumônier attaché à l'établissement. 

L'enseignement secondaire est soit classique (baccalauréat math-élem, lettres) ; soit moderne (conduisant aux écoles vétérinaire, supérieure de commerce, d'arts et métiers; emplois administratifs sans bac (service vicinal, Pont et Chaussée, contributions indirectes, postes et télégraphes, diverses carrières de l'industrie, agriculture...). Un cours spécial d'agriculture est obligatoire de la cinquième à la troisième de l'enseignement moderne, facultatif pour les autres. Des professeurs spéciaux sont chargés des langues vivantes, du dessin, de la comptabilité et de la gymnastique. Le prix de ces leçons sont comprises dans celui de la pension ou de la rétribution collégiale. 

Admission des élèves: un nouvel élève doit produire son acte de naissance, un certificat de vaccine (BCG) et s'il sort d'un autre établissement, un certificat de bonne conduite. 

- pensionnat: outre l'uniforme (veston, pantalon, gilet, casquette drap bleu), chaque pensionnaire doit avoir un trousseau ainsi composé: une pèlerine d'hiver, douze serviettes de table ou de toilette, deux paires de drap, dix chemises, huit paires de bas ou chaussettes; douze mouchoirs de poche, deux cravates de soie noire pour l'uniforme, deux paires de souliers, un couvert, une timbale ou verre, un couteau de table, un nécessaire de toilette, un sac à linge. À la sortie du collège, l'élève emporte son trousseau, sauf deux draps et six serviettes, qui sont réservés pour l'infirmerie. Tout pensionnaire doit avoir un correspondant en ville (accepté par le Principal) si les parents ne sont pas domiciliés à La Réole. Les sorties ont lieu le premier dimanche de chaque mois; davantage pour les bons élèves. À l'occasion des vacances, ils sont accompagnés par un maître à la gare ou au bureau des voitures ("bus"), ainsi qu'à leur retour. Les parents sont instamment priés de déposer entre les mains du Principal l'argent destiné à leurs menus plaisirs. Le parloir est ouvert aux parents ou correspondants pendant les récréations Aucun livre de lecture ne peut être introduit, s'il n'a été préalablement soumis à l'approbation du Principal. Un bulletin trimestriel tient les familles au courant de la santé, la conduite, le travail, ainsi que les notes et places de leurs enfants. 

- demi-pensionnat : les élèves prennent le dîner (déjeuner) et le goûter. Ils sont astreints à l'uniforme. 

Paiement : en trois termes et d'avance (1er octobre; 1er janvier; 1er avril). Total pour les pensionnaires: 550 francs; demi-pensionnaires: 350 francs; entretien des bibliothèques de quartier: 5 francs. Réduction pour les fils d'instituteurs et gendarmes; pour une fratrie. La fourniture des livres, papier, plumes, taille des cheveux, frais de maladie et visite du médecin ou dentistes sont à la charge des familles, ainsi que le blanchiment, menu raccommodage, leçons de musique, d'escrime et les bains. 

- externat : nul n'y est admis si la famille n'habite pas La Réole. Un externe ne doit, sous aucun prétexte, se charger d'une commission pour un pensionnaire.

 Louis Bosch, principal 

PS : Chaque année, la rentrée se fait début octobre à 8 heures. Par décision rectorale, une composition a lieu dans toutes les classes, le jour même de la rentrée. Elle compte pour l'attribution des prix à la fin de l'année scolaire


0 comments:

Anciens articles

Recevoir les nouveaux articles

Nom

E-mail *

Message *